Humanité [en]

IUCAA, 15 août 01, 22h30

Passant à  travers un groupe de mendiants dans mon rickshaw, j’ai compris en un éclair le sens qu’a ma lecture de Si c’est un homme alors que je suis en Inde. En apercevant une de ces jeunes femmes vêtues de haillons, un bébé au regard vide, s’il a un, jeté négligement sur l’épaule, j’ai réalisé que ce constat fait par Primo Levi sur la perte d’humanité dans les camps, j’avais eu l’occasion de le faire par moi-même, quoique d’une position bien extérieure, lors de mon séjour en Inde.

Il vient un moment où le sort des mendiants ne touche plus – surtout celui des enfants, et de ceux qui ne vendent rien – parce que leur lot les met tellement en marge de l’humanité qu’il n’est plus possible de s’identifier à  eux. Il vient aussi un moment où l’on accepte qu’en Inde un animal n’est qu’un animal, alors que dans notre occident privilégié ils jouissent d’un statut plus élevé que nombre d’hommes sur la planête – et cela même si la loi peine à  les voir autrement que comme des objets.

“Est-ce bien?”, “est-ce mal?” et “que vaut-il mieux?” sont les questions que je ne puis plus me poser pour l’instant.

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