Trying Ghost, A Blogging Platform [en]

[fr] Je teste Ghost, une plate-forme de blog (mais rien que de blog!). WordPress c'est génial, c'est puissant, ça permet de faire toutes sortes de sites, mais par la force des choses, c'est devenu un peu une usine à gaz.

This spring I backed a Kickstarter project for the development of a blogging platform, Ghost.

Wait– A blogging platform? Isn’t WordPress enough? Well… to be honest, it’s too much. Don’t get me wrong, I love WordPress. Chances are I’m going to continue using it. But WordPress is much more than a blogging tool. By now, it’s become a full-blown CMS you can build all sorts of sites with.

For somebody who just wants a simple blog… It’s a little bit overkill. I think it’s good that there is a little “competition”, and I also think that starting from scratch once in a while is not a bad idea.

So, I’ve installed my copy of Ghost on my mac and played with it a bit. It’s very bare-bones right now and a little geeky — for example, is a blogging platform with no visual editor really viable? — but I think it looks very promising and I’m looking forward to the hosted version being open to the public.

What We Write And Where We Write [en]

[fr] L'environnement dans lequel on écrit quelque chose change ce qu'on y écrit. Le blog n'est plus aujourd'hui l'endroit où on va "vite publier quelque chose" -- Facebook a pris cette place.

Lately, Loïc has been writing “long stuff” (“post-length stuff”) on Facebook. I enjoy reading him. Here’s his latest post, on meditation. Maybe because I’ve linked it I’ll be able to find it again in the future, but otherwise, chances are this post, along with all the other status updates we’re publishing on Facebook today, will be lost forever in the corpse of the real-time stream.

Oh yes, Facebook is giving us search, but there are two reasons I’m not holding my breath:

  • we have search in groups already, and as you’ve probably also noticed, it sucks
  • Facebook status updates are a mess of re-shared stuff, “in the instant” messages, photos, funny things, serious things, more cat photos… will search allow us to say “find me all Loïc’s status updates which are longer than 500 words”?

Anyway. Ben dropped the “blog” word, I piled on, and an interesting discussion ensued. My suggestion was that Loïc copy-paste what he was publishing in Facebook into his blog (once he’s retrieved the password ;-)). This made me think of what Euan has been doing recently: he publishes both on his blog and in Facebook. I don’t know where he writes first, but the content is in both places.

Long ago I remember reading about some people who wrote their blog posts in their email client, because it helped them get into the right brainspace. I suspect something like this is going on with Loïc, who hasn’t blogged in a long time. Facebook is where the audience is (not in a marketing sense, in a “not talking to an empty room” sense). Facebook is where we’re expected to write a few lines, not full-blown essays. No pressure.

I’ve been feeling that kind of “pressure” for years on my blog. Look at what I write now. And look at what I was writing a year or so after I started blogging. My blog, initially, was this space where I could just spit out something and be done with it. Over the years, things changed. Now, a blog post has to be meaningful. It has to be worthy of the big bold title that introduces it (no mystery there, when I started blogging blog posts didn’t have huge bold titles). It has to be illustrated. It has to be well-written. It has to be thoughtful. This can be paralysing. The rise of “professional bloggers” doesn’t help.

What I’ve been doing with #back2blog and to some extent The Blogging Tribe is try to resuscitate this mindset. Just blog something. But the landscape of tools has changed.

Now, the space where you go to “just share something” is Facebook. “Everybody” you know is already there. They don’t have to fill in their names to comment. They get notified when there is a reaction to what they say — and so do you. You think of something, you start writing, and oh, you’ve written 6 paragraphs. This happens on Facebook now, not on your blog. And I’m guilty too.

More than once, I’ve found myself writing stuff on Facebook that could be a post on this blog. So I’m going to follow my advice to Loïc next time that happens, and post it here too. And move this blog off this email-less server so people can get comment notifications.

Cuisine indienne de base [fr]

[en] Getting started with Indian cooking. (Well, my way.)

Je viens de donner à me voisine de dessus tout un stock d’épices indiennes et je lui ai promis de mettre par écrit les explications que je lui ai données. En français, vu que la plupart des recettes indiennes sur ce blog sont en anglais. Profitez!

