Rando: Gsteig – Lac de Sanetsch [fr]

  • 03.11.2024 (été indien, clairement!
  • 12.8 km
  • 935 D+/-
  • 4h55 durée théorique
  • Départ 9h45, retour 16h15 (6h30): environ 6h de marche
    juste des petites pauses sauf 30 min à midi
  • Lien Swisstopo
  • Photos en vrac

Pour aujourd’hui, j’étais tiraillée entre faire Solalex-Derborence et retour (ça me démange) ou aller en Valais me mettre des mélèzes plein les yeux. J’ai donc été jusqu’à Gsteig pour monter voir le Lac du Sanetsch, qui me fait envie depuis un moment. Pattern, anyone?

Dès l’instant où j’ai quitté la route du Pillon, j’ai réalisé que je n’avais pas été aussi maligne que l’autre fois: clairement, toute la montée allait être à l’ombre. Bien à l’ombre. Heureusement j’avais pris ma petite laine et que le givre présent sur le bitume menant au parking de la télécabine a assez vite disparu.

La montée, honnêtement, est assez peu intéressante. Ça monte. D’abord dans les sapins, puis quand il n’y a plus de sapins, dans la caillasse. Plus ou moins le long de la Sarine, qui s’appelle ici Saane car on est dans le Canton de Berne, et qui est vraiment toute mimi comparée à l’imposant cours d’eau avec lequel je suis plus familière. Il faut dire qu’elle a encore un sacré chemin à faire avant d’arriver en ville de Fribourg.

La montée est aussi peu intéressante dans le sens où elle est constante et sans difficulté majeure. Un ou deux endroits un peu plus raides où on pourrait glisser (sur quelques pas), mais voilà. C’est bon pour l’effort physique, et ça, j’en étais contente. Il faut arriver presque en haut pour se trouver au soleil, du moins à cette époque de l’année. Un bon plan à garder pour la canicule? Lors de la descente, le chemin était toujours (de nouveau?) à l’ombre.

En haut, c’est vraiment joli. Je suis toute dépaysée, je ne reconnais pas de montagnes! Je suis aussi dépaysée (désorientée, plutôt) de voir que la route qui arrive jusqu’au barrage n’est pas une petite route de montagne brinqueballante, mais une jolie route qui à mes yeux de randonneuse avec trois heures de montée dans les pattes, semble n’avoir rien à envier à celle du Pillon. J’avais vaguement en tête qu’on pouvait monter en voiture, mais je ne m’attendais pas à ça.

Après un petit pique-nique avec vue sur le lac et ses rochers flottants (j’adore les lacs), j’en ai fait le tour, histoire de passer un peu de temps en haut et d’admirer le paysage. Je l’ai fait dans le sens anti-horaire. Au bout du lac, là où il faut traverser la rivière qui l’alimente, surprise: le pont semble en travaux et est impraticable. Qu’à cela ne tienne, on traverse direct la rivière. Un peu sportif mais j’ai réussi à ne pas me mouiller les pieds.

Mis à part autour du lac, j’ai croisé un seul être humain durant cette randonnée, peu après le départ (il descendait). Vu quelques mésanges, deux ou trois champignons, quelques fleurs qui semblent s’être trompées de saison, et quand même des mélèzes. Ouf!

Je suis franchement ravie de ma forme physique, et frustrée de ne pas pouvoir faire plus de randonnées ces temps (il faut bien travailler, et j’ai d’autres occupations/obligations). Le corps tient! Sérieusement, merci le traitement hormonal de substitution. Je vais faire un article dédié, mais autorisez-moi déjà cette petite parenthèse sur le sujet. Chez moi, en plus des autres bénéfices, l’effet sur mes articulations et ma condition physique semble vraiment clair. Evidemment, il y a un cercle vertueux: plus on est en forme, et plus on fait d’activité physique, plus on est en forme. Mais il y a un avant/après clair pour moi: que ce soit au judo ou en rando, mon corps “tient mieux ensemble”, je n’ai plus cette crainte “physique” de me faire mal “pour rien”, je n’ai plus “mal partout”, mes genoux ne m’embêtent quasi plus alors qu’ils étaient carrément handicapants ces dernières années (aujourd’hui, par exemple, je n’ai utilisé mes bâtons que pour des questions de sécurisation dans certains passages à la descente, et pas du tout à la montée – pas pour la douleur), ma hanche gauche a arrêté de m’envoyer des messages constants concernant son triste moral, et je sens vraiment ma force qui revient. Fin de la parenthèse hormonale.

