Ecrire pour un blog [fr]

[en] A few tips on writing for a blog: don't advertise, be interesting, use your authentic voice, remember the media is conversational, and be a real person writing something. This is not easy to do if you've been formatted to spew commercial copy or marketing-speak, but it can be learned. Learning requires exercise, and often help from others (peers or a trainer).

Hier, séance de formation chez un client. Deuxième séance, quelques mois après la première. Les bases techniques du maniement de WordPress sont acquises, on parle donc plus en profondeur de:

  • quels sujets aborder sur un blog d’entreprise
  • quel style d’écriture utiliser?

Voici quelques éléments intéressants qui ont émergé de nos discussions, et que je reproduis ici.

Publicité

En y réfléchissant bien, peu de personnes vont volontairement aller chercher du contenu publicitaire à lire. Toute l’industrie télévisuelle tourne finalement autour d’un but: attirer des gens devant un écran pour pouvoir leur enfiler de la publicité (oui, je suis un peu cynique). Mais sérieusement, la publicité c’est ce qu’on met sous les yeux des gens quand ils ne peuvent (ou ne veulent) pas s’échapper. Si on leur propose de s’abonner à du contenu purement publicitaire, peu de chances qu’ils le fassent.

Avec un blog, et en ligne en général (je pense aussi à Twitter), le public n’est jamais prisonnier. Il peut s’en aller d’un clic de souris. Si on veut utiliser un canal en ligne pour faire passer du contenu publicitaire, il faut le faire avec beaucoup de délicatesse — au risque de crier dans le désert.

Etre intéressant

Du coup, la logique rédactionnelle d’un blog ne peut pas être purement publicitaire (ou purement “marketing”, au sens de “pousser à la vente, à la consommation, promouvoir directement”). On privilégiera du contenu véritablement intéressant pour le lecteur. Pour le lecteur — pas du point de vue de l’entreprise.

Qu’est-ce qui intéresse vraiment les gens, du coup? C’est ça la grande question, mais voici quelques pistes:

  • rencontrer les êtres humains qui sont derrière l’entreprise
  • en apprendre plus sur le fonctionnement de l’entreprise ou son histoire
  • se cultiver (surtout quand la culture est intéressante!)
  • avoir droit à des informations “insider” pas forcément accessibles ou évidentes pour tout le monde…

C’est assez vague, tout ça, et il est possible (malheureusement) d’aborder ce genre de sujet de façon totalement inintéressante… Ce n’est pas une recette magique garantie!

Un ton authentique

La clé réside le plus souvent dans le ton utilisé. Le language marketing, “communiqué de presse”, pub, ou trop journalistique est à éviter. Oui, me direz-vous, mais comment faire?

Ce qu’on cherche, c’est à parler comme des êtres humains. Il faut pour cela souvent se “dé-formatter” (beaucoup de professionnels de la communication sont des crispés du “je”, par exemple). Le ton juste, c’est celui qu’on utiliserait dans un e-mail à un ami, ou bien dans une conversation avec des amis autour d’une table. Bien sûr, c’est de l’écrit, mais on se rapproche de ça.

Pour faire ça, quelques trucs:

  • raconter des histoires ou des anecdotes vraies (ne pas inventer!)
  • se mettre en scène dans l’histoire: raconter depuis son point de vue et utiliser la première personne
  • élaguer au maximum les informations publicitaires/marketing (les lecteurs peuvent toujours laisser un commentaire pour demander des précisions)
  • se mettre dans les chaussures la peau du lecteur, ou du moins l’imaginer en face (“est-ce que ça l’intéresse vraiment, ce que je raconte?”)
  • rester dans un état d’esprit “dialogue, conversation”.

Un petit tuyau: quand on est passionné par ce qu’on écrit, ça vient plus naturellement!

Un média conversationnel

Le dernier point de la liste ci-dessus est capital: avec un blog, nous sommes dans une conversation. Bien sûr, pas dans une véritable conversation en face-à-face, mais quand même, dans une dynamique d’échange.

Vous avez déjà certainement dû subir des cours ou des conférences où l’orateur lit son discours ou débite un monologue assommant. Comparez cela au bon orateur, qui n’est pas en train de parler au public, mais de discuter avec les gens dans la salle (même si ce n’est que lui parle).

On cherche à faire la même chose dans un blog. Si on parle comme une brochure de marketing, personne ne nous répondra. Un être humain, par contre, c’est autre chose: on peut discuter avec!

Autre avantage d’un style informel et conversationnel: votre lecteur retiendra mieux ce que vous lui dites. En effet, il a été démontré que l’utilisation du “je” et autres marqueurs de la conversation dans le language écrit informel donnent au cerveau l’illusion qu’il est dans une conversation. Du coup… il est plus attentif! Kathy Sierra explique très bien tout ceci (en anglais).