Ma “base” pour un plat indien est la suivante (on peut varier, bien sûr):

  • dans de l’huile chaude, faire revenir une trentaine de secondes graines de moutarde noire et graines de cumin (une cuillère à café ou une demi de chaque); veiller à ce que l’huile soit bien chaude
  • quand les épices ont fini de craqueler, ajouter des feuilles de curry (6-12, une grosse pincée); attention, ça va péter fort, donc couvrir vite, surtout si elles sont congelées
  • baisser le feu quand le bruit se calme et ajouter oignons hâchés et piment vert (cassé en deux ou hâché suivant ce qu’on veut comme force, ou si on veut pouvoir l’enlever)
  • en option, pâte au gingembre et à l’ail
  • quand les oignons deviennent transparents et ne font plus pleurer, ajouter du turmeric (pas trop! une demi cuillère par exemple) et du sel (une cuillère, au pif)
  • quand les oignons sont cuits (faut rien faire cramer) on peut ajouter soit de la tomate coupée en morceaux (ou boîte) soit du yoghurt pour “rallonger” la base

Après, on peut ajouter d’autres épices, bien sûr, légumes, viande, etc. (Et si ça commence à coller, de l’eau!) La recette du poha commence comme ça, puis on met du sucre, les cacahuètes, le poha.

Avant de servir, ajouter des feuilles de coriandre hachées, et peut-être un peu de jus de citron. Du gingembre cru en julienne ça donne aussi un goût très “asiatique”.

Une recette toute simple qui utilise les nigelles et le turmeric: couper un chou blanc en petit morceaux, et le faire revenir doucement avec ces deux épices et du sel dans du beurre ou de l’huile.

Une autre, pour les pommes de terre: commencer avec les graines de moutarde (1/2), le cumin (1), les feuilles de curry, un piment vert, le turmeric (1/4), puis ajouter les pommes de terre coupées en petits morceaux, le sel (1), et un tout petit peu d’eau (juste pour mouiller le fond). Laisser cuire à couvert et à feu très doux.

Pour le daal, on peut soit commencer avec les épices et rajouter le daal par-dessus, soit cuire le daal d’abord, préparer les épices à côté et les ajouter dedans à la dernière minute (voir la recette de Nisha pour le toor et mung daal). Avec le masoor daal c’est sympa de hacher beaucoup d’oignons et de tomates et de cuire ça avec des nigelles (voir la recette d’Aleika). Ici, une autre variante d’épices pour daal.

J’utilise aussi beaucoup les épices indiennes pour “indianiser” les plats occidentaux.

Avec un peu d’expérience et à force de faire diverses recettes, on développe une sorte de “feeling” pour les épices qui permet d’improviser. Par exemple, ces oeufs brouillés indiens ou bien ces champignons indianisés.

Bon appétit!

Formation médias sociaux et communautés au SAWI: toujours en évolution [fr]

[en] Some information on the evolution of the course on social media and online communities that I direct: it will be starting in February 2014 and ending in October. Next info session in Lausanne: 12th November (the course is in French).

Une formation sur les médias sociaux se doit d’évoluer. On est dans un domaine extrêmement neuf, où le marché mûrit à grand pas et la technologie bouge sans cesse.

SAWI Logo.C’est le cas avec la formation SAWI de Spécialiste en médias sociaux et communautés en ligne que je co-dirige, et qui aura lieu pour la quatrième fois de février à octobre prochain. Vous imaginez bien: le monde a eu quatre ans de plus pour se faire à Facebook et Twitter!

Ce printemps, Yan Luong et moi avons fait un extrêmement important travail de mise à jour du programme de la formation, le retravaillant à partir des objectifs fondamentaux et thèmes principaux à aborder. Le résultat est là: de nouveaux intervenants, de nouveaux sujets, plus de cohérence dans la progression des matières, un meilleur équilibre entre théorie, pratique, et travail sur les projets d’étude. Je suis vraiment très contente de cette version 2014 du programme.

