Au détour d’une conversation avec Fabien ce matin, je (nous) faisais la réflexion suivante: même si j’adore écrire (preuve les kilomètres de texte qui s’alignent sur ce blog, sauf quand je n’écris pas) je ne suis pas du tout versée dans l’e-mail “correspondance”.
Certes, j’utilise (beaucoup) l’e-mail comme outil de travail. Pour des échanges factuels. Pour de l’administratif.
Mais pour parler de sa vie ou de son coeur, je préfère être en intéraction directe: IM, SMS, IRC Twitter, téléphone, ou même (oh oui!) se voir en chair et en os pour boire un café ou manger un morceau.
Déjà avant que l’e-mail ne débarque dans ma vie, je n’étais pas vraiment une correspondante. Ma grand-mère paternelle se plaignait amèrement du manque de lettres provenant de sa petite-fille, les cartes postales signées de ma main étaient dès le jour de leur réception des pièces collector, et les deux ou trois tentatives adolescentes d’avoir des correspondantes dans d’autres pays se sont assez vite essoufflées.
Peu étonnant, dès lors, qu’un fois accro au chat sous toutes ses formes, ce soit les modes de communication interactifs que je privilégie pour mes relations avec les gens.
Je me demande si c’est simplement une préférence personnelle (certains sont épistoliers, d’autres pas) ou bien s’il y a véritablement des caractéristiques des médias en question qui la sous-tendent: l’interactivité (relativement synchrone), par exemple. Parler de ce qu’on vit ou fait (c’est souvent l’essentiel des conversations), c’est bien mieux avec un retour direct d’autrui en face, non?
A ta dernière question. Non. 🙂 Ecrire une lettre (email ou mieux, papier), ce n’est ni bien mieux, ni moins bien. C’est complètement différent. C’est un mode de communication asynchrone qui demande une réflexion autre. Si l’on va vers le papier, c’est aussi un mode de communication dont la permancence est différente. Du coup, on choisit ses mots différemment.
Delphine: en fait, je n’entendais pas vraiment “mieux” dans le sens “mieux ou moins bien”, mais… comment dire… gah. Comme, par exemple, le blog “invite” un certain type d’écriture, ce qui ne signifie pas qu’on ne peut pas écrire comme ça ailleurs, ou qu’on ne peut pas écrire autrement sur un blog, mais du coup, beaucoup de blogs vont avoir tendance à héberger une écriture personnelle, authentique, etc — et celle-ci se retrouvera souvent sur ce type de site.
Du coup, je me demande si l’interactivité du chat “invite” plus facilement les discussion personnelles, ou si celles-ci se sentent “attirées” par ce mode de communication plus que par la lettre ou l’e-mail. On parle “tendances”, donc.
Voilà, je sais pas si c’est beaucoup plus clair!
Personnellement je mettrai les choses dans deux catégories “interaction” et “réaction”.
Pour moi le chat, twitter et même un blog sont des éléments d’interaction. Ce sont de moyens de se mettre en contact directement avec certaines personnes qu’on ne connait pas forcément très bien (ex: des commentateurs sur le blog) et avec des copains qu’on ne peut voir très souvent ou tout de suite.
Le mail, sorti de son contexte administratif, permet de maintenir une relation épistolaire peut-être plus intime. On peut se lancer dans de longues litanies et analyser en profondeur certaines choses. Il y a aussi le fait de pouvoir revenir en arrière et corriger ou être plus explicite alors que le tweet ou le chat est très immédiat.
Enfin, la relation unique est vraiment la lettre qui se conserve et se relit. Pour moi c’est assez important, ma meilleure amie est autrichienne et on s’écrit depuis l’âge de 16 ans (j’en ai 32). L’email est un peu venu bousculer nos habitudes mais aujourd’hui on s’écrit toujours des lettres et c’est un sentiment unique qui cultive un relation unique.
Chaque mode a son utilité selon moi et chacun y trouve son compte en fonction de sa personnalité.