Encore un site francophone “sans les tableaux”: celui de Sébastien. Allez lire ses textes, aussi, il y a du bon!
Pardon [en]
On ne peut pardonner que ce dont on est conscient.
J.-F. H.
Refus [fr]
Franchement, je préfère ne pas y aller. Il fait noir là-dedans, et il y a des loups. Je te promets, j’en ai même vu, une fois. Puisque je te dis. Je ne m’en sors pas si mal. Tu vois, si je reste debout comme ça assez longtemps, je ne sens plus rien. Donc c’est pas si grave. Je vais attendre que ça passe.
Et puis il y a des moments où je peux même jouer. Ça ne me fait rien quand je joue. C’est quand même mieux que d’aller me promener dans le noir avec les loups!
Tu veux vraiment que j’y aille? Ah non, pas question! Tu ne me feras pas aller là-dedans. Je suis plus forte que toi, tu sais. Surtout quand j’ai peur. Ben oui j’ai peur d’aller toute seule dans le noir! Ah bon? tu veux venir avec moi? Quelle idée! Oui mais bon, ça va rien changer. Il fera toujours aussi noir. Et tu ne pourras pas me sauver des loups.
Non, non et non! Tu ne me feras pas aller. Je m’échapperai! J’oublierai le chemin. Je me perdrai. Je veux rester tranquillement ici. Ça finira bien par s’arranger tout seul, je le sais. Si.
Non, je ne bougerai pas. Puisque je te dis que je n’ai pas de problème! Tout va bien! Mais oui, promis. Regarde, est-ce que j’ai l’air d’aller mal? Je me débrouille très bien toute seule. Je n’ai besoin de personne! Personne, tu entends? Pas même toi!
Tu ne comprends pas que si je suis ici, c’est bien parce qu’il m’est impossible d’aller dans cette saleté de forêt? Les loups ont déjà failli me manger une fois. Ils m’ont attaquée, mordue, déchirée. Alors je me suis mise en boule et j’ai fait la morte. Je ne sais plus trop bien ce qu’il s’est passé ensuite. Peut-être que je me suis endormie, ou alors les loups sont partis, je ne sais plus. Je me suis retrouvée ici &mdash j’avais tellement mal que je ne pouvais plus bouger.
Je suis restée longtemps immobile. J’ai oublié la douleur. Ou bien je m’y suis habituée, je ne sais pas trop. J’ai réappris à marcher. Je cache mes cicatrices sous de longs habits.
Je suis allée m’installer le plus loin possible des loups. Parfois je les entend hurler la nuit. Alors je me réveille, en sueur, et j’ai mal partout comme s’ils étaient là, à planter leurs dents dans mon corps.
Mais en général ils ne me dérangent pas. Ils sont loin, dans la forêt noire. Moi je reste à la lumière. Je reste sans bouger à fixer le ciel, et je ne sens plus rien. Ça me va tout à fait. Un jour ça passera, quand quelqu’un sera venu tuer les loups pour moi. Mais je préfère attendre, je ne veux pas aller là-bas.
Alors arrête de m’embêter, d’accord? J’irai pas. J’ai pas envie d’avoir mal.
Vivre [en]
Ce n’était pas vraiment son intention. Il voulait faire bien. Arriver quelque part. Il voulait son nom dans la tête des gens – ou peut-être sur une couverture de livre. Laisser une trace, c’est important.
Mais la vie a ses lois. Elles sont dures. Si on ne les écoute pas, on n’arrive nulle part.
Les années derrière sont vides, et il n’a que peu d’espoir pour celles qui viennent. Il ne veut pas porter tout ce poids. Il voudrait que les choses se fassent d’elle-mêmes.
Mais elles ne se font pas. Les années derrière le lui rappellent. Ni femme ni enfants, ni vrai métier, quelques amours ébauchées au passage.
Ce n’est que maintenant qu’il commence à s’en rendre compte. Sa vie n’appartient qu’à lui. Il en est le roi. Mais il ne veut pas de cette couronne. Elle est lourde et fatigante, parfois.
