Reboot9 — Opening Talk [en]

[fr] Mes notes de la conférence Reboot9 à Copenhague.

*Here are my notes, unedited and possibly misleading, blah blah blah, of the Reboot9 conference.*

Compare the heat coming out of your laptop and the inside of your head. Laptop is hotter, even though brain power is much much greater.

Opening Talk Reboot9

Low heat: greater efficiency, because all the operations in our head are accompanied by meaning and value. Emotions are more efficient than intelligence. *steph-note: read Blink by Malcolm Gladwell*

Experiential money: people will accept to lose money to ensure fairness *steph-note: cf. Stowe’s bank system for splitting dinner costs.* The computer doesn’t understand fairness.

The gift economy is personal, whereas markets are anonymous *steph-note: Cluetrain says they are somewhat personal, though…* Gift economy has organised the scientific community. Very good at exchanging information, whereas the money/market economy is better at exchanging things. The gift economy is entirely based on relationships (relationships/emotions).

Roszak: Person/Planet — 1979 (if the planet is in crisis, the people are in crisis too). Cost-benefit vs. common sense in dealing with climate issues.

Being human means cherishing some of the irrational/intuitive/emotional stuff which machines are not capable of. Also, humans are not things. “We are like flows of water and fire.” 1.5 tons of matter goes through us every year. 98% of the atoms in our body are replaced every year. “How can the potatos I had for dinner remember my childhood?”

We are like digital media, and yet we build a world of things. *steph-note: I don’t get this “we’re like digital media” thing.* We’re misfits, we don’t look like our civilisation.

If we want to get sex, we need to save the world. A guide to saving the world and getting laid.

Civilisation 2.0 — expansion of the idea of Web 2.0. We are now at a changing point in the development of human society. Moving towards solar energy, new&old social order (P2P, bottom-up, no HQ), become nomads again.

We need to go with the flow instead of trying to stop it.

Civilisation 1.0: depots, headquarters, solid objects and things.

Civilisation 2.0: P2P, flow, links (something that started last year, 2006, when we understood the climate crisis and the importance of the internet)

Civilisation 0.5: 1.000.000 years ago (fire)

Let’s use the tools of Web 2.0 to facilitate the creation of Civilisation 2.0

This is The Link Age.

Human? Links, relations and emotions are central.

Multilingual Interviews [en]

[fr] Deux interviews que j'ai donnés récemment au sujet de la conférence que je donne à Copenhague sur le multilinguisme sur internet la semaine prochaine.

I was interviewed twice during the last week about the multilingual stuff I’m going to be talking about this week at reboot9:

Enjoy, and hope to see you at reboot!

Concert Café-Café 6 juin à Pully [fr]

[en] Café-Café, the group I sing in, will be on stage in Pully (just next to Lausanne) on June 6th. Unfortunately without me, as I'm coming back from Denmark too late to make it to the last crucial rehearsal.

Café-Café, groupe vocal dans lequel je chante (de grâce, ne dites pas “chorale”, ça sent l’église ou l’alpage) sera en concert le mercredi 6 juin dès 20h30 20h00 à l’Octogone de Pully, à l’occasion du Festival’entre2 — un festival de chanson francophone interprétée par des artistes suisses.

Au programme du 6 juin (le festival en entier couvre 4 jours, jusqu’au 9), un hommage à Léo Ferré dès 20h30 20h00 avec Michel Bühler, et nous. “Nous”, donc, Café-Café.

Groupe vocal Café-Café.

Je ne dis pas ça juste parce que j’y chante, mais Café-Café vaut vraiment le coup d’être vu en concert. Il paraît qu’on comprend même ce qu’on chante! 😉 On a appris tout un tas de nouvelles chansons de Ferré spécialement pour ce concert, et personnellement je les aime beaucoup.

Vous pouvez acheter vos billets via la billetterie de l’Octogone ou téléphoner directement au 021 721 36 20 pour réserver.

Malheureusement et à ma grande frustration, je ne pourrai pas chanter ce soir-là (il faudra revenir une autre fois me voir sur scène!) car je rentre la veille au soir du Danemark où je vais pour donner une conférence lors de reboot et faire un peu de tourisme. J’ai pris un billet d’avion “pas modifiable”, et je vous promets que je m’en mords les doigts.

