Cours de psychologie féline — euh, humaine [fr]

[en] Most efficient way for dealing with humans who complain that your cat is excerting revenge on them by peeing on doors: don't try to explain that cats don't have human feelings or attitudes. Instead, tell your cat sternly off in presence of the complaining person (just talk normally but firmly, of course, no being nasty), and say something like "Now, Puss, have you heard that? You can't go on peeing on doors like that. I want you to behave, understood?" And tell the person that you're going to have a serious discussion with the guilty feline about the situation.

Un truc infaillible pour régler le sort des personnes bien intentionnées qui se plaignent de problèmes avec votre chat en l’anthropomorphisant à outrance (concierge, voisine du dessus, etc.) Exemple: votre chat se venge des gens qu’il n’aime pas en allant marquer sur les portes des appartements quand il les voit. Tenter d’expliquer que ce genre de comportement ne correspond pas à la psychologie féline se solde en général par un échec cuisant et du temps perdu (conversation tournant désespérément en rond).

Remède

Ramasser le chat, qui durant la conversation est venu voir de quoi il s’agissait. Regarder ensuite sévèrement le coupable qui ronronne dans vos bras et lui dire: “Bon, Bagha, tu entends ce qu’elle dit, hein? Ça ne va pas du tout. Faut vraiment que tu apprennes à te comporter correctement, c’est compris? A partir de maintenant, plus de marquage sur les portes que la concierge vient de nettoyer, d’accord? Sinon, je vais me fâcher!”

Et préciser à la personne qui se plaint que vous allez avoir une discussion sérieuse avec votre chat et que vous comptez bien lui faire entendre raison.

A problèmes humains, solutions humaines.

Vive les jours de lessive! [fr]

[en] Venting a bit because of the really lousy way laundry stuff is organised in my block. I was told yesterday evening that I had to share my laundry day (today!) with a neighbour. That leaves us enough time to get organised, doesn't it?

J’ai vécu dans deux immeubles, et à chaque fois le chapitre “lessive” a été une véritable galère. Dans mon immeuble actuel, les jours de lessive tombent de façon irrégulière environ toutes les deux semaines et demie (c’était toutes les trois semaines ou plus pendant très longtemps, mais je crois que mon ancienneté me vaut à présent un peu moins d’attente).

Donc, des fois la lessive c’est le lundi, des fois c’est le vendredi, des fois c’est le mercredi, des fois c’est le samedi… etc. Ça change tout le temps. Facile, donc, quand on est un peu tête-en-l’air comme moi, d’oublier que c’est son jour de lessive.

D’autant plus que le système fonctionne ainsi: si j’ai la lessive le mardi, on me donne la clé au plus tard le lundi à 19h (mais si j’ai de la chance, je la reçois peut-être à 16h!) et je peux déjà commencer la lessive le soir même. Mais pas de lessive après 20h, quand même, c’est le réglement! Le lendemain matin, possibilité de faire la lessive dès 7h, mais attention, à 19h au plus tard la clé doit être dans la boîte au lettres de la concierge pour le client suivant!

Vous l’aurez compris, si vous bossez et que vous rentrez chez vous vers 18h, vous l’avez dans l’os. Heureusement, ça n’a pas été mon cas longtemps (juste quand je bossais chez Orange à Bienne). Ensuite, bien sûr, il y a toutes les fois où la lessive tombe justement sur le jour chargé, celui où on ne peut pas rentrer, le jour du départ en vacances (ou justement pendant les 3 jours où on est loin)… Bref, c’est pas marrant.

Aujourd’hui, c’est mon jour de lessive. Dans le cadre de mes efforts d’organisation, j’ai noté à l’avance les jours afin de ne plus les oublier bêtement. Donc, je savais que ce vendredi était mon jour de lessive, et ça tombait rien, pas d’obligations horaire avant le judo à 18h (pour autant que mes mains ne me fassent pas trop mal pour y aller).

Hier soir, alors que je partais pour la soirée, je tombe par hasard sur ma concierge, qui me rappelle gentiment que demain est mon jour de lessive (comme j’avais oublié la dernière fois). Je la rassure que cette fois, oui, j’avais noté. Et elle ajoute: “Alors vous vous arrangerez avec Mme F., parce que vous partagez avec elle, l’autre machine n’est toujours pas réparée!”

Pardon?!