La prochaine séance d’information aura lieu le 12 novembre 18h30 au SAWI. J’aime toujours beaucoup ces soirées où j’ai l’occasion de rencontrer ceux qui envisageant de suivre la formation SMSCL et de répondre à leurs questions. La dernière ayant eu lieu il y a quelques jours, c’est encore assez frais dans ma tête, et voici 2-3 choses importantes à mon avis:

  • Cette formation conçoit les médias sociaux comme le chocolat du gâteau au chocolat: quelque chose à comprendre en profondeur pour l’intégrer à sa pratique professionnelle, son métier, son projet, son entreprise. Ce n’est donc pas juste du “glaçage 2.0” qu’on rajoute quelque part sans toucher au reste.
  • Elle s’adresse à un public large (beaucoup de journalistes cette année, en passant): comme elle est “pur médias sociaux et communautés en ligne” (à la différence de “marketing digital”) elle est donc particulièrement indiquée non seulement pour les personnes ayant un background markom, mais aussi pour des profils plus atypiques, notamment provenant des milieux “non-profit”: culturel, social, politique, médias… Et bien sûr entrepreneurs, PME et indépendants, qui portent souvent de multiples casquettes.
  • Son étalement dans le temps (février à octobre), le travail personnel demandé entre les modules, et en particulier le projet d’étude à mener en parallèle aux cours assurent une assimilation durable de la matière du cours, centrée sur la pratique.
  • De plus en plus d’employeurs cherchent à engager des personnes ayant des compétences solides concernant le monde en ligne et les médias sociaux. Cette formation large qui vise à vous donner une spécialisation “2.0” (si on ose encore ressortir ce terme), quel que soit votre métier, est un investissement précieux pour le futur de votre carrière.

Voici les dates des modules:

  • Module 1: du 12 au 15 février 2014
  • Module 2: du 26 au 29 mars 2014
  • Module 3: du 08 au 10 mai 2014
  • Module 4: du 25 au 28 juin 2014
  • Module 5: du 03 au 06 septembre 2014

Si vous voulez en savoir plus sur la formation de Spécialiste en médias sociaux et communautés en ligne du SAWI, n’hésitez pas à vous inscrire à la séance d’information du 12 novembre ou à m’appeler (078 625 44 74) pour en parler directement. Le délai d’inscription est fixé au 30 novembre.

Un petit tuyau pour le clavier de l'iPhone [fr]

[en] Did you know that autocorrect on the iPhone adds apostrophes for you? Type "im" and you'll get "I'm", "youre" and you'll get "you're".

Il m’arrive encore trop souvent de recevoir des SMS sans apostrophes. C’est vrai que l’apostrophe est énervante, sur le clavier de l’iPhone: il faut activer le clavier “chiffres et ponctuation”…

Mais il y a plus simple: tapez vos mots sans apostrophe, collés. Par exemple “dhabitude” ou “jai” ou encore “lidee”. La correction automatique (vous l’avez activée, n’est-ce pas?) va automatiquement (!) glisser les apostrophes là où elles vont: “j’ai”, “l’idée”, “d’habitude” — ajoutant également les accents au passage!

Ça marche aussi avec les traits d’union: “peutetre” devient “peut-être”.

Moralité: écrivez sans accents, ni traits d’union, ni apostrophes, le correcteur se charge de les mettre pour vous.

Bien entendu, il faut vérifier qu’il fasse juste et corriger au besoin. Mais neuf fois sur dix, c’est bon. Et on apprend vite pour quels mots ou expressions on peut se reposer sur le correcteur, et pour lesquels il faut tout taper.

La "blog attitude" [fr]

Asked about the “blogging attitude”, my response is that it hinges around authenticity. The most powerful vehicle for advancing one’s projects or business is often relationships. Without going all the way to radical transparency, relationships thrive on authenticity.

[en] Asked about the "blogging attitude", my response is that it hinges around authenticity. The most powerful vehicle for advancing one's projects or business is often relationships. Without going all the way to radical transparency, relationships thrive on authenticity.

Lors de la discussion finale du CréAtelier de vendredi, on m’interpelle sur la “blog attitude”. La blog attitude? L’attitude à avoir pour bloguer. Quelque chose dont je parle souvent, que ce soit en cours ou avec des clients, mais qui — je trouve — coince toujours un peu. Et là, après le CréAtelier, j’ai trouvé que ça coulait de source.

Une des choses sur lesquelles j’ai mis l’accent dans ce workshop, ce sont les gens. Les gens qu’on connaît, qui nous entoure, qu’on rencontre, et les relations qu’on tisse avec eux. Les relations. Une fois qu’on a compris ça, profondément, ce qu’on raconte toujours sur le côté “personnel, informel” des blogs prend tout son sens.

