Les traitements médicamenteux: situations actuelles et perspectives TDAH (Samuele Cortese) [en]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, lacunaires et sans doute avec des erreurs et approximations.

Psychiatre de l’enfant et de l’adolescent qui a le plus haut taux de publication au monde, et les publications les plus importantes. S’intéresse particulièrement au TDAH depuis le début de sa carrière.

Les médics ne sont pas nouveaux. Rappel historique avant de regarder la situation actuelle. On a des années de recherche clinique qui nous informent pour la pratique. 1937 découverte officielle des psychostimulants pour le TDAH (Charles Bradley, bendédrine chez les enfants, par hasard, en cherchant à arranger des céphalées). 1944 MPH Leandro Panizzon (femme: Marguerite/Rita).

Début années 70, premières études randomisées contrôlées. Avant ça, pas beaucoup l’implications cliniques. Avant: industrie réticente à traiter des troubles de comportement avec de la pharmaco. Idée révolutionnaire dans les années 70, là-bas.

Comparaison entre molécules (méta-analyse en réseau 2018) => classement d’efficacité et de tolérabilité moyennes (mais variations individuelles!)

C’est ce qui nous amène à la recommandation MPH en première intention.

Effect size au-delà de 0.8, effect size significatif, cliniquement remarquable.

MPH et AMPH sont très très haut! Psychiatrie bleu, médics généraux. Parmi les médics les plus efficaces en médecine, pas juste en psychiatrie!

Soit un enfant TDAH: on ne va pas se focaliser que sur les 3 symptômes.

Deuxième case “fonctions exécutives”, erreur sur le slide. Effet mais pas aussi remarquable. Donc le médic ne suffit pas pour ces aspects. Donc “traitement pour le TDAH”, il faut spécifier ce qu’est notre cible. Symptômes typiques ou autre chose? Qualité de vie, médic moyennement efficace, par exemple.

Méta-analyse under review (donc no photo), comparaison de tous les traitements chez l’adulte pour différentes cibles. Super schémas pour illustrer les résultats (faudra guetter la publication). Compare CBT, DBT (Dialectical), stimulants. Outcomes: à court terme seuls les stimulants sont efficaces mais CBT à long terme (attention études pas en double aveugle, prudence sur l’interprétation).

Aujourd’hui; importance de la dose, pas juste la taille de l’effet. Prendre la dose qui est nécessaire! Anciennes doses, mg/kg, maintenant plutôt “dose maximale”.

Grande question: jusqu’où peut-on aller avec la dose? Ligne verticale, dose max autorisée FDA. Plus on augmente plus les symptômes baissent, et cette tendance se poursuit après la dose maximale (doucement) mais la tolérabilité devient problématique. Pour la plupart des gens, dose max 60mg c’est OK, il y a des gens qui tolèrent des doses au-delà de ça. Si amélioration et bonne tolérabilité chez l’individu au-delà de 60mg on peut aller au-delà.

Essais randomisés contrôlés: problématiques aussi, ne reflètent pas “real world” car 50% des personnes avec TDAH exclues car ne répondent pas aux critères de l’étude. La santé publique ça va au-delà de ça. Etudes observationnelles, alors, mais quand on observe une amélioration dans le temps, on ne peut pas forcément en déterminer la cause.

=> certains types d’études nous aident. Exemple, ici, “within-individual”, on regarde chez la même personne.

Intervalle de confiance à gauche, effet positif, à droite, négatif. Avec stimulants, donc diminution de plein de choses SAUF symptômes de manie (trouble bipolaire) en l’absence d’un stabilisateur (mais avec stabilisateur il y a une amélioration).

Autre type d’étude, on traite les données de la population générale pour simuler une étude randomisée.

Message très fort: diminution de la mortalité lors du traitement par psychostimulants, toutes causes confondues.

Il faut donc considérer le risque de ne pas traiter!

Et les effets à long terme? Difficile de faire des études randomisées contrôlées avec qqn sous placebo pendant 10 ans… pas éthique. Donc type d’étude: randomized discontinuation trial. (RDT)

On prend une population sous traitement et on randomise le passage au placebo, après 4 ans dans cette étude.