Nous avons maintenant droit à un demi-jour de lessive, et on me dit le soir d’avant (qui n’est pas vraiment le soir d’avant, si vous regardez plus haut comment ça fonctionne, c’est en fait le début de mon “tour”) qu’il faut que je m’organise avec l’autre locataire pour le partage de la machine? Et si au lieu d’avoir la journée de libre, je n’avais que 3h en rentrant du travail pour faire toutes mes lessives, et elle aussi?

Machine à laver en panne Mais non, j’étais censée savoir, parce qu’il y a encore un mot sur la deuxième buanderie disant que la machine est en panne. C’est vrai que je passe chaque semaine voir où ça en est ces réparations. Et j’aurais dû en déduire que je devrais partager le jour de lessive de quelqu’un, c’est logique. Pas comme ma dernière lessive “partagée” où la concierge est venue me dire si j’arrivais à me débrouiller avec seulement le matin pour cause de machine en panne. Non, ça change de système et on ne me prévient pas!

Inutile de vous préciser (vous l’aurez compris) que j’aurais volontiers arraché la tête à ma pauvre concierge. Je me suis énervée, j’ai râlé (pas très utile, je sais, mais après presque une vie entière à réprimer l’expression de sa colère, on fait comme on peut), et (plus constructif) je lui ai demandé de me donner ce genre d’informations un peu plus à l’avance, tentant d’expliquer que c’était un peu à la der’. Impossible de faire passer le message. Ça tourne en rond. J’étais prévenue, parce qu’il y avait le mot sur la porte de la buanderie.

Bref, en partant de chez moi, j’ai profité du relatif isolement que m’offrait ma voiture sur la Rte de Cery pour insulter copieusement le monde entier (y compris la responsable du “système de lessive” que je subis depuis six ans). Ah! Ça fait du bien!

Ce matin, à 9h, on sonne à la porte. J’émerge du demi-sommeil aux rêves bien vifs dans lesquels je préparais le code HTML pour l’intégration de vidéos dans mes billets (sans rire). C’est vrai, je ne suis pas très matinale. Je vous le donne en mille: qui est à ma porte?

Non, pas le voisin aux croissants, pour ceux qui connaissent l’histoire. Ma concierge.

“Alors, euh, il faut que vous fassiez la lessive ce matin, parce que Mme F. a congé cet après-midi.”

Je grommelle quelque chose, lui dis au revoir, et vais voir ma tête à la salle de bains. Bleurk, vraiment pas réveillée. Mais quand y faut, y faut.

Je viens de passer ma matinée à faire lessive sur lessive, et je dois encore sortir la dernière. J’adore. Grmph.

Effraction [fr]

La porte d’un voisin du dessous a été enfoncée. Si vous constatez des traces d’effraction chez quelqu’un, ne perdez pas votre temps avec la gérance ou les concierges — appelez directement Police Secours (117 en Suisse).

[en] The flat of a downstairs neighbour has been broken into. If you notice a door that seems to have been broken into, don't lose your time contacting the rental agency or the landlord -- call the police immediately (117 in Switzerland).

Rentrant chez moi en début d’après-midi, le chat m’attendait devant l’immeuble. Je le fais rentrer, mais le voilà  qui file au fond du couloir et qui se glisse dans la porte entrouverte d’un des voisins de dessous. Je sonne — pas de réponse. Il n’est pas non plus à  la lessiverie.

Il fait sombre dans l’appartement. J’appelle. “Il y a quelqu’un?” Je remarque que le pêne de la serrure est sorti — elle est fermée à  clé, mais ouverte. Pas de gâche (j’ai appris plus tard l’explication probable), juste deux mortaises, taillées directement dans le bois qui est venu visiblement remplacer à  un moment donné la chambranle d’origine. Le bois n’a clairement pas tenu, un grand lambeau semble avoir été arraché par le choc et traine par terre. Il n’y a plus rien pour tenir la porte fermée.

Je glisse un oeil dedans. L’appartement semble vide. Je me gronde intérieurement pour mon imprudence: appeler devant une porte enfoncée, ce n’est pas une très bonne idée — il pourrait encore y avoir quelqu’un dedans. Mais bon, rien ne semble bouger. Je cours chez la concierge, mais il n’y a personne.

Je sonne chez le voisin d’en face. Il n’a rien entendu. Il n’a d’ailleurs pas vu notre voisin (et moi non plus) depuis des semaines. Ce n’est pas inhabituel, celui-ci étant malade et disparaissant régulièrement pour des séjours à  l’hôpital. Mais bon, on ne l’a pas vu, et sa porte a bien l’air d’avoir été enfoncée. Je crois la troisième voisine du palier, qui me dit avoir remarqué en fait déjà  vers dix heures du matin que la porte était entrebaillée — elle n’y avait pas prêté attention, pensant que son voisin devait simplement être rentré. Elle me dit que quelques années auparavant, le voisin avait lui-même défoncé sa porte une fois qu’il avait oublié ses clés. Probablement qu’il avait réparé la chambranle lui-même, sans remplacer la gâche.

