Savitri II [en]

You want love, and I don’t want it? What is it that I have given you these six years

You want love, and I don’t want it? What is it that I have given you these six years? Only I did not get entangled in the nomenclature of what I wanted, of what I still want–that’s all. You ought to have carried me off, dragged me away–yes, I am writing what’s true, what’s absolutely true. Nothing is ever gained by analysing things. We only become strangers to our own selves.

P. S. Rege, Savitri

Savitri I [en]

When we were children, my friend’s brother was once to have come from a far-off place. I saw her weep because he didn’t come. I even teased her.

When we were children, my friend’s brother was once to have come from a far-off place. I saw her weep because he didn’t come. I even teased her. Then I too sat and wept with her. Today I didn’t weep. Why? Because I am beginning to learn that one shouldn’t look too far ahead nor try to reshape what has already taken place. What has happened must be left as it is–far away. By holding on to it, the shades tend to grow faint. That’s all.

P. S. Rege, Savitri

Deliverance [en]

You are a writer, I told myself; yet you readily give a wide berth to raw reality when you encounter it…

You are a writer, I told myself; yet you readily give a wide berth to raw reality when you encounter it, as if living was a thing apart from the truth of existence of that truth was a thing apart from writing–as if living and truth and writing bore no relation to one another: as if each hung like a cold corpse from its own separate gallows.

Nirmal Verma, Deliverance

Soirée de famille [en]

Le sexe c’est de temps en temps, mais les genoux c’est à  chaque pas!

Brian Booth, sur les mérites respectifs du Viagra et de la cortisone

Getting Less Welfare Because One is Homeless [en]

From The thoughts and opinions of a homeless girl: some insight into the financials of homelessness.

Crystal’s bio page will give you more information about her and how she came to be homeless. She doesn’t really fit the stereotype, does she?

To look at me, you wouldn’t expect me to be homeless. I’m clean. I dress nice. I’m educated. I’ve graduated high school and have 2 1/2 years of college education. I’m intelligent. I have 5 years of experience working in the medical field. But I am homeless. if you saw me walking down the street in the morning, you might wonder why I’m carrying a back pack and/or a duffle bag with me. But homeless? That’s probably not the first thing that would come to your mind if you saw me in a crowd of people. Homeless people are often stereotyped. I want to break society’s view of that. Being homeless doesn’t make one ‘less human’ than another. We are all equal.

Dans les oreilles [en]

Tu vois si on se raconte tous notre vie
C’est qu’on croit que c’est pas la même que celle des autres
On se réveille un jour et on se dit qu’on court tous vers la même histoire
Qu’on court tous vers la même histoire d’amour

Patrick Bruel, in Flash back

Sociolinguistique [en]

Puisque j’en suis aux idiomes régionaux, Stéph cherche des volontaires suisses pour un projet de sociolinguistique:

Je me demande aussi si il y a des Suisses de tous âges, ainsi que des immigrants habitant en Suisse, qui voudraient partager leurs impressions sur les germanophones, et la situation linguistique, elle peut avoir trait à  n’importe quoi, de la politique à  votre voisin de palier, etc…

Stéph

Mars III [en]

Je suis malheureux parce que je ne fonctionne pas et que je n’ai jamais fonctionné. En tant que jeune, je n’ai pas été jeune, en tant qu’adulte, je n’ai pas été adulte, en tant qu’homme, je n’ai pas été un homme ; à  tout point de vue je n’ai pas fonctionné. En plus de cela, pour que ce non-fonctionnement soit visible aux yeux du monde entier, voilà  que le corps, de manière à  la fois symbolique et conséquente, ne fonctionne pas non plus, il est malade, il est empoisonné, il est imprégné par la mort. Ce non- fonctionnement, cette mort, la mort des sentiments, la mort du corps, la mort de la vie, voilà  mon malheur. Ce n’est pas « compliqué », au contraire c’est logique, c’est clair, c’est simple, c’est comme ça.

Fritz Zorn, Mars

Mars II [en]

À présent on ne pouvait plus contester qu’en fait j’avais toujours eu bien raison et que mon impression avait été parfaitement correcte, que j’avais été séparé de tout le monde fondamentalement et en tout, et que tout ce que la vie m’avait offert jusqu’à  présent n’avait été que des bagatelles qui n’avaient rien changé à  ce seul fait important que l’essentiel m’avait manqué depuis toujours. Mais lorsque le cours de mes pensées eut atteint le point où fut prononcé le mot « essentiel », ce que c’était donc que cette chose essentielle apparut aussitôt avec évidence : l’amour, naturellement. Or il n’y avait là  rien de nouveau pour moi dans la mesure où, au fond j’avais toujours su, où d’ailleurs tout le monde sait et a toujours su et où chacun aurait pu me dire après avoir lu la première page de ce récit, dans quel domaine se situait ma maladie.

Mais c’était tout de même une nouveauté pour moi. J’ai beaucoup parlé dans ce récit du ne-pas-savoir et du ne-pas-vouloir-savoir et du fait que, quand on apprend une chose, il faut toujours aussi qu’on veuille d’abord savoir cette chose nouvelle avant qu’on puisse dire vraiment qu’on la sait. Au cours de ma vie, j’avais bien dit des sottises en parlant de mes « difficultés d’amour » sans m’avouer que j’aurais dû formuler la chose en disant que par manque d’amour je dépérissais et mourais. Quand quelqu’un est mort d’inanition, on ne dit pas, n’est-ce pas, qu’à  la fin de sa vie il a eu des « difficultés de nutrition », on dit qu’il est mort de faim. Lorsque je dis de moi que j’avais dit « difficultés d’amour », l’expression était à  peu près aussi juste que si j’avais des de quelqu’un qu’il avait des « difficultés de forme » après être passé sous un rouleau compresseur.

Il ne me restait plus qu’à  m’avouer que je n’avais pas eu lesdites « difficultés » mais que dans l’affaire absolument la plus importante de la vie j’avais complètement échoué, que je n’avais pas supporté ce manque essentiel, c’est pourquoi j’étais devenu fou (ou tout bonnement névrosé, pour employer encore une fois cet euphémisme bienséant) et que cette folie avait ensuite déclenché le cancer qui, à  présent, se préparait à  détruire mon corps.

Fritz Zorn, Mars