Taille de l’effet MPH plus faible selon ces études.

Mais attention, beaucoup de gens veulent pas participer à ce genre d’étude (parents qui veulent pas prendre le risque d’arrêter…)

Donc pour 60% pas de détérioration! Nous dit qqch… on est bon pour initier mais pas pour réévaluer. A mettre en lien avec cette idée du trouble fluctuant pour le TDAH. Les besoins peuvent évoluer au cours de la vie. A prendre en compte en évaluant la nécessité d’un traitement à long terme.

Mais… traitement controversé! Très! Effets secondaires. La plupart sont transitoires. Rare qu’il faille arrêter le traitement à cause des effets secondaires, quand il y a des bénéfices. Parfois il faut arrêter à cause de la mauvaise tolérance.

Arrêtons-nous sur les effets secondaires cardiovasculaires.

Après deux ans de traitement, 3 groupes, MPH, no MPH, et no TDAH. Augmentation de fréquence cardiaque petite. Mais conséquences sur la durée? Données plutôt rassurantes à long terme.

Deuxième étude + 3e: personnes traitées pendant 14 ans durant la plupart du temps. Augmentation du risque d’hypertension (8%, c’est pas 0 mais c’est pas énorme non plus). Pas d’augmentation significative d’autres événements cardiovasculaires (y compris thromboses etc).

Il faut faire une balance bénéfices-risques. Dire qu’on traite pas parce qu’il y a un risque de 8% d’augmentation de la tension, pas très cohérent au regard des bénéfices.

Donc il faut monitorer la tension artérielle et gérer, algorithme, et on peut traiter!

Comme dans d’autres domaines, on gère les effets cardiologiques secondaires des traitements (cancer par exemple).

Autre question intéressante, effets de ces médics au niveau du cerveau?

On aura pas d’études genre “je donne du MPH à l’école, quel sera l’impact sur son cerveau à 60 ans”.

Mais par ex: effet d’une dose individuelle sur le fonctionnement du cerveau (fMRI)? Une étude, baisse d’activité dans une zone du cerveau qui est celle qui est la plus activée normalement chez les TDAH. Normalise la communication avec les networks du cerveau.

Mais on voudrait savoir si les médics ont un impact sur la structure du cerveau. Très difficile à étudier. Une étude très intéressante, ENIGMA ADHD 2019. Différences dans la structure indépendante du médicament (TDAH traité ou non).

Et l’avenir? On parle beaucoup de médecine de précision, à savoir adapter le traitement à l’individu et ses caractéristiques. On en est très loin avec le TDAH. On ne peut pas dire “selon tes caractéristiques, voici le meilleur médic” (malgré la pub hype sur internet).

Ce qu’on peut faire par contre (à nouveau projet en cours donc pas de photos): prise de décision partagée. En rentre nos “caractéristiques” et on voit si les résultats des études montrent par ex toujours que AMPH sont les plus efficaces si on a aussi un TSA, etc. Choisir ensemble: sur la base des études, voici ce qui serait le plus intéressant, mais si pour toi xyz est important (éviter tel ou tel effet secondaire) => on décide ensemble. Meilleure adherence. Shared decision-making. Améliorer comment on choisit les médics.

Mais, situation actuelle, plus qu’améliorer le choix, le souci est la prescription.

Taux de prescription dans différents pays par rapport à la prévalence (en très légère augmentation).

On crie car le taux de prescription augmente mais on reste souvent très en-deçà du taux de prévalence. Pas de situation où la prescription est au-delà du taux de prévalence.

Changements pendant les années de la pandémie.

Il ne faut pas sombrer dans le diagnostic à la va-vite, mais il y a encore de la marge. Quand on parle d’augmentation de prescription il faut regarder où c’en est par rapport à la prévalence!

Pratiques cliniques très hétérogènes selon les pays, survey en train d’être lancé. European ADHD Guidelines Group. Merci d’y participer!

