Bloguer anonymement [fr]

On peut vouloir l’anonymat sur son weblog pour deux raisons: (a) de peur que notre entourage ne découvre notre weblog, et (b) afin d’éviter d’être contacté nominalement par les inconnus.

[en] Two reasons, in my opinion, explain why people might want to blog anonymously: (a) to prevent people they know from reading what they write on their blog; (b) to prevent unknown people who read the blog from tracking them down. In both cases, there is a desire to create some kind of barrier between online and offline. In the first case, the aim is to prevent offline from penetrating online. In the second one, it is to prevent online from penetrating offline.

I think people who "go anonymous" for the first reason are those who are at risk of losing their jobs, falling out with family and friends, or at best, spend a few embarrassing moments if they are "outed". I personally think it's a pretty risky thing to do. On the other hand, I think the second reason can make sense, and even be a sensible choice in some cases -- for example, in the case of a lawyer who would not want to be contacted for professional reasons by people who know him through his weblog.

Lors de la première séance du “projet weblogs” avec les élèves (plus de détails prochainement, et un weblog séparé pour traiter de tout ça), nous avons discuté du fait que nous ne les laissons pas publier de manière “anonyme”. Bien sûr, leur nom de famille n’est pas révélé, mais leur véritable prénom l’est.

J’ai mis en avant ce que je considère depuis longtemps être les dangers du pseudonymat sur le web (je ne vais pas m’étaler, je l’ai fait bien assez déjà ): on risque de se permettre d’écrire des choses que l’on serait bien embarrasé d’assumer devant son employeur, ses grands-parents, ses copains ou la voisine du dessus.

En lisant Eolas, j’ai eu une soudaine illumination. En effet, je vois maintenant deux grandes familles de raisons pour lesquelles on pourrait vouloir ne pas révéler son identité sur son weblog:

  1. on ne désire pas que les gens qui nous connaissent puissent avoir accès à  ce que l’on écrit en ligne (on cache ce qu’on écrit)
  2. on ne désire pas que des inconnus puissent accéder à  son identité (on se cache).

La première est bien entendu celle qui peut nous valoir un jour ou l’autre de nous brouiller avec famille et amis, de perdre notre emploi, ou de subir encore d’autres conséquences désagreables.

La seconde raison est celle qu’invoque Eolas. Il est avocat, et ne désire certainement pas être contacté par le biais de son weblog pour des raisons professionnelles ou paraprofessionnelles. Je n’ai pas l’impression en le lisant, cependant, (qu’il me corrige si je me trompe, mais dans tous les cas, c’est un cas de figure que l’on pourrait imaginer) qu’il se retrouverait embarrassé d’une façon ou d’une autre si son entourage apprenait l’existence de ce weblog. Il serait même tout à  fait possible que les personnes qu’il connaît soient parfaitement au courant de ses écrits en ligne, sans que cela pose problème.

Si l’on choisit l’anonymat (ou le pseudonymat) pour son weblog, c’est qu’on est à  la recherche d’une certaine étanchéité entre sa vie d’auteur de weblog, et sa vie “tout court”. Dans le premier cas de figure, on cherche à  empêcher les gens faisant partie de notre vie hors-ligne de pénétrer dans la sphère du weblog; dans le deuxième cas, on cherche à  empêcher la sphère du weblog de déborder dans notre vie “tout court”.

Si je décourage fortement tout weblogueur de choisir l’anonymat pour la première raison évoquée ci-dessus (je pense, par exemple, que le “journal intime sur internet” que personne ne connaît est un leurre à  long terme), je suis nettement moins catégorique si les motivations sont de l’ordre de la seconde raison, et je pense que dans certains cas (celui d’Eolas par exemple), elle est même un choix raisonnable. Néanmoins, il faut garder à  l’esprit que l’anonymat ne dure que tant qu’il dure: que quelqu’un découvre l’identité d’Eolas et la mentionne ailleurs sur le web, et sa “couverture” s’en retrouvera affaiblie.

Ces blogueurs qui arrêtent… [fr]

Pourquoi les weblogueurs cessent-ils de bloguer? Par manque de lectorat, certes, mais je me demande si une attitude de l’ordre de “que vais-je donc écrire sur mon blog aujourd’hui” ne joue également un rôle dans le risque d’abandon de weblog.

