Pas capté Twitter? [fr]

[en] A round-up of the common arguments raised against Twitter: "the whole world doesn't find your breakfasting habits fascinating, you know," "what do you care that your friends are watching a football match" (totally missing what human relationships are about, and ambient intimacy), "it just inflates your ego" (hey! talking about oneself has nothing to do with the moralistic concept of "ego"), and even, "it's lame!"

Je crois que je vais commencer à recenser les “arguments” avancés par ceux qui ne “captent” pas Twitter (filez lire mon ancien billet si vous voulez des explications sur Twitter):

1- C’est pas intéressant! Ça vole pas haut! On s’en fout!

Vous vous trouvez sur un yacht à Minorque? (c’est en Espagne, pas à Malte) Vous pensez que ca peut intéresser le monde entier?

Etienne Maujean

Parce que je ne vois pas l’intérêt pour l’ensemble du monde de savoir que :

“Houla…chui fatigué !”

Thomas Bonnin

“les gens envoient des messages débiles pensant que ça intéresse le monde entier” — euh, non, je vous rassure, je ne crois pas que mon grapefruit au p’tit déj intéresse le monde entier; par contre, mettre cette info publiquement à disposition est le moyen le plus simple de m’assurer que les personnes que ça intéresse effectivement y ont accès (pull vs. push, vous vous souvenez?)

Au risque de me répéter (parce que c’est valable pour les blogs, et plutôt trois fois qu’une): ce n’est pas parce qu’on publie quelque chose sur internet et que le monde entier peut le voir qu’on pense nécessairement que ça va intéresser tout le monde.

2- Savoir ce que font ses amis, ça avance à rien!

Bon, les fans (un exemple ici) disent que ce service donne un aperçu de la journée type de vos proches. “Ah Jean-Marc regarde le match de foot? Moi aussi c’est rigolo!” Ca va loin.

Etienne Maujean

Un seul exemple parce que j’ai la flemme de chercher plus loin, mais cet argument est régulièrement avancé par ceux qui visiblement n’ont pas pris le temps (vu ce qui précède, je ne vais pas jeter la pierre) de comprendre comment fonctionnent les relations humaines et l’intimité en particulier. Ce sont “les petites choses de la vie” qui font les gens proches. Et l’intimité ambiante qu’apporte Twitter peut aider à garder vivants ou même renforcer les liens distendus par la distance (c’est moche ou poétique, à vous de choisir). Certains l’ont compris:

Après d’immense réflexion (il n’a que les cons qui ne change pas d’avis) j’ai peut-être trouvé une utilité à Twitter : J’habite à quelques milliers de kilomètres de ma famille et amis et Twitter pourrait me permettre d’être un peu plus en contact avec eux.

Thomas Bonnin

Ou mieux (il a parfaitement pigé):

Il est par contre indéniable que ce qui est présent est du contenu personnel. Je le vois surtout comme une sorte de construction permanente d’un background, une certaine manière de continuer à oxygéner l’atmosphère qui nous entoure entre deux absences.

Tam Kien Duong

3- Parler de soi, c’est lustrer le poil de son ego.

Un splendide exemple de cette façon de penser chez Frédéric (que j’apprécie au passage, même s’il ne peut pas saquer Twitter):

On aura beau dire, même si la principale fonction du web 2.0 semble être d’exacerber l’ego par ailleurs démesuré de ceux qui s’y affichent, certains services à première vue gadgets ont fini grâce aux mashups à trouver une certaine utilité. Jusqu’à l’arrivée de Twitter.

Frédéric de Villamil

Attends… parler de soi, c’est de l’ego? Navrée, mais ça sent les grands relents de moralisme genre “les autres d’abord, et se mettre en avant c’est mal”. On a besoin de se raconter. C’est comme ça qu’on se construit, et qu’on construit avec autrui. Ce n’est pas de l’ego. Alors oui, Twitter c’est parler de soi — tout comme on parle de soi quand on va boire un pot avec un ami (enfin j’espère un peu quand même) ou quand on rédige une opinion personnelle sur son blog.

Donc merci, mon ego se porte très bien (et on sait d’ailleurs que toute cette histoire d’ego n’est qu’un faux problème, car ceux qui semblent en avoir le plus sont en fait ceux qui ont le plus de problèmes d’estime de soi — un peu de sympathie pour son prochain donc) et si raconter à ceux qui veulent l’entendre que je cherche mon chat, que j’ai trouvé un acheteur pour ma voiture, ou que je mange du grapefruit pour le petit déjeuner, qu’est-ce que ça peut bien vous faire?

Version courte: c’est pas parce qu’on parle de soi qu’on a la tête qui passe plus les portes. Grumph.

D’ailleurs, on en revient, la preuve:

La première fois que j’ai entendu parler de twitter j’ai trouvé ça simplement ridicule, comme une autre façon de se tripoter le nombril l’air de rien […] La morale de l’histoire : Ne jamais juger définitivement un outils avant de l’avoir utiliser et observer comment les autres s’en servent concrètement. Les objets ne sont seulement pas que ce qu’ils sont mais aussi ce qu’on en fait (et pas seulement non plus ce qu’on devrait en faire) !

Tam Kien Duong

4- C’est nul! C’est naze!

Il y a aussi ceux qui n’essaient même pas vraiment d’argumenter, se contentant de clamer l’évidence que c’est vraiment trop nul, comme service:

Tout le monde ne parle plus que de Twitter, “The service web 2.0″ à la mode… Mais c’est vraiment naze!

J’ai testé l’application il y a quelques jours et j’ai vraiment mis du temps pour comprendre à quoi cela servait. De ce que j’en ai capté vous pouvez informer le monde et éventuellement vos amis (puisque c’est un réseau social) de ce que vous faite à l’instant T grâce à des phrases courtes (très courte même), sans image, sans liens. Le problème est que cela ne vole vraiment pas haut dans le genre “ah je suis fatigué” ou “je vais aller me coucher”, très intéressant donc.

Henri Labarre

(Bon, on devine quand même un semblant de “ça intéresse pas le monde entier, vos conneries” et “savoir que ses amis vont se coucher ça n’apporte rien”. Je suis peut-être un peu dure en disant que c’est complètement dénué d’argumentation.)

Liens

Pour les râleurs, voyez:

Pour une critique constructive:

Editeurs HTML [en]

Argumentaire pour les éditeurs HTML “à  la main”

Je suis convaincue de l’importance de produire des documents html respectant les standards, et je pense que le moyen le plus efficace, rationnel, et facile consiste à  les produire “à  la main”.

Malheureusement, il ne suffit pas d’être convaincu pour convaincre, et je me trouve souvent empruntée face à  des personnes qui ne jurent que par DreamWeaver et considèrent mon approche comme peu sérieuse, difficile, lente et pas réaliste dans un contexte professionnel (“si tu veux t’amuser à  tout faire à  la main… “).

J’ai tenté de présenter ce qui me semblait être les arguments importants dans ce débat. J’en oublie certainement, et je compte sur vous pour m’aider à  compléter ce document!

Editeurs HTML: argumentaire orienté “personnes normales” 😉