Vivre [en]

Ce n’était pas vraiment son intention. Il voulait faire bien. Arriver quelque part. Il voulait son nom dans la tête des gens – ou peut-être sur une couverture de livre. Laisser une trace, c’est important.

Mais la vie a ses lois. Elles sont dures. Si on ne les écoute pas, on n’arrive nulle part.

Les années derrière sont vides, et il n’a que peu d’espoir pour celles qui viennent. Il ne veut pas porter tout ce poids. Il voudrait que les choses se fassent d’elle-mêmes.

Mais elles ne se font pas. Les années derrière le lui rappellent. Ni femme ni enfants, ni vrai métier, quelques amours ébauchées au passage.

Ce n’est que maintenant qu’il commence à  s’en rendre compte. Sa vie n’appartient qu’à  lui. Il en est le roi. Mais il ne veut pas de cette couronne. Elle est lourde et fatigante, parfois.

Ce n’était pas son intention d’en arriver là . En fait, ce qu’il a toujours voulu par-dessus tout, c’est de ne jamais en arriver là . Ne jamais avoir à  regarder ce qu’il n’a pas fait, ce qui ne s’est pas passé. Ce qui ne se passera pas. Le chemin qui se ferme avant qu’il ait pu y mettre pied.

Elle marche dans sa vie comme la reine qu’elle est. Saluant la foule au passage, son regard s’attardant sur les champs et les villes qu’elle gouverne. La couronne pèse agréablement sur sa tête et ancre ses pieds dans le sol. C’est à  elle, tout ça. Sa responsabilité, son œuvre, sa victoire.

Ce ne fut certes pas toujours facile. Il y eut des guerres, des famines, des tremblements de terre. Mais son peuple avait confiance en elle. Elle savait ce qu’il y avait à  faire, et elle le faisait.

Elle a pris les décisions qui étaient les meilleures pour la marche du pays. Il a prospéré, produit du blé de l’or des arts des sciences, exporté ses richesses vers les pays voisins. En échange, les pays voisins lui fournissaient ce dont il manquait.

C’est le moment de partir, maintenant. Elle a accompli sa mission et pris soin de son pays. Sa vie, elle y était. Elle est fière de ce qu’elle a accompli et vécu. Cette vie était bonne, dit-elle. Et ce moment présent, lui aussi, est bon.

La folle du 15 (suite) [fr]

Suite à l’épisode précédent, j’ai reçu une réponse de la gérance:

Nous nous référons à votre courrier du 19 janvier 2002 dont le contenu a retenu toute notre attention.

Nous portons à votre connaissance que votre plainte, pour être valable juridiquement doit être signée par plusieurs locataires de l’immeuble que vous occupez et sommes au regret de vous informer que nous ne pouvons pas intervenir.

Au vu de ce qui précède, nous vous conseillons de déposer une plainte pénale auprès du Juge.

[Salutations d’usage]

J’ai immédiatement appelé la gérance pour leur expliquer que je voyais mal les autres locataires de l’immeuble signer une plainte concernant des coups de fil que je recevais et qui menaçaient mon chat. J’ai aussi expliqué que mon but n’était pas de faire mettre cette dame hors de son appartement, mais qu’elle cesse de m’importuner.

Rien à faire. Je me suis heurtée à un vieux disque rayé – dont la voix paraissait pourtant jeune.

La police m’a confirmé qu’une plainte pénale n’avait pas beaucoup de chances d’aboutir. La fréquence des coups de fil n’est pas assez élevée pour légitimer une plainte pour harcèlement, et des menaces contre un chat n’ont semble-t-il rien d’illégal. Sans compter que cela me semble un peu dramatique de me lancer dans une histoire de plaintes pénales et de juges… N’y a-t-il pas de solution un peu plus “light”? *soupir*

Inévitablement, la première réaction à mon histoire est “essayez de garder votre chat dedans”. Ça me ferait bien rire si je n’étais pas inquiète.

Prochaine étape: lettre au Juge d’instruction exposant la situation et demandant son conseil. Copie à la gérance (avec quelques précisions concernant leur réponse un peu ridicule, et une demande de séance de conciliation). Eventuelle copie à la dame en question.

