Liberté [en]

A lire chez Karl un beau texte de Michel Bakounine sur la liberté.

La question de la liberté est épineuse. Chacun a sans doute au cours de sa vie à  la fois ressenti à  quel point nous sommes libres, mais aussi à  quel point nous ne le sommes pas. Pour ma part, je crois qu’il faut faire coexister ces deux réalités: ma liberté est infinie, mais elle est dans un cadre donné.

J’aime personnellement beaucoup l’expression “la liberté des uns s’arrête là  où commence celle des autres” – même si elle a été remâchée et ressassée au point d’en devenir un lieu commun, et utilisée à  tort et à  travers pour entraver la liberté d’autrui. Je l’entends comme une responsabilisation face à  sa propre liberté, qui comme le dit bien Bakounine (mais certes dans un autre sens) n’est pas indépendante de celle des autres.

Translation [en]

Translating is a hard job. One is constantly confronted with subtlety which belongs to one language and simply cannot be rendered in the other.

I was expecting to notice this when translating from English to French. After all, they are both my language. But I was much more suprised to be faced with the problem when translating from Hindi.

Thinking of it, I shouldn’t have been. The language structure of Hindi is quite different from French or English – to say nothing of the treatment of verbs. What astonishes me most, in fact, is that I am actually capable of understanding some of these shades of meaning even though I haven’t been studying Hindi for very long.

There is something almost gratifying in being able to truly understand a sentence or expression in a foreign language, while in the same time being incapable of reproducing it in your own.

The translation job makes you take all this understanding one step further, by bridging the gap between the languages.

I think this shows two things – which may be considered contradictory. First of all, thought and meaning depend on language and are influenced by it. And second, thought is independant of language in some way – we need not think in words. I have to abstract my understanding of the hindi phrase from its original language and reproduce that meaning in French.

Artists are already aware that one can think without words – you can “think in painting” or “think in music”, just like we often “think in writing” or even “in typing”. Have you ever noticed how much easier it is to write a letter with a pen in your hand than dictate it?

I’m often surprised at how unaware of this people tend to be – hanging on to the idea that we only “think in words”.

Interaction [en]

C’est dans l’interaction que nait la relation. Rien ne sert d’essayer de vendre la marchandise. Il faut laisser la relation montrer ce qu’elle pourrait offrir.

Mère et père… [en]

Cette fois, il ne s’agit pas de la mienne (on s’est assez étalé là -dessus ces derniers temps !), mais de la vie en général. Je me dois en effet de répondre à  Karl sur les hommes, les femmes et les enfants.

Selon Karl :

Il n’y a pas de rôle prédéterminé par le sexe, si ce n’est celui de la reproduction puisqu’elle est vraiment sexuée.

Eh bien justement ! La reproduction se trouve à  la base de la différenciation des rôles dans la société. Au risque de me répéter, ce sont les femmes qui portent les enfants durant neuf mois, et cela crée un lien – avant même celui de l’allaitement.

Même s’il pourrait devenir envisageable un jour de remplacer la grossesse par des moyens technologiques, je ne pense pas que cela soit souhaitable – premièrement pour le développement de l’individu, et deuxièmement pour les répercussions sociales que cela pourrait avoir.

Le fait que ce soient les femmes qui donnent naissance aux enfants conditionne une grande partie de leur place dans la société. Et ce n’est que récemment que notre société judéo-chrétienne s’est mise à  réclamer à  corps et à  cris l’égalité.

Je suis consciente de m’avancer sur un terrain glissant, et je ne voudrais pas être mal comprise. Je suis pour un traitement égal de l’homme et de la femme dans la société. Les droits et privilèges de chacun ne devraient pas dépendre de son sexe, pas plus que ne le devrait le montant qui tombe dans la tirelire à  la fin du mois. Mais je m’oppose à  une tendance qui voudrait rendre identiques les deux sexes. Les femmes et les hommes sont des êtres différents. Et cette différence, toute sociale qu’elle soit, s’ancre en fin de compte dans le biologique. Passé un certain point, on risque de tomber dans l’acharnement thérapeutique.

Quand je dis que le père d’un jeune enfant pourrait techniquement continuer à  travailler 70 heures par semaine alors que cela est impossible à  sa mère, je veux dire exactement ce que je dis. C’est techniquement possible.

Ce n’est pas du tout souhaitable. Avoir un enfant se fait à  deux, et ce n’est pas pour rien – surtout quand on vit dans une société où la famille s’est réduite à  son strict minimum. Je pense qu’il faudrait arrêter de parler de “congé paternité” et l’instaurer (mais hélas, je sais bien que c’est plus compliqué que ça). D’ailleurs, si l’on veut être un peu utopique (et je suis une grande utopiste !), un congé paternité obligatoire de même durée que le congé maternité ferait sans doute beaucoup pour l’égalité des sexes à  la place de travail.

Quant à  l’éducation des enfants et la responsabilité des femmes dans ce domaine, je pense que la situation est bien plus complexe. Premièrement, nous ne sommes pas si libres que ça de reproduire ou non les schémas d’éducation des générations précédentes. Elever un enfant, ce n’est pas “faire” quelque chose, c’est “être”. Et même si je crois profondément à  la capacité de l’être humain à  changer et évoluer, on ne peut s’affranchir de son histoire.

Deuxièmement, si ce sont certes les mères qui assument la plus grande part de l’éducation des enfants, c’est bien le reflet du regrettable syndrome du “père absent” – que ce soit d’ailleurs physiquement ou affectivement. Assurer à  la femme la place que l’on veut dans la société passe beaucoup par l’éducation des pères.

Sur ce, il est temps que je m’envole vers mon cours de philosophie sur le dialogue neurosciences-phénoménologie !

Précipitation [en]

Critical Mass [en]

I often notice what I have come to call the “critical mass” syndrome. When a service or community becomes too popular, its quality comes down.
I may be pessimistic, but I see no way out of this.

Fame [en]

Maybe being famous just means that people get a chance to see what you do. I’m not sure it means that what you do is better than average.

Excess [en]

There are lots of talented people in the world. They produce good music, that I can hear on the radio, or write interesting things that I can read on the Internet.

I can access something that was produced at the other end of the world in the click of the mouse or a flick of the radio button. And that is wonderful.

But it also brings on some sense of frustration: there is too much good music for me to listen to it all. There are too many interesting sites or articles for me to visit them all.

There is too much out there for me to absorb.
Life is too short. Choices have to be made.

Vaisselle [en]

Certes, je n’ai pas envie de faire la vaisselle maintenant.
Mais je n’en aurai pas plus envie dans dix minutes, une heure, un jour ou une semaine.

Autant la faire maintenant.