Donc. Admettons que la prémisse de départ pour une présence en ligne fructueuse, c’est les relations authentiques qu’on établit avec autrui. Le blog est un espace parmi d’autres pour nourrir, initier, établir, et vivre ces relations. (D’ailleurs cette même prémisse permet de comprendre l’importance de la soi-disant “futilité” de nombre d’échanges sur les médias sociaux, Twitter et Facebook en particulier.)

Le blog, avec ses permaliens et ses commentaires, est un espace d’expression en dialogue, au minimum potentiel, s’il n’est pas actuel. Comme lorsque je parle à une assemblée de personnes lors d’un cours: même si c’est moi qui parle, a priori, il y a en tout temps la possibilité d’une interruption, d’une interpellation, d’une question ou d’une remarque de la part de quelqu’un d’autre. Je ne parle pas en mode “speech”, mais en mode “conversationnel”. Je m’adresse aux personnes dans la salle en tant que personnes. C’est un peu une version étendue de la discussion autour de la table au bistrot.

Du coup, dans un blog, on n’écrit pas dans le vide. On ne fait pas du “commercial” ou du “communiqué”. On s’adresse à ses lecteurs, qu’ils soient présents ou non. Pour qu’il y ait relation, il faut qu’un échange soit possible. Il faut qu’on puisse toucher à l’humain en face. On ne peut pas faire ça avec un discours lisse et poli de journaliste ou d’agence de communication.

Le blogueur apparaît donc à travers ses écrits. Il est accessible. A force de le lire, on fait petit à petit sa connaissance. On s’attache, et on revient lire plus — tout comme on s’attache aux personnages de fiction des séries que l’on regarde épisode après épisode, à la différence près que le blogueur est une personne réelle, et non pas une fiction savamment élaborée pour leurrer nos émotions.

Ce qui nous attire chez l’autre, c’est l’humanité. Un personnage qui est sans cesse en représentation ne laisse entrevoir aucune possibilité de relation. Il ne met pas ses billes, on ne met pas les nôtres non plus. Engagement zéro. L’humanité comprend la faillibilité. On a le droit à l’erreur. On a le droit à l’imperfection. Oser ça, c’est se dévoiler un peu, se rendre un peu vulnérable.

Concrètement, ça se traduit par quoi?

  • dire “je”
  • parler de ce qui nous tient à coeur
  • partager ce qui nous intéresse
  • être authentique, être “soi”
  • oser l’imperfection et l’erreur
  • accepter la rencontre avec autrui
  • être généreux
  • exprimer des avis et des opinions

Voilà, selon moi, ce qu’est l’essence de la “blog attitude”. Comme vous le voyez, c’est bien plus une question “d’être” que de “faire”! C’est pour ça, aussi, que je crois que c’est difficile à enseigner, et difficile à faire quand on a été formaté toute sa vie à accorder tant d’importance au “paraître”, surtout dans le monde du business.

Alors être authentique, ça ne signifie pas nécessairement qu’il faille aller jusqu’à danser tout nu sur les tables. Mais ça implique d’oser se livrer la moindre.

Pour un entrepreneur, cela peut vouloir dire partager son parcours au fur et à mesure, ses difficultés et ses doutes. Le “derrière la scène” est toujours quelque chose qui intéresse les gens. Un tel blog va attirer un lectorat avec un fort “capital-sympathie” pour l’entrepreneur et son projet. Mais pas juste un lectorat! De nouvelles relations qui peut-être un jour s’avéreront précieuses, si on les traite comme telles et non pas juste comme des “contacts”.

One participante réagissait à tout ça en mettant en doute l’applicabilité d’une telle “stratégie” dans le domaine du luxe. Je dis que ce n’est pas nécessairement perdu d’avance: lisez seulement le blog de Thomas Mahon, le tailleur de Savile Row dont le business a véritablement décollé grâce à son blog.

Pour résumer, je dirais que selon moi, la “blog attitude”, c’est un peu “l’authenticité comme stratégie de communication” — même si ça me fait un peu mal de mettre ces deux mots dans la même phrase.

CréAtelier au Swiss Creative Center: retour d’expérience "se médiatiser en 2.0" [fr]

[en] I did a workshop on Friday in Neuchâtel around "how to make yourself known in the 2.0 world". Basically, it was about sharing how I'd done it and what could be learned from it. The results were surprising to me, but I had a really great time and I think the participants did too!

