"Piratage" dans Forum sur la RSR1 [fr]

[en] I'll be on air on RSR1 (Swiss radio) in about 90 minutes to talk about file-sharing and piracy. It's in French and you can listen online.

Je fais vite, OK? Dans 90 minutes environ, je serai sur les ondes de la RSR1 pour y dire quelques mots sur le thème de “pirater n’est pas voler“.

Vous pouvez écouter la RSR1 en direct ou attraper directement le l’épisode de Forum au vol.

A noter que la réunion de création du Parti des Pirates Suisse vient d’avoir lieu à Zurich (je n’ai pas tellement d’informations supplémentaires pour le moment, tout étant en allemand, et ma maîtrise de la langue de Goethe n’a jamais été foudroyante.)

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18 thoughts on “"Piratage" dans Forum sur la RSR1 [fr]

  1. j’ai entendu l’émission et je n’ai pas trouvé formidable. l’argument ‘copier un oeuvre digitale n’est pas du vol’ m’a même un peu faché – comme s’il y avait une différence du point de vue de l’auteur entre analogue et digitale. donc, j’ai trouvé votre intervention assez simpliciste et pas très analytique.

  2. Comme je l’ai précisé sur votre site, difficile d’être très éloquent sur un sujet pareil en quelques misérables minutes. Vous ne voyez pas la différence entre copier un fichier et voler un CD dans un magasin? Vraiment? (Je rejoins Stephen Fry sur ce coup-là.)

    Je vous propose de lire l’intégralité de mon article “Pirater n’est pas voler“, dans lequel j’ai pris le temps de poser calmement les arguments que je défends.

    En passant, l’article sur votre blog me présente comme une experte du Parti des Pirates Suisse: je vous prierais de bien vouloir corriger cette erreur. Je ne suis pas leur experte, je ne parle pas pour eux, et je ne suis pas affiliée à ce parti. Ce qu’ils font m’intéresse, mais dans votre élan, vous avez pris un raccourci un peu malencontreux.

  3. @Stephanie: ce que j’aime aux blog, qu’on discute les postings. Merci d’avoir précisé votre rôle dans le commentaire.

    il y a effectivement une différence entre un téléchargement ou une copie digitale et un disque en magasin. c’est justement là que je ne vous trouve pas sérieuse en disant que de subtiliser un oeuvre d’art sans pour autant le déplacer/enlever n’est pas du vol. il s’agit dans les deux cas de se procurer une marchandise qu’on refuse de payer, donc pas de différence du point de vue du consommateur.

  4. Le vol est-il grave car on s’approprie quelque chose “gratuitement”, ou sans l’avoir “mérité” — ou bien parce que l’on prive ainsi quelqu’un de son bien? Pour moi, c’est ce deuxième aspect qui est le plus important, et je crois que l’insistance des majors à soutenir que “toute copie est une vente perdue” montre bien que c’est cet aspect là du vol que la majorité trouve condamnable: priver quelqu’un de son bien.

    Voir aussi le commentaire de Tim O’Reilly dans mon précédent article (je pense qu’il sait de quoi il parle) concernant les dommages du vol à l’étalage comparés à la copie illégale (et qui sont encore différents de ceux dûs à la contrefaçon).

  5. Parce que d’après vous, le partage de fichiers c’est avant tout motivé par “je veux pas payer”? Idem pour le mouvement pirate? C’est un peu myopique, comme vue des choses. Comment expliquerait-on donc, à ce moment-là, que les plus grands pirates sont aussi les plus grands acheteurs? (XY études dont je n’ai pas les références ici, mais il suffit de creuser un poil pour les trouver.)

    Réduire le débat sur le piratage à “les gens veulent tout gratuit” c’est passer complètement à côté.

  6. …et à propos de philosophie: c’est sur celle-ci qu’est fondée historiquement la politique et le droit, donc pour prendre la distance nécessaire par rapport aux petits problèmes particuliers et comprendre vraiment ce qui est en train de se passer, ce n’est pas inutile de revenir à elle de temps en temps et de se poser des questions de fond.