Une vraie personne qui écrit

Bloguer nécessite de se dévoiler un tout petit peu. Pas de raconter ses pensées ou envies les plus secrètes, bien entendu, mais quand même de se livrer un peu. Si le blog “marche”, c’est qu’il met le lecteur en contact avec quelqu’un d’humain, d’imparfait, d’atteignable. Quelqu’un comme lui — pas une organisation ou institution désincarnée.

Il est important pour cela que le blog soit formatté de façon à ce que le nom de l’auteur apparaisse à côté de l’article — ou le cas échéant, que les auteurs signent leurs articles. Si c’est Julie ou Sophie ou Robert qui écrit, ce n’est pas la même chose! Je veux savoir qui me parle, et à qui je parle si je réponds.

Comment changer?

Le problème de beaucoup de personnes qui se mettent au blog, c’est d’avoir été “formatté” à écrire dans un language pseudo-neutre, impersonnel, journalistique, ou marketing/commercial. Il faut “désapprendre”.

Heureusement, on sait tous avoir des conversations avec nos amis, ce qui nous donne un point de repère.

Il vaut la peine de se mettre à plusieurs, de regarder ses productions et celles des autres avec un oeil critique et impitoyable:

  • est-ce que ça sent la pub?
  • est-ce qu’on y croit?
  • est-ce que le lecteur de passage a une chance d’y trouver un intérêt?
  • est-ce que le narrateur (celui qui écrit) est présent dans l’histoire?

Puis, si nécessaire, retravailler, récrire. Ça ne vient pas tout seul, mais ça peut s’apprendre.

How to Blog in Three Easy Steps [en]

  1. Have an idea
  2. start writing
  3. when you’re done writing, hit publish.

Bloguer en français ou en anglais? [fr]

[en] I write a weekly column for Les Quotidiennes, which I republish here on CTTS for safekeeping.

Chroniques du monde connecté: cet article a été initialement publié dans Les Quotidiennes (voir l’original).

Les blogueurs qui se lancent se demandent souvent dans quelle langue il vaut mieux bloguer, pour autant qu’il en aient plus d’une à disposition. Dans notre région, le choix à faire est généralement entre le français, langue maternelle, et l’anglais, langue internationale.

On se dit que bloguer en anglais permettra de toucher un plus grand public.

Parce que oui, bloguer, c’est en général pour être lu. On cherche un peu de reconnaissance, ou à établir son expertise dans un domaine qui nous passionne. Alors bien sûr, c’est légitime, on veut mettre toutes les chances de notre côté. Et on se demande à juste titre dans quelle langue écrire.

En fait, écrire en anglais est probablement une fausse bonne idée, surtout si l’on ne cherche pas à tout prix à atteindre un public international: plus la mare est grande, plus il y a de gros poissons dedans. La concurrence sera plus rude dans une langue majoritaire que dans une langue minoritaire. Plus facile, donc, de faire son trou dans une langue qui n’est pas déjà saturée de blogs sur le sujet qui nous tient à coeur, particulièrement si l’on est plus habile avec.

Le blogueur, même populaire, n’atteindra toujours qu’une infime fraction des lecteurs potentiels dans la langue qu’il utilise. Ce n’est pas la taille de la mare qui est le facteur limitant, mais bien le nombre de poissons qui nagent dedans.

Reste qu’on peut toujours décider de rejeter les frontières linguistiques en mélangeant plusieurs langues sur un blog… mais ça c’est une autre histoire

Agenda: La conférence internationale Lift, portant sur des sujets mêlant technologie et société, et qui a lieu chaque année a Genève (5-7 mai 2010) offre jusqu’au 26 décembre son billet d’entrée à moitié prix. Ne manquez pas de vous y inscrire sans tarder si ce thème vous interpelle.

Live-Blogging vs. Live-Tweeting at Conferences [en]

[fr] Live-tweeter une conférence, c'est l'équivalent d'être actif dans le backchannel IRC de la belle époque des conférences de blogs. Il n'y a rien de mal à ça, mais il ne faut pas confondre ça avec le live-blogging: en effet, passés quelques jours, semaines, mois ou même années, qui va replonger son nez dans le fouillis des tweets ou des logs IRC de telle ou telle journée? Comparez ça avec un article sur un blog, qui sera lu, relu, et encore relu -- qui conserve donc sa valeur une fois que l'excitation du temps réel est passée.

One of the things bloggers brought with them when they started attending conferences is live coverage. Unlike the traditional press, which would provide you with a summary of the proceedings the next day, bloggers would be madly photographing, taking notes, uploading, and hitting publish in the minutes following the end of a presentation.

Live-blogging was born.

