Facebook, foire aux applications [fr]

[en] Facebook has become a gigantic app-fest, and I regret it. Many newcomers around me see only that, and fail to understand where Facebook's real value lies. Not in the Vampires, Superwalls, or Secret Crushes. But in the network of people you have there, and what you can do with them: plan events, share online doings, or discover more about them.

Facebook se répand comme une trainée de poudre en Suisse Romande. J’y retrouve donc des amis “offline” qui souvent, m’avouent ne pas trop y comprendre. Ils reçoivent des tas d’invitations pour toutes sortes de choses, qu’ils acceptent, passent plus loin — mais pour être honnête, ça lasse vite, ce genre de jeu.

Facebook | Confirm Requests

Quand je lis des articles dans la presse au sujet de Facebook, même topo: tout est centré sur les fameuses applications, qui permettent de jouer aux Vampires, de comparer ses goûts musicaux, et de découvrir qui a secrètement flashé sur nous. Mais que se passe-t-il donc? Est-ce si superficiel que ça, Facebook?

Même si Facebook est devenu célèbre (médiatiquement) dans un deuxième temps grâce à sa plate-forme d’applications, ce n’est pas ce qui m’a attirée vers ce réseau social. J’y étais “avant les apps”, moi 😉

Facebook, c’est tout d’abord un splendide carnet d’adresses des toutes mes connaissances (moins celles qui résistent encore et toujours à l’envahisseur, bien entendu). Un “facebook”, littéralement: un carnet de visages, un répertoire de mes amis et d’informations à leur sujet.

C’est ensuite un endroit où je peux faire circuler l’essentiel de mes activités numériques: j’y centralise des alertes concernant la publication de billets (comme celui-ci), mes tweets, et quelques mots d’humeur parfois un peu plus privés.

En retour, si mes amis font de même, Facebook me fournit via mon “News Feed” les nouvelles de mon monde. Qui a publié quoi, qui est où, qui a rejoint quel groupe. Bref, un condensé de nouvelles provenant de mon réseau social. Et Facebook fait ça intelligemment: je peux lui dire quel genre d’informations je préfère voir, et lesquelles m’indiffèrent. Je peux choisir de mettre en avant certaines personnes, recevant un plus grand nombre de leurs nouvelles — ou moins, pour d’autres. Et maintenant, je peux même indiquer, pour chaque information publiée dans mon News Feed, si je suis contente ou non que Facebook me l’ai servie.

Facebook News Feed

Mais là où Facebook bat tous les autres réseaux, c’est pour la gestion des événements. Il est hyper facile de mettre sur pied un événement et d’y inviter ses amis. Je l’ai fait pour WPD et WoWiPAD. On peut aussi facilement mettre en avant un billet publié, un événement, ou une photo en les partageant, soit sur son profil, soit en privé via un message à un ami ou plusieurs.

Ça me désole de voir que pour tant de monde, Facebook se résume à une “foire aux applications”. Il faut dire que la plupart sont bien conçues, vous invitant sans arrière-pensée à spammer vos amis pour qu’eux aussi aient un Superwall et un Funwall (j’en peux plus de ces deux, arrêtez, s’il vous plaît). Oui, bien sûr, c’est nul, toutes ces applications. La plupart n’ont aucun intérêt ou presque.

On retiendra tout de même: Scrabulous, pour jouer au Scrabble (en français aussi!), Books, pour partager vos lectures, et si vous utilisez des services comme Twitter, Dopplr, Pownce, Flickr — installez sans hésiter les applications Facebook qui y correspondent.

Si vous débarquez sur Facebook, souvenez-vous: l’intérêt n’est pas dans l’accumulation des applications diverses sur votre profil, qui finira par ressembler à un sapin de Noël surchargé et bariolé. Facebook, c’est avant tout un lieu de contact avec ceux que vous connaissez, de près ou de loin selon vos goûts. Alors oui, ce contact peut être ludique (certaines applications le sont) — mais il ne faut pas aller par-dessus-bord non plus.

Ah, les fameux “friends”. Sur internet, dès qu’on se connaît, on est amis, n’est-ce pas? C’est peut-être vrai dans les premiers élans de découverte d’un nouveau réseau social, mais quand on commence à avoir quelques centaines “d’amis”, le terme perd son sens. Et si on est quelqu’un de sociable, dont le réseau est passablement présent sur internet (comme moi), on y arrive vite, aux quelques centaines de contacts. Notez que je dis “contacts”.