Futur? Quand on a des médics si efficaces, difficile! On voudrait qqch d’aussi efficace que les stimulants mais moins d’effets secondaires.

La plupart des études sont plutôt sur la formulation et mode de prise (patches, etc).

Génétique? Gènes cibles de certains médics? Demande beaucoup de temps.

Pour le moment, il faut surtout utiliser, et bien utiliser, les médicaments qu’on a déjà.

TDAH : Inattention, Anxiété et Insomnie [en]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, lacunaires et sans doute avec des erreurs et approximations.

Annick Vincent, Laurent Victoor, deux cliniciens. Laurent Victoor a toujours pensé que les chiffres qu’on trouve dans les études pour les troubles anxieux étaient probablement surévalués, car beaucoup de patients TDAH présentent de l’anxiété liée. (Petit doute, ai-je compris à l’envers?) On va aussi aborder des stratégies non-pharmaco “universelles”.

But: discriminer, inattention, troubles anxieux. Impulsivité, etc sont des symptômes qui peuvent avoir des causes diverses.

Inattention ou anxiété : Symptômes ou troubles ?
TDAH chez les grands: Ouvrir les yeux sur l’insomnie

Livre qui sort bientôt: mon cerveau a besoin de focus.

Objectif: s’outiller pour le diagnostic différentiel. Qu’est-ce qui se cache derrière les symptômes? Stratégies thérapeutiques.

Alex consulte pour possible TDAH, avec anxiété et troubles de sommeil. On fait quoi? Comment on l’accompagne? Attention au marteau qui voit des clous partout.

Alex arrive à un stade où ça ne suffit plus, ça ne va plus. Est-ce qu’il y a un TDAH? Et s’il y a un TDAH, est-ce que c’est ça le problème ou bien autre chose? Multicouches.

TDAH? Qui n’a jamais perdu ses clés? Normal, mais question de l’impact.

Evénements qui peuvent le mettre en évidence, mais le TDAH est là depuis le début. Symptômes qui touchent idées, mouvement, comportements et émotions. Une proportion non-négligeable des enfants TDAH ont des symptômes persistant à l’âge adulte avec impact fonctionnel.

Le diag sert à (1) identifier ce qui se cache derrière les symptômes, (2) engager la personne et ses proches dans le traitement, et (3) intervenir avec des stratégies spécifiques dont l’efficacité a été démontrée. Très clair avec le TDAH, comprendre la cause de certains symptômes change complètement l’attitude face à eux.

TDAH comme trouble de la modulation, analogie du chef d’orchestre.

Focus: mettre de côté stimulus non pertinents (fait chaud, je suis mal assise…). L’effort demande du jus de cerveau. Plus de jus, vigilance–. La motivation c’est la clé d’activation. Si elle n’est pas là, même si on sait que c’est important, ça marche pas. Gérer une émotion c’est la percevoir, et prendre le recul pour s’auto-gérer (difficile quand très impulsif => hyper-réactivité émotionnelle, peut être inconfortable pour les gens qui sont autour). Retenir ses comportements.

Longue liste d’impacts! Anxiogène de vivre avec ça.

Le patient arrive avec une liste de symptômes, puis il faut mettre la tête sous l’eau pour voir ce qui entre en jeu.

Contexte qui peut avoir un impact. Par ex. immobilisation forcée, émotion envahissante, souci de santé… Pensées qui peuvent être aidantes ou non. Le vagabondage de pensée peut être volontaire ou non. Quelle est la qualité de la tâche? Questions de temps, quelle est la disponibilité, le moment de la journée? Qqn avec un TDAH va faire les choses stimulantes en premier. Le cerveau de fin de journée sans jus se retrouve avec toutes les choses non stimulantes. Soutien qu’on se donne et qui vient de l’extérieur.

Schéma qui donne une compréhension un peu plus globale. C’est peut-être un de ces éléments qui pose problème et non le TDAH.