(For my personal history with it, see my BlogTalk 2.0 posts (2004) about collaborative note-taking using SubEthaEdit and a wiki, and my notes of LIFT06 (2006). Real proper live-blogging had to wait until LIFT’07 and Martin Roell’s workshop on getting started with consulting (2007), however.)

Then Twitter showed up, and everybody started a-tweeting, and more particularly live-tweeting during conferences.

But live-tweeting does not replace live-blogging. It replaces the IRC backchannel, allowing people to comment on what is going on as it happens, and letting people who are not physically present take part in the fun.

(I’m not going to talk about backchannels here: they’re great, but can also have unpleasant consequences in certain situations. A whole series of blog posts could be devoted to them.)

So when bloggers at conferences neglect their blogs and spend all their time live-tweeting, they are in fact fooling around in the backchannel instead of doing what bloggers do, which is produce content which retains value months, sometimes years, after it was published.

Don’t get me wrong: live-tweeting is fine, so is participation in a more traditional IRC-based backchannel. But don’t confuse it with live-blogging.

Tweets of the moment, just like IRC conversations, tend to be great when consumed in real time. But as the days and weeks go by, they become just as pleasant to read as an IRC log. (Understand: not pleasant at all.)

So, dear bloggers, when you’re at a conference to provide coverage, do not forget who you are. Not everybody is a live-blogger, of course, and some produce very valuable writing about an event they attended once they are home and have allowed the dust to settle.

But tweeting does not replace blogging.

Do you think I got my point across, now? 😉

Les commentaires d'un blog ne sont pas un espace de pub! [fr]

[en] I'm tired of people using blog comments as advertising space (it's particularly a problem on the ebookers.ch travel blog that I manage). I've decided that I was tired of racking my brains to figure out if this or that slightly fishy comment was ham or spam, so in future, people who sign comments with brand names (or any non-human name, for that matter) will not see their comments published. Ditto if the URL provided with the comment points to something resembling a commercial site (well, anything that is clearly not that person's site).

Y’en a marre! Le spam mécanique qui nous assome de Britney peu vêtue et de Viagra dans nos commentaires de blog, c’est déjà pas drôle, mais il y a des filtres à spam genre Akismet qui font assez bien leur travail.

Mais là, ce qui commence à me sortir par les trous de nez, ce sont les personnes (au pire malhonnêtes, au mieux mal informées) qui s’appliquent à laisser des commentaires “pseudo-intelligents” à droite et à gauche pour promouvoir leur site/blog/produit.

Ça va de la remarque vide genre “super article, merci!” ou “j’adore ton blog!” au commentaire un peu plus réfléchi et même parfois pertinent, en passant par le franchement publicitaire plus ou moins subtil.

Les auteurs de ces commentaires ont parfois un nom d’être humain, mais souvent pas. Et leur URL n’est clairement pas celle de leur blog ou site personnel.

C’est particulièrement grave sur le blog de voyage ebookers.ch, dont j’ai l’honneur d’être “blogueuse-rédac-chef”. Environ la moitié des commentaires que nous recevons sont entre le douteux et le franchement commercial. Quand quelqu’un qui s’appelle “blog voyage” laisse un commentaire sympathique 2-3 fois par mois, on se pose des questions. Ou bien alors l’annonce pour une location d’appartement dans une rue de Paris dont nous parlons dans un article. Les liens vers d’autres sites de tourisme ou de voyage. J’en passe.

Alors bref, y’en a marre. Voici ce que j’ai décidé.

  1. Déjà, pour commencer, si vous n’êtes pas capable de signer votre commentaire d’un nom humain ou d’un pseudonyme clair, je ne publie pas votre commentaire.
  2. Si votre commentaire se complaît dans la banalité et sent de façon suspecte “l’excuse à lien”, il croupira dans l’obscurité de la file de modération sans jamais voir la lumière du jour.
  3. Si vous utilisez un nom d’humain et qu’en plus votre commentaire est génial, mais que le lien fourni laisse à penser qu’il est commercial, alors je le publierai, mais en supprimant le lien.

Méchant? Oui.

Je comprends toutefois que de nombreuses personnes (et agences, parce que je me rends bien compte qu’il y a des professionnels qui se lancent dans ce genre d’opération misérable) agissent ainsi par manque d’informations. Ou se basant sur de mauvaises informations provenant de soi-disant experts en marketing 2.0 ou que sais-je, mais en fait qui n’y comprennent que dalle.

Donc, du coup, je vais vous expliquer.

Oui, laisser des commentaires sur d’autres blogs est en excellent moyen de promouvoir le vôtre. Mais seulement si vous ne le faites pas dans le but premier de faire de la promotion. Paradoxal? Pas tant que ça.

