Movie Evening [en]

Back from seeing Elephant with a knot in my stomach and a sick feeling inside.

The cat is asleep in my clean laundry. I pick him up and hold him close. He presses his head against my neck and purrs right through my chest.

Illumination et prise de conscience [en]

Mes études sont bel et bien terminées. Il y a dix jours, je me suis rendue à  l’université une dernière fois en tant qu’étudiante, pour recevoir mes résultats. Sans grande surprise, mais néanmoins avec grand soulagement, je trouve mon nom dans la liste des étudiants ayant réussi leurs examens. Je me rends un étage plus bas pour l’apéro, je reçois l’enveloppe renfermant mes notes, je serre la pince au doyen. Je ne reste pas longtemps, je ne connais plus personne. Je préfère retourner célébrer ça avec mes collègues.

La grande surprise, c’est mon travail de psychologie de la religion: Illumination et prise de conscience: un point de rencontre entre zen et psychothérapie?, qui bien qu’écrit un peu en catastrophe (c’est un euphémisme), m’a valu un 5.5 sur 6. Pour ceux qui viennent de contrées ou de pays où la notation est différente, sachez que c’est une excellente note.

J’ai donc mis ce petit travail en ligne (après avoir laborieusement nettoyé le “HTML” produit par Word), d’une part parce que finalement j’en suis assez satisfaite, et d’autre part parce que plusieurs personnes m’ont demandé à  le lire. Je vous recommande d’ailleurs d’imprimer la version Word et de le lire sur papier, ce sera bien plus agréable qu’à  l’écran.

En passant, je vois que la liste de mes écrits s’allonge. En tâche de fond, je songe à  réorganiser le site, et je garde à  l’esprit cette remarque (de Denis, je crois): il y a tellement de choses sur mon site qu’on ne s’y retrouve plus, et que ça décourage de partir en exploration. Alors pour aujourd’hui, visitez un peu la section écriture, et si vous lisez l’anglais, arrêtez-vous sur un petit texte dont j’avais oublié l’existence, et que j’ai relu tout à  l’heure: Librarian.

Petit conte des transports publics [fr]

Deux ans qu’elle le croise dans le bus. Ils écoutent la même musique. C’est encore un gamin, il doit avoir à  peine deux ans de plus qu’elle. Il lui plaît bien, même s’il est bien sûr un peu trop jeune. Ils ne se sont jamais parlé.

La dernière fois qu’elle est descendue du bus, elle s’est retournée. Il lui a souri. Elle a souri aussi.

La prochaine fois qu’elle le verra, elle le saluera. Il lui répondra, et leurs sourires resteront accrochés quelques instants à  leurs visages. Ils ne seront plus des inconnus. Entre sourires et salutations, ils s’assiéront un jour sur la même banquette et échangeront timidement quelques mots.

De paroles banales en confidences un peu plus personnelles, viendra le jour où il lui proposera de prolonger la conversation à  l’extérieur du bus qui jusque-là  les aura chaperonnés. Ou peut-être sera-ce elle à  nouveau qui fera le pas ? l’histoire ne le dit pas, et cela n’a finalement pas grande importance.

Ce que dit par contre l’histoire, c’est que bien des années plus tard, il regarderont rire leurs enfants en repensant à  ce fameux bus et à  leur timidité d’alors. Ils frémiront en se souvenant qu’ils auraient très bien pu continuer à  faire semblant de ne s’être pas reconnus. Les gens bien n’adressent pas la parole aux inconnus, ici.

A quoi ça tient, des fois.

Tempête [en]

Minuit — ou à  peu près. Je me réveille, interrompant un rêve dans lequel j’ai oublié de m’inscrire aux examens. Il y a un gros orage dehors.

Je me lève pour fermer la fenêtre et baisser les stores. Ils le sont déjà . Un très gros orage.

Je fais le tour de l’appartement pour baisser tous les stores. J’arrive devant les grandes fenêtres du balcon. Vite, fermer la porte-fenêtre, il y a déjà  de l’eau dans le salon.

Le tonnerre gronde de façon continue, les éclairs blanchissent le quartier comme des stroboscopes. Le chat et dedans, tant mieux.

J’aime les orages. Je reste devant la grande fenêtre pour regarder. Il y a des seaux d’eau qui sont jetés sur mon balcon. Les rafales de vent tentent de tuer les arbres. On se croirait sur le pont d’un navire dans la mer déchaînée.

Pour la première fois de ma vie peut-être, je ne me sens pas rassurée par ce mélange hurlant de vent, d’eau et d’électricité. Je comprends ce que ça veut dire, les « éléments déchaînés ». Je me dis qu’un ouragan ça doit être encore plus fort que cette « petite tempête », et que ça doit être bien effrayant. J’ai un peu de peine à  imaginer, ça fait déjà  tellement de bruit.

J’enfile pourtant ma robe de chambre et je vais sur le balcon. J’ai les pieds dans l’eau mais je suis encore relativement au sec. Les éclairs m’éblouissent — en voilà  un qui vient d’éclairer le jardin et l’immeuble d’en face comme en plein jour. Certains éclairs tombent tellement près que j’ai l’impression de les voir atterrir dans les buissons du jardin, à  portée de main. Je ne me sens pas en sécurité. J’ai peur ; je rentre.

Le chat m’attend derrière la porte. Il veut sortir. Je le ramasse dans mes bras et on regarde un petit moment l’orage ensemble à  travers la porte vitrée. À voir sa tête, je ne pense pas qu’il avait saisi l’ampleur de ce qui se passait dehors. Ça lui passe son envie d’aller trottiner dans le jardin. Pas con, l’animal.