    C’est ce que j’essaie de faire (oui, license de philo en poche, alors on ne rit pas ;-))

  7. Tout le monde copie quelque chose pour créer une nouvelle oeuvre. Surtout dans le domaine de la musique. Comment pourrais-t-on catégoriser une œuvre sinon?

    Par exemple un musique est construite sur des harmonique, mineures, majeurs sur un style, example POP, hardcore, trance, mais l’auteur ne paye pas les autres personnes qui ont contribuée à la création de son oeuvre.

    Je soutiens 100% le parti pirate, mais je pense qu’il faudrait un fond de soutient à l’art et aux artistes – pris en même temps que votre assurance maladie ou impôts, d’environ 50.- par personnes et par mois (oui c’est beaucoup!) qui remplace billag, taxes CD, et d’autres erreurs de la Suisse. Ce fond serait ensuite redistribué selon les désires ou l’utilisation des utilisateurs: exemple je verse 30% à Britney Spears, 20% pour cette série, etc… Par contre plus de contrainte pour utiliser, partager et écouter la musique, les films etc tant que ce soit dans un cadre d’accès gratuit.

    Concernant l’émission j’ai effectivement été frustré de la durée trop courte. J’aurais bien voulu voir les arguments entre deux personnes d’une culture et d’un niveau intellectuel élevé.

  8. Mais qui veut absolument et à prix zéro les produits des majors? Pas moi en tous cas (vous connaissez la technique rhétorique fallacieuse dite de “l’homme de paille”? il me semble que vous glissez dedans… peut-être pas exprès mais ça n’aide pas la discussion.)

    Mystification du piratage?

    De nouveau (cf. l’homme de paille ci-dessus), j’ai l’impression que vous me parlez comme à quelqu’un qui voudrait abolir complètement le droit d’auteur et la propriété intellectuelle. Ce n’est pas le cas.

  9. Commentaire laissé par Fabrice sur Facebook, et qu’il m’a autorisée à reproduire ici:

    Concernant ton intervention, est-ce que tu as vu le traitement journalistique de tout ça ?

    Selon Numerama, Disney “a été le premier […] à épouser la VHS à une époque où le tout Hollywood voyait la cassette vidéo comme l’objet diabolique qui permettait aux consommateurs de copier leurs films gratuitement.”

    Quand on sait qu’avec Universal, ils ont fait un procès à Sony pour interdire le Betamax au nom du droit d’auteur…. Read More

    Le plus drôle, c’est que l’industrie la plus piratée, le porno, n’a jamais participé aux débats : aucun acteur, réalisateur, producteur, personne. Peut-être parce qu’ils ont toujours eu de l’avance : les premiers a faire de la VHS ou du web n’était pas Disney ou Universal. Leur idée de faire payer la présence de “fans” sur une journée de tournage, par exemple, rapporte beaucoup et serait transposable au cinéma classique ou à l’enregistrement d’un disque.

    Bref, y’a ceux qui progressent, qui cherchent des modèles et les autres.

  10. Je voudrais aussi défendre l’argument pirater n’est pas voler. Sur le plan légal, la copie d’une œuvre numérique n’est pas du vol mais de la contrefaçon. Ce raccourci est donc un mensonge flagrant de la part de ceux qui disent connaître, soutenir et faire respecter le droit et la loi.

    Par ailleurs, revenons deux minutes sur la méthode de calcul des majors qui a conduit à la création de cette loi. Tout est parti d’un sondage demandant aux internautes combien de films/musique ils téléchargeaient illégalement. Le principe de base est donc déjà très douteux : quel échantillon ? représentatif de quoi ? etc. Le chiffre étant trop faible, il a été arbitrairement multiplié par 12. Oui, 12. Un chiffre jamais vu dans l’histoire des sondages.