La raison pour laquelle les commentaires vont faire connaître votre blog, c’est parce que ces commentaires vont vous faire connaître. Ils vont vous faire connaître à travers l’intelligence de vos propos, la vivacité de votre esprit, le tranchant de votre plume clavier. Les commentaires d’un blog, c’est l’espace privilégié de la conversation, et donc de la rencontre entre êtres humains. Comme j’aime le dire, on ne peut pas avoir une conversation avec un communiqué de presse — on ne peut pas non plus avoir une conversation avec un robot publicitaire, même si celui-ci s’appelle Juliette.

Et j’ai une mauvaise nouvelle pour les robots publicitaires: on les repère de loin dans la foule des humains.

Quelques exemples. (J’ai omis les cas tout à fait évidents d’un côté comme de l’autre.)

  1. Un article portant sur la bonne manière d’organiser sa valise: j’y laisse un commentaire vantant les mérites des shampooings solides de chez Lush. Je n’ai pas d’actions chez Lush, ce n’est pas un client (sinon je le préciserais, du coup), je n’ai aucun bénéfice direct à en parler, si ce n’est que je suis un fan de produits Lush et que j’ai envie de partager ça. => publié.
  2. Un article parlant de San Francisco: Ben (je sais qu’il s’appelle comme ça grâce à son e-mail et à une signature en fin de commentaire) laisse un commentaire avec une petite info supplémentaire et un merci pour les photos qui lui rappellent de bons souvenirs. Ça s’annonce bien, sauf que dans le champ “nom et prénom” il a écrit “blog voyage” et que le lien qu’il fournit est celui de Enroutes!, une plateforme de blogs de voyage, justement. Ajouté aux deux autres commentaires du genre laissés sur d’autres articles, ça sent fortement le “j’essaie de faire connaître un site en laissant des commentaires à droite et à gauche”. => pas publié.
  3. Sur l’article “Trois destinations de rêve“: quelqu’un laisse un commentaire répondant à la question posée dans l’article. Problème? Son nom est “Ces petits riens”, comme le blog donné en lien. Du coup, alerte rouge. Je vais visiter le blog en question, je fais un peu d’analyse de texte et… cela semble effectivement a première vue être un blog personnel écrit par une personne. Un conseil pour la blogueuse en question? Se choisir un pseudonyme qui ressemble plus à un nom qu’à un titre de publication, si elle tient à rester anonyme. Son commentaire a failli ne pas être publié. => publié, mais ça m’a demandé du boulot de vérification et j’en ai marre.
  4. Enfin, l’article donnant quelques trucs “santé” pour voyager malin: “Rando” (ça commence mal) laisse un commentaire pour préciser qu’en effet, il ne faut pas oublier de prendre une trousse de secours pour ce genre de destination… avec lien sur la page de vente de trousses de secours d’un magasin en ligne de matériel de randonnée. => pas publié.

Avec ces quelques exemples, j’espère que vous voyez où est le problème avec ce genre de commentaire “trop promotionnel”: on ne sait pas vraiment qui est en train d’écrire le commentaire (le proprio du magasin en ligne? le créateur de la plateforme de blogs de voyage? l’employé d’une agence de comm?) et clairement, le commentaire est laissé plus pour la valeur qu’il leur apporte que pour celle qu’il nous apporte. C’est pas très désintéressé, comme qui dirait.

Pourraient-ils procéder autrement? Oui.

Par exemple, Ben pourrait signer les commentaires de son nom et laisser en lien son propre blog de voyage au lieu de celui de la plate-forme. Cela éviterait de donner l’impression qu’il essaie simplement de placer un lien vers la plateforme. Ou s’il est le créateur de la plate-forme et qu’il cherche à promouvoir celle-ci, il pourrait nous écrire pour nous suggérer de faire un article à ce sujet pour nos lecteurs (ce qu’on ferait ou non, c’est une autre histoire). Dans les deux cas, la communication serait claire et transparente.

Quant à “Rando”, il pourrait nous dire simplement dans le commentaire que son magasin en ligne vend des trousses de secours, et peut-être nous expliquer en quoi les siennes sont tellement plus extraordinaires que les autres que l’on pourrait trouver. Il nous donnerait son nom, et un lien qui nous en dise un peu plus sur lui. Ça passerait ou non, clairement, aussi en fonction de son engagement dans la micro-communauté du blog. Si c’est son seul commentaire, bof. Si c’est un contributeur engagé (et authentique!) régulier, on lui passerait probablement ça, parce qu’il aurait accumulé assez de capital social pour se le permettre.

De façon générale: payer quelqu’un (à l’interne ou à l’externe) pour aller arroser les blogs de pseudo-commentaires dans l’espoir de faire connaître son site (ou le faire soi-même) est une mauvaise stratégie, qui finira simplement par vous ranger dans la catégorie des spammeurs et pollueurs.

Ici, comme avec tout ce qui touche aux médias sociaux, ce n’est pas l’action (laisser un commentaire, envoyer un tweet, faire une page sur facebook, publier sur un blog) qui est importante. C’est l’état d’esprit dans laquelle elle est faite.