Répercussions du TDAH

Accidents de la route ou non (y compris comme piéton), infections de tout genre (penser à appliquer les précautions par exemple). Facteur de risque de l’obésité. 25% clientèle pour obésité a un TDAH. TDAH non traité, réduction du nombre d’années de vie significatif.

Patient TDAH dans le bureau: est-il à risque de certaines de ces choses? Rend Annick Vincent plus interventionniste qu’avant.

Anxiété secondaire aux impacts du TDAH. (Anxiété de performance notamment.) Laurent Victoor pose aussi la question du perfectionnisme. La première étape c’est de prendre conscience de l’anxiété, puis identifier à quel moment ça s’exprime. Notion d’être piloté par son stress. Confiance de soi: permettre à la personne de vivre des micro-succès. Aussi accepter que ça puisse pas marcher, l’erreur est source d’apprentissage.

Impacts au travail: attention il n’y a pas que le TDAH qui peut faire ça, l’anxiété aussi!

Patients anxieux non-TDAH procrastinent, restent coincés sur les détails, ne priorisent pas car c’est anxiogène…

Vagabondage d’idées

C’est pas le même vagabondage pour le TDAH et l’anxiété. Y a-t-il une charge émotionnelle?

Quand on a TDAH+anxiété/dépression etc: plus de problématiques tôt dans la vie.

Aussi reconnaître le TDAH qui est en-dessous et le traiter.

Consommation de substance pour l’anxiété: alcool marche très bien. Les gens vont s’auto-traiter avec ce qui est disponible.

Différencier l’anxiété normale et pathologique. Elle est normale en situation de stress. Attention aux situations impliquant menace ou changement dans ces domaines: Sécurité Contrôle Adaptation Rôle Estime de soi (SCARE).

Bipolaire: changement de rythme, dans le rythme de “l’énergie”.

Sommeil? cercle vicieux. L’humain d’aujourd’hui dort moins qu’il y a 50 ans.

Dépression, la personne se réveille plus tôt avec sommeil qui ne revient pas. Anxiété: ruminations qui empêchent de s’endormir.

TDAH: sécrétion de mélatonine retardée (plus lent) => oiseaux de nuit. Ados retard de phase, personnes âgées contraire.

Soucis de sommeil lié à la médication: pas la plupart du temps.

Journal du sommeil peut créer de l’insomnie et du stress supplémentaire!

L’insomnie c’est pas quand on reste debout jusqu’à 2h du mat sur son écran!

On ne parle plus d’insomnie primaire ou secondaire, mais comorbide ou pas. On va donc être plus interventionniste pour le sommeil.

Anamnèse

Se détacher des écrans c’est pas si simple (solution faussement simple).

Régularité: sur le lever. Pas de pression sur “il faut dormir”, mais on se lève et on fait pas de sieste. Attention aux produits stimulants dans l’après-midi. La caféine favorise directement l’anxiété.

Psychoéducation sur le sommeil

Comme on met à charger nos appareils, il faut mettre à charger notre cerveau (pauses et sommeil). Ménage immunitaire et métabolique, réparation cellulaire, etc. Le cerveau fait le ménage quand on dort! (Sommeil profond.) Chez les petits enfants, moins bon apprentissage si on saute la sieste!

Les impacts du manque de sommeil ne sont pas que sur l’attention. Donner du vocabulaire aux patients. Impacts sur l’humeur! C’est pas que les enfants qui sont grinches quand ils dorment pas assez.

On prend de moins bonnes décisions. Conduire fatigué = conduire bourré.

Messages-clés

Fin années 90, découvert système qui régule veille/sommeil, médié par orexines. Présence = veille, baisse = sommeil. Pour certaines personnes peut-être pas suffisant comme baisse. Donc appui pharmaco pour les faire baisser (bloquer récepteurs). Nouveau traitement qui nous permet d’être plus interventionniste car bien tolérés. Pas une “sédation” comme beaucoup d’autres molécules (que certains anxieux aiment bien!)

Antagonistes de l’orexine. Testés chez adultes d’âges divers. Etudes en cours chez enfants/ados.

