Parfum du jour [en]

Demain, c’est le premier jour du printemps. L’hiver aura été court. J’ai fait le plein d’habits de saison.

Le soleil brille, les perce-neiges sont bien installées en petites touffes blanches. Jonquilles et primevères tapissent le gazon autour des immeubles.

L’Université de Lausanne était en « grève de désespoir » aujourd’hui. Du coup, le dernier séminaire que j’avais à  présenter à  l’uni a été repoussé à  la semaine prochaine.

Ces jours, l’Afrique du Nord m’appelle. Cela a commencé avec le film « Loin » d’André Téchiné, lundi. Ni décision ni projet, juste une petite envie de voyage qui commence à  naître.

— Oui, je pense bien que ça veut dire qu’on est amis… 🙂

Contraste [en]

Hier, avec Manou, on a refait le kata ensemble pour la première fois depuis notre passage de ceinture noire. Mis à  part le fait que les deux mamys avaient perdu leur belle forme physique de cet été, elles avaient de la peine à  croire qu’elles ne l’avaient pas retouché depuis bien plus de six mois. Sans les chutes, bien sûr—elle sa nuque, moi mes bras. C’était génial.

Demain, c’est très probablement le dernier jour de travail d’un de mes collègues préférés. Je ne sais pas quand ni si je le reverrai, après. Il va me manquer, je suis un peu triste.

Feuilleton : la folle du 15 [en]

Voir les épisodes précédents.

*Driiiing!* *Driiiing!*
— Allô ?
— C’est G. K. qui vous appelle. Vous me prenez pour une imbécile…
*Click*

Même si les pauses entre les « crises » durent de longs mois bien tranquilles, j’ai l’habitude : au premier mot de travers, je raccroche. Il y a peut-être un mois de cela, elle a quand même eu le temps de me traiter de garce avant que je coupe court à  la « conversation ». Tout ça parce que mon chat miaulait dans les couloirs de son immeuble (à  défaut de se promener sur son balcon).

Quelques minutes plus tard, le téléphone sonne à  nouveau. Je tire le cordon et j’attends le sympathique message qu’elle laissera sur ma boîte vocale. J’attends un moment. Pas de message.

Comme ma boîte vocale et parfois capricieuse, je l’appelle pour en avoir le coeur net. Il y a bien un message, mais il date de hier (je vous ai dit qu’elle était capricieuse !) Je vous l’ai bien entendu fidèlement retranscrit pour que vous puissiez en profiter également :

C’est G. K. qui vous appelle. Cette fois j’en ai vraiment assez de votre chat. Il a fait des progrès en escalade, puisque depuis le petit arbre qui jouxte notre porte d’entrée il saute sur le balcon de mon voisin, mais comme mon voisin n’a pas de chat ça ne l’intéresse pas.

Il est chez moi chaque jour, je viens de le chasser, il y a cinq minutes, il est de nouveau là . Je ne peux pas ouvrir mes fenêtres, j’en ai marre.

Alors vous allez faire quelque chose, sinon c’est moi qui vais vraiment agir dans un autre sens et vous allez voir comment! Je vous en ai déjà  menacée mais cette fois ça suffit!

La moutarde commence à  me monter sérieusement au nez. Je me félicite d’avoir conclu une assurance de protection juridique lors de l’épisode précédent.

La dame de l’Assista me confirme les points suivants :

  • Le chat est considéré juridiquement comme un animal semi sauvage. Contrairement au chien, on ne peut pas le dresser, et il est par exemple interdit de le tenir attaché. Son propriétaire ne peut être tenu pour responsable de ses allées et venues, ni même des dégâts qu’il causerait. Elle me raconte l’histoire d’un cas qu’elle a traité : un chat trouvait une selle de moto à  son goût pour se faire les griffes, et il fut impossible de se retourner contre son propriétaire.
  • Je serais en droit de déposer une plainte pénale pour insulte (« garce »).
  • Elle doute qu’on puisse me contraindre à  garder mon chat dedans. Soit la gérance n’accepte pas les animaux dans l’immeuble, soit elle les tolère, point. (De plus, la SPA juge que garder un chat enfermé n’est au mieux qu’un « pis aller ».)
  • Si jamais notre chère amie faisait quoi que ce soit au chat, elle serait bien sûr punissable par la loi.
  • Les problèmes de voisinage sont effectivement du ressort de la gérance.

Je vais donc envoyer une troisième lettre à  ma gérance, avec copie à  ma protection juridique, dans l’espoir que cela les encouragera à  se bouger les fesses un tout petit peu plus que la dernière fois.

Orange News [en]

Une journée un peu triste au travail aujourd’hui. De nombreux employés ont la haine, le management board reste intransigeant. De part et d’autre, ils ont oublié de laisser une porte de sortie honorable à  leurs adversaires. C’est donc la guerre.

C’est dur de voir partir des collègues, et pénible d’être là  à  attendre sans savoir exactement ce qui va se passer. J’ai une offre pour Bienne et je sais que je vais l’accepter, mais tout le monde n’a pas la chance d’être dans ce cas.