Et pour cela, encore et encore, lisez le Cluetrain Manifesto. Oui, même s’il faut vous taper la version anglaise.

En attendant, moi, je vais devenir impitoyable dans la modération des commentaires des blogs que je gère. Si vous n’avez pas un nom d’humain, passez votre chemin!

"Have-to" Posts and "Want-to" Posts [en]

[fr] Quand je blogue, il y a les articles que je "dois" écrire, souvent de nature informative: annoncer des événements, par exemple. Il y a également les articles que je "veux" écrire, où je partage des réflexions, des idées, ou des choses sympas.

I was about to blog about something else when I realised one thing that is bothering me about this whole “blogging more” theme that I’ve been talking (and thinking) about a lot over the last year (or is it years, actually?)

Blogging, for me, is divided into “have-to” posts which I write to inform my readers of something, and “want-to” posts which I write because I’m thinking about something or what to share something cool I’ve done or seen.

Informative blog posts are the part of blogging which really feels like work. For example, telling you that eclau is one year old, that you can listen to me on the radio (again!), that the blogger accreditation form is open (it’s closed now, sorry) — and also most of the stuff I publish on the Bloggy Friday blog, the eclau blog, the Coworking Léman blog, and used to write on the Going Solo blog.

It’s like creating facebook events and groups, sending messages to mailing-lists, promoting happenings and projects, my stuff or other people’s stuff, left, right, and centre.

It’s work. Nice work, but clearly, work. And most of the time, it’s time-sensitive, so at one point it gets this “have to do it now” or “oops I’ll be in trouble if I don’t do it” flavour (which is probably what makes it feel like work). These are the “have-to” posts.

Given what my job is, the other kind of blogging I do (the “thinking” posts, or the “sharing” ones) is of course also part of my work. But it feels more optional. There are no real time constraints. It doesn’t feel like work. This is the kind of blogging that (I think) I became known for, and that I prefer. These are the posts that I want to write more of. Like musings on the evolution of the web social sphere, a 50-word story titled “Love”, giving 80% for free as a marketing model, or talking about new toys I’m discovering like a bunch of Twitter tools, Fluid and Prism, or Google Wave. These are the “want-to” posts.

Confusing the two, or not making the distinction, has led me to be frustrated with my blogging at times: if what I feel I want to do more of is “want-to” posts, and I spend half a day writing “have-to” posts, then of course I won’t really feel like I’ve been “blogging more”. My “have-to” posts also tend to get in the way of my “want-to” posts, because if I keep a list of things I want (need?) to blog about (in my head or elsewhere) I have not, until now, separated the two types of posts.

So from now on, “have-to” posts will go on my next-actions-todo list, and “want-to” posts will go on my “things I want to write about” list. We’ll see if understanding this changes anything.

I Need to Blog! [en]

[fr] Ma vie a pris une jolie forme cette année. Par contre, j'ai un peu négligé mon blog ces derniers temps (je ne dis pas ça par culpabilité, mais parce qu'un sentiment de "j'ai besoin de bloguer!" vient de me prendre aux tripes).

Here we are again. Another long break on CTTS (unplanned, as always) and another “OMG I need to blog more!” post.

But this isn’t a “I feel guilty, my poor readers, I’ve abandoned you” one. I don’t do those, you should know by now.

No, it’s a cri du coeur: I just sent this tweet a few minutes ago, and immediately after was overcome by an urge to blog — 140 characters just didn’t cut it.

I’ve been working too much these last weeks — enjoying life, too, though. I honestly have a very good (happy) “work-life” balance (yeah, I know the expression is loaded, bear with me). But I miss writing here, and I’ve only just realized to what extent.

Once before — OK, maybe more than once — I took the decision to start my work day by writing a blog post. I did it for some time (my excuses, I can’t dig it out of my archives, see the sad mess my blog still is). But then stress shows up again, and emergencies, and… I stop.

I think that the problem with writing a blog post to start off the day is that it can be pretty quick (this one is only taking maximum 15 minutes or so of my time) but it can also take half a day. So, maybe I need to do it this way:

I will start my workday by writing a blog post, but if after an hour of blogging I have not hit “Publish” I will save my post and continue it on the next day.

Another thing I’ve been thinking about is that I need to build in time for research and fooling around online into my weeks. At this stage, I’ve successfully managed to:

  • have a morning and evening routine and regular sleeping hours
  • exercise 30 minutes on my bike every day (give or take one a week, roughly)
  • take lunch breaks
  • have an end to my business day
  • separate maker days and manager days
  • plan regular mini-vacations (a few days at the chalet)
  • have a social life (yes!)
  • have “downtime” for myself at home
  • unclutter the worst parts of my flat in 15-minute increments
  • clean the flat roughly once a week
  • keep my inbox regularly empty, or at least under one screenful
  • set up a “next action” list system, which, whilst not kosher GTD, works pretty well for me
  • keep my accounting up-to-date and my finances in order.