Je décide d’alerter la gérance (Bernard Nicod). Le bureau qui s’occupe de notre immeuble est fermé pour la pause de midi; j’appelle donc la centrale. Là , on me renvoie un peu sur les roses en disant qu’il faut que j’appelle ma succursale, et qu’ils ne peuvent rien faire pour moi. Heureusement, le bureau ouvre cinq minutes après. Malheureusement, la personne “de contact” n’est pas encore là , on me dit donc de rappeler un quart d’heure plus tard.

Finalement, je parle à  la bonne personne. Elle prend note, dit qu’elle va demander à  son supérieur, qu’elle va contacter le concierge, parce qu’avant d’envoyer quelqu’un, il faudrait quand même vérifier qu’il s’agit bien d’une effraction. Je lui explique que très clairement, la porte a été enfoncée. Par qui, et pour quelle raison, on ne peut que le deviner, mais il n’y a pas de doute quant à  l’effraction et l’absence du locataire. Elle enfin me dit qu’ils vont s’en occuper, et qu’elle se charge de prévenir les concierges.

Je m’attends un peu à  voir quelqu’un débarquer pour s’occuper de cette porte durant l’après-midi. Que non. De retour ce soir après mon entraînement de judo, je suis un peu surprise de voir que la porte est toujours ouverte. Je vais sonner chez les concierges, qui n’ont pas été contactés par la gérance (celle-ci n’ayant pas non plus laissé de mot sur leur répondeur). S’ensuit une discussion peu productive que je vous épargnerai, dans laquelle est faite mention du peu d’importance de l’effraction (“il ne doit pas avoir grand-chose à  voler là -dedans”), “du moment que lui n’est pas dedans”, et dans laquelle je tente d’exprimer qu’il serait bien que quelque chose se fasse afin que cette porte d’appartement ne reste pas ouverte toute la nuit. Ma suggestion de contacter la police est accueillie avec scepticisme.

En rentrant, je sonne chez la voisine du bas. Elle a aussi parlé avec la concierge, et a retiré un sentiment similaire au mien de la conversation. Elle est un peu estomaquée (mais pas trop surprise) d’apprendre que j’ai effectivement réussi à  joindre la gérance en début d’après-midi, et que celle-ci ne semblait pas vraiment avoir bougé le petit doigt. Je lui dis d’appeler directement la police si jamais elle trouvait un jour la porte de mon appartement enfoncée. Je demande d’ailleurs si on ne devrait pas appeler la police quand même, et elle semble pencher pour. Je décide de passer à  l’action.

Vu que la porte est ouverte depuis le milieu de la matinée en tous cas, j’appelle l’Hôtel de Police plutôt que Police-Secours. La femme qui me répond prend les informations et envoie une patrouille. Elle me dit également que si je me retrouvais dans une situation similaire (face à  une porte enfoncée), il fallait immédiatement appeler Police-Secours (117), et qu’il était inutile de contacter la gérance. (Un cambrioleur peut encore tout à  fait se trouver dans l’appartement lorsqu’on découvre la porte ouverte!)

La patrouille est arrivée. Les agents ont contrôlé l’appartement, pris mes coordonnées, puis ils ont bloqué la porte depuis l’intérieur avant de sortir par la fenêtre, prenant soin de fermer les stores derrière eux depuis l’extérieur. (J’ai admiré l’astuce.)

Je n’en reviens pas que des trois personnes à  qui j’ai dit que j’appelais pour une porte enfoncée lorsque j’ai contacté la gérance, aucune n’ait su me dire que j’aurais dû plutôt appeler la police. Je n’en reviens pas non plus que la gérance (et encore pire, la concierge) fasse si peu de cas d’un appartement ouvert. En fait, je trouve ça proprement scandaleux.

Chers voisins, si vous tombez donc un jour sur une porte ouverte qui ne devrait pas l’être, ou que vous constatez des traces d’effraction, ne perdez votre temps ni avec votre concierge, ni avec votre gérance. Le 117 est la seule réponse. Quant à  la gérance Bernard Nicod, je ne peux qu’espérer pour elle que le service client désastreux dont j’ai été témoin n’était pas représentatif de la qualité globale de leurs prestations envers leur locataires.