Du "droit" de gagner sa vie [fr]

Je fais court, promis. Je voulais parler de ça dans mon précédent billet sur la gratuité (ou la non-gratuité) du contenu, et j’ai oublié.

Un présupposé que me gonfle, mais alors vraiment, c’est cette idée selon laquelle le fait d’être un créatif et d’avoir un tant soit peu de talent nous donne le droit inaliénable de gagner notre vie avec. “Droit” non pas dans le sens que c’est permis, mais ça que nous est dû.

Je sais chanter, je chante bien, j’ai un peu de succès — le fait de pouvoir gagner ma vie avec mon art me serait dû.

J’écris, j’ai même écrit des romans, et bien je devrais pouvoir gagner ma vie avec — ça m’est dû.

Vous voyez l’idée?

Poussons plus loin.

Je sais créer des espaces coworking, alors je devrais pouvoir gagner ma vie avec.

J’ai une idée pour une nouvelle application et je peux la réaliser, je devrais pouvoir gagner ma vie avec.

Pas la même chose, hein?

Comment se fait-il que lorsqu’une entreprise commerciale échoue à générer assez d’argent pour faire vivre celui ou celle qui l’a lancée, on trouve que ça fait partie des risques de l’entreprenariat (“les finances étaient mal gérées” — “l’idée était bonne mais ils étaient à côté de la plaque sur le marketing” etc.) alors que quand c’est un artiste ou un créatif qui échoue à vivre de son art, on tire à gros boulets rouges sur le système ou les pirates?

Eh bien désolée. Bienvenue dans la réalité, mesdames et messieurs les créatifs (dont je fais partie). Ce n’est pas parce qu’on a un talent qu’on pourra nécessairement en vivre. Ceux qui y parviennent sont l’exception, et l’ont toujours été.

Jamais je ne refuserai à qui que ce soit le droit de tenter de gagner sa vie avec son art. Mais je ne vois pas pourquoi il devrait y avoir des garanties que ça marchera.

Barcelone, la ville de Gaudí [fr]

[en] As the editor for ebookers.ch's travel blog, I contribute there regularly. I have cross-posted some of my more personal articles here for safe-keeping.

Cet article a été initialement publié sur le blog de voyage ebookers.ch (voir l’original).

Barcelone, m’avait-on dit quand j’ai annoncé mon séjour là-bas, c’est la ville de Gaudí. En grande inculte, j’avais certainement demandé “C’est qui, Gaudí?” et on avait dû me répondre quelque chose de l’ordre de “Le type qui fait des drôles de maisons.”

Bref, autant dire que je me suis pris Gaudí en pleine figure dès le moment où j’ai commencé à arpenter les rues de Barcelone à la recherche d’un endroit où passer la nuit.

Jamais dans ma vie je n’avais imaginé qu’on pouvait construire des maisons pareilles. Complètement organiques d’apparence, on a l’impression qu’elles ont poussé toutes seules. “Je veux habiter ici!” me disais-je, en visitant la Casa Batlló.

Alors j’ai fait le plein de Gaudí. J’ai pris des tas de mauvaises photos avec mon super appareil numérique de l’époque (rien de présentable, je vous rassure). J’ai acheté un livre plein de magnifiques photos. J’ai visité le Parc Güell (assez surpeuplé), le Palais Güell, La Casa Vicens, et bien entendu la Sagrada Família, cathédrale toujours en construction qui m’a un peu déçue, dans le genre chantier plutôt bruyant.

Sur Flickr, il y a des tonnes et des tonnes de photos des oeuvres de Gaudí, et j’avoue avoir de la peine à choisir. J’ai envie de tout vous montrer! Mais pardi… c’est presque possible, allez, avec un petit diaporama:

Je ne suis allée à Barcelone qu’une seule fois, mais c’est une ville qui m’a marquée comme peu d’autres, et c’est en grande partie la faute à Gaudí. Au détour d’une rue, hop, on se retrouve devant une maison de contes de fées. Même les pavés sont “Gaudí”.

La prochaine fois que j’y vais, promis, je ferai le plein avec mon appareil de photo. Va falloir organiser ça, maintenant!