Et alors, 2025? [en]

2025 a été une année compliquée. Ce soir, je n’ai pas l’énergie de faire un bilan. L’envie, oui. L’énergie, non.

Et c’est tout 2025, ça: dire non, renoncer, laisser tomber, m’entraîner à accepter que je ne peux pas faire ce que j’aimerais faire. “On ne peut pas tout faire”, c’est une très mauvaise formule. Car bien sûr, c’est évident. J’ai toujours su que je ne pouvais pas tout faire. Et ça ne m’a jamais empêchée de vouloir “trop” faire, et de faire “trop”.

“Trop”, avec des guillemets, par rapport à quoi? Là est toute la question.

2025, c’est l’année où une grosse chute à ski, et une ribambelle d’autres événements avant et après, m’ont forcé la main pour commencer à examiner (et réajuster) ce repère par rapport auquel on évalue que c’est “trop” ou “assez” ou “pas assez”.

J’ai assez peu d’égards (conscients, en tous cas) pour “ce que la société attend de nous”, en tant que force extérieure. “Ce que penseront les gens.” Mais évidemment, comme tout le monde, j’ai certainement internalisé plein d’injonctions et de valeurs, dont certaines peut-être se déguisent en envies et désirs que je crois m’appartenir en propre. Peut-être. Comment voir ce qu’on ne voit pas, entendre ce qu’on n’entend pas?

Toujours est-il que je ne lutte pas contre quelque chose auquel j’ai le sentiment de devoir obéir ou me soumettre. Ce contre quoi je lutte vient de l’intérieur: ce que moi je veux, ce que moi je considère juste. Du moins, je crois, avec toute l’honnêteté et la lucidité dont je suis capable, que c’est moi. Donc c’est entre moi et moi. Entre moi et mon rapport à la vie, à la mort, vu que c’est elle qui est le repère ultime de la vie vécue.

Donc en 2025, je me suis beaucoup entrainée à dévaluer l’importance de tout un tas de choses. Le fait que je puisse me dire “c’est parce que j’ai eu un accident, je suis en convalescence”, ça aide, parce que ça me laisse croire que c’est temporaire. Que je pourrai revenir à où j’en étais avant. Oh, je pourrais, probablement. Pronostic: récupération complète. Mais je ne me leurre pas: même si à un moment donné je peux, je ne veux pas. Donc quand c’est dur, je ferme les yeux et je me souviens que c’est temporaire. Mais les compétences que j’entraine, elles sont là pour rester.

Je ne sais plus si c’était à l’Hôpital de Rennaz, quand je commençais à reprendre mes esprits, le soir après mon accident, ou dans les jours qui ont suivi, mais je me souviens très clairement m’être demandé si cet accident allait marquer dans ma vie un “avant” et un “après”. Ce n’était pas du tout clair, à ce moment-là.

Maintenant, c’est évident.

2025, c’est une année qui marquera dans ma vie un “avant” et un “après”.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *