Un blog, à quoi bon? Meilleur SEO et meilleur réseautage [fr]

Dernièrement je me suis trouvée prise dans une discussion sur l’utilité (ou l’inutilité présumée) du blog. Le contexte: faire connaître en ligne une petite entreprise.

Pour se faire connaître en ligne, en dehors des moyens marketing “traditionnels” (“se médiatiser en 2.0“, en somme), je dirais qu’il y a deux axes:

  1. avoir du contenu trouvable à travers un moteur de recherche
  2. avoir un réseau qui multiplie le bouche-à-oreille

Un blog peut servir aux deux. Il n’est ni nécessaire, ni suffisant — il y a d’autres moyens — mais il a un très bon rapport “énergie/effet”. Du coup, c’est généralement ma première réponse à toute question du genre “comment je me lance?” — écris déjà un blog.

Prenons donc ces deux axes l’un après l’autre, même s’ils sont liés.

Etre bien placé dans les moteurs de recherche

En premier lieu, il faut comprendre comment fonctionne un moteur de recherche dans les grandes lignes, et si on a un “site vitrine“, s’assurer qu’il fait déjà les choses bien:

  • du contenu pertinent par rapport aux termes de recherche pour lesquels on veut être placé
  • des titres de page et de rubriques comportant les mots-clés les plus importants
  • absence d’obstacles côté “technique” (bon balisage, accès autorisé aux robots, serveur raisonnablement réactif, pages accessibles, titres en texte et non “en images”…)

On oublie souvent que le placement dans les résultats de recherche, c’est toujours par rapport aux termes de la recherche. Par exemple, mon site web professionnel se retrouve placé différemment pour “consulting en blogs” ou “stephanie booth“. Allez regarder le contenu du site, et vous comprendrez pourquoi.

Un autre élément extrêmement important pour l’optimisation du placement dans les moteurs de recherche, ce sont les liens entrants vers un site ou une page. Par exemple, faites une recherche google pour le nom de Brigitte Djajasasmita. Vous allez trouver parmi les premiers liens son profil linkedin et son blog, avant la page que je lie ci-dessus. En effet, celle-ci est plus récente, vu qu’elle a été créée dans le cadre de la formation qu’elle suit en ce moment, et moins bien “imbriquée” dans le tissu du web par des liens en provenance d’autres sites. Là, en faisant un lien vers cette page en utilisant comme “texte de lien” son nom, j’améliore le placement de cette page dans les résultats pour une recherche sur son nom. Mais attention: je ne le contrôle pas, je peux seulement tenter de l’influencer.

Alors, le blog là-dedans?

Le blog, c’est une usine à contenu que les moteurs de recherche adorent. Les articles sont généralement relativement courts, mais pas trop, ils ont un titre qui se rapporte bien à ce dont ils parlent (si on fait pas n’importe quoi), et ils ont une page rien qu’à eux où ils sont accessible jusqu’à la nuit de temps (le permalien). Ça encourage les liens entrants, la garantie d’une URL stable. La thématique d’un article est aussi généralement assez précise, ce qui fait qu’il risque fort d’être très bien placé pour la recherche qui lui correspond, et la page du blog change sans cesse, ce qui prouve à Google et consorts que le contenu est bien frais (ils adorent).

C’est beaucoup plus facile de mettre du contenu dans un blog que dans un site, parce qu’on n’a pas à se poser la question du “je mets ça où?” — sur un blog, ben on blogue, et ça vient se mettre en haut de la page, c’est automatiquement rangé par date, et par catégorie/tag si on utilise ça. Dans un site hiérarchique classique, il faut d’abord se prendre la tête pour savoir où on va bien pouvoir ranger ce qu’on compte écrire. Et souvent, faute de trouver un bon endroit, on ne l’écrit pas.

Avec un blog, on crée donc du contenu “annexe”, en rapport avec la thématique qu’on veut mettre en avant, qui est d’une part un attracteur à recherches et d’autre part un attracteur à liens.

Faire marcher le bouche-à-oreille avec un bon réseau

Le blog va aussi se rendre utile pour augmenter l’efficacité de son réseau et l’étendre, ainsi que pour favoriser le bouche-à-oreille en ligne.

Alors c’est clair, le réseautage est d’abord une affaire d’humains. Mettre des gens en relation, chercher à leur être utile, se faire des amis… c’est la base. Facebook et Twitter sont extrêmement utiles pour garder sous forme numérique les liens que l’on crée et les entretenir par petites touches (ou grandes…).