Groupe vocal Café-Café.

Mais que mon absence sur scène ne vous décourage pas de venir — on se verra dans le public, et entre Léo Ferré, Michel Bühler et Café-Café, je vous prédis une excellente soirée!

Twitter, encore des explications [en]

Il y a quelque temps, je répertoriais les arguments les plus communément utilisés par les personnes qui ne comprennent pas l’intérêt de Twitter. Aujourd’hui, je découvre que c’est Pierre Chappaz (Wikio, Netvibes) qui ne capte pas. j’ai laissé pas mal d’explications de mon point de vue dans les commentaires de ce billet, que je reproduis ici avec un peu de contexte.

Attention, digression. J’ai pris conscience il y a peu que la publication de mes commentaires ailleurs dans la blogosphère dans la barre latérale de ce blog, grâce à coComment, avait un effet pervers : souvent, au lieu de bloguer au sujet de quelque chose que j’ai lu ailleurs, je laisse simplement un commentaire. Bon nombre de mes lecteurs suivent ce blog à travers son fil RSS, et n’ont d’ailleurs pas du tout accès au contenu de la barre latérale. Je termine cette digression, qui a pour but de vous expliquer ma résolution relativement fraîche de ramener la conversation sur ce blog, en vous signalant que mon “tumblelog” sur Tumblr republie dans un format peut-être plus agréable à lire tous ces commentaires (ainsi que quelques bêtises sans intérêt que vous verrez surgir de temps en temps).

Vous avez compris, j’ai trouvé Twitter nul. Sans intérêt. Pardon, je sais que je vais contre la pensée unique qui règne dans la blogosphere, selon laquelle ce qui fait du buzz c’est forcément top…

Twitter n’est pas pour moi, j’ai déja du mal à publier régulièrement des choses “importantes” sur ce blog, alors je ne vais pas passer ma vie à décrire toutes mes pauses pipi.

Pierre Chappaz

Mon commentaire:

Twitter, c’est un outil de liant social. Si on cherche “à quoi ça sert” on est déjà sur la fausse piste.

J’ai repris quelques-unes des critiques les plus communes (“c’est sans intérêt”, “le monde s’en fout”) dans mon dernier billet sur Twitter: https://climbtothestars.org/archives/2007/05/14/pas-capte-twitter/

Pour comprendre Twitter, il faut regarder les relations entre les gens, et non pas le contenu des messages. Ce n’est pas un outil de publication, mais un outil de présence.

commentaire de Steph

Jérôme est d’accord avec mon commentaire et rappelle la similarité entre Twitter et le “IM status”:

Tout à fait d’accord avec le commentaire de Stéphanie. Twitter est un outil de présence, ni plus ni moins.
Il permet d’actualiser sa présence (ce qui est déjà prévu dans l’instant messaging mais que personne n’utilise vraiment).
Il serait d’ailleurs très intéressant de faire cohabiter les deux mondes en synchronisant twitter et les logiciels d’IM.

commentaire de Jérôme Charron

Un complément d’information, et une idée:

Jérôme: je connais beaucoup de gens qui utilisent intensément les “status” IM pour communiquer ce genre d’information à leur buddy list. Sur IRC, aussi, on voit fréquemment des changements de pseudo pour indiquer l’activité de la personne.

Pour ce qui est de l’intégration Twitter/IM, c’est déjà là: sur OSX, il y a moyen de mettre à jour son status sur Adium via Twitterrific.