Ce n’était pas son intention d’en arriver là . En fait, ce qu’il a toujours voulu par-dessus tout, c’est de ne jamais en arriver là . Ne jamais avoir à regarder ce qu’il n’a pas fait, ce qui ne s’est pas passé. Ce qui ne se passera pas. Le chemin qui se ferme avant qu’il ait pu y mettre pied.
Elle marche dans sa vie comme la reine qu’elle est. Saluant la foule au passage, son regard s’attardant sur les champs et les villes qu’elle gouverne. La couronne pèse agréablement sur sa tête et ancre ses pieds dans le sol. C’est à elle, tout ça. Sa responsabilité, son œuvre, sa victoire.
Ce ne fut certes pas toujours facile. Il y eut des guerres, des famines, des tremblements de terre. Mais son peuple avait confiance en elle. Elle savait ce qu’il y avait à faire, et elle le faisait.
Elle a pris les décisions qui étaient les meilleures pour la marche du pays. Il a prospéré, produit du blé de l’or des arts des sciences, exporté ses richesses vers les pays voisins. En échange, les pays voisins lui fournissaient ce dont il manquait.
C’est le moment de partir, maintenant. Elle a accompli sa mission et pris soin de son pays. Sa vie, elle y était. Elle est fière de ce qu’elle a accompli et vécu. Cette vie était bonne, dit-elle. Et ce moment présent, lui aussi, est bon.
Voyages [en]
Story Time [en]
I have a little story for you tonight. Just a small one, mind you. Not much to it. You’re warned.
Librarian – the tale of a homeless book.
CSS: regardez-moi ces <div>! [en]
Un truc qui aide beaucoup lorsque l’on travaille sur une mise en page en CSS, c’est de rendre visibles les bords des boîtes (<div>) que l’on utilise.
Voici un bookmarklet qui vous permet de visualiser les boîtes de n’importe quelle page.
Il suffit de copier <a href="javascript:void(d=document);void(el=d.getElementsByTagName('div'));for(i=0;ile javascript en question dans vos favoris. Vous pouvez simplement saisir le lien ci-dessus avec la souris et le faire glisser dans vos favoris (pour mozilla et IE, en tous cas – je ne suis pas sûre de comment ça se passe dans Opera. Pascale?)
Il vous suffira ensuite de cliquer sur ce favori pour visualiser les divs et spans de la page sur laquelle vous vous trouvez. Pratique, non? En plus, ça existe aussi <a href="javascript:void(d=document);void(el=d.getElementsByTagName('div'));for(i=0;i<el.length;i++){void(el[i].style.border='2px dashed red')};void(el=d.getElementsByTagName('span'));for(i=0;ien couleurs! (D’autres bookmarklets?)
[En cas de problème technique, vous connaissez le numéro…]
Langage: analyse et synthèse [en]
[…] Le changement d’échelle [herméneutique -> sémantique lexicale -> sémantique structurale] du problème [le double-sens] fait apparaître une constitution fine qui seule permet un traitement scientifique du problème: la voie de l’analyse, de la décomposition en unités plus petites, c’est la voie même de la science, comme on le voit dans l’usage de cette analyse en traduction automatique. Mais je voudrais montrer en retour que la réduction au simple consacre l’élimination d’une fonction fondamentale du symbolisme qui ne peut apparaître qu’au niveau supérieur de manifestation, et qui met le symbolisme en relation avec la réalité, avec l’expérience, avec le monde, avec l’existence (je laisse à dessein le choix libre entre ces termes). Bref, je voudrais établir que la voie de l’analyse et la voie de la synthèse ne coïncident pas, ne sont pas équivalentes: sur la voie de l’analyse se découvrent les éléments de la signification, qui n’ont plus aucun rapport avec les choses dites; sur la voie de la synthèse, se révèle la fonction de la signification qui est de dire, et finalement de “montrer“.
Paul Ricœur, Le problème du double-sens (in Le conflit des interprétations)
Contest! [en]
Now that we’re done with the bloggies, run off to the anti-bloggies and do your duty as a netizen. Vote early, vote often, and bribe the board!
CSS Love [en]
Want to see “professional” CSS? Take a trip down to adactio.com and have fun switching styles.
No tables!
If you dig theme-switching, check out this article at ALA: Alternative Style.