J’ai animé vendredi un “CréAtelier” au Swiss Creative Center à Neuchâtel. C’était une expérience extrêmement intéressante et enrichissante, qui m’a donné l’occasion de jeter un regard nouveau sur mon parcours et ce que je fais.

Workshop Swiss Creative Centre

Pour ce workshop, Xavier m’a demandé la chose suivante: faire rentrer les participants dans mon univers en racontant mon parcours, et les lancer dans un exercice de “design thinking” à partir de là. Comment ai-je fait pour me faire une place en tant que blogueuse, me “médiatiser en 2.0”?

Ce que j’ai réalisé en me replongeant dans ces 15 dernières années en ligne, c’est que la plupart des choses que j’ai faites, je les ai faites simplement parce que j’en avais envie, et non pas comme moyen pour atteindre un certain but. Tout ce que j’ai “accompli”, au final, a pour moi un goût d’accidentel. Je n’ai pas cherché à me faire connaître. Je n’ai pas essayé de me lancer comme indépendante.

Du coup, je séchais sur la question de l’exercice de groupe: est-ce qu’on pouvait vraiment tirer de mon histoire des leçons pour “faire de même”? Il me semblait que ce que j’avais fait avait “marché”, rétrospectivement, justement parce que je n’essayais pas de faire marcher quoi que ce soit.

Ce qui me semblait ressortir de mon parcours, c’est l’importance des mes activités “en communauté” (= les gens) à côté du blog comme lieu de publication. Mon blog, en fait, était (tout comme mon site) un moyen d’étendre mes relations avec les gens que je connaissais en ligne. Il n’a jamais eu d’existence dans le vide. J’ai réalisé assez vite aussi qu’il y avait un écho fort entre mes activités en ligne et hors ligne: internet n’est absolument pas pour moi un lieu d’altérité. Ma vie et mes relations sont intégrées, online/offline.

Pour le travail de groupe, j’ai décidé de proposer aux participants d’imaginer qu’ils étaient des passionnés de chocolats à la tête d’une chocolaterie/tea-room de demain. Que pourrait-on faire avec ça?

Je voulais éviter de tomber dans le piège classique de l’entrepreneur-exemple qui vient raconter son histoire, dit “on ne savait pas du tout ce qu’on faisait, mais on a eu de la chance, ça a marché malgré tout, si vous voulez faire de même il ne faut surtout pas faire comme nous, ayez une stratégie, un business plan, et tout et tout”. Vous avez déjà noté ce paradoxe? Nombre des histoires de succès qu’on nous présente reprennent sous une forme ou une autre le refrain de “on savait pas ce qu’on faisait”. La mienne incluse. Et après, on essaie d’en tirer des enseignements pour quelqu’un qui chercherait explicitement à atteindre un objectif similaire!

J’ai donc donné les consignes suivantes à mes “chocolatiers”:

  • se détacher des objectifs
  • partager sa passion
  • qu’est-ce qui serait cool?
  • aimer les gens
  • online et offline

Peu après avoir lancé l’exercice, j’ai commencé à avoir un tas d’arrière-pensées. Je venais de leur dire pendant une heure que tout ce que j’avais fait, je l’avais fait de façon désintéressée, parce que j’étais passionnée, parce que j’avais un élan intérieur qui me poussait à le faire, parce que j’aimais les gens et qu’au fil des mois et des années j’avais créé des liens avec et que ces liens revenaient nourrir ma vie plus tard à des moments inattendus. Et je les lançais sur un thème imposé, pour lequel ils allaient devoir faire semblant de se passionner, et dans un cadre tout de même intitulé “se médiatiser en 2.0” — voilà un bel objectif, non?

Si je pressentais une petite dissonance entre ce que j’avais prévu en matière de discours et d’exercice, je n’avais pas vu venir ça aussi fort. Un exemple de plus de l’irréductibilité de l’expérience humaine: on a beau préparer son speech, sa classe, ou son workshop, le faire “pour de vrai” colore tout différemment. Je pense d’ailleurs que quand on enseigne des choses aussi expérimentales que ce que je fais habituellement, la capacité à improviser et à s’adapter à ce qui se passe dans la salle est capital, même s’il faut jeter son plan de cours par la fenêtre. Etre à l’aise avec ça m’a sauvé la mise plus d’une fois.