Je serais curieuse de voir s’il y a une corrélation entre l’utilisation du chat (IRC ou autre) ou bien de l’IM et l’attitude générale face à Twitter (“capte pas” ou “c’est génial”). Il faudrait probablement décortiquer un peu l’usage chat/IM des gens sondés pour avoir quelque chose d’intéressent (en particulier l’utilisation ou non des fameux “status”).

commentaire de Steph

Un peu plus tard, deux autres commentaires me font réagir:

Oui il y a une hype assez horripilante autour de Twitter, et effectivement 99% des fluxs sont absolument sans intérêt.

commentaire de ZeLab

1/ faire et suivre twitter sur le web n’a aucun intérêt, par sms c’est encore plus stupide; non ce qui change tout avec twitter c’est de l’installer sur gtalk sur son blackberry. Le coté instant messaging de tribu y prend son ampler et surtout l’interface est super marrante, entre irc (messages privés) et IM traditionnel. les fonctions cachés de twitter seront super utile et peuvent carrément bypasser les opérateurs (tu passe par gtalk plutôt que d’envoyer des sms surtaxé pour recevoir des infos ?REQUEST cool restau paris et hop tu recoit une liste ?REQUEST adresse hotel kube paris et hop tu as l’adresse, etc…)

2/ l’autre chose qui est vraiment intéressante c’est qd tes potes ou tes contacts sont sur twitter. C’est vraiment à SF que je percois le vrai potentiel de l’outil, je suis abonné à des amis, des clients, des services de news que j’ai trié sur le volet. En quelques instant, je peux savoir ce qu’il se passe sur San Francisco et ou aller faire un tour en arrivant dans la ville. Personnellement, twitter pour le reste du monde n’a aucun intérêt, je pense que l’on devrait limiter et surtout ne pas archiver (comme tu le fais avec wikio) les contenus qui doivent êtres des contenus instantanés.

commentaire de Tariq Krim

Ma réaction:

ZeLab: quand tu dis “sans intérêt” tu te places du point de vue de l’observateur extérieur, qui n’a pas de lien affectif avec la personne qui envoie des messages.

On a fait cette critique à une certaine forme de blog-journal il y a des années déjà — et on a compris depuis que le blog super-chiant-pour-le-monde-entier peut être fascinant pour 15 personnes — et c’est ça qui fait sa valeur inestimable.

Toi qui ne me connais pas, tu n’en as rien à faire (pour être polie) du fait que je cherche mon chat ou que j’ai oublié de changer de fuseau horaire en rentrant de Londres. Ce sont des petits détails anodins de ma vie.

Mais les gens qui me sont proches (affectivement, je dis bien, pas forcément géographiquement) trouvent dans ces petits messages du quotidien quelque chose qui les rapproche de moi — et qui me rapproche d’eux, car je sais que “they care”.

OurielTariq: pas vraiment d’accord avec ton point 1/ — je crois que chacun a son moyen “préféré” d’intéragir avec Twitter. Personnellement, je préfère le web ou Twitterrific à l’IM — trop intrusif.

Je ne vois pas non plus de raisons de ne pas archiver les messages. C’est vrai que c’est une archive qui a relativement peu d’intérêt — mais des fois, comme les logs IRC ou IM, on va fouiller dedans et ça rend service.

Par contre, parfaitement d’accord quand tu dis que c’est entre l’IM et IRC.

commentaire de Steph

Voilà… ça fait un peu Reader’s Digest mais je crois que c’est utile à certains de mes lecteurs que je rapporte ainsi ce genre de conversation!

Video: BBC Interview (Teenagers, Facebook) [en]

[fr] Une interview que je viens de donner à la BBC sur les parents qui jouent aux détectives privés pour "surveiller" leurs adolescents sur internet. Dialogue, dialogue!

I was contacted this morning (thanks, Suw!) to appear in a short interview on the BBC News, about how parents are increasingly signing up to social networking sites like Friendster to “stalk” their kids online.

Here’s the little video segment of my interview:

(Thanks to Euan for the video, and to the BBC folks for sending me a copy too — though it arrived later and I used Euan’s here.)

For those of you interested in the whole “online predator issue is overblown” thing, I urge you to read Just The Facts About Online Youth Victimization by danah boyd, and in particular what David Finkelhor has to say at the beginning of his presentation (numbers! numbers!) about how the general ideas the public has about online predators have little to do with reality.

And talking of videos, episode 6 of Fresh Lime Soda (video!) is online at viddler.com.

Borders: Intentionally Misleading Marketing Ploy [en]

[fr] Les étiquettes sur les livres que je viens d'acheter chez Borders, un grand libraire anglo-saxon, sont conçues de façon à induire en erreur l'acheteur. On comprend "achetez-en un, recevez-en un: moitié prix" alors qu'en fait c'est "achetez-en un, recevez-en un moitié prix". Il faut lire les petits caractères qui sont tellement petits qu'on ne voit pas qu'ils sont là. Pas fair-play, malhonnête, et franchement, très petit.