Une dizaine de minutes plus tard, le vent est tombé et la pluie se fait plus fine. Les éclairs semblent se diriger vers le nord de la ville. J’écris pour ramener mon taux d’adrénaline à  un niveau acceptable avant de retourner me coucher. Je ne sais pas combien de temps la tempête aura véritablement duré, parce que j’ignore à  quel moment elle m’a réveillée. J’imagine que je lirai tout ça demain dans les journaux, ou sur Internet.

Le chat est maintenant roulé en boule paisiblement au bout du lit. Je vais mettre en ligne, boire un grand verre d’eau, éteindre la lumière et occuper toute la place restante sur ce grand drap rouge.

Bilan d'une tranche de vie [fr]

Je me souviens de ce long été, il y a sept ans de cela. J’avais tourné le dos à  la chimie en échouant mes examens et emménagé dans mon premier appartement, un joli une-pièce au centre-ville. Il y avait un placard immense dans lequel j’avais rangé tous mes habits, une cuisine séparée dans laquelle on pouvait se tenir confortablement, et une baignoire dans la salle de bains.

Je m’étais entraînée tout l’été, entre mes lectures et l’épluchage des fiches que m’avait données l’office d’orientation. Il y avait cette odeur de liberté dans l’air, parce que tout était possible. J’étais chez moi et mon avenir était entre mes mains. J’ai choisi les lettres.

Le début et la suite: Bilan d’une tranche de vie.

Drained Ramble [en]

Zürich-Lausanne train, 5:30 p.m.

Back in the fridge. Luckily, the carriage is packed with warm bodies and I actually did buy myself a jacket in Zürich station on arriving this morning. Quite a nice black jacket too; I’d been wanting one for some time now.

My brain has melted. Trips to Zürich are always nice, but intense. I had a crash course in forecasting and scheduling. I’ll probably be needing more once I get over this first bit.

Back to the “lifelog”? I went to see Hero last night at the Open Air cinema. Beautiful visuals, heroic story, choregraphed fighting scenes. I’ve been to the Open Air a lot this year. I’ll be going again on Wednesday.

The laptop is nice and warm on my knees now, just how I would have liked it this morning. I had to take my jacket off a few minutes ago — body heat seems efficient for countering A/C. Or maybe it’s because this is another type of carriage, which at least doesn’t spout cold air just next to the seats.

This being possibly one of the most boring things I’ve ever written, I think I’ll stop right here and avoid inflicting upon you the rest of the journey to Lausanne. I’d rather advise you to take a peek at what my brother has to say about Argentina, which he will be visiting for the next six weeks.

Frozen Ramble [en]

Lausanne-Zürich train, 10 a.m.

I sometimes get the feeling I spend my life being cold and hungry. They go together usually — one of the first signs of hunger is that I start freezing.

I’ve been in the train for two hours now, finished my book (About a Boy), and covered with goosebumps. Why does the A/C have to be set to winter-temperature when the air outside is as hot as it is? I’ll probably have to stop somewhere in Zürich to buy a jacket if I want to survive the trip home this evening. To say nothing of the day in the office, which has been called “The Fridge” in my mind for quite some time now.

One of the reasons I’m writing this is that I switched on the laptop with the hope that it would give out a bit of warmth. It gets really hot on my lap at times. Not now, of course. It’s behaving like car heating: I guess I’ll start feeling the heat once we enter Zürich station.

Some time from now, I might be provided with a wireless network connection for work. Just think about it! Internet on the train 🙂

You can probably be thankful I don’t write this kind of ramble more often, it’s turning out really lame. My brain hasn’t woken up yet.

Maybe a life update? I’ll be on holidays next week. I’ve been wanting holidays for ages. Now that they’re here, I’m going to spend them trying to translate a Hindi short story by Premchand, because I did my usual thing of waiting until it was too late before getting to work. (No, please don’t ask.) I did have a vague plan to go off somewhere exciting, but it didn’t happen; my last chances of escaping my sad fate as a future-ex-étudiante-éternelle have just drowned somewhere in the ocean. Maybe Aleika will come over a few days. That would be nice, as we haven’t seen each other in ages.

We’re in Zürich. Out of the freezer.

Lancer son weblog [en]

Vous avez lu C’est Quoi Un Weblog, vous êtes tentés, et comme Virginie, vous décidez de passer à  l’acte et de démarrer votre weblog?

N’attendez plus: Conseils Premier Blog a été écrit pour vous.

Mémoire en ligne [en]

Pour les curieux (et les courageux), vous pouvez maintenant trouver mon mémoire en ligne : Zen et arts martiaux dans le Journal of Asian Martial Arts.

Oui, je fais de la pub — je suis contente d’avoir fini de l’écrire!!

Le judo, une question d'habitude ? [en]

Depuis plusieurs mois, je réfléchis pas mal au sens qu’a pour moi ma pratique de judo. Pourquoi est-ce que je fais du judo depuis tant d’années, et pourquoi est-ce quelque chose aussi important pour moi ? Quel rôle est-ce que ça joue dans ma vie ? Quel rôle le judo peut-il jouer dans la vie des gens qui le pratiquent, en général ?

Dans cet ordre d’idées, voici une réflexion (fruit de la discussion de début de cours de ce soir) portant sur nos habitudes ainsi que le processus de prise de conscience et de changement tel qu’il se joue dans le judo et peut être exporté hors du dojo : judo, une question d’habitude ?

(Oui, la phrase ci-dessus est plutôt moche.)