[en] Why do bloggers stop blogging? As Stefan mentioned at BlogTalk, lack of readership and feedback is certainly a factor in weblog abandonment. Remembering a question I answered the day before the conference on a weblog survey, I wonder if a "what am I going to blog today" attitude doesn't increase the risk of weblog abandonment (as opposed to bloggers who just have stuff in their head that needs to get out.) What do you think?

Ça revient régulièrement sur le devant de la scène: le blog-blues. Tel ou tel ferme son weblog, arrête de bloguer, quitte la blogosphère à  grands fracas (pour parfois revenir ensuite) ou s’en va à  pas de souris. Pourquoi les blogueurs arrêtent-ils?

Lors de BlogTalk, Stefan Glänzer s’est posé la question: Does Blogging Suck?

Sur 20six.de, il semblerait que 82% des bloguers abandonnent leur weblog au bout de quelques mois.

Sans lecteurs, on ferme. Epitaphes-type:

  • Y’a quelqu’un?
  • test test test
  • J’ai besoin d’une pause… je reviendrai… à  un moment ou un autre

Je vois cependant souvent des weblogs “bien lus” fermer. C’est en général de ceux-là  qu’on entend parler, inévitablement — les lecteurs se plaignent! La grandeur du lectorat n’est certainement pas le seul facteur, et j’ai ma petite hypothèse sur la question.

En écoutant la conférence de Stefan, j’ai repensé au questionnaire sur les weblogs que j’avais rempli le soir précédant. Une des questions m’a frappée — elle disait à  peu près ceci: “Lesquelles des sources suivantes consultez-vous régulièrement afin d’y trouver des choses à  bloguer?” (suivait une liste de genre de sites susceptibles de servir d’inspiration au bloguer qui en manquerait).

Et là , je me suis retrouvée perplexe. Je ne vais jamais à  la recherche de matière à  bloguer! Je ne me demande jamais de quoi je pourrais bien parler aujourd’hui. Soit il y a quelque chose qui me trotte dans la tête et je l’écris (ou pas), soit il n’y a rien et je n’écris rien. Jamais je ne vais activement chercher un sujet de billet.

Je me demande donc s’il y aurait pas une corrélation entre cette attitude (“chercher quoi bloguer”) et le risque d’abandon du weblog.

Qu’en pensez-vous? En ce qui vous concerne, est-ce que vous cherchez des sujets de billet, ou bien est-ce qu’ils “viennent à  vous”? Vous demandez-vous ce que vous allez bien pouvoir écrire aujourd’hui? Ce que vous avez à  dire à  ce sujet m’intéresse grandement.

Panne d'encre [en]

Tout va bien, nouvelles photos et vidéos, pas envie de trop écrire.

Tout va bien ici en Inde. Je mets en ligne de nouvelles videos (dans le répertoire “films”) et des photos (dans le répertoire “dumps”). Je passe relativement peu de temps dans les cafés internet, et j’ai presque envie de renoncer à  vérifier mes e-mails, tant les rares messages dignes de ce nom sont noyés dans le spam. Donc, si vraiment vous voulez me contacter par mail, faites en sorte que le sujet de votre mail le différencie bien de la masse de pourriel!

J’ai très peu envie d’écrire. Je lis beaucoup, par contre. Le café internet ne m’incite pas à  passer de longues heures devant l’écran — problèmes de clavier (aussi bien niveau dureté des touches que géographie des lettres) et moustiques sous le bureau, ainsi que la distance conséquente entre le lieu où je loge et le café le plus proche… c’est pas top, comme on dirait.

Mais il y a autre chose. C’est comme si depuis mon arrivée ici, vivre simplement les jours qui vont et viennent me suffisait. Je ne ressens pas le besoin de chroniquer, ni sur papier ni sur écran. Je prends des photos et des vidéos, et ça vous raconte un peu mon séjour. Ce n’est pas accessible, j’en conviens. Mais là , on dirait que je me retrouve dans une petite phase où j’en ai marre des mots. Plus tard, peut-être, une fois rentrée, je verserai par-ci par-là  quelques gouttes de mon séjour.