“Pourquoi fait-on du sport?”
C’est cette question que posait, lundi soir en début de cours, mon prof de judo. Une question multi-couches et pleine de wagons (d’autant plus que pour lui, si le judo aussi un sport, il est également bien plus que “juste un sport” — j’abonde d’ailleurs dans ce sens) — à laquelle je me permets de donner deux réponses à raz les pâquerettes.
Tout d’abord, je crois qu’on fait du sport (et qu’on en refait) parce qu’on se sent mieux après qu’avant. C’est une réponse un peu axée “plaisir immédiat”, mais soyons honnêtes, beaucoup de nos activités sont motivées par le plaisir qu’on a à les exercer.
Deuxièmement, motivée par ma lecture récente de L’animal moral de Robert Wright (en VO bien entendu) — et cette réponse à mon avis est liée à la première et l’explique — je dirais que l’histoire de l’animal humain, à l’échelle de l’évolution, nous rappelle que nous sommes une espèce de prédateurs. Nous avons passé des dizaines de milliers d’années à chasser le mammouth (je caricature), et ce n’est pas les quelques derniers siècles (ou millénaires) de sédentarisation qui auront changé notre nature profonde. Il est fondamentalement humain d’avoir besoin de bouger.
Les réponses ne s’arrêtent pas là, bien entendu. Suivant la portée que l’on donne au mot “sport”, on pourra donner aussi des réponses d’ordre économique, psychologique, philosophique, existentiel, ou même spirituel.
Mais le raz des pâquerettes reste valable.
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(tiens c’est curieux, tellement habitué à lire tes intros dans la langue-miroir, je n’ai pas fait attention au fait que l’article était en français, et j’ai été taken aback…)
Je crois qu’un des symptômes de notre vie sédentaire c’est le mal au dos chronique. Et je suis de plus en plus persuadé que ce mal de dos vient d’une tension nerveuse (liée au stress, à la pratique du travail sédentaire devant un écran, etc), mais que c’est un effet secondaire de notre sollicitation d’adrénaline.
Parce que bon : les grands primates, qui ne sont pas très doués en self-défense à mains nues, n’ont pas eu d’autre solution que d’apprendre à être à l’affût (tension et sollicitation d’adrénaline, les voilà), pour pouvoir prendre leurs jambes à leur cou au moindre danger.
Du coup je suis de plus en plus persuadé que la pratique sportive permet de compenser cette “accumulation de vapeur” que notre vie quotidienne ne nous permet pas de gérer. J’en veux pour preuve que quand on était étudiants, on avait des boulots physiques et pourtant souvent très éprouvants nerveusement, et on n’avait pas de torticolis ou de dos bloqué (en tout cas pas à cause de la tension nerveuse). CQFD 🙂
Bref, la pratique du sport comme moyen d’éliminer de l’énergie n’est pas négligeable non plus. La chasse n’est donc pas forcément la seule raison “viscérale” de faire du sport.
The Moral Animal = un de mes livres préférés… Si en plus on peut l’utiliser pour justifier le plaisir qu’on éprouve à la pratique du sport, I’m all for it! 🙂
Complètement d’accord avec toi, la chasse au mammouth n’était qu’un exemple parmi de nombreux autres de l’activité physique de nos ancêtres!
Moi, je pratique du sport, uniquement quand j’en ai plus que ras-la-casquette d’entendre tout mon entourage, les médecins, les politiques, les séries télévisées, les documentaires TV sur les obèses, les magazines de mode (que je ne lis pas, Thank God! mais dont je ne peux éviter les couvertures sur les étales des kiosques de la gare), les campagnes de préventions des maladies cardio-vasculaires, les assurances maladies, etc. me dire que je dois faire du sport pour être saine et mince! Enfin, surtout pour être mince et musclée, la santé venant en bonus, permettant de justifier les injonctions des acteurs de la mode. En gros, je ne fais pas du sport pour qu’on me fiche la paix! Mais, sûrement pas pour le plaisir! Je déteste le sport et en pratiquer ne fait que me rendre super-nerveuse, parce que, fondamentalement, j’ai l’impression de perdre mon temps! Et encore moins pour satisfaire un soi-disant instinct de chasseur remontant à la préhistoire, d’autant moins qu’en tant que femmes, si on suit ce raisonnement, je devrais plutôt avoir un instinct de cueilleuse, le rôle qui était à l’époque attribuée à nos ancêtres féminines. Et ce n’est pas en m’échinant sur des machines ou en courant sans but précis si ce n’est couvrir un maximum de kilomètre en un minimum de temps, ni même en galopant comme une folle derrière une baballe, ou encore en m’escrimant dans tous les sens que je remplis cet instinct de cueilleuse! Tant qu’on y est, je préfère encore aller à la cueillette aux champignons! Comme cela, je bouge sans perdre complètement mon temps, et j’accomplis mon instinct ancestral! Woaw, ça fait du bien!
Euh, je voulais dire que je fais du sport uniquement pour qu’on me fiche la paix!
Voici une question d’apparence annodine qui peut torturer l’esprit pendant un bon bout de temps…
Le plaisir comme motivation… surement ! Quoi que quand je faisait un peu de musculation, je n’y trouvais que peu de “plaisir” je ne suis pas masochiste… 🙂
Je crois, en tout cas pour ma part, sans être un sportif féru, que ma principale motivation n’est pas d’atteindre un hypothétique but, mais de progresser.
Cette envie de progresser peut prendre différentes formes, techniques, physiques ou psychologique effectivement, mais j’ai l’impression que cela se rapproche de la logique “d’apprendre”…
Et dans le cas du Judo, ce sport m’apprenais a me contrôler, le Tir Sportif à me concentrer… Bref on pourrais faire beaucoup d’analogies dans ce sens…