C’est pour ça que cette nouvelle fonctionnalité de Facebook, qui permet de faire des listes d’amis, est un pas en avant super important. J’en ai parlé longuement en anglais: nous avons besoin de pouvoir contrôler plus finement ce que nous dévoilons de notre sphère privée. En d’autres mots, nous avons besoin de pouvoir apporter une structure à nos réseaux sociaux en ligne — car notre réseau social a une structure. Tous ne sont pas égaux, parmi ceux que l’on connaît. Il y a les amis proches, la famille, les collègues — ceux avec qui on va manger à midi, mais aussi ceux à qui on ne parle presque pas, les copines du jeudi soir, les amis d’école perdus de vue, les personnes qu’on aimerait mieux connaître… etc. On retrouve ce besoin dans l’histoire récente au sujet de Google Reader: on veut plus de granularité pour ce qui est “privé”. Pour le moment, c’est un peu tout ou rien. Soit c’est privé, soit c’est public.

Un jour, et c’est ce que j’essayais d’expliquer dans le Grand 8 du 1er janvier, on pourra régler finement qui a accès à quoi dans ce que l’on publie, en fonction de comment on “classifie” (bien mauvais terme, je vois plutôt ça se passer avec des tags) les gens de notre réseau. Alors certes, on n’en est pas là avec Facebook. Pour le moment, vos “listes d’amis” vous permettent simplement de les inviter en bloc ou de leur envoyer un message commun facilement. L’interface pour placer les personnes dans les listes est également trop encombrante. Mais c’est un pas dans la bonne direction.

J’attends, retenant mon souffle, qu’on puisse faire quelque chose d’utile avec ces “listes d’amis”. Si Facebook rate cette coche, qu’importe — un autre réseau social le fera. Et croyez-moi, celui qui implémentera ce genre de fonctionnalité correctement aura une bonne longueur d’avance sur les autres.

7 thoughts on “Facebook, foire aux applications [fr]

  1. Entièrement d’accord,
    Il ya plus d’un mois, je m’étais crée un compte fantôme avant le définitif histoire de voir l’intérieur en survolant, je me suis tout de suite demandé pourquoi autant de buzz autour de facebook ,ça casse pas des briques, au point que je n’avais pas jugé utile de m’y faire un compte en plus de mon myspace.

    Même si myspace est à la ramasse, facebook ne va pas beaucoup plus loin, le seul + notable c’est d’avoir l’identité réelle des gens (pour autant qu’on joue le jeu) à la place de pseudos.

    J’ai découvert par la suite le côté interactif entre les friends qui fait défaut dans myspace et finalement le fait d’avoir tous la même page blanche ne dérange pas dans le sens où ça renforce le côté “directories” de l”application.

    Seulement voilà, à part être atteignable à tout moment par mon réseau, ce que j’étais déjà avant, et de faire quelques coucous à des amis de longue date.. pas grand chose.

    Si tu en as l’occasion, je serais très intéressé d’avoir ton point de vue et de voir se developper ta dernière phrase “qu’on puissse faire quelque chose d’utile avec sa liste d’amis”.
    Je partage ton avis, on atteint vite la limite de l’application. Une liste d’amis qui n’est alimentée que par des faits virtuels aussi banals que le kiss d’un vampire risque vite de sombrer dans la monotonie.

    On nous a présenté de belles choses du côté de l’OpenSocial ( http://code.google.com/apis/opensocial ) qui permettra à un maximum de services tiers de s’intégrer aux profils et surtout de créer le lien entre les différentes communautés, mais on dirait que ça prend plus de temps que prévu.

    Vu les intérêts en jeu, je me demande jusqu’à quel point le mot “open” est bien choisi.

  2. Clair, j’en ai installées 2-3 aussi, plutôt par curiosité (au début), pour voir. Mais je ne les utilise pratiquement plus depuis.

    Ce qui compte pour moi sur FB: les applications par défaut et la “timeline” de mes amis. Le reste tient plus du jeu que d’un véritable outil social.

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