Two years ago, none of this was working. I’m pretty proud of how far I’ve come! So, next missions: blogging and research.

Commentaires et bonnes manières: 8 conseils [fr]

Allez, je vais faire un peu ma Nadine de Rothschild, et vous proposer une petite séance de savoir-vivre blogosphérique. Les manières pour les manières, c’est clair, c’est barbant, mais elles ont généralement un sens. En l’occurence, faire preuve de bonnes manières lorsque l’on laisse un commentaire sur le blog de quelqu’un, c’est avant tout:

  • s’assurer que celui-ci ne sera pas confondu avec du spam
  • lui assurer au moins une chance de publication.

Mais de quelles bonnes manières est-ce que je parle? Etre poli, c’est bien joli (en effet, même sur un blog, être respectueux et éviter d’insulter son prochain passe toujours bien) — mais est-ce que ça m’évitera d’être confondu avec un spammeur?

Je m’explique un peu avant de vous donner ma petite liste de préceptes à suivre (ou ne pas suivre). Les spammeurs sont malins. Les créateurs de filtres anti-spam (comme Akismet) le sont aussi. On assiste à une véritable course aux armements, et les spammeurs font tout ce qu’ils peuvent pour embrouiller les filtres à spam, et faire en sorte que leur spam ressemble à un véritable commentaire. (C’est exactement le même processus pour ce qui est du spam d’e-mails.) Parfois, il n’est pas aisé de reconnaître au premier coup d’oeil (même pour un blogueur expérimenté) s’il s’agit ou non de spam.

Une autre plaie des commentaires de blog, c’est la déferlante de marketeux ou autres individus auto-promotionnels maladroits ou carrément imbéciles: mon blog n’est pas une plate-forme de promotion pour autrui, et l’art de ramener du traffic vers son blog en laissant ailleurs des commentaires est délicat, et doit être manié avec goût.

Donc, histoire d’éviter que votre commentaire se retrouve à la poubelle (ou pire, dans le piège à spam), voici ce que je vous recommande.

  1. Signez de votre nom: vous avez un nom, utilisez-le. Une discussion a lieu entre êtres humains. Si vous signez du nom de votre boîte, c’est au mieux déplaisant (je ne discute pas avec des boîtes, moi), au pire une utilisation de mon blog comme plateforme publicitaire. Il va sans dire qu’un pseudonyme bien établi peut servir de nom, mais attention: je ne fais pas une enquête en ligne au sujet de l’auteur de chaque commentaire que je dois approuver, donc à vos risques et périls.
  2. Donnez une URL personnelle: à la base, les commentaires se faisaient entre blogueurs, et le champ URL ou “site web” était là, bien évidemment, pour qu’on y mette l’adresse de son blog. L’adresse, donc, d’un site personnel qui pourra informer sur l’auteur du commentaire. En près de neuf ans, le paysage a certes changé, mais si l’URL que vous fournissez ne semble pas mener au “site de quelqu’un”, mauvais point. Faire un lien vers un article particulier pue l’auto-promo excessive, la plupart du temps. Un lien vers le site de son entreprise, c’est limite: n’avez-vous pas d’autre identité que celle d’employé? Si vous êtes là pour représenter votre boîte, à la limite… mais cela ne marchera bien que dans un contexte de support.
  3. Orthographe! Je sais que je suis parfois une pinailleuse sur ce sujet (ex-prof de français, on ne se refait pas), mais là aussi, il y a les limites raisonnables et le dépassement de ces limites. Language SMS-kikou-lolllll? Passez votre chemin (votre commentaire, en tous cas, passera le sien). Ponctuation et orthographe frisant l’illétrisme? Préférez un commentaire vidéo (lien Seesmic en bas de chaque champ de commentaires). On a le droit de faire des fautes, tout comme on a le droit de sortir mal vêtu. Mais pas tout nu.
  4. Ajoutez de la valeur: de nombreux spammeurs essaient de pourrir les filtres en laissant des commentaires gentils comme “super article!” ou encore “merci, ça m’a été très utile”. On apprend vite à ne pas se laisser aveugler par la flatterie! Si vous laissez un commentaire, assurez-vous que vous apportez quelque chose aux lecteurs futurs de l’article commenté. Sinon… abstenez-vous. Si on se connaît, c’est différent, mais si on ne se connaît pas, s’arrêter pour “lâcher un comm'” un peu vide, ce n’est pas une entrée en matière très respectueuse de l’autre.
  5. Freinez vos élans dissertatifs: les commentaires sont là pour apporter des compléments d’information à l’article principal, ou héberger un débat ou une discussion y prenant naissance. Veillez donc à ce que vos contributions soient digérables dans un contexte conversationnel. S’il vous prend l’envie de partir dans une envolée lyrique sans fin, ou de rédiger sur un coup de tête votre travail de thèse, votre blog est le meilleur endroit pour le faire. Laissez ensuite un commentaire aux dimensions modestes incluant un lien vers votre article. Pas de blog? C’est par ici. Je ne dis pas qu’on ne peut pas faire de longs commentaires, juste… qu’il y a des limites. (Une dissertation dans les commentaires d’autrui, c’est soit dit en passant le meilleur moyen de tuer toute conversation en ayant justement l’air de lancer le débat.)
  6. Restez dans le sujet: l’article que vous commentez parle d’un problème de ventilateur MacBook? Evitez d’y laisser un commentaire détaillant votre dernière visite de Rome (sauf éventuellement si c’est en lien avec un problème de ventilateur MacBook). Les conversations dévient, on peut parler de choses en rapport par association, mais si le lien n’est pas évident, ça ne fait pas de mal d’expliquer pourquoi on laisse le commentaire qu’on laisse.
  7. Publicisez avec doigté: si vous êtes là pour (entre autres, on l’espère) attirer l’attention sur un autre produit ou article, réfléchissez à deux fois et dégainez votre tact. Est-ce que votre commentaire apporte véritablement quelque chose aux autres lecteurs, ou n’est-il qu’un prétexte à pousser un lien, un nom, ou une idée? Avez vous assez de “capital social” pour le faire? (Tiens, une idée d’article vient de germer dans mon cerveau…) — Chez moi, les commentaires trop franchement publicitaires (à plus forte raison si je n’en connais pas l’auteur) passent direct à la trappe. Dans le doute, abstenez-vous.
  8. Politesse, respect, tout ça: ça ne fait jamais de mal de le redire, mais personne n’est obligé d’accepter dans son salon un individu irrespectueux, malpoli, et qui crache par terre. Vos commentaires sont votre présence dans le salon du blogueur qui les héberge. On peut ne pas être d’accord (c’est même là pour ça, les commentaires) — mais un minimum de politesse et de respect s’impose.