Quand on traite l’insomnie on veut un traitement efficace de nuit et de jour. Et on doit pouvoir se lever faire pipi sans s’encoubler, prendre une décision s’il y a une cata qui nous réveille en pleine nuit, etc. Pas possible avec médic-sédatif.

Méthode FOCUS. On peut mettre ça en place TDAH ou non.

Trousse CADDRA, plein d’outils gratuits. Annick Vincent demande à ses patients TDAH d’indiquer quels sont les symptômes les plus invalidants.

Notion de patient-partenaire. (yes!) Quelle est la motivation du patient? Vérifier et en tenir compte. Niveau d’inquiétude face à la stratégie qu’on propose.

Coût: pas juste en argent, temps, énergie… Il y a un coût à ne pas intervenir, il faut en parler! Si on fait rien, il y a un coût.

Annick Vincent n’a pas inventé l’image de la paire de lunettes. Pills don’t build skills!

Les lunettes permettent de lire comme les médics permettent d’utiliser les stratégies… mais elles ne sont pas la stratégie.

Comorbidités

Trouble psychotique: compliqué car tous les médics TDAH peuvent déclencher une rechute. Longue action.

Bipolaire: choisir une molécule qui sédate pas trop.

Trouble anxieux/dépression: lequel cause le plus d’impact fonctionnel aujourd’hui? Ainsi on choisit lequel on traite en premier, avec des molécules qui auront le moins d’impact possible sur l’attention.

Sérétonine++ => troubles cognitifs (balance avec la dopamine). Cognitive dulling. Cerveau ramolli. Donc aussi noradrénalinergique.

Au Canada les TDAH “simples” ce sont les médecins généralistes qui les gèrent.

Face à un patient, il est où sur cette courbe?

Molécules dispo au Québec

Plus on a de molécules, plus on a de possibilités pour trouver ce qui convient à une personne donnée. On ne peut pas prédire quelle médication il faut pour une personne donnée! (Même avec des tests génétiques…) => protocoles.

Quand on fait le suivi, on mesure le changement. Sur la base des cibles d’intervention. Utiliser une échelle clinique pour le suivi améliore le pronostic pour le patient.

Quand ça va bien… pas bien… les questions à se poser.

Traitement TDAH: pas là pour nous aider à vivre deux vies de front!

Ce qui est bon pour le TDAH est aussi bon pour tout le monde! Attention épuisement.

Micro-défis pour micro-succès. Comment on va organiser notre temps? Comment on structure notre journée?

Le TDAH est un excellent pompier.

Pas important, pas urgent, mais très stimulant

Procrastiner efficacement?

Coller les tranches de tâches à des endroits précis de l’agenda.

Reconnaître les signaux de stress. Apprendre à être bienveillant envers soi-même.

Suite à la réaction automatique de stress, nos fonctions cérébrales plus évoluées peuvent nous aider à nous calmer ou nous alarmer encore plus. Paroles qui me font tourner en rond ou paroles qui me permettent d’avancer.

Cultiver sa résilience en saupoudrant ces 5C dans sa journée.

Gestion des émotions

Universalité: que fait-on au niveau social pour favoriser l’attention de tout le monde? Aménagements urbains, architecture. La nature favorise l’attention! Bienveillance. Apprentissages dans la zone optimale. Garder dans sa tête un espace de disponibilité, en être conscient.

S comme Sens. Aussi direction, aligné entre nos valeurs et ce qu’on fait.

Question: petites doses MPH courte action le soir pour s’endormir. Annick Vincent: petite dose longue action qui couvre la nuit, prise à midi.

Anxieux: se donner un RV avec soi-même plus tôt dans la journée, dans l’aprèm. Puis si ça revient le soir, se dire qu’on garde ça pour son prochain RV, ou on note sur un petit carnet.

TDAH et apnée? oui via l’obésité, mais peut-être aussi apnée centrale. Etude qui montre une augmentation statistique mais on sait pas pourquoi.

Contrôle cognitif et perception temporelle chez des adolescents TDAH [en]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, lacunaires et sans doute avec des erreurs et approximations.

David Da Fonseca et Laurence Casini, Aurélie Grandjean, Jessica Lee Samson

Vers une meilleure compréhension de l’impulsivité chez les adolescents avec un TDAH grâce à la dissociation de l’expression et de l’inhibition des réponses impulsives. (Aurélie Grandjean)

Impulsivité = réaction automatique à des stimulations (int/ext) non adaptées à la situation en cours (conséquences négatives)

Action impulsive => activation de l’action et incapacité d’inhiber

Le contrôle de l’impulsivité c’est un conflit entre cette action automatique inappropriée et une action contrôlée dirigée vers un but. => tâches de conflit.

TDAH => dégradation des performances dans les tâches qui requièrent un tel contrôle. Mais est-ce à cause d’une incapacité à inhiber ou plus grande propension à déclencher?

Méthodologie pour explorer ça: tâche de Simon (effet d’interférence)

Le stimulus “position” passe par une route rapide et “couleur” lente. (Modèle de la double route, Kornblum et al., 1990).

Deux processus en compétition, on va trouver plus d’erreurs et de la lenteur. Par ex, modèle de la suppression de l’activation de la réponse ipsilatérale => plus d’erreurs rapides.

On va voir l’effet du TDAH, du MPH, et d’une TCC sur ces résultats.

plus lents sans être plus précis, plus de difficultés, donc plus grand effet d’interférence dans le TDAH. Déficit du contrôle de l’impulsivité dans le TDAH. Déficit de l’inhibition, mais est-ce bien ça?

Plus grande expression des réponses automatiques ET plus de difficultés pour les inhiber.

TDAH-MPH: précision égale. Effet d’interférence réduit.

Pas de suppression de la force de la réponse automatique mais amélioration de la capacité d’inhibition. On en déduit donc que la dopamine impacte ces deux processus différemment. Effet sur la suppression mais pas l’expression des réponses automatiques.

Deuxième expérience, on refait la même chose avec une TCC pour voir l’impact. Recentrer l’attention et contrôler les difficultés au quotidien, expliquer le TDAH aux adolescents (adapté du programme PiFAM).

Post-TCC: TR moyen accéléré et taux de précision amélioré. On observe une réduction de la force d’activation des réponses automatiques. Amélioration de l’inhibition.

Donc avec la TCC non seulement on améliore l’inhibition mais on réduit l’expression des réponses automatiques.

Comment le TDAH modifie-t-il la perception des durées ? (Laurence Casini)

Modèle de l’horloge interne, estimation temporelle, remédiation musicale.

Le temps est dans toutes nos activités. Mais on n’a pas d’organe sensoriel pour percevoir la durée. Mais un système spécifique au traitement du temps existe (horloge interne).

Evaluation des performances temporelles: tâches motrices (production temporelle, reproduction temporelle, production de rythmes) et tâches perceptives (estimation verbale, discrimination, catégorisation).

Deux paramètres: précision (distance par rapport à la cible) et variabilité au fil des jugements.

Attention: sélective/focalisée et soutenue. Affectent différemment la perception temporelle (PT).

Soutenue => variabilité
attention sélective => sous-estimation des durées

TDAH? Littérature donne résultats différents sauf que les sujets TDAH ont tendance à produire des durées plus courtes pour les tâches motrices. Mais est-ce un problème d’horloge interne ou de difficulté pour retenir la réponse motrice?

Méthode: on apprend aux enfants deux durées modèles. Puis on demande la catégorisation de 5 durées. (groupe TDAH et non-TDAH)

Résultats

Groupe TDAH vont surestimer les durées et variabilité plus grande.

Modalité visuelle, TDAH estiment plus court et plus grande variabilité. Donc c’est pas juste un problème d’inhibition ou d’aversion au délai.

Augmentation de la variabilité

Surestimation temporelle

Autre étude: impact d’une remédiation basée sur le rythme (RBMI). Modifie la plasticité corticale. 8 semaines, 2h par semaine.