Autres suggestions?

Non, je ne veux pas déménager. Ni garder mon chat dedans toute la journée.

La folle du 15 [fr]

Je vous ai déjà parlé d’elle ici, ici, , et encore .

Durant la dernière année, elle a continué à me laisser régulièrement des messages sur mon répondeur – que je me suis fait une joie d’ignorer.

J’ai décidé d’écouter celui qu’elle m’a laissé ce soir. La dernière fois, il y a quelques semaines, j’avais décidé que si elle récidivait j’allais agir. Il fallait donc que je sache ce qu’elle me racontait. Je le retranscris ici, espérant que cela vous amusera (consternera?) autant que moi.

Comme j’ai des scrupules concernant le lavage de linge sale sur le web, je vous fais grâce du nom de la dame (et de sa voix inimitable).

C’est G. K. Cette fois j’en ai par-dessus la tête, je ne suis pas la seule d’ailleurs, mais je suis la seule à oser vous le dire.

Votre chat était sur mon paillasson à hurler à la mort. Je l’ai mis dehors, il est bientôt sept heures (il est six heures vingt), il fait froid, alors vous allez vous occuper de votre chat, parce qu’encore une fois comme ça et je vous garantis que votre chat, vous ne le trouvez plus!

Des menaces? Demain matin, j’appelle la gérance.

Si vous êtes tentés de me dire que je prends les choses trop à coeur et qu’il faut dédramatiser, merci de vous en abstenir.

Pottermania [en]

My stepmother complains that she got the Harry Potter virus from me: I gave her the first book for Christmas, and she has now ploughed through the whole series – twice.

Unfortunately, it seems that she is not the only victim of the teenage wizard. I highly suspect they curse the books in the shops to force you to swallow them down straight in one go.

[link courtesy of the Incomparably Leaky Cauldron]

Quotidien [en]

Plus j’avance dans la vie, et plus j’ai l’impression que l’important, ce sont les petites choses. Les petites attentions que l’on se fait, où que l’on fait à  l’être aimé.

Parce qu’au fond, la vie, nous la vivons dans le quotidien. Ce sont les repas de midi, la pause avec les collègues, le retour à  la maison, et encore la douche du matin qui font notre vie, bien plus que les vacances aux Maldives ou l’expédition annuelle au Luna Park.

Soignons les détails.

Commencements [en]

Ce sont les petites choses qui me posent le plus de problèmes. Les grandes, vois-tu, je peux les commencer sans courir le risque de les finir.

Interpretation [en]

He held up a mirror of words in front of me. I peered into it – only to be greeted by a stranger’s face.

“That’s not me!” I squealed.
“Of course it’s you,” he replied calmly. “When you look into a mirror, you see yourself, don’t you? It’s you.”
“Yes, but— but those are your words, aren’t they? I mean, this isn’t a real reflection, it’s gone into your eyes and back!”

The reflection broke out of the mirror and set off to greet my friends, waving to them.

Victoires [en]

  • Le placard dans le couloir
  • l’armoire à  habits (oui!)
  • la pile de cartons dans le coin du salon qui dataient du déménagement
  • la lessive
  • le porte-manteaux
  • les boutons sur le manteau
  • la cave
  • et surtout, une fin d’année sans stress.

Books, Cinema [en]

My user page on SpiroLattic now contains a list of recent films I have seen, as well as another of books I have read and appreciated.

Apart from that, all is well. No news is good news.

Merry Christmas! Joyeux Noël!

Excessive Aspirations [en]

My dreams for the future sit amongst the stars.

I look up. There they are, beautiful and shining. Perfect in the frozen night that surrounds them.

No wonder I’m afraid of saying “this is it, here I am.” No wonder I’m on a neverending climb and refuse to reach the end of the ladder. I’d rather jump off and start going up another one. I don’t want to reach the last rung and see now far below the stars my life is.

They are too far off and way too perfect. Anything I do will never match up to those standards.

Maybe I need to swap my stars for clouds.