Comme vous le voyez, les trois premiers conseils ont vraiment trait à la forme ou aux métadonnées de votre commentaire. C’est la première chose que regardera celui qui modère les commentaires (avec un coup d’oeil au contenu).

Et vous autres blogueurs, quelle politique exercez-vous pour la validation de commentaires sur votre blog? Durant longtemps, j’ai tout tout tout publié (sauf le spam), mais ces dernières années, le spam devient parfois franchement difficile à distinguer de certains commentaires vides de contenu et de présence humaine, et je sabre donc plus lourdement qu’auparavant dans les commentaires “douteux”.

I Need to Blog More [en]

It’s been nagging at the back of my mind. Since before Going Solo Lausanne, actually — when I got so absorbed with the conference preparation that CTTS hardly saw 6 posts over the space of 4 weeks.

I need to blog more.

It became clear this morning, as a chat with Suw led to a long blog post in French that I’d been putting off for… weeks, to be generous.

This isn’t the first time (by far) in my blogging career that I’ve been through a “dry” patch, and then one day realised that I had to get into the groove again. Life is cyclic. It’s not a stable line or curve that heads up and up or, God forbid, down and down. It’s ups and downs. Some days are better than others, some weeks are better than others. It’s the low moments in life that also make you enjoy the high ones (though I wouldn’t want you to think I’m advocating heading for “lows” just so you might have post-low “highs” — lows are just part of the colour of life, like the highs).

Some people have higher highs than others, and lower lows. Some people have more highs, some have more lows. We’re not equal — and in the matter of happiness in particular, I remember Alexander Kjerulf saying at Reboot last year that roughly 50% of our “happiness potential” is genetically determined.

So, pardon me the digression on the highs and lows, a topic that’s been on my mind a lot lately due to my own ups and downs. Back to blogging.

With the supposed return of the tired “blogging is dead” meme, which we long-time bloggers have seen poking its silly head up every year or two, oh, “blogging is so yesterday”, I once again sit down and wonder at what’s kept me going for over eight years now.

I know part of the answer: I’ve never been in the arms race — or at least, never very long. Arms race to first post, arms race to breaking news, arms race to most comments, arms race to more visitors, more visitors, yes, ad revenue, monetize, recognize. Oh, I want my share of recognition and limelight — I won’t pretend I’m above all that — and there are times when I feel a bit bitter when I feel I’m not getting as much attention as others who have louder mouths but not necessarily better things to say. What can I say: I’m only human, and I think one constant you’ll find amongst bloggers is that each in our own way, we’re all after some form or other of recognition. Some more badly than others, yes.

So, I need to blog more.

