5 novembre 1984 – 5 novembre 2024 [en]

Aujourd’hui, j’ai une pensée pour ma mère, décédée il y a 40 ans à l’âge de 40 ans. J’en avais 10 à l’époque, j’en ai 10 de plus aujourd’hui. Drôle de symétrie.

40 ans, je trouve ça tellement jeune vu d’ici. Je me demande qui elle aurait été pour moi, ado, adulte. Je regrette de ne pas pouvoir la connaître plus.

Je ne voulais pas laisser passer ce jour sans un mot. Un peu de tristesse évidemment, de la sérénité un peu perplexe, toujours, de l’impact capital de cet événement sur ma vie, la fin de la sienne, même si maintenant ça me paraît tellement loin, et que ce n’est qu’un des multiples fils dont j’ai tissé mon existence à travers les décennies.

Mais le 5 novembre 1984, ma vie entière s’est résumée à cet instant, celui où le ciel tombe sur la tête et semble rendre tout futur impossible.

Le présent lui donne tort – le monde est bien là, et moi au milieu.

Qu’est-ce que ça peut être moche et injuste, parfois la vie. Et pourtant, on persiste à y chercher du sens et même du bonheur. Il nous arrive parfois de les trouver, éphémères, jusqu’au prochain coup de ciel sur la tête.

Ma mère, présente dans ma vie surtout à travers son absence, mais qui en 40 années sur cette terre en a fait des choses, en a eus des rêves, a ri, aimé, souffert, chanté, exploré, pensé, partagé, a été une personne bien vivante dans le monde avec tout ce que ça comporte de complexité, de richesse et de profondeur.

40 ans de vie, c’est pas assez, mais c’est loin d’être rien – et ça ne se résume en aucun cas au moment de sa fin.

publié initialement sur Facebook

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