Alors, le blog?

Voici certaines caractéristiques du blog qui en font un “booster de réseau”:

  • le ton personnel qui rend le blogueur humain et approchable
  • les commentaires qui invitent au dialogue, à l’échange (pour de vrai!)
  • l’accumulation de contenu qui finit par démontrer l’expertise du blogueur, et ainsi encourager la confiance
  • les liens sortants vers d’autres blogs ou sites qui peuvent alerter leur auteur à l’existence du blogueur
  • les articles à thématique ciblée et bien référencés (voir plus haut) qui peuvent servir de “premier point de contact” pour une relation à naître
  • des informations utiles pour le lecteur, qui s’en trouvera reconnaissant et voudra peut-être en savoir plus sur leur auteur
  • une publication plus ou moins régulière qui a une chance de fidéliser un lectorat.

Le blog a aussi l’avantage, comparé à Twitter et Facebook, de présenter du contenu qui dure. Vos tweets et statuts Facebook sont enterrés en quelques heures, tandis que vos articles de blog seront encore là après des mois ou des années.

En résumé: si pour une raison ou une autre vous cherchez à augmenter votre empreinte numérique, à vous faire mieux connaître en ligne, démarrer un blog ne coûte pas grand chose qu’un peu de votre temps. Filez chez WordPress.com vous faire un compte et lancez-vous (et vous pouvez utiliser le même WordPress.com pour faire un bête site-brochure, d’une pierre deux coups).

Reste la question de savoir ce qu’on va bien pouvoir écrire, dans ce blog. Pour certains, ce n’est pas l’inspiration qui manque. Pour les autres, ce sera l’objet d’un prochain article, celui-ci étant déjà bien assez long!

Update: sur le même sujet, l’article “Pourquoi avoir un blog?” de Claire, qui donne quelques exemples sympas.

Twitter, encore des explications [en]

Il y a quelque temps, je répertoriais les arguments les plus communément utilisés par les personnes qui ne comprennent pas l’intérêt de Twitter. Aujourd’hui, je découvre que c’est Pierre Chappaz (Wikio, Netvibes) qui ne capte pas. j’ai laissé pas mal d’explications de mon point de vue dans les commentaires de ce billet, que je reproduis ici avec un peu de contexte.

Attention, digression. J’ai pris conscience il y a peu que la publication de mes commentaires ailleurs dans la blogosphère dans la barre latérale de ce blog, grâce à coComment, avait un effet pervers : souvent, au lieu de bloguer au sujet de quelque chose que j’ai lu ailleurs, je laisse simplement un commentaire. Bon nombre de mes lecteurs suivent ce blog à travers son fil RSS, et n’ont d’ailleurs pas du tout accès au contenu de la barre latérale. Je termine cette digression, qui a pour but de vous expliquer ma résolution relativement fraîche de ramener la conversation sur ce blog, en vous signalant que mon “tumblelog” sur Tumblr republie dans un format peut-être plus agréable à lire tous ces commentaires (ainsi que quelques bêtises sans intérêt que vous verrez surgir de temps en temps).

Vous avez compris, j’ai trouvé Twitter nul. Sans intérêt. Pardon, je sais que je vais contre la pensée unique qui règne dans la blogosphere, selon laquelle ce qui fait du buzz c’est forcément top…

Twitter n’est pas pour moi, j’ai déja du mal à publier régulièrement des choses “importantes” sur ce blog, alors je ne vais pas passer ma vie à décrire toutes mes pauses pipi.

Pierre Chappaz

Mon commentaire:

Twitter, c’est un outil de liant social. Si on cherche “à quoi ça sert” on est déjà sur la fausse piste.

J’ai repris quelques-unes des critiques les plus communes (“c’est sans intérêt”, “le monde s’en fout”) dans mon dernier billet sur Twitter: https://climbtothestars.org/archives/2007/05/14/pas-capte-twitter/

Pour comprendre Twitter, il faut regarder les relations entre les gens, et non pas le contenu des messages. Ce n’est pas un outil de publication, mais un outil de présence.

commentaire de Steph

Jérôme est d’accord avec mon commentaire et rappelle la similarité entre Twitter et le “IM status”:

Tout à fait d’accord avec le commentaire de Stéphanie. Twitter est un outil de présence, ni plus ni moins.
Il permet d’actualiser sa présence (ce qui est déjà prévu dans l’instant messaging mais que personne n’utilise vraiment).
Il serait d’ailleurs très intéressant de faire cohabiter les deux mondes en synchronisant twitter et les logiciels d’IM.

commentaire de Jérôme Charron

Un complément d’information, et une idée:

Jérôme: je connais beaucoup de gens qui utilisent intensément les “status” IM pour communiquer ce genre d’information à leur buddy list. Sur IRC, aussi, on voit fréquemment des changements de pseudo pour indiquer l’activité de la personne.

Pour ce qui est de l’intégration Twitter/IM, c’est déjà là: sur OSX, il y a moyen de mettre à jour son status sur Adium via Twitterrific.

Je serais curieuse de voir s’il y a une corrélation entre l’utilisation du chat (IRC ou autre) ou bien de l’IM et l’attitude générale face à Twitter (“capte pas” ou “c’est génial”). Il faudrait probablement décortiquer un peu l’usage chat/IM des gens sondés pour avoir quelque chose d’intéressent (en particulier l’utilisation ou non des fameux “status”).

commentaire de Steph

Un peu plus tard, deux autres commentaires me font réagir:

Oui il y a une hype assez horripilante autour de Twitter, et effectivement 99% des fluxs sont absolument sans intérêt.

commentaire de ZeLab

1/ faire et suivre twitter sur le web n’a aucun intérêt, par sms c’est encore plus stupide; non ce qui change tout avec twitter c’est de l’installer sur gtalk sur son blackberry. Le coté instant messaging de tribu y prend son ampler et surtout l’interface est super marrante, entre irc (messages privés) et IM traditionnel. les fonctions cachés de twitter seront super utile et peuvent carrément bypasser les opérateurs (tu passe par gtalk plutôt que d’envoyer des sms surtaxé pour recevoir des infos ?REQUEST cool restau paris et hop tu recoit une liste ?REQUEST adresse hotel kube paris et hop tu as l’adresse, etc…)

2/ l’autre chose qui est vraiment intéressante c’est qd tes potes ou tes contacts sont sur twitter. C’est vraiment à SF que je percois le vrai potentiel de l’outil, je suis abonné à des amis, des clients, des services de news que j’ai trié sur le volet. En quelques instant, je peux savoir ce qu’il se passe sur San Francisco et ou aller faire un tour en arrivant dans la ville. Personnellement, twitter pour le reste du monde n’a aucun intérêt, je pense que l’on devrait limiter et surtout ne pas archiver (comme tu le fais avec wikio) les contenus qui doivent êtres des contenus instantanés.

commentaire de Tariq Krim

Ma réaction:

ZeLab: quand tu dis “sans intérêt” tu te places du point de vue de l’observateur extérieur, qui n’a pas de lien affectif avec la personne qui envoie des messages.

On a fait cette critique à une certaine forme de blog-journal il y a des années déjà — et on a compris depuis que le blog super-chiant-pour-le-monde-entier peut être fascinant pour 15 personnes — et c’est ça qui fait sa valeur inestimable.

Toi qui ne me connais pas, tu n’en as rien à faire (pour être polie) du fait que je cherche mon chat ou que j’ai oublié de changer de fuseau horaire en rentrant de Londres. Ce sont des petits détails anodins de ma vie.

Mais les gens qui me sont proches (affectivement, je dis bien, pas forcément géographiquement) trouvent dans ces petits messages du quotidien quelque chose qui les rapproche de moi — et qui me rapproche d’eux, car je sais que “they care”.

OurielTariq: pas vraiment d’accord avec ton point 1/ — je crois que chacun a son moyen “préféré” d’intéragir avec Twitter. Personnellement, je préfère le web ou Twitterrific à l’IM — trop intrusif.

Je ne vois pas non plus de raisons de ne pas archiver les messages. C’est vrai que c’est une archive qui a relativement peu d’intérêt — mais des fois, comme les logs IRC ou IM, on va fouiller dedans et ça rend service.

Par contre, parfaitement d’accord quand tu dis que c’est entre l’IM et IRC.

commentaire de Steph

Voilà… ça fait un peu Reader’s Digest mais je crois que c’est utile à certains de mes lecteurs que je rapporte ainsi ce genre de conversation!