C’est une discussion d’hier soir qui m’inspire pour cet article.
Je ne sais pas ce qui est le cas pour vous, mais pour moi, apprendre à dire “non” m’a pris longtemps. Et comme par hasard, ma vie est remplie de gens qui ont un peu ce même problème.
Voici quelques-unes de mes réflexions et leçons de vie à ce sujet.
Rendre service, c’est une valeur dans notre société. C’est bien vu. Et c’est un pilier important de la vie en communauté. Le problème, c’est quand rendre service devient le “truc” que l’on a mis en place pour chercher à se faire aimer ou apprécier (c’est un peu bateau, mais en général ça tourne là autour). Peu de monde dira à un enfant “ne sois pas aussi gentil, ne rends pas autant service”. Je ne dis pas qu’il faudrait littéralement dire ça, et ça reste un peu simpliste, mais ce que j’essaie de dire c’est que c’est un comportement socialement acceptable que l’on peut donc impunément mettre en place à nos dépens.
A la base, je suis quelqu’un qui fait passer les autres avant moi. Je me porte assez spontanément volontaire, je rends service (je le propose même, je ne me contente pas d’accepter), je fais pour autrui. Il m’a fallu longtemps pour réaliser que je me piégeais ainsi: ces diverses choses que j’avais proposé de faire devenaient ensuite des gros rochers noirs dans ma hotte (bien trop lourde) de “choses à faire”.
Alors j’ai appris à reprendre en main mes réflexes: réfléchir avant de dire oui, bêtement. Tenter de me projeter dans l’avenir et de m’imaginer faire la chose au moment où je suis tentée de la proposer. Dire “très honnêtement, j’aurais vraiment envie d’accepter, mais j’ai tendance à prendre trop d’engagements, donc donne-moi deux jours pour te répondre.”
Je ne suis bien entendu pas complètement tirée d’affaire. Mais que de chemin!
Au fond (on le disait hier soir), il est bien plus respectueux de dire “non” et de ne pas faire une chose, que de dire “oui” et de ne pas la faire non plus. Et dans toute cette histoire, il ne faut pas oublier le respect qu’on se doit à soi-même!
On peut donner à autrui, de façon authentique et véritablement pour l’autre, qu’à partir du moment où on est libre de le faire. Libre d’accepter ou de refuser. Si notre “oui” est enchaîné à un désir profond, parfois inconscient, de se faire accepter, il ne vaut tripette.
Soyons lucides: cet enjeu sera toujours là. Mais on peut en être libre, ou esclave.
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Je sais qu’il date un peu cet article, mais je viens de tomber dessus…
Comme je te comprends… et comme j’essaie d’appliquer cette solution au quotidien… alors c’est fou, la plupart du temps ça fonctionne… toutefois, j’ai observé comme un cycle… un espèce de besoin d’aider (donc p-ê de reconnaissance) qui revient au galop périodiquement…
Alors toi, après 2 ans et quelques… dis-moi : est-ce que ça finit par marcher un moment donné ? ou finalement : on est comme on est ?
Je crois qu’on apprend — surtout qu’on apprend à faire avec qui on est. Quand on est fatigué, stressé, fragilisé, etc. les vieux réflexes reviennent, comme par exemple chercher du réconfort dans la reconnaissance d’autrui à qui l’on aura rendu service. Piège… tenir bon, aller des fois à l’encontre de ce que nos tripes un peu mal informées veulent nous faire faire, parce qu’on sait quand même toujours dans sa tête que ça n’est pas une vraie solution. Enfin voilà comment je fonctionne 🙂
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