Côté timing, trois petites heures pour la montée, pauses comprises. Je suis arrivée en vue du lac après 2h45 (petites pauses comprises) et j’ai traînouillé en prenant des photos avant de me poser pour mon pique-nique. 1h10 pour faire le tour du lac, et, surprise, moins d’1h30 pour la descente. Le chemin et mes genoux se sont mis d’accord pour m’offrir un tracé qui me permettait vraiment d’avancer vite, quasi sans bâtons. Epatant!

Vu la saison, j’avais pris mon “grand” sac à dos et assez de couches de rechange. Et j’ai été très très contente de pouvoir complètement changer mon haut durant la montée. J’étais trempe et ça me refroidissait. Idem une fois arrivée au lac, j’ai pu remettre mon premier haut qui avait séché sur mon sac durant la fin de la montée. Et rebelotte avant de prendre la voiture pour rentrer, histoire de ne pas passer 1h30 dans les bouchons dans des habits mouillés. Pour le départ, j’étais contente d’avoir une laine polaire avec des manches, un bonnet et mes gants, parce qu’il faisait frisquet. J’ai gardé les gants quasi toute la montée. J’ai aussi fait bon usage de ma powerbank pour recharger mon téléphone en cours de route (faire la paparazzi a un prix).

A retenir:

  • rando à tenter pendant la canicule pour profiter de l’ombre
  • avoir un haut de rechange (et l’utiliser) c’est vraiment top
  • la plaine plate-plate-plate devant Gsteig bei Gstaad
  • merci Oestrogel, je continue “jamais sans mes bâtons” mais clairement j’en ai moins besoin!
  • profiter de la télécabine quand elle tourne, ou du bus, pour randonner en partant du lac
  • gants, bonnet, laine polaire, rechange, assez à boire et manger: c’est bien d’avoir un grand sac
  • 2 litres de boisson: eh bien c’était juste, j’ai acheté à boire à la Coop des Diablerets sur le retour, j’avais fini mon stock avant la fin de la descente
  • la jolie chapelle
  • les rochers qui flottent et les gens qui pêchent
  • l’automne c’est vraiment une super saison pour faire de la randonnée, quand il fait beau
  • le zoom optique du téléphone mobile faut vraiment éviter
  • 1h30 de trajet en voiture (porte à portière fermée) jusqu’au parking de la télécabine à Innergsteig
  • les bouchons du dimanche soir pour rentrer
  • penser à vérifier l’heure de l’appareil photo avant de partir pour ne pas avoir à corriger les heures des photos par la suite
  • le car postal qui passe deux fois par jour
  • le pont pour amateurs de parkour
  • la bébé-Sarine
  • Lac du Sanetsch? Lac de Sanetsch? Lac de Sénin.
  • je suis quand même allée en Valais!

Allez, quelques photos, mais j’ai vraiment pas fait de tri:

Rando: Lac de Salanfe [en]

  • 26.10.2024
  • 13.7 km
  • 690 D+/-
  • 4h30 durée théorique
  • Départ 11h50, retour 17h05 (5h15): environ 4h45 de marche
    juste des petites pauses sauf 30 min à midi
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  • Photos en vrac

Du moment que je descendais à Bex chercher ma binôme de randonnée, autant partir sur l’autre côté de la Vallée du Rhône. D’autant plus qu’autour du chalet, les projets qui me font de l’oeil ces temps sont plutôt longs ou exigeants, pas très compatibles avec un démarrage tardif dans la journée.

Le Lac de Salanfe me fait rêver depuis longtemps, après avoir (comme toujours) vu des photos sur Facebook. On est parties depuis le parking du Van-d’en-Haut, se laissant l’option de continuer jusqu’au Col du Jorat (bouquetins peut-être) une fois arrivées au lac, ou de faire le tour de celui-ci, suivant l’envie et l’état.

Randonnée sans difficulté si ce n’est les escaliers et échelles un peu raides (on a pris ce chemin pour la montée, et la route – avec risque de chute de pierres – pour la descente). Pas loin après le parking, il y a un très très joli coin pique-nique avec des tables (à noter si on part de plus bas, et plus tôt dans la journée).

Tour du lac dans le sens anti-horaire, premier côté bien plat, deuxième qui grimpe un peu. Les couleurs d’automne étaient absolument magnifiques, le bleu-turquoise du lac aussi. C’est étrange de voir les Dents du Midi depuis derrière, on n’a pas l’habitude! Arrivées au lac, on avait assez envie de monter au col, mais le timing était un peu serré (train à prendre) donc on a préféré le tour du lac – même durée théorique à un quart d’heure près, mais plus plat, donc moins de pauses.

Très clairement, c’est une région que je vais m’évertuer à explorer l’année prochaine.

Je note:

  • l’automne c’est une super saison de randonnée quand il fait doux
  • j’avais pris ma powerbank – pas eu besoin mais contente d’y avoir pensé! par contre j’avais oublié le gants, je les aurais mis au début
  • parking confortable, route étroite pour y arriver
  • 35 minutes de route depuis la gare de Bex
  • je n’ai pas eu besoin de mes bâtons!
  • j’avais quand même bien mal aux pieds à la fin
  • j’étais contente d’avoir pris plusieurs couches avec moi pour la pause de midi (jaquette fine à longues manches, polaire sans manches, coupe-vent) et j’ai quand même eu limite froid car j’étais trempe – j’ai hésité à changer mon haut pour la pause (j’avais de quoi), pas fait, mais j’aurais probablement dû
  • croisé un seul petit paquet de champignons!
  • la plaine de l’autre côté du lac ressemble à un paysage presque extraterrestre
  • le refuge est une vraiment grosse bâtisse
  • plein plein plein de mélèzes
  • trois hésitations de chemin: une dans la montée des escaliers (chemin en partie caché par un gros tronc de mélèze et la visière de la casquette), une au bout du lac (il y a des piquets qui traversent la plaine, c’est bon une fois qu’on les voit), et une fois vers la fin de la descente, il y a un deuxième parking un peu plus haut, et comme on était montées par un autre chemin, on n’était pas très sûres par où aller (réponse: rester sur la route va très bien)
  • pas de réseau en haut
  • revenir en partant plus tôt pour aller au Col du Jorat!

Quelques photos:

Rando: Les Plans-sur-Bex – Col des Pauvres (via Pont de Nant, Euzanne) [fr]

Screenshot
  • 29.09.2024
  • 18.6km
  • 1180 D+/-
  • 6h30 durée théorique
  • Départ 9h15, arrivée 17h45 (8h30): environ 7h00 de marche sans les grosses pauses
    45 minutes pour manger au Col des Pauvres, 30 min de pauses-repas supplémentaires en deux fois, et 15 min Pont de Nant… plus les habituelles lenteurs, en particulier en montée!
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Screenshot

Le projet initial pour le week-end, c’était de faire (enfin!) le Col des Chamois. Projet annulé pour cause de cabane pleine (Plan Névé), donc le plan B était d’aller faire l’arête qui passe par la Pointe des Perris Blancs. Vu la météo, on avait des doutes, qui ont été très clairement confirmés à la vue de notre arrête entièrement enneigée depuis l’autoroute à l’approche de Bex.

Donc, départ des Plans-sur-Bex, direction Pont-de-Nant par les échelles (je n’y étais pas passée depuis des années), et départ pour le Col des Pauvres. Eh bien mes amis, il y avait de la neige! Et ça grimpe! J’ai un peu tiré la langue dans la montée. Et j’étais très contente d’avoir mes bâtons (politique “jamais sans mes bâtons”) et d’avoir un sandwich de plus dans mon sac, et assez à boire. Et mes gants.

J’ai changé de chaussures et eu nettement moins mal aux pieds. Mon genou s’est bien comporté. Il y avait des champignons, mais pas de quoi faire un festival. Une fois au Col des Pauvres, on a trouvé un petit coin herbeux et sec pour pique-niquer, et on a pris le parti de redescendre sur Euzanne (pas une décision très difficile) et de profiter de la route pour une fin de parcours tranquille jusqu’aux Plans.

Je note:

  • les gants c’est bien quand il fait frisquet
  • la neige ça glisse, ça fait des gouilles et ça mouille les pieds mais ça rend les paysages vraiment féeriques
  • le Vallon de Nant c’est vraiment un coin magnifique et sauvage
  • à faire: l’arête entre le Col des Pauvres et le Col des Perris Blancs; l’itinéraire blanc-bleu qui monte le long du Grand Muveran depuis Pont-de-Nant (et pourquoi pas pousser jusqu’à la Cabane Rambert); le Col des Martinets depuis le Vallon de Nant (ou vice-versa)…
  • j’ai la forme! (merci les oestrogènes, très certainement)
  • je ne suis pas certaine d’être vraiment passée par la pointe proprement dite lors de ma rando de l’an dernier par la Pointe des Savoleyres
  • les petites feuilles givrées
  • le bonheur du premier rayon de soleil
  • le chemin perdu après Nant, qui nous a valu un petit bond (prudent) pour traverser le torrent
  • les vaches aux oreilles poilues
  • la fin de la montée vers le Col des Pauvres… j’ai un peu morflé quand même
  • lendemain courbaturée mais c’est tout, et ça ne m’a pas empêchée de faire un bon entraînement de judo

Quelques photos

Rando: Col de la Croix – Champ de Culan (via Les Mazots, La Laya, Orgevaux) [en]

  • 21.09.2024
  • 12km
  • 940 D+/-
  • 4h45 durée théorique
  • Départ 9h50, arrivée 17h10 (7h20): environ 5h30 de marche sans les grosses pauses
    45 minutes de pause-repas en deux fois, et perdu une bonne heure à admirer les champignons dans la forêt… plus les habituelles lenteurs-paparazzi
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Commencer par la descente, pourquoi pas? Mes genoux ont assez apprécié, en tous cas pour le premier bout. (La deuxième descente vers la fin du parcours, c’était une autre histoire.) J’ai aussi choisi le sens pour profiter du soleil. La montée très raide dans la forêt jusqu’à La Laya, j’étais contente de la faire à la montée et pas à la descente.

