Stop aux virus des idées! [en]

Ne copiez-collez pas des messages sur Facebook, de grâce.

Vu qu’il est maintenant possible de payer un abonnement pour ne plus avoir de pubs sur Facebook, la désinformation à copier-coller fleurit de plus belle sur le réseau. Ça n’aide pas que Facebook a présenté tout récemment un petit écran au démarrage pour nous demander de choisir si on voulait payer ou pas, et donc d’affirmer explicitement (pour être supposément raccord avec la législation européenne), qu’on est d’accord “d’être le produit” et de laisser Facebook exploiter joyeusement nos données pour son plus grand profit. Chose que Facebook ne s’est pas privé de faire toutes ces dernières années, alors qu’on gardait la tête dans le sable, qu’on regardait ailleurs, ou qu’on serrait les dents.

En somme, rien ne change par rapport à la semaine dernière si on continue à utiliser la version gratuite. Mais bon, voilà, on est envahis par ce genre de mauvaise herbe. Je vais vous expliquer pourquoi c’est un problème.

Ces messages véhiculent des idées très naïves et fausses sur comment fonctionne la protection des données et de la vie privée. Vous croyez vraiment que copier-coller un message sur un mur peut avoir une valeur légale? Surtout quand celui-ci comporte des référence factuellement fausses, comme c’est souvent le cas? Et… sérieux, les fautes d’orthographe, ça vous parait sérieux?

D’aucuns répondront: “on sait jamais, ça peut pas faire de mal”. Je ne suis pas d’accord. On se plaint des ravages du complotisme, du fait que les gens ont des croyances qui sont complètement déconnectées du réel, et bien nous y voici. En propageant ce genre de message, on infecte notre entourage avec un “virus des idées” qui essaie de faire croire aux gens des choses qui ne sont pas vraies. Tout le monde n’a pas un système immunitaire cognitif efficace.

Ça me navre vraiment de voir autant de personnes de mon entourage, certaines, j’avoue, dont j’attendrais qu’elles sachent mieux, jouer les petits soldats de la désinformation et de l’intox.

The Future of Fake News [en]

[fr] Ce n'est pas souvent que la technologie me fait peur. Ça doit être que j'ai plus de 35 ans, maintenant. On peut maintenant, à partir de 20 à 40 minutes d'échantllons vocaux, faire dire ce qu'on veut à quelqu'un en tapant le texte en question. On peut également "animer" un visage dans une vidéo avec ses propres expressions. Ce n'est pas encore parfait, certes, mais on y sera très vite. Les "fake news" ont encore de beaux jours devant eux...

I’ve listened to the first half of Radiolab’s “Breaking News” episode and I’m terrified. Or maybe I’m just over 35. In a nutshell, the time where you can easily produce convincingly real “fake audio” and “fake video” (and mash the two together) is just around the corner.

This is the future of fake news. If people can be fooled by fact-less text, fake quotes stuck next to photos, photoshopped pictures and memes, even though we know all these things exist… What is going to happen when pretty much anybody can make anybody else (including 45 or other political figures) say anything?

At one point in the distant future we might get over it. We may learn not to trust anything recorded anymore, because it might be fake. We might fall back on face-to-face presence, being there in meatspace, seeing and hearing unmediated.

I have no concern that forensic scientists will be able to tell doctored media from undoctored media. But that will not help the court of public opinion much.

I’m worried that we, as a society, a culture, will not be able to learn fast enough to stay ahead of how technology is changing our access to information, and that this will be the end of the world as we know it.

Hopefully, it’s just that I’m over 35.