Pour diverses raisons sur lesquelles je ne m’étendrai pas, je songe à la possibilité de reprendre en main ma comptabilité, après l’avoir déléguée (avec bonheur) durant plusieurs années.
Ma comptabilité n’est pas très compliquée: des factures pour mes clients, des frais à déduire, hop. Je pourrais faire ça dans un tableur (<3 Google Docs, c’est ce que j’utilise depuis deux ans pour la compta de l’eclau et ça va très bien).
Oups, ça vient de se gâter. Voyez, moi, la compta, c’est pas mon truc. Ça me fait un peu l’effet que doivent faire les médias sociaux à certains d’entre vous: important, mais compliqué, et bon sang, par où on commence, et ça s’appelle comment, ça?
Ça vient de se gâter parce que j’ai dit “compta” au lieu de “faire les écritures” ou quelque chose comme ça. Mon bilan, je vais laisser faire ça aux professionnels. Mais c’est les écritures, et le côté “garder un oeil sur les sous”, qui m’intéresse.
Donc, tableur, très bien. Je note les entrées et les dépenses, je fais des petites catégories qui rentreront dans le plan comptable, nickel.
Sauf que Philippe (coworker de l’eclau, justement) me montre qu’il y a des programmes qui arrivent à causer avec Postfinance ou d’autres banques et à importer directement les écritures. Vous imaginez comme ça me fait saliver, ça.
Hop, ni une ni deux, je pars en exploration. Chez Crealogix, PayMaker, le programme dont m’a d’abord parlé Philippe. Je fouille un peu, je demande sur Twitter. MacPay. Crésus semble un poil cher. Je télécharge les deux premiers en version d’évaluation.
Premier constat, désolée, mais c’est pas très user-friendly. (“Moche”, je me permettrai pas — mais un peu clunky.) Probablement que c’est pas très user-friendly parce que je suis une complète pive quand il s’agit de finances et donc que je ne comprends pas bien à quoi doit servir le programme, ni les différentes choses qu’on peut faire avec.
Deuxième constat, ça semble surtout être des programmes de saisie d’ordres de paiement. J’en ai rentré un dans MacPay mais impossible de trouver comment “l’envoyer” (j’utilise probablement pas le bon vocabulaire).
Bref, c’est décourageant.
Je retourne à mon plan initial, le tableur. Ma compta n’est pas bien compliquée… Mais j’ai eu l’espoir de ne pas avoir besoin de recopier toutes les écritures déjà saisies dans mon compte en banque, et j’avoue que j’ai de la peine à lâcher l’idée. Mais oui! Il y a une fonction d’exportation des transactions, non?
Je me précipite dans Postfinance. Misère, on nous sert du PDF. La BCV, ça semble plus prometteur: exportation vers Excel. Bon sang, pourquoi n’ai-je jamais utilisé cette fonctionnalité? J’exporte, et j’ouvre dans NeoOffice. Ah oui, je me souviens: ce n’est pas un joli petit tableau bien propre qu’on nous sert, mais une espèce de machin qui ressemble plus à du Word fait dans Excel qu’autre chose.
Messieurs les banquiers (ou plutôt, messieurs les qui-développez-des-interfaces-ebanking), serait-ce trop vous demander de pouvoir simplement exporter mes transactions en format .csv? Tout bêtement?
On ne va pas baisser les bras, je suis une acharnée. Peut-être qu’en copiant-collant les transactions listées dans mon interface e-banking je peux m’épargner quelques précieuses minutes de frappe. Ben là aussi, déception: la BCV est laconique au possible dans ses libellés de transaction (“BCV-NET”, ça indique bien que c’est le paiement de mon assurance maladie, juste? et “BCV-NET”, c’est aussi les paiements de ma facture téléphonique? oublions…) et Postfinance pèche par excès de zèle dans l’autre direction, me donnant jusqu’à dix lignes d’informations dans le libellé de chaque transaction (je vous juge, j’en ai même vu une qui indiquait la date de naissance du créditeur… presque).
Bah.
Comme me l’a fait remarquer Julien, c’est quand même dingue que ce soit aussi mauvais: on a tous des comptes en banque. On utilise tous (bientôt tous) l’e-banking. On a tous besoin de garder un oeil sur ses finances, même si ce n’est “que” à titre personnel. Et les outils qu’on a à disposition pour le faire sont franchement pénibles à utiliser — mauvaise UX autant que fonctionnalités inadaptées.
Développeurs et spécialistes UX, je crois qu’il y a un besoin à remplir, là.
Sinon, prouvez-moi que j’ai tort de me plaindre ainsi amèrement. Montrez-moi l’outil facile à appréhender, agréable à utiliser (et à l’oeil, ça ne gâche rien), qui automatise au maximum le suivi des mes finances, tout en me laissant suffisamment de flexibilité pour l’adapter à ma situation personnelle. Dites-moi ce que je n’ai pas compris et qui fait que je ne trouve rien, peut-être, parce que je cherche au mauvais endroit. Je serai ravie de m’être lamentée pour rien sur ce blog.