Les retours des groupes étaient extrêmement créatifs — mais se situaient tous au niveau entrepreneurial. On va offrir tel service, etc. Un exercice extrêmement réussi, au fond, pas celui que j’avais essayé de lancer! Peut-être que mon cadre n’était pas assez bien défini — ou peut-être aussi simplement était-ce impossible. Je penche pour la deuxième solution.

J’ai expliqué ça et soumis le casse-tête à la classe. Une proposition de la salle rejoignait exactement l’exercice “bis” que j’avais concocté durant le premier travail de groupe: un des participants allait se porter volontaire pour partager une de ses passions avec le groupe (première partie de l’exercice: comment communiquer une passion à des quasi-inconnus autour d’une table, les intéresser, les faire “rentrer” dedans?), puis le groupe allait réfléchir ensemble à des sujets d’articles de blog sur cette thématique, pour en préparer une petite liste.

Cet exercice s’est avéré beaucoup plus réalisable que celui d’avant. Mais la fin du workshop approchant, certains étaient perplexes. “Bon alors, comment je me médiatise en 2.0?” — “Concrètement, je fais quoi maintenant?”

Oui, c’est ça qui fait un peu mal. Le succès d’untel n’indique pas nécessairement le chemin à suivre pour autrui. Beaucoup de mon parcours (et de mon “succès”) est lié à ma personnalité, ou à des concours de circonstances. Comment on peut reproduire ça? Difficilement…

Toutefois, il y a, je crois, quelques “take-aways” exportables à partir de mon histoire. Quelques clés que je peux partager.

  • La base, ce sont les gens. Ecrire un blog dans le vide n’avancera à rien. Et quand je dis “les gens”, je pense à de véritables relations, pas à des contacts-networking empilés sous forme de cartes de visites.
  • L’authenticité. On ne peut pas bâtir ces relations si importantes sur une image. Il faut oser être soi un peu, se dévoiler, être un peu vulnérable. Cela n’implique pas la transparence totale, absolument pas, mais ça invite à laisser tomber un peu le masque et à être humain et faillible.
  • Suivre ses intérêts, partager sa passion. C’est lié à l’authenticité: si les montres m’indiffèrent, je ne vois pas comment je pourrais écrire un blog à succès ou devenir une référence dans le monde des montres. La passion contrefaite, on la sent à 15km. Il suffit d’ouvrir une brochure marketing pour s’en convaincre.
  • Et ça prend du temps. C’est Xavier qui a relevé ce point. Dans mon cas, des centaines et des centaines d’heures à chatter, à trainer dans des forums, à bricoler en ligne. Parce que j’avais du plaisir à faire ça — je n’aurais jamais pu y passer autant de temps si c’était juste une “stratégie”.

Deux autres articles que j’ai envie d’écrire suite à ce workshop: un récit de mon parcours (bonjour le cours d’histoire), et peut-être un autre sur la “blog attitude”, comme l’a joliment mis un des participants au workshop.

Merci encore à Xavier et au Swiss Creative Center de m’avoir donné l’opportunité d’animer ce workshop. Et si vous y avez pris part, j’adorerais lire vos retours dans les commentaires!

Ménage numérique [fr]

[en] Musings on backups (my first real hard drive failure) and on trying to keep digital stuff (smartphone photos, anyone?) under control. Oh, and Hazel. Try Hazel if you haven't yet.

Entre hier et aujourd’hui, ménage numérique. Il faut que je vous parle du workshop que j’ai donné hier au Swiss Creative Center, mais d’abord, le ménage.

En rentrant de Neuchâtel, j’ai branché Time Machine, parce que ça faisait 2 semaines que je n’avais pas fait de backup, me disait mon ordi, mais surtout, parce que j’avais vu passer un petit tweet de Matt Gemmell un peu plus tôt dans la journée:

Oups, me suis-je dit. Avec toute l’énergie que je mets à encourager mon entourage à faire des sauvegardes, ce serait bête que je ne suive pas mes propres préceptes. Bon, ce ne serait pas la première fois, non plus.

