Poèmes [en]

Suite à  mes fouilles archéologico-littéraires, voici quelques poèmes gris écrits il y a presque trois ans de cela. En les relisant, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas que du mauvais, alors tant qu’à  faire…

Un mot d’avertissement toutefois: ne jugez pas mon moral et ma santé mentale sur ces quelques vers. On savait déjà  que je n’étais pas schizophrène, je vous annonce maintenant qu’en général je suis une personne heureuse et joyeuse, qui sourit et rit beaucoup. Comme tout le monde j’imagine, j’ai parfois des “bas” – et c’est en général là  que j’écris le plus. Disons que c’est cathartique. Vous êtes prévenus!

Flash-back [en]

Je sais tout à  fait de quel moment je parlerais si je participais au projet courant de Jaunt (idée ramassée chez Karl).

Comme j’avais à  l’époque déjà  essayé de le mettre par écrit, j’ai ressorti de sa boîte le gros classeur qui me sert de journal depuis dix ans. J’ai eu des périodes “journal intime”, mais j’y garde aussi tous les écrits plus ou moins personnels que j’ai commis au fil des ans.

Du coup, je me retrouve plongée dans l’année 1996. J’appelle cette année celle de mon “été révolution”. Entre le début et la fin de l’année, tout dans ma vie avait changé. Pour ne citer que deux choses, j’avais déménagé de chez mes parents et passé d’études de chimie en études de lettres. Le reste n’a pas sa place ici.

Donc, venons-en au texte en question (remanié pour l’occasion). Bien entendu, il s’agissait d’un moment ineffable – et tout ce que je pourrais écrire ne me satisfera sans doute jamais ; ).

Moment

Ce qu’il allait dire était évident. Ce ne pouvait être autre chose, mais je ne savais pas encore ce que c’était. J’avais entendu ces mots mille fois; je les entendais pour la première fois.

Avant même qu’il n’émette un seul son, tout s’est subitement ouvert et est resté suspendu dans le temps comme une bulle de savon. A peine un début d’esquisse de geste et j’avais déjà  compris. Tout devenait simple. Cette clarté me traversa physiquement le corps de bas en haut.

Le geste, les mots, la compréhension: le temps les a mélangés. Avant, après et en même temps n’ont plus aucun sens.

J’ai su ce qu’il avait dit avec ces mots comme si je le savais pour l’avoir vécu. Et quelque part entre ma tête et mon coeur, une bulle de savon s’était fait brièvement lumière avant de disparaître.

Intention [en]

Lorsque j’écris, il m’arrive de me relire et de me demander si mon texte exprime véritablement ce que je voulais dire. Le lecture donne-t-elle un accès à  ce que je ressentais et voulais communiquer? Parfois, j’en viens à  constater que je me suis laissé emporter par les mots…

Paroles [en]

Une culture qui ne traverse pas les générations n’est pas une culture: ce n’est qu’une distraction.

Jean-Marie Vodoz

Qu’en pensez-vous?
Peut-être que comme Karl vous désirez le contexte

Translation [en]

Translating is a hard job. One is constantly confronted with subtlety which belongs to one language and simply cannot be rendered in the other.

I was expecting to notice this when translating from English to French. After all, they are both my language. But I was much more suprised to be faced with the problem when translating from Hindi.

Thinking of it, I shouldn’t have been. The language structure of Hindi is quite different from French or English – to say nothing of the treatment of verbs. What astonishes me most, in fact, is that I am actually capable of understanding some of these shades of meaning even though I haven’t been studying Hindi for very long.

There is something almost gratifying in being able to truly understand a sentence or expression in a foreign language, while in the same time being incapable of reproducing it in your own.

The translation job makes you take all this understanding one step further, by bridging the gap between the languages.

I think this shows two things – which may be considered contradictory. First of all, thought and meaning depend on language and are influenced by it. And second, thought is independant of language in some way – we need not think in words. I have to abstract my understanding of the hindi phrase from its original language and reproduce that meaning in French.

Artists are already aware that one can think without words – you can “think in painting” or “think in music”, just like we often “think in writing” or even “in typing”. Have you ever noticed how much easier it is to write a letter with a pen in your hand than dictate it?

I’m often surprised at how unaware of this people tend to be – hanging on to the idea that we only “think in words”.

Interaction [en]

C’est dans l’interaction que nait la relation. Rien ne sert d’essayer de vendre la marchandise. Il faut laisser la relation montrer ce qu’elle pourrait offrir.

Lire – Ecrire [en]

Je n’ai plus trop envie de lire. Je me sens plutôt en mode “production”. La plume (ou ce qui en tient lieu) me démange.

Ecrire m’a toujours aidé à  réfléchir et à  y voir clair. Je sais qu’après le trouble vient toujours un nouvel équilibre – les choses se réorganisent. Peut-être que ces temps certaines choses sont justement en train de se mettre en place.

J’ai absorbé plus que je n’en pouvais ces dernières semaines, ces derniers mois, ces dernières années. Souvent je me suis plainte que ma tête réfléchissait trop et trop vite – et que ma vie et mes émotions avaient de la peine à  suivre.

Je reviens de vacances – et j’ai toujours cette impression d’avoir besoin de vacances. Ce n’est pas parce qu’elles étaient trop courtes. Elles m’ont fait le plus grand bien. Mais ce sentiment pointe peut-être le doigt sur un certain besoin de… stabilité? Ou en tous cas, de consolidation.