I’m officially pissed off. Yesterday at Borders, I picked up a bunch of books from the stands near the entrance of the shop. They all had a nice red sticker advertising a reduced price. See for yourself:

Border's Intentionally Misleading Marketing Ploy

(want a closer look?)

Here is the text of the sticker, reproduced for your personal entertainment:

Buy one Get one
Half Price
BORDERS

Please note the follow details: line-breaks, capitalisation (“Buy”, “Get”, and both “Half” and “Price”, but not “one”), and text size. They lead the casual reader (and even the not-so-casual one, I’m ready to bet) into interpreting this advertisement this way:

Buy one, get one: half price (Borders)

Right? If you buy one, you get one — the result is that they are half price. Sounds nice!

Actually, not so. You have to read the fine print. Oh, the fine print? I actually only discovered it when I was taking the photos for this post. Let’s have a closer look:

Small Print

Oh! there it is. I can see it now. Fine print indeed:

SUBJECT TO AVAILABILITY. STICKERED TITLES ONLY. CHEAPEST TITLE HALF PRICE.

So, actually, the text on the sticker is to be understood in the following way:

Buy one: get one half price (Borders)

With an addendum, in tiny all-caps:

YOU WILL FALL FOR OUR EVIL MARKETING PLOY. HAHAHAHAHAHAHA.

Please note, again, how the layout, font sizes, and capitalisation are intentionally designed to induce misunderstanding of the sales conditions.

This is not fair-play, Borders.

Of course, I bought my books. It’s not when you see the total at the cash desk and you realise it’s higher than you expected, and you say “erm, isn’t it ‘buy one, get one free’?” only to be answered “no, it’s ‘buy one, get one half price‘” that you’re going to stop everything and give up on the books which you had already acquired in your mind.

Borders, shame on you for using such an evil marketing ploy. Disgraceful.

Twitter: We Love Our Partial Conversations [en]

[fr] Twitter cache maintenant les conversations partielles, ce que je trouve très dommage. C'était une porte ouverte pour découvrer des amis d'amis -- et en plus, l'implémentation actuelle nous prive d'une partie du vécu de nos amis, simplement parce qu'ils ne nous l'adressent pas.

I noticed this morning that Twitter is hiding messages addressed (using @username) to people one is not following. You can still see them by looking at a friend’s page, but they don’t appear on one’s home page anymore.

Example: on Faruk’s Twitter page, you can see many messages addressed to people I don’t follow, using the @username syntax.

Faruk's Twitter Stream

If I look at my homepage, now, only the messages which are not addressed to a recognized username I’m not following (follow me there?) are visible in my home page:

My Twitter "Friends" View

This twitter, for example, is invisible on my home page. I only get this unaddressed one.

This means that we do not see what is commonly called “partial conversations” — ie, conversations the people you are following are having with people that they are following but you are not. While some people will rejoice, because they found that annoying, I find that it’s a damn shame. And I’m not alone.

Why do I think it’s such a shame? Well, yes, twitter is mainly for keeping in touch with people you already know. But it’s also a really great place to get to know the friends of your friends — and partial conversations are the doorway to this. Partial conversations have drawn me to people I didn’t otherwise know on Twitter, because I’ve found them involved in conversations with a friend of mine, or even, a few friends of mine. Curiosity, went to check on them, ended up adding them.

With the current implementation, this would never have happened.

And even if you don’t think meeting knew people is interesting — there are many times when I have discovered that an existing friend of mine had finally got a Twitter account only because I caught a partial conversation between him and somebody else.

So, please, Twitter: give us back our partial conversations. Make it an option to hide them if some people really hate them. But don’t shut me out of what’s going on in my friends’ lives just because they happen to be addressing it to somebody I don’t (yet) know.

Update, July 25, 2007

Another reason why this is broken: I never saw this twitter, though it was addressed to me (too), because I don’t follow neilford.

Twitter / Faruk Ates: @neilford @stephtara thanks...