One of the things blogging did for me, many years ago, was put me in touch with other people who shared similar interests to mine. That is one thing blogging does well, and that it always will do.

It also provided a space for me to express myself in writing — forgive me for stating the obvious. I’ve always written, always had things to write, and blogging for me was a chance to really dive into it (actually, before that — this website existed before I signed up for a Blogger.com account many years ago).

Writing helps me think. Even though it may sound a bit lame to say so, it’s something I do that feels meaningful to me. It’s not something that puts money in the bank account (one of my important and ongoing preoccupations these days, to be honest), but it’s something that connects me to myself and to others.

Organising a conference as a one-woman endeavour can feel extremely isolating, even with a large network of advisors and supporters. But more than that, I’ve been a freelancer for two whole years now: working from home most of the time, travelling a lot, getting more and more involved in personal and professional relationships outside my hometown, and often in completely different timezones.

I don’t really have any colleagues I see regularly anymore. My client relationships are usually short-lived, given the nature of my work (lots of speaking engagements). I haven’t really had any clients in the last year that I saw regularly enough to build some kind of meaningful relationship with.

It’s not without a reason that I’ve become increasingly interested in coworking, to the extent that I’m now working at setting up a space in the very building I’m living in (quite a coincidence actually, but a nice one for me, given I like typing away with my cat purring next to me).

What does this have to do with blogging more?

My feeling of isolation isn’t only offline. It’s online too. It feels that I’ve been spending so much time “working” (ie, preparing conferences or worrying about how to earn some money) that I’ve taken a back seat in my online presence. It’s time I started driving again.

I don’t mean that in the sense “agressively fight for a place in front of the scene”. I’ve never been an A-lister and probably never will be. I just want to go back to writing more about stuff I find interesting. Hopefully, not only long rambling soul-searching posts like this one 😉

Twitter, FriendFeed, Tumblr, Feedly, Facebook and Seesmic are changing my life online. I haven’t finished figuring out in what way. But what I know is that my online ecosystem, particularly around my blog, is not what it was three years ago. I am in no way rejecting these “newer” tools in my life, but I do feel at times like I’ve been neglecting my first love.

My blog is also where I give. Over the course of my blogging career, I’ve writen posts which are still helpful or inspiring to those who read them, years after. The more you give, the more you get. Well, maye one reason I feel things are drying up a bit around me is that I’ve stopped giving as much as I used to. Oh, I know it’s not magical. I don’t believe in “balance of the universe” or anything. I do believe in human relationships and psychology, though. If you care about other people, there are more chances that they’ll care about you. That’s what makes us social animals.

Part of it, over the last years, has been the challenge of transitioning from passionate hobbyist to professional. Suddenly my online world/activities are not just where I give freely, but also where I try to earn a living. Such a transition is not easy. And I haven’t found any handbooks lying around.

I’m going to stop here, because I think that this post has already reached the limits of what even a faithful reader of friend can be expected to be subjected to without complaining.

To sum it up: for a variety of reasons I’ve tried to explore in this post, I want to blog more than I have these past months. I think it’ll make me feel better. Blogging is something I enjoy, and if the way I’m doing things doesn’t leave me time for that, then something is wrong with the way I’m doing things. I became a freelancer in this industry because I was passionate about blogging and all the “online stuff” hovering around it — and wanted to do more of it. Not less.

Feeling Like a Born-Again Blogger [en]

[fr] Depuis quelques jours, je blogue à donf, comme on dit -- et j'ai l'impression de redécouvrir ce média. Oui, ça marche vraiment de mettre par écrit ses idées, ses doutes, ses problèmes stratégiques ou organisationnels. La communauté est une précieuse alliée. Continuez à laisser vos commentaires, je les apprécie beaucoup!

I feel like a born-again blogger.

Over the last days, I’ve been blogging like a madwoman about Going Solo (and other things), and I feel like I’m rediscovering blogging. All this stuff that I tell my clients about, I’m in it now:

  • blog about the process, the ideas — you’ll get great feedback
  • blog about your doubts or problems — your readers are smarter than you are
  • blog about stuff you want to get out there — once it’s online, it’s ready to spread.

Funnily, I find myself faced with the same kind of doubts that my clients often express (though, I’m happy to say, they’re fading fast):

  • can I really blog about this when it hasn’t been set in stone yet?
  • what if people steal my ideas?
  • should I mention this or that, or is it best kept under wraps for the moment?
  • how much should I tell people?
  • do I make a separate blog for my event/company, or keep it all on mine?
  • how do I get my partners to blog?

So far, the responses I’ve got to my blogging and talking about my project (online, offline, in public, or in private) have been overwhelmingly supportive, positive, and constructive. It’s very encouraging. Keep it coming. Reaching out to the community really does work — I knew it, but now I’m experimenting it again.

Thanks to everybody.