    Connaissant quelques personnes qui téléchargent, je sais que la plupart lancent des actions massives qui ramènent quelques centaines de titres par mois. Un visionnage ou une écoute en continu, sans manger, ni dormir n’y suffirait pas. En admettant que le chiffre de départ soit représentatif, il faut donc le diviser par 12, puis par 10 pour enlever les 90 % de porno qui traîne sur les réseaux P2P, puis par 10 pour le nombre de titres réellement écoutés/vus. Je suppose enfin que tous les titres écoutés/vus auraient été achetés, ce qui est très très optimiste. Personne ne paierait pour tout ce qu’il écoute sur Deezer ou regarde sur Youtube.

    On se retrouve donc avec un chiffre de pertes supposées à diviser au bas mot par 1200 ! Les majors avancent une perte de 30 % des ventes. Les ventes de voitures ou d’immobiliers sont dans les mêmes eaux. Qui a déjà téléchargé sa bagnole ou sa maison ?! On vote des lois débiles pour un fléau très très loin d’être démontré.

    La problème derrière tout ça est un changement de modèle. Nous sommes passés d’une société de consommation à une société de possession. On ne demande plus : “tu as écouté/vu le dernier machin ?” mais “tu as le dernier machin ?”. Tout court. S’il fallait comparer le piratage à quelque chose, ce ne serait pas le vol mais la kleptomanie. Un besoin compulsif de posséder sans aucune intention de se servir de la chose visée.

    Tant que les gens assouvissaient ces pulsions en payant, ils respectaient bien évidemment les artistes et la création. Le tabac, l’alcool, les putes, le jeu, la surconsommation ne deviennent des vices que lorsqu’ils ne rapportent plus aux états et aux grandes compagnies.

    J’oserai conclure en disant que le piratage a relancé en partie la création. Combien de rentiers sont obligés de retourner au boulot, de remonter sur scène, de réécrire des albums ? Citons The Police, Deep Purple, les Stones ou Dylan pour les plus installés. Moins de financiarisation et plus d’artistique, ce n’était pas le fondement même du droit d’auteur ?

  11. Force est de constater une fois encore, à grand regret, que le raccourci du pirate qui ne veut pas payer nous est servi inconditionnellement.

    Une vision qui offense tous les pirates qui utilisent le téléchargement à des fins de découvertes, pour ensuite rétribuer l’oeuvre qui leur a plu, car elle est aussi simpliste et fausse que celle disant que “les étrangers sont des délinquants”

    J’aimerais vraiment mettre la main, si elle existe, sur une étude impartiale et objective, afin de savoir si l’on a affaire à des pourcentages similaires dans les 2 situation.

  12. Dernière en date, le parlement français a essayé de voter en douce le droit d’ouvrir les mails “suspects” pour lutter contre le piratage. Dénonciation, condamnation de principe (un internaute est un pirate), absence de la démonstration par la preuve, milice (on confie le pouvoir judiciaire au privé sans aucun contrôle) et j’en passe. Le pays des droits de l’Homme si vindicatif quand les américains font ça au nom de la défense de la nation (echelon, Guantanamo, etc) voudrait instaurer le même principe pour défendre des intérêts privés ?! Faire un copier/coller de la vision chinoise, russe ou nord-coréenne de l’internet ?!

    Que dire des petits labels qui soutiennent ces conneries. Ils ne voient vraiment pas loin les pauvres. Si les 3 ou 4 grandes majors avaient un tel système sous la main, sans aucun contrôle et sans besoin d’apporter la preuve, je le rappelle, imaginez ce qu’elles en feraient. Vous avez la chance de produire un artiste qui monte ? Universal peut lire votre courrier. Un artiste qui monte vraiment ? L’adresse IP de votre société se retrouve dans la liste des pirates. Une fois. Deux fois. Trois fois. Plus de communications. Combien de temps cet artiste restera-t-il chez un label coupé du monde ? Surtout si une major lui propose un contrat basé sur les renseignements volés dans sa correspondance.

