Montréal: l'amour passe par l'estomac [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

On dit que l’amour passe par l’estomac, pas vrai? Je viens de découvrir que c’est vrai non seulement pour les gens, mais aussi pour les villes. Montréal m’a bien nourrie, et mes réticences initiales ont fait place à un début d’affection.

Ma première poutine, à la Banquise.

Ce qui se cache là-dessous est tout simple. On aime suite à une expérience partagée agréable. Si possible, plus d’une expérience. De façon plus générale, une relation se construit sur un vécu commun. L’amour ou l’attirance sans vécu commun, c’est un amour-projection, l’amour d’un idéal que l’on projette sur l’autre. Un fantasme qui peut servir de point de départ, mais qui fait ensuite place à quelque chose de plus véritable.

Je me rends compte que pour aimer une ville, j’ai besoin d’avoir une relation avec elle — ce qui n’est pas exactement le cas sitôt descendue de l’avion, ou même après trois jours passés dans un hôtel sans mettre les pieds dehors. Et dans le cas de Montréal, je n’avais pas d’amour-projection pour me tirer en avant, pour m’aider à faire ces premiers pas de vécu commun. Un peu normal donc que ça ne m’enchante guère, de passer une semaine avec elle: je ne l’avais pas encore rencontrée.

Tant bien que mal, ça s’est pourtant fait. Que peut-on vivre avec une ville? Du temps en compagnie d’autrui, des promenades dans ses rues, des spectacles et des visites. Mais à un niveau bien plus basique: une bonne bouffe. Il faut bien se nourrir, n’est-ce pas.

Alors au fil des jours, Montréal m’a nourrie. Et pour me nourrir avec elle (en elle?) j’ai dû traverser ses quartiers, prendre son métro, côtoyer ses habitants. Et de bon repas en bon repas, tout doucement, des sentiments plus doux se sont éveillés en moi. Elle n’est pas si mal, pour finir, cette ville. Elle reste une ville, mais elle est sympa.

Etre le lieu de bonnes expériences gastronomiques, pour quelqu’un comme moi qui vit pour manger, c’est déjà un sacré bon point de départ.

Karaoke Contrariété [en]

Mauvaise surprise ce soir: l’animateur du bar à  karaoké que j’avais commencé à  fréquenter a changé!

Soirée contrariante. Je me réjouissais de faire mon come-back au Caf’Arts, petit bar karaoké dans lequel j’avais commencé à  sévir les jeudi soirs avant de partir en Inde.

Arrivée au café, misère: ce n’est plus le même animateur. Blaise, le sympathique animateur québécois qui m’avait au départ un peu surprise par sa familiarité, mais auquel j’avais fini par m’attacher, et avec qui je commençais à  me sentir en confiance, a été remplacé par un monsieur au matériel rutilant mais au style beaucoup plus impersonnel. L’ambiance familiale et chaleureuse, dans le genre “on n’est pas ici pour se la jouer, mais pour s’amuser”, semble avoir mis les bouts elle aussi. Le public n’est clairement plus le même. Je vois une ou deux têtes connues tout au plus. Le niveau est plus élevé, et on se prend un peu au sérieux.

Je suis déçue et contrariée; je perds presque mon envie de chanter. Danielle et moi attendons un peu, feuilletons les classeurs, et décidons de nous inscrire pour une chanson.

Vers 23h15, après avoir vu passer sur scène deux fois les mêmes personnes, nous en concluons que soit l’animateur a égaré notre inscription, soit il fait passer en priorité les personnes qu’il connaît. Je penche pour la première hypothèse, mais dans les deux cas il mérite un blâme. Sans avoir chanté, on prend nos affaires et on part finir notre soirée ailleurs.

Mes tentatives de dénicher ledit Blaise sur internet ou dans les pages jaunes restent infructueuses. Il faut dire que c’est un peu maigre pour essayer de retrouver une personne, même si Lausanne est un petit village! Si ça se trouve, on fera la tournée des bars karaoké de la région pour voir où il sévit. Si vous le voyez, faites-moi signe!