Orange est une entreprise comme les autres après tout, et beaucoup sont déçus. Il y a des injustices. La sécurité de l’emploi n’existe pas, même dans notre petit paradis suisse.

Orange suite [en]

Bussigny perd un quartier d’Orange.

Pas grand-chose à  commenter, si ce n’est que la « grève » avait au départ l’allure d’une simple continuation de la séance « questions-réponses » avec le directeur des ressources humaines. Elle s’est muée en « manifestation devant les portes de Bussigny » après que l’un des agents soit entré entrons dans la salle avec une annonce du genre « j’ai appelé les journalistes, venez tous en bas dans trois quarts d’heure pour la photo, vous ne risquez rien, on va leur mettre la pression… Qui m’aime me suive ! » (Je caricature un peu, mais vous voyez l’idée.)

Sinon, même si je trouve en effet le plan social proposé un petit peu maigre, rappelons que Orange n’a légalement aucune obligation de nous fournir ne serait-ce que le plus petit plan social. Je ne dis pas que la situation n’est pas dure ni injuste… Mais ça pourrait être encore bien pire. On a la chance d’être en Suisse.

Sans commentaire [en]

Orange supprime 200 emplois — plus précisément, le service à  la clientèle dans lequel je travaille à  Bussigny devrait être déplacé à  Bienne.

Ne me demandez pas si j’irai ou non à  Bienne (une bonne heure de trajet, c’est beaucoup pour la Suisse), je n’ai pas encore pris de décision. Nous serons informés des mesures définitives et des conditions de transfert à  la fin de la période de consultation, à  la mi-février.

Chat voyageur [en]

Le chat est moyennement content, mais il faut ce qu’il faut.

Quelqu’un lui donne du poisson quelque part (mon nez ne me trompe pas), et il devient de plus en plus difficile à  rapercher le soir.

Froid [en]

Il fait froid : -7°C. Assez froid pour geler nez, oreilles et mains. Assez froid pour donner des frissons, et une envie de rester dedans. Assez froid pour rendre les tatamis du dojo glacés sous mes pieds nus.

Assez froid aussi pour que le chat indien qui ronronnait tout à  l’heure dans mes bras ne trouve plus l’extérieur tellement à  son goût. Il squatte chez des gens de l’immeuble ou du quartier, et passe sa journée à  dormir sur leur canapé ou même dans leur lit. Le soir venu, il court partout dans l’appartement, attaquant plantes, lampes, papiers et livres, et me refusant le sommeil lorsque je décide qu’il est temps d’aller me cacher dans les plumes.

Il fait très froid. Trop froid pour qu’il neige. Quand il neige, je peux tout pardonner à  l’hiver. Elle est belle, la neige. Le froid, lui, n’est que froid.

Neige 2003 [en]

Ce matin, une fine couche de neige a recouvert le monde, du moins dans mon quartier. Elle décore les toits, les jardins, et aussi les voitures. Le soleil brille dessus et la fera bientôt fondre. Mais il fait froid, elle tiendra peut-être quelques heures.

C’est la première neige de l’année, et comme chaque année, j’ai envie de vous en parler. Je cherche des mots pour la dire, mais toutes les métaphores neigeuses ont été épuisées par des générations d’écrivains. Est-il encore possible d’en trouver une qui chante, au lieu de sentir le renfermé ?

Neige chez moi. Une image vaut mille mots, qu'ils disent.

Mes débuts dans le monde du weblog [en]

J’ai ouvert mon weblog en juillet 2000, un mois à  peine après mon retour d’Inde.

Le site lui-même existait déjà  (le site existe en fait depuis le printemps 1999, si vous voulez vraiment tout savoir). Le weblog occupait alors une place moins glorieuse qu’aujourd’hui, caché quelque part dans un sous-répertoire. Il n’a cependant pas tardé à  venir occuper le devant de la scène.

Comment ai-je découvert les weblogs ? Si ma mémoire est bonne, je traînais à  l’époque sur Astounding Websites, une communauté fort sympathique dans laquelle on pouvait partager notre enthousiasme pour les sites que l’on aimait. (Ne cherchez pas, le site et la communauté sont morts depuis longtemps.) Je lisais également le « Daily Report » de Jeffrey Zeldman assez régulièrement. Mais je n’avais jamais entendu parler de weblogs.

D’une façon ou l’autre, je suis tombée sur un article qui parlait de Blogger. Il mentionnait la quantité grandissant de sites qui étaient « Powered by Blogger ». Curieuse, car l’article ne m’avait pas donné une idée claire de ce que c’était, je suis allée voir directement sur le site. Quelques minutes plus tard, entrevoyant à  peine ce que cet outil pouvait faire pour moi, je me créais un compte « pour essayer ». (L’article en question, je l’ai cherché, mais hélas, pas trouvé…)

La suite, vous la connaissez, la devinez, ou pouvez la lire dans les archives. Je suis toujours là .

Ce billet est une version un peu plus développé du commentaire que j’ai écrit chez Mouche.