    Les dérives possibles sont hallucinantes. Mettre fin à la présomption d’innocence, au caractère privé de la correspondance et à la nécessité de la preuve pour défendre le bas de laine d’abrutis réactionnaires, ni Orwell, ni Huxley, ni Bradbury n’aurait osé l’imaginer.

  13. Une notion de base me paraît mal définie dans le concept “pirater n’est pas voler“: la disparition de l’original. J’affirme que dans le deux cas, il n’y PAS disparition de l’original. Ni pour le téléchargement, ni pour le livre.
    Depuis Gutmenberg, les livres sont des reproductions (industrielles) d’un original.

    La vraie question est celle de la création de valeur. Est-elle crée dans la création de l’original (acte créatif) ou dans la reproduction de l’original (diffusion)? Pour moi, l’acte créatif.
    Ce qui paraît légitime de revendiquer, c’est la rémunération de l’acte créatif. Comment le faire, si ce n’est pas par la mutualisation entre tous ceux qui profiteront de cet acte créatif?

    Les majors avaient compris l’intérêt d’assurer la distribution (logistique) en se liant l’artiste (contrat de rémunération) et en mutualisant les revenus. Ces revenus étaient avant tout fait sur une plus-value physique – la distribution – et peu sur l’acte créatif.
    Aujourd’hui, la ré-intermédiation induite par internet permet de s’affranchir d’une logistique de production, communication, distribution lourde. Il ne reste que la plus-value de l’acte créatif.
    Cette plus-value doit aller à l’artiste; et les majors voir la branche sur laquelle ils sont assis disparaître progressivement.

    Bon weekend.

  14. Voilà encore un point qui me semble très intéressant. Les grandes maisons de disques (notez le nom, d’ailleurs, ils vendent des disques, pas de la musique) nous expliquent à chaque apparition qu’elles sont les garantes de la survie des artistes. Pourtant si on n’y regardent de plus près, on constate que le schéma appliqué est effrayant.

    Nombre d’associations dénoncent les pratiques des fabricants de vêtements de sport qui ne payent pas leurs esclaves. Une paire de chaussures vendue, c’est environ 50 % pour la marque, 30 % pour le distributeur, 15 % de frais et 5 % pour la fabrication. Et bien pour la musique, c’est pareil ! Quand on paye les artistes comme des esclaves philippines de 12 ans, on ne peut décemment pas prétendre les aimer.

    Bien sûr, la masse des ventes fait que la gamine peut à peine manger tandis que Johnny Hallyday doit s’exiler en Suisse. Mais sinon, le principe est le même et la considération aussi. Pourquoi la FNAC ou Virgin toucherait 6 fois plus que l’artiste ?! La mise en rayon serait donc bien plus importante que la création à proprement parlée ?

    Si un artiste s’affranchit totalement de la maison de disques et du distributeur, en passant par le web, par exemple, il peut espérer 85 % du chiffre des ventes. 15 fois plus ! Même avec 9 albums piratés pour un vendu, les artistes verraient leurs revenus augmenter de 50 %… ou pourraient se payer un vrai agent, artistique, celui-là.

    Bien sûr, les calculs sont un peu faussés dans le sens où il faudrait réfléchir à une dématérialisation totale ou pas du CD. Quid du livret, par exemple, et des photos figurant dessus qui sont souvent un vrai travail d’artiste qui doit aussi être rémunéré et perdurer.

  15. @Fabrice Bonny
    j’aime bien acheter mes disques chez un vendeur très indépendant qui va lui-même les acheter chez les musiciens ou dans des petits labels. résultats ils sont moins chers que dans la grosse distrib’ destructrice de culture (environ 30% de moins), pour une marge plus importante pour l’artiste et un meilleur salaire pour le vendeur indépendant, chercher l’erreur…
    je trouve bien plus criminel d’acheter ailleurs que chez un indépendant mes livres ou mes disques, que de télécharger un peu de musique…
    on peut faire la même réflexion pour les patates… la grosse distrib’ exploite le producteur, le salarié et le consommateur… mais ça nous éloigne singulièrement du partage de fichiers numériques…

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