Fresh Lime Soda Episode 5: Multitasking and Dragon [en]

[fr] Un nouvel épisode du podcast que je co-anime avec Suw Charman, Fresh Lime Soda. En anglais.

Finally, Suw and I have got episode 5 of Fresh Lime Soda ready for public consumption. We talk about a bunch of things, including (but not limited to): Dragon NaturallySpeaking, multitasking, writing and blogging, tinnitus, guilt, and shitty first drafts. As you’ll understand if you listen to it, everything is related. If you don’t want to download the 12Mb MP3, you can listen to it on the Fresh Lime Soda site with the embedded player.

As I was in London, we shot another video episode (wayyy more informative than the first, episode 4), which should be up… shortly. 🙂

Google Questions [en]

[fr] Comment Google détermine-t-il (1) le pays d'où provient un site et (2) la langue d'une page? Pourquoi les résultats d'une recherche en français sont-ils différents, selon qu'on utilise google.ch ou google.fr?

So, I’m writing up a document for a client about search engine placement. Not really an SEO thing, more a “good search engine placement results from popularity and success, not the opposite” thing. Like, (gosh, am I being eloquent right now,) setting objectives like “be in the first three results for this or that keyword combination is not very realistic.”

Anyway, I’m stuck in the part about limiting seach to one country or a language (which is a “big thing” if you live outside Anglophonia and ambition to reach the local population). I realise that the way Google manages these different searches is not quite clear to me.

Location

If you go to google.ch you can choose to do a search for “pages from Switzerland” (I’m using my name as a search term example). Or with google.fr, “pages from France” (language set to English both times so you can compare). My assumption (thanks shastry) is that they use server location for that. But is that all? (My server is in the US, so that explains why CTTS does not show up as a “Swiss” site.)

Language

If I select French as the search language, I get different results whether I use google.ch or google.fr. I assume Google uses language detection — but why are the results different?

Thanks for any explanation which can help me see a bit more clearly.

Pas capté Twitter? [fr]

[en] A round-up of the common arguments raised against Twitter: "the whole world doesn't find your breakfasting habits fascinating, you know," "what do you care that your friends are watching a football match" (totally missing what human relationships are about, and ambient intimacy), "it just inflates your ego" (hey! talking about oneself has nothing to do with the moralistic concept of "ego"), and even, "it's lame!"

Je crois que je vais commencer à recenser les “arguments” avancés par ceux qui ne “captent” pas Twitter (filez lire mon ancien billet si vous voulez des explications sur Twitter):

1- C’est pas intéressant! Ça vole pas haut! On s’en fout!

Vous vous trouvez sur un yacht à Minorque? (c’est en Espagne, pas à Malte) Vous pensez que ca peut intéresser le monde entier?

Etienne Maujean

Parce que je ne vois pas l’intérêt pour l’ensemble du monde de savoir que :

“Houla…chui fatigué !”

Thomas Bonnin

“les gens envoient des messages débiles pensant que ça intéresse le monde entier” — euh, non, je vous rassure, je ne crois pas que mon grapefruit au p’tit déj intéresse le monde entier; par contre, mettre cette info publiquement à disposition est le moyen le plus simple de m’assurer que les personnes que ça intéresse effectivement y ont accès (pull vs. push, vous vous souvenez?)

Au risque de me répéter (parce que c’est valable pour les blogs, et plutôt trois fois qu’une): ce n’est pas parce qu’on publie quelque chose sur internet et que le monde entier peut le voir qu’on pense nécessairement que ça va intéresser tout le monde.

2- Savoir ce que font ses amis, ça avance à rien!

Bon, les fans (un exemple ici) disent que ce service donne un aperçu de la journée type de vos proches. “Ah Jean-Marc regarde le match de foot? Moi aussi c’est rigolo!” Ca va loin.