Je branche aussi mon disque dur externe, celui qui contient plus de 10 ans de photos et bien d’autres choses. 600Gb de données. Au bout d’un moment, je me rends compte qu’il couine. Et qu’il n’est toujours pas visible dans le Finder. Re-oups.

Je vous passe les étapes pour vérifier qu’il était bien mort (il l’était). Le coeur battant un peu, je vérifie où en était ma dernière sauvegarde Crashplan (2 jours, ouf). Celle de Time Machine date d’il y a deux semaines… j’ai fait un peu de ménage dans mes photos depuis là. Je lance le “restore”:

  • Crashplan: 10 jours (la sauvegarde est sur mon serveur à l’eclau)
  • Time Machine: 10 heures (la sauvegarde est sur un disque dur externe que je peux brancher direct dans mon ordi)

Je récupère les fichiers dans Time Machine, et ceux “qui manquent” dans Crashplan.  Ça tourne toute la nuit. Aujourd’hui je vais chez STEG pour rendre le disque dur cassé et en ramasser un nouveau (3 mois de durée de vie… heureusement il y a une garantie).

Bref, cette histoire aurait pu être un désastre si mes sauvegardes n’avaient pas été plus ou moins à jour! C’est la première fois de ma vie qu’un disque dur me claque entre les mains. Heureusement ça arrive à une période où j’ai un système de sauvegardes qui roule. Il y a quelques années, j’aurais pu perdre des choses irremplaçables.

Ne jouez pas avec le feu, faites des sauvegardes, et dites-moi si vous voulez mon code Crashplan pour avoir une sauvegarde distante sur mon serveur. Quand on se fait cambrioler ou que notre logement brûle (Dieu nous en garde), c’est déjà assez horrible comme ça sans qu’on ait en plus perdu toutes les photos de nos chats ou de nos enfants.

En parallèle de tout ça, j’ai remis le nez dans IFTTT et Google Plus. Avec iOS7 (ou peut-être même avant mais je dormais), il y a plein de portes intéressantes qui s’ouvrent. Par exemple, Auto Backup uploade automatiquement vos photos de smartphone dans Google Plus (elles sont privées bien sûr, mais on peut ensuite les partager d’un simple clic). J’ai joué donc du coup avec les albums et les photos dans Google Plus. J’aime bien, sauf que j’ai la sale impression que Google Plus duplique les photos quand je les partage, et je n’aime pas sa manie de faire des albums sans me demander quand je partage plusieurs photos d’un coup. Je suis peut-être un peu formattée “Facebook”, mais j’ai l’impression que c’est un peu plus le pétchi.

Autre chose testée, le partage de photos dans Facebook directement depuis l’album photos d’iOS7. J’aime bien, en passant, comment iOS7 regroupe les photos en “moments”. J’aimerais bien que Lightroom en prenne de la graine. (Tiens, peut-être temps de passer à la version 5.)

Le problème récurrent que j’ai avec les photos que je prends sur mon smartphone, c’est que je les partage (Facebook, Google Plus maintenant, et même Flickr) sans qu’elles ne transitent par mon ordinateur. Et mon ordinateur — enfin le fameux disque dur externe qui est mort, là — c’est quand même ma “master copy” de toutes mes photos. Je gère le tout avec Lightroom, qui gère également la publication sur Flickr, Facebook, et Google Plus. Vu que Auto Backup met automatiquement toutes mes photos sur Google Plus, je préférerais par exemple que Lightroom aille les “chercher” là-bas pour les importer dans son catalogue.

L’autre souci, c’est que beaucoup des photos que je prends avec mon iPhone sont vouées à finir leur vie dans Evernote. Photos de tickets, de documents, de livres que je lis… Pas besoin que ça finisse dans Lightroom ni que ça y passe. Jusqu’à maintenant, j’importais de temps en temps les photos de mon téléphone dans Lightroom (avec le câble), puis je triais celles qui allaient dans Evernote, les glissais-déposais dans l’application, et déplaçais les fichiers originaux dans un dossier “dans Evernote”. Comme ça, la prochaine fois que j’importe les photos de mon iPhone dans Lightroom, celui-ci ne me propose pas de les réimporter.

