Risque [en]

Ma petite commotion m’a donné à  réfléchir sur une question qui me tient à  coeur: le risque.

En effet, quand vous allez raconter aux gens que vous avez perdu une semaine de travail suite à  une chute de judo un peu rude, on vous répond: “Ah, sport dangereux! il faudrait éviter d’en faire durant les deux mois précédant les examens!” En effet, je suis très embêtée par cette semaine d’études perdue. Et si je me casse un doigt ou me foule un poignet maintenant, je peux repousser mes examens. Cette remarque paraît donc pleine de bon sens… Mais!

Mais si je suis prise dans un accident de voiture, je serai aussi très embêtée; est-ce que je devrais peut-être éviter de conduire? Est-ce que je devrais éviter de traverser la route, de courir dans la forêt avec le chien, de descendre les escaliers en chaussettes (oui, je suis une grande flemme parfois!), de jouer avec le chat de peur qu’il me morde? Toutes ces activités comportent un risque – et peuvent potentiellement me mettre dans la situation d’être incapable de présenter mes examens.

C’est ici qu’il faut faire intervenir une petite “définition” du risque (ramassée lors du cours de Gestion du risque que je suivais lorsque j’étudiais la chimie):

Le risque lié à  un événement est le produit de sa gravité et de sa probabilité.

Prenons deux situations représentant de petits risques:

  • attrapper un rhume (grande probabilité, désagrément faible)
  • recevoir une météorite sur la tête (faible probabilité, désagrément très grand!)

La magnitude d’un risque aura une influence sur les mesures que l’on prendra pour se prémunir contre lui. Si l’on prend les deux cas cités ci-dessus, il s’agit de petits risques que l’on juge tous acceptables: nous ne nous promenons pas avec des pare-météorites sur la tête, et nous fréquentons des lieux publics où nous risquons d’attrapper la crève.

Prenons aussi le cas d’une entreprise: la chute d’un avion sur ses bâtiments (restons dans la chute de corps célestes!) représente un bien plus faible risque économique qu’une épidémie de grippe. Il ne vaut donc peut-être pas la peine de prévoir un dispositif de réaction en cas de chute d’avion – mais il peut être sensé de prendre des mesures pour éviter l’épidémie (vaccination, sensibilisation, etc.)

A la lumière de ces développements, revenons donc à  notre judo et à  nos examens. Il s’agit de peser différents risques, et de décider s’ils sont acceptables ou non. La présence des examens influencera la gravité de certaines situations: si je me foule un doigt de la main droite durant l’année, c’est embêtant, mais pas très grave. Si c’est à  la veille de mon examen écrit, c’est une catastrophe. La probabilité de se fouler un doigt ne va pas changer, mais le risque augmentera.

D’où l’abandon de l’entraînement quelques semaines avant les examens… même si on pourrait imaginer mettre dans le deuxième plateau de la balance tous les aspects positifs liés au maintien de l’entraînement: activité physique dans une période de travail intellectuel intense, lutte contre le stress, et tout le toutim.

La probabilité d’avoir un accident de voiture, de se faire renverser sur un passage piétons ou de se faire mordre par le minou soudainement devenu enragé est assez faible pour que ces risques ne rentrent pas en ligne de compte.

Et la commotion, alors? C’était un très faible risque. Cela fait bon nombre d’années que je pratique le judo sans commotion cérébrale. Je commence à  avoir une solide expérience de ce que je peux faire sans me faire mal – et de ce qu’il vaut mieux éviter. J’ai aussi pris une ou deux fois dans ma vie de bien grands coups sur la tête sans m’en trouver incommodée par la suite.

Prendre un risque, c’est un peu comme un pari. Les chances étaient bonnes, mais j’ai perdu quand même…

Nothing [en]

Have you ever tried doing nothing? Nothing like in “not doing anything” but also “not reading” and “not thinking too hard”? I’ve tried and managed for about half an hour. It’s particularly the “not reading” and “not thinking” part that is hard for me. Stick me anywhere with a book or a paper and pencil, and I can survive for hours.

But why on earth…? Actually, it seems my brain went “shkeplunk” in my skull at judo today. No concussion, nothing serious – just a powerful headache. [Edit 11.11.04 Actually, a nice little concussion. I had trouble concentrating for weeks, and headaches for months, after that.] And my physio sent me back home after telling me that I should give my brain a rest for forty-eight hours. I’m most certainly not going to manage that – look, I’m failing already.

“Yeah sure, no banging my head against walls tonight!” I said with a large smile.
She shook her head from side to side to show me. “Like, don’t shake your head or run… and don’t think too hard either.”
I looked at her with some – understandable – surprise. “No thinking?”
“No thinking”, she answered with a perfectly straight face.
“B…but… I have a coursework to do this week…” I protested.

“Skip it”, she smiled.
“Oh… and reading? That’s OK, isn’t it?” My plans for the evening started crumbling down.
“No reading.”
She was leaving. “What can I do then?!”
“Nothing…!” came the answer as she went through the door.