Etienne Maujean

Un seul exemple parce que j’ai la flemme de chercher plus loin, mais cet argument est régulièrement avancé par ceux qui visiblement n’ont pas pris le temps (vu ce qui précède, je ne vais pas jeter la pierre) de comprendre comment fonctionnent les relations humaines et l’intimité en particulier. Ce sont “les petites choses de la vie” qui font les gens proches. Et l’intimité ambiante qu’apporte Twitter peut aider à garder vivants ou même renforcer les liens distendus par la distance (c’est moche ou poétique, à vous de choisir). Certains l’ont compris:

Après d’immense réflexion (il n’a que les cons qui ne change pas d’avis) j’ai peut-être trouvé une utilité à Twitter : J’habite à quelques milliers de kilomètres de ma famille et amis et Twitter pourrait me permettre d’être un peu plus en contact avec eux.

Thomas Bonnin

Ou mieux (il a parfaitement pigé):

Il est par contre indéniable que ce qui est présent est du contenu personnel. Je le vois surtout comme une sorte de construction permanente d’un background, une certaine manière de continuer à oxygéner l’atmosphère qui nous entoure entre deux absences.

Tam Kien Duong

3- Parler de soi, c’est lustrer le poil de son ego.

Un splendide exemple de cette façon de penser chez Frédéric (que j’apprécie au passage, même s’il ne peut pas saquer Twitter):

On aura beau dire, même si la principale fonction du web 2.0 semble être d’exacerber l’ego par ailleurs démesuré de ceux qui s’y affichent, certains services à première vue gadgets ont fini grâce aux mashups à trouver une certaine utilité. Jusqu’à l’arrivée de Twitter.

Frédéric de Villamil

Attends… parler de soi, c’est de l’ego? Navrée, mais ça sent les grands relents de moralisme genre “les autres d’abord, et se mettre en avant c’est mal”. On a besoin de se raconter. C’est comme ça qu’on se construit, et qu’on construit avec autrui. Ce n’est pas de l’ego. Alors oui, Twitter c’est parler de soi — tout comme on parle de soi quand on va boire un pot avec un ami (enfin j’espère un peu quand même) ou quand on rédige une opinion personnelle sur son blog.

Donc merci, mon ego se porte très bien (et on sait d’ailleurs que toute cette histoire d’ego n’est qu’un faux problème, car ceux qui semblent en avoir le plus sont en fait ceux qui ont le plus de problèmes d’estime de soi — un peu de sympathie pour son prochain donc) et si raconter à ceux qui veulent l’entendre que je cherche mon chat, que j’ai trouvé un acheteur pour ma voiture, ou que je mange du grapefruit pour le petit déjeuner, qu’est-ce que ça peut bien vous faire?

Version courte: c’est pas parce qu’on parle de soi qu’on a la tête qui passe plus les portes. Grumph.

D’ailleurs, on en revient, la preuve:

La première fois que j’ai entendu parler de twitter j’ai trouvé ça simplement ridicule, comme une autre façon de se tripoter le nombril l’air de rien […] La morale de l’histoire : Ne jamais juger définitivement un outils avant de l’avoir utiliser et observer comment les autres s’en servent concrètement. Les objets ne sont seulement pas que ce qu’ils sont mais aussi ce qu’on en fait (et pas seulement non plus ce qu’on devrait en faire) !

Tam Kien Duong

4- C’est nul! C’est naze!

Il y a aussi ceux qui n’essaient même pas vraiment d’argumenter, se contentant de clamer l’évidence que c’est vraiment trop nul, comme service:

Tout le monde ne parle plus que de Twitter, “The service web 2.0″ à la mode… Mais c’est vraiment naze!

J’ai testé l’application il y a quelques jours et j’ai vraiment mis du temps pour comprendre à quoi cela servait. De ce que j’en ai capté vous pouvez informer le monde et éventuellement vos amis (puisque c’est un réseau social) de ce que vous faite à l’instant T grâce à des phrases courtes (très courte même), sans image, sans liens. Le problème est que cela ne vole vraiment pas haut dans le genre “ah je suis fatigué” ou “je vais aller me coucher”, très intéressant donc.

Henri Labarre

(Bon, on devine quand même un semblant de “ça intéresse pas le monde entier, vos conneries” et “savoir que ses amis vont se coucher ça n’apporte rien”. Je suis peut-être un peu dure en disant que c’est complètement dénué d’argumentation.)

Liens

Pour les râleurs, voyez:

Pour une critique constructive: