[fr] Pour moi, la dégradation constatée de l'orthographe des jeunes a principalement à voir avec le fait que leur pratique d'écriture a maintenant le plus souvent lieu dans des espaces "non normés" (c'est-à-dire en-dehors du milieu scolaire et "des adultes", où "écrire juste" est important). Les SMS font bien entendu partie de ces pratiques d'écriture, mais son caractère "court" a plutôt comme conséquence l'apparition d'abbréviations très tôt dans l'écriture des jeunes, plus que la "perte" (!) de notions grammaticales ou orthographiques.
Here’s a case of “comment or post?” where I first commented, but now am thinking that I would rather have posted. So I’m reproducing my comment to danah’s post titled dystruktshun of inglesh as we no (I know it’s in my comments page and embedded in the sidebar of the blog, but I need to remember that many of you read this blog through RSS):
As a French teacher, I was asked this question (are blogs destroying our children’s spelling?) a couple of years back. My take on it is that compared to 15-20 years ago, most of the kids’ “writing activity” goes on in uncontrolled environments. When I was at school, if I wrote, it was usually at school. With pressure to have correct spelling, or I’d have to correct it / get a bad mark. Or I’d be writing a letter to my Grandma (better check the spelling there too).
Today’s teen spends most of his/her writing time on IM, in e-mails or text messages, or in blogs/SN. Peer pressure to “write correctly” can’t really be said to exist.
Text messaging has brought to them abbreviations. I remember discovering (stupefied!) that one could abbreviate words when I was in 9th grade (tjs=toujours, bcp=beaucoup). Now, kids know all these — and many more “bastard abbreviations” (jta=je t’adore) that might make our older skin crawl.
I’d say that there are two ways in which teens’ writing today is “modified” by their writing habits:
- peer spaces (“uncontrolled” regarding “proper writing”) => funky spelling and disregard for “grammatical rules”
- length limitation (SMS) => abbreviations
One thing I wanted to add, which is “somewhat related”, is that historically, spelling stabilised when the printing press came into use. That explains why in French (and English too, for that matter) written spelling can be so widely different from pronunciation: the oral language has continued to shift, but our spelling has remained frozen. (If I’m saying stupid things here and you know better, let me know — but as far as I remember my linguistic courses from university this is how things happened.)
Je ne suis pas doué en orthographe (pour celui qui ne le savait pas, il ne s’agit pas d’une révélation) Si sur un CV d’une secrétaire il apparaît 4 fautes et une mise en page baclée, c’est vrai que ça fait chenit. Par contre pour bien d’autres sujets, je passe sur les fautes en me disant que je n’aurai pas fait mieux, mais l’essentiel est dans l’information qui passe et non pas dans les détails orthographiques (en les cas pour le français… ce n’est en rien trop simple…).
Je compare celle ou celui qui focalise sur ce type de problème, comme l’amateur de musique de chambre qui ne supporte ni de la pop sur une radio fm, ni un concert en plein air. Qu’on ouvre les yeux, il y a tellement d’autres choses importantes dans la vie…
Oui, assez d’accord sur l’impact de cette absence de normes.
Mais en y rajoutant d’autres facteurs :
– la fameuse méthode globale, ou les systèmes où on demande à l’enfant d’écrire avant d’apprendre l’orthographe
– la baisse de la norme chez les adultes aussi. Moins les parents pratiquent une orthographe et une écriture correcte, moins ils peuvent l’imposer
– le correcteur orthographique de nos logiciels, qui fait que peu à peu on arrête de réfléchir, on se dit que de toutes façons la machine va corriger.
Je fais partie des gens que les fautes gênent. Pas la simple typo dans un post sur in blog, mais la faute de grammaire, les accords incorrects, le ai pour est (è vis vairça) et toutes ces choses qui dérangent la structure d’une phrase. Parce que ça peut se transformer facilement en une faute de sens.
Finalement, je viens de lire l’anglais… en m’octroyant une petite pause.
Un des vrais problèmes est certainement autour des SMS. Techniquement aujourd’hui, il n’y plus de limite à avoir sur la taille d’un message texte, ou pourrait-on tout au moins la lever à 1000 caractères, soit une page A4. 160 caractères, on est toujours contrains par ces 3 ou 4 phrases à écrire, parfois enlever un espace, abrégé au maximum, tout cela pour s’épargner non pas 20cts… mais le fait d’envoyer 2 messages quasi disloqués, souvent distribué dans le mauvais ordre. Alors il est peut-être temps que nos opérateurs nous libère un peu! 😉
Si aujourd’hui, je suis une pince en allemand, c’est justement à cause de cette méthodologie du “tu fais une faute, je te donne un coup de règle sur les doigts” qui ne permettait pas d’avancer dans l’apprentissage d’une langue. L’anglais, j’ai un tout petit peu plus de chance pour avoir gagner un séjour linguistique en immersion totale. Je pense qu’il n’y pas qu’une manière d’enseigner une langue. Celle que j’ai vécue m’était quasi tromatisante, je devais compenser avec math et physique et de savants calculs de moyennes et de probabilités. Et celle que je préconise (immersion) n’est certainement pas adaptée à d’autres.
Quand je vois les blogs d’ados, je dois effectivement mettre le décodeur pour arriver à suivre. Mais finalement, c’est gymnastique mentale n’est certainement pas mauvaise 😉 que ce soit à la lecture ou à l’écriture : ces jeunes rusent d’inventivité pour faire passer un message, et ils s’expriment. Ce qui était plutôt interdit avec l’ancienne méthode. A 4-5 ans, j’ai voulu apprendre à lire, puis à 6, je voulais devenir écrivain pour les bulles de Petzi. A chaque fois, le monde des adultes sous les conseils avisés d’experts en méthodologie d’enseignements… m’ont dit que le temps viendra où je pourrai apprendre à l’école. Et je suis tombé dans la première volée de la “nouvelle méthode”, appliquée à la lettre, à entourer les verbes en vert, les sujets en jaune, etc… Je pense qu’aujourd’hui, j’ai été victime de ce système. D’autres s’en sont tirés d’affaire, avec des problèmes ailleurs.
Aujourd’hui, j’utilise OpenOffice, un correcteur orthographique, mais pas grammatical, à chaque proposition, il faut faire un choix, c’est vrai, cela permet un minimum de gymnastique mentale
Ah oui… encore un petit truc pour améliorer l’orthographe sur les blogs, en particulier dans les commentaires : il est nécessaire de mettre à disposition des outils où le rédacteurs d’un commentaire puisse ré-éditer son commentaire, ou tout au moins déjà le relire en preview 😉
(bon.. il ne faut pas aller sur ma plateforme communautaire de blogs pour en avoir l’exemple, mais je sais que cela existe 😉 )
“Et je suis tombé dans la première volée de la “nouvelle méthode”, appliquée à la lettre, à entourer les verbes en vert, les sujets en jaune, etc… Je pense qu’aujourd’hui, j’ai été victime de ce système. D’autres s’en sont tirés d’affaire, avec des problèmes ailleurs.”
Ah oui, la fameuse méthode dérivée des sciences linguistiques! Je m’en souviens aussi. C’était une vraie catastrophe!! Non seulement du point de vue de la rédaction, mais aussi de celui de la compréhension de la logique grammaticale. En ce qui me concerne, c’est vite vu: je n’ai rien compris à la grammaire française pendant mes 5 premières années à l’école publique! Par contre, une fois dans le privé (j’ai la chance d’être née dans une famille aisée) où l’ancienne méthode était toujours de rigueur (sujet, verbe, adjectifs épithètes, complément d’objet direct et indirect, complément de noms, de temps,…), en moins de 6 mois, j’avais tout compris et c’est ce qui m’a sauvée. Aujourd’hui, je suis capable d’écrire un texte en français avec un minimum de fautes d’orthographe et de grammaire (mise à part certaines fautes, dues souvent au fait que les polices de caractère en informatique sont souvent trop petites pour ma vue).
L’autre élément salvateur pour ma maîtrise du français vient, commme l’a souligné une autre internaute plus haut, des exigences de ma mère, élevée à la vieille école de la rigueur et du respect de la langue. Elle m’a aussi obligée à lire des romans dès l’âge de 7 ans et j’ai eu la chance d’attraper relativement vite le virus de la lecture, ce qui fait que celle-ci, de presque punition, est devenue un vrai plaisir, voir une passion. Comme j’avais l’habitude de voir du français écrit correctement, j’ai pu mieux me débrouiller, même avec des professeurs qui, eux, très souvent ne le maîtrisaient pas bien du tout. Grâce à la lecture assidue de romans écrits au 19ème siècle (notamment par la Comtesse de Ségur), j’ai même appris toute seule à utiliser le passé simple, un temps fort méprisé par l’instruction publique qui le considère certainement comme trop snobe et trop compliqué à utiliser, lui préférant donc le passé composé, présenté aux élèves comme son équivalent, mais plus simple à utilisé (alors que dans la pratique littéraire, les 2 sont fortement différents). Je me souviens d’avoir rencontré pas mal de problèmes avec mes professeurs du public lorsque j’utilisais le passé simple dans mes compositions. Je précise que leur usage respectait la norme traditionnelle, mais pas les instructions des profs.
I think there are several things going on in parallel:
First, the anglophonication of just about every language. Most languages import words from English these days. The extent, speed and preferred contexts vary wildly. Still, as a cultural heavyweight (in quantity), English rubs off on just about all other languages (and vice versa). As the primary counter-force is lingual inertia (or habit), teenagers pick up more of it than adults.
Second, while the way teenagers write in IM and SMS may seem without adherence to rules, there surely is a base set of rules which they have to conform to. Otherwise, nobody would understand each other. For examle, “CU” has one and only one meaning in that context. Granted, the rule sets are somewhat more flexible/fluid and probably smaller than the “traditional spelling”. Still, it’s orthography and maybe even bits of grammar.
Third, in some contexts, writing prose with a very keen sense of traditional orthography and grammar is prevalent. Those contexta – ironically enough – are usually found online: fan fiction, zines and blogs sometimes are focal points for this kind of teenage culture. They may be small islands in a vast sea of “I don’t care about spelling”, still: they do exist.
In summary, I’d say that teenagers do what they’ve always done: they test the rules, break them just for the hell of it and try to find their position towards the traditional (and new) rules. The interesting question is how this will have influenced “adult culture” in ten years. Will everybody be using “lol” in spoken language? I doubt it. But I’ll not make any more detailed predictions 🙂