Là, grosse surprise de la journée, après les colchiques dans les prés: un festival de champignons comme je n’en ai jamais vu. Je suis restée bouche ouverte et j’ai perdu beaucoup de temps à explorer à droite et à gauche et à faire des photos. Enfin, c’était pas du temps perdu, mais ça ne m’a pas fait beaucoup avancer.

Entre le Chalet Vieux et Orgevaux, autre surprise: un long passage avec des chaînes. Pas un souci, mais j’étais contente de n’avoir pas convaincu qui que ce soit de m’accompagner qui n’aurait peut-être pas été très à l’aise avec tout ce vide. Mais c’était magnifique! Orgevaux et le Creux de Culan après ma petite escapade l’année dernière au Plan de Châtillon depuis la Pointe d’Arpille. Je n’ai pas été déçue.

J’ai survécu aux presque mille mètres de dénivelé, mais j’ai eu bien mal dans la descente depuis Orgevaux (orteils de droite qui s’entassaient dans la chaussure, genou de gauche – le bon! – qui a décidé de faire des siennes). Et j’ai bien trainé la patte dans la dernière montée, pour arriver au parking du Col de la Croix à vitesse de limace. Mais bon, vu comment a débuté ma saison de randonnée, je ne me plains pas.

Ce que je retiens:

  • la course d’école de Ferraris aux Mazots
  • les colchiques
  • la descente en premier, c’est pas mal!
  • plus de champignons en une heure que durant toute ma vie
  • lors d’une boucle, bien choisir le sens pour profiter (ou pas) du soleil
  • la montée vers La Laya est raide-raide-raide
  • la descente depuis Orgevaux est aussi raide-raide et pas très sympa
  • long passage avec les chaînes pour traverser la zone du Torrent de Culan, bien gazeux qu’on dirait en via ferrata (bref: potentiellement vertigineux)
  • les deux messieurs qui faisaient de l’entretien de chemins
  • quasi vu aucun être humain, surtout après avoir entamé la montée (clairement plus de colchiques et de champignons)
  • 1l à boire ce n’est pas assez
  • à inclure dans le pack de base randonnée: powerbank et câble (les champignons ont failli avoir raison de ma batterie de téléphone)
  • “jamais sans mes bâtons” est une excellente politique (même sans mauvais genoux, c’est pas un parcours que je recommanderais sans)
  • voir lorsque je refais mes formes orthopédiques s’il y a quelque chose à faire pour empêcher mon pied droit de glisser dans la chaussure et de détruire mes pauvres orteils

Quelques photos (je complèterai plus tard)

Quand tu marches [en]

Quand tu marches dans la montagne, tout ce que tu as part dans tes jambes, tes jambes qui te portent un pas après l’autre, sur le chemin, un pas, un pas, un pas, plein de pas.

Il n’y a plus rien pour ton cerveau, dont le mouvement devient inversément proportionnel à celui de ton corps. Tu marches.

Autour de toi des millénaires de roche t’observent. L’espace immense te fait rétrécir. Réfléchir aussi parfois, en tâche de fond, sans même que tu ne t’en rendes compte. Toujours ces pieds qui marchent, le souffle court, allez, un pas, un pas, un autre pas encore, l’odeur du sol sous tes pas.

Ce n’est pas toujours confortable, ce corps qui grimpe et avance tant bien que mal. 

Des fois il n’y a plus que lui, même le paysage disparaît – que dire donc des pensées. Mettre un pied devant l’autre, inspirer, expirer, poser le pied ici, le suivant là, ne pas glisser, assurer le pas sur le sol, la tête remplie du bruit des muscles fatigués et de la peau qui chauffe.

Être étrange parmi les arbres quand il y en a encore, parmi les sommets quand ils sont en vue, tu as laissé en bas tracas et peines, fardeaux inutiles pour aller disparaître sur les chemins. 

Peut-être, si tu as de la chance, tu ne feras qu’un avec le chemin. Tu sentiras ton âme se dissoudre dans le monde qui t’entoure – ce monde sauvage qui n’a aucun besoin de toi.