Sing [en]

I realised last night that what I enjoy the most when I go dancing is singing to the music at the top of my lungs.

That’s probably why I like all those ’80s songs I know by heart, and stop moving pretty fast with that modern (!) “boom-boom” stuff.

Prague [en]

J’ai ramené de Prague trois rouleaux de film et un rhume, mais aussi d’autres choses plus intérieures et invisibles au premier abord.

  • Ma vie en Inde a chamboulé mon cadre de référence. Prague ne m’a pas paru délabrée. L’hôtel m’a semblé luxueux. Les prix m’ont paru chers.
  • Dans un restaurant, il reste une table à  trois places. Nous sommes quatre. Je commence poliment à  demander au couple qui occupe une table à  quatre places si cela ne les dérange pas de changer de table afin que l’on puisse manger là , quand la serveuse se met à  me parler en Tchèque, l’air furieuse, avant de repartir derrière son bar, en me jetant des regards noirs.
    En Tchéquie, il est visiblement d’un impolitesse inexcusable de demander à  d’autres clients de changer de table. Magnifique expérience de cultural clash, en pleine figure s’il-vous-plaît. Vous êtes prévenus.
  • Les élèves ont tous des téléphones mobiles, qu’ils utilisent durant tout le séjour. Les parents ont de l’argent – je doute que ce soient les “chers petits” qui paient les communications, au prix où est le roaming international.
  • Pour une raison étrange, j’ai trouvé le marché très déprimant. Il y avait quelque chose de très triste à  voir ces gens acheter leurs légumes. Ne me demandez pas quoi, je m’en étonne encore.
  • L’architecture communiste n’est pas exactement conforme à  nos standards esthétiques…

Double Life [en]

I came back home a bit late this evening. Bagha was not waiting for me in front of the building, as he often does, so I toured the neighbourhood to find him.

It gave me a chance to talk to a couple who live in the block behind mine, and who saw me pick Bagha up from their ground-floor balcony, where they were having a late supper.

He had been coming to their house very regularly during the last weeks (months?), sleeping there during the day, and eating too. They bought canned food (oh my God!) and fish to feed him. They actually gave him a name, thinking he was a stray.

I was wondering why Bagha’s appetite seemed to have diminished since I left for India.

I knew very well that the unfaithful feline found his way into other people’s flats. I also suspected that he probably got more to eat in his day than what I fed him (he did spend his youth stealing from kitchens in India, so he has the practice). I knew he could charm people. But I never suspected he had actually been adopted.

I think I’m really going to put some fancy collar around his neck with a notice in a bottle: “Hello, my name is Bagha. My mistress lives in the neighbourhood and feeds me very well. Please do not give me anything to eat, even if I know how to be quite persuasive!”

View [en]

During my absence, the building opposite my balcony was pulled down. I now have a nice view on the mountains from my living-room (I can see them now as I type). Maybe I should complain when they try to build something there, and keep my new view?

Non-dit [en]

Je sais que nous n’en parlerons pas. Ce serait briser cette magie que l’on a tant de mal à  faire naître, étouffer le futur et rendre mensonge le passé. On a tant dit que la parole est d’argent mais le silence d’or que l’on oublie de se taire. Il y a des choses qui sont mieux laissées souterraines, le temps qu’elle éclosent.

Unrest [en]

I know it is easy to worry when someone you know is far away. I won’t say anything about the situation, apart that there is too much to say, and that I have the feeling it has all been said.

I just wanted to assure you that I am safe, that there is no unrest in the country, and that I will be travelling back to Pune until the middle of next week – so don’t you worry if I’m not answering emails.

Lost Life [en]

IUCAA, 18 August 01, 0:30 pm

For the first time in my life, I find myself missing the life I had at some point. I have often felt unsatisfied by the present, but as far as I can remember I have always coped by looking ahead into the unforseeable future: “things will be better when…”

I really miss the life I had with Somak and Aleika in IUCAA. I miss it in the sense that I would really like to be able to go back to that time. I don’t have the feeling that I’m particularly unsatisfied with my present, though – I just wish I could still be living in the cosy little family we had.

Visiting them in Birmingham is a way of finding a bit of this life again, but much too briefly. Coming here is a way of looking straight into what hurts – a chance to realise where exactly the hurt is, maybe, and hopefully to help heal it.

Déchirure [en]

IUCAA, 17 Août 01, 0h30

Durant les deux derniers jours, j’ai croisé nombre de personnes qui faisaient partie de mon petit monde à  Pune. J’ai fait du shopping, j’ai exercé mes talents diplomatiques indiens avec les vendeurs de divers magasins, j’ai mangé dehors avec Madhav et revu ses copains étudiants, et parlé hindi avec Nisha.

J’avais bien des choses à  écrire, mais elles sont un peu dans l’arrière-plan, maintenant. Après un téléphone à  Aleika, me revoilà  toute nostalgique de l’époque ou nous vivions ici ensemble. La vie que nous avions me manque – et elle aussi, elle me manque. Je crois bien qu’il reste une déchirure qui n’a pas guéri. Quitter un lieu ou une personne trop vite et un peu en catastrophe, ça n’aide pas à  passer à  la phase suivante dans de bonnes conditions.

Et d’un coup, je me demande si d’une certaine façon, je n’ai pas passé une bonne partie de l’année passée à  payer mon départ brutal de Pune. Je crois que je n’étais pas prête à  rentrer – peut-être bien parce que mon départ initial de suisse ne s’était pas passé non plus le mieux qu’il aurait pu.

Il me reste un peu moins de dix jours pour parvenir à  quitter IUCAA en paix.

Départ [en]

Vol KLM pour Amsterdam, 13 août 01

La suisse est belle vue d’en haut. Le Lac Léman, le Rhône — qui, on a bien tendance à l’oublier, file plutôt vers le nord à la sortie du lac — le Jura sous mes pieds et les Alpes blanches en arrière-fond. Le Lac de Neuchâtel est immense — bien plus que sur les cartes.

Ce départ vers l’Inde me renvoie inévitablement à celui d’il y a deux ans. Mon année dans ce pays, si elle a été très enrishissante et source de grandes joies, a aussi été passablement traumatisante. L’Inde n’est pas un pays où il est facile de vivre.

Un an après mon retour, je suis consciente que je me suis souvent blindée pour survivre émotionellement. Je me rends compte que mon départ de suisse, mon arrivée en Inde et mes premières semaines là-bas ont été bien plus pénibles que ce que je pensais sur le moment. Sur place, j’ai du faire face à la mort de mon chat (ce qui n’était pas une petite affaire), à des problèmes sentimentaux de taille, et à la séparation de mes parents. Et pour couronner le tout, le moment de rn entrer est venu lorsque j’étais bien installée dans une petite vie sympathique, avec des gens que je considère comme ma deuxième famille.

Et il ne s’agit là  que de mon histoire personnelle – je vous épargnerai tout le chapitre du choc culturel

Bref, tout cela pour dire que j’ai plus que certainement un nombre respectable de unresolved issues (comme on dit en anglais) liées à  l’Inde, et que mon retour dans ce pays est en train de me donner l’occasion d’y faire face.

Mes craintes liées à  ce voyage sont assez vagues – comme toutes les inquiétudes sans trop de fondement, d’ailleurs: peur de ne pas rentrer, peur de ne pas retrouver mon monde intact lorsque je rentre, peur d’être incapable de me sentir bien dans cette culture étrange à  laquelle j’avais pourtant fini par me faire.

Je ne pars que six semaines, mais je réagis comme si je m’en allais pour une année…