En zieutant les nouveautés de IFTTT (depuis la dernière fois que j’avais regardé), je me dis que je pourrais avoir sur mon iPhone un album Evernote, et une règle IFTTT qui envoie dans Evernote toute photo mise dans cet album. Malheureusement, ma recette ne semble pas fonctionner. Problème d’IFTTT? d’Evernote? d’iOS7? Allez savoir.

Bref, après toutes ces explorations je me dis que je vais rester à mon ancien système un peu manuel, même s’il provoque des doublons de photos partagées sur Facebook et Google Plus.

Alors que je réfléchis à ces questions sur Facebook, un ami m’aiguille sur Hazel. Hazel vous permet d’établir des règles pour votre Mac afin de faire un peu d’ordre dans vos fichiers. Par exemple, toute image qui se trouve dans le dossier téléchargements depuis plus d’un jour sera déplacée dans mon dossier photos. Tout .dmg trainant là depuis plus d’une semaine sera balancé. Vous pouvez tester gratuitement Hazel pendant 14 jours avant de l’acheter (et le prix est raisonnable). Moi, une heure après, je l’aime déjà.

USA Border Crossing Horror Stories [en]

[fr] Histoires d'horrreur en entrant aux USA. J'ai de moins en moins envie d'y remettre les pieds, j'avoue.

I’ve been listening to On The Media again, one of my favorite podcasts. You know, each time one of these US border crossing horror stories finds its way to me, what little desire I have to enter the US just melts away a bit more.

Here are a few I came across lately, and an old one that happened to a friend of mine.

Now off to less depressing things for what’s left of my week-end — like eating my delicious plum tart.

20.10.2013 update: adding more below as I stumble on them.

Eat.ch and Hundreds of Placeholder Sites? [en]

[fr] Le site eat.ch crée des centaines de "pseudo-sites" pour des restaurants listées dans leur index. Ces "sites" contiennent deux pages, une page d'accueil et une page avec l'adresse du resto, ainsi qu'un lien (sans "nofollow") vers eat.ch. Blackhat SEO ou bien juste pratique limite? D'après moi, on est quand même dans le linkspam, car en agissant ainsi eat.ch crée un nombre artificiel de liens entrants vers leur domaine principal. Ces pseudo-sites font aussi parfois même concurrence au "vrai site" du restaurant en question!

Has anybody noticed what eat.ch are doing? They’re creating hundreds of pretty-much-empty placeholder sites for restaurants in their listing (I’m assuming those businesses paid eat.ch to be listed).

Here’s one example: http://www.allegrotto-pizza.ch/. The site has two pages: the landing page and the address page. It seems to also allow online ordering and a link to the menu, but those links take you directly to the eat.ch directory.

ALLEGROTTO%20PIZZA-%20UND%20INDIAKURIER%20-%20Bederstrasse%20102,%208002,%20Z%C3%83%C2%BCrich%20-%20Restaurant

There are over 200 of these “sites”: http://www.bamboo-rorschach.ch/, http://foodpalace-kurier.ch/, http://www.multi-pizza-fahrwangen.ch/…

Why is this a problem?

First of all, some of these businesses have “real” sites, like my first example, Allegrotto Pizza (this is their “real” site). If eat.ch is charging them for a listing and creating a placeholder site without them realizing, that’s not very cool. If eat.ch is charging them for a website, then it’s not very cool either, as that “website” is little more than a placeholder page for a link to eat.ch. The “eat.ch placeholder site” ends up competing in search ranking with the restaurant’s legit site.

Then, I initially wondered if the whole purpose of these sites was to boost eat.ch’s PageRank. Incoming links from other domains count for quite a bit in PageRank calculation, so with hundreds of little sites all pointing to eat.ch, you can imagine there would be an SEO impact. If I read Google’s webspam info page correctly, this would fall under forbidden practices (ie, “Blackhat SEO”). Somewhere between “parked domains” and “paid links”. Checking the code, however, I noticed that all the links back to eat.ch are rel="nofollow", except the link to the menu. Honest oversight, or a way to sneak through the rules with only one link that “counts” for PageRank, to avoid triggering webspam alerts? Hard to say.

In any case, these placeholder sites drive PageRank, traffic, and online orders to eat.ch, who probably make a cut from any online order through their site. So you can see that even with only one “countable” link to eat.ch, this is a way to boost their business in a debatable way.

So: is what they are doing wrong, or just borderline?

If any SEO experts want to weigh in, please do!