Après: la variabilité temporelle diminue un peu. Pas d’effet sur la précision. Tâche motrice: aussi diminution mais aussi meilleure reproductibilité.

Steph-note: j’ai un petit doute sur la deuxième conclusion, la différence me semblait petite sur la première expérience. Audio difficile pour cette présentation, sorry pour les notes particulièrement lacunaires.

L’hyperfocalisation dans le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité chez des adultes et des adolescents (Jessica Lee Samson)

Hyperfocalisation arrive à tout le monde mais plus souvent aux TDAH. Mécanisme de régulation de soi.

Etat avec attention sélective et soutenue, tâche engageante, réduction de perception de stimuli non pertinents, amélioration de la performance. Mais n’est-ce pas le flow? Les deux définitions se ressemblent. Mais quand on regarde les données on voit que l’HF n’est pas associée au flow, même corrélations négatives.

HF: oubli du monde autour de soir, négliger les besoins personnels (pas flow), tendance à s’accrocher à des petits détails de la tâche.

e.g. le fiston qui “reste concentré” des heures sur Minecraft.

Adaptative ou maladaptative?

Adult Hyperfocus Questionnaire. HF dispositionnelle, à l’école, pour un hobby, pendant le temps d’écran…

Fréquence HF plus élevée chez ados/adultes diag TDAH, peu importe âge, éducation… plus associé aux symptômes hyperactivité/impulsivité.

Atteinte fonctionnelle? corrélation avec la vie quotidienne, concept de soi, travail

HF associée à dysrégulation du système d’inhibition? Pas de corrélation avec une tâche motrice. Ecole/hobby: urgence positive.

Réactivité émotionnelle?

Conclusion

(ça allait vite à la fin!)

Régulations des émotions dans le TDAH: diagnostics différentiels avec les troubles de la personnalité et les troubles de l’humeur (Alexandra Philipsen) [en]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, lacunaires et sans doute avec des erreurs et approximations.

Prof à Bonn, spécialiste du TDAH et de la régulation des émotions, et du trouble de personnalité borderline.

Vue d’ensemble

TDAH adulte encore méconnu, en particulier chez les femmes. Patientes qui débarquent à 30-40 ans. Diag très important, parce que ça se traite très bien.

Dysrégulation émotionnelle: incapacité à exercer une partie des processus modulatoires pour la régulation des émotions => incapacité.

Phénomène trans-diagnostic. Questionnaire: DERS. Concerne plein de diagnostics.

Symptômes de base TDAH: inattention, hyperactivité, impulsivité => désorganisation et dysrégulation émotionnelle, labilité

DE plus élevée chez TDAH que témoins sains.

Conséquences: réactions émotionnelles négatives (colère, tristesse…)

Comordités importantes avec le TDAH.

Trois fois plus fréquent souffrant chez les personnes souffrant d’un trouble de l’humeur. Fréquent aussi chez personnes bipolaires et avec trouble dépressif majeur. (Surtout bipolaire.)

Corrélats cliniques? Début plus précoce pour trouble bipolaire, plus d’alcool, tentatives de suicide, altération plus grave des facultés. (Comparé au TDAH.)

Réduction des risques de comportement suicidaire (et non-suicidaire) réduit avec psychostimulants. Donc on peut prescrire les stimulants en cas de double diagnostic. Avec stabilisateur avec effet anti-maniaque.

Borderline. Beaucoup de chevauchements.

Un peu plus impulsifs chez les TDAH + déficit attentionnel. Borderline, plus d’hypersensibilité au rejet, dissociation, PTSD. Difficile de faire la distinction.

Travail de doctorat: présence de borderline, plus de tristesse et colère que sans. (Avec ou sans TDAH.) Irritabilité: pas de différence TDAH/TPB. Donc les deux sont irritables mais différence de qualité des émotions.

Scores de risque polygénique et expériences négatives dans l’enfance: corrélation.

Risque augmenté avec TDAH.

Clusters? TDAH et maltraitance des enfants.

Autre étude, problèmes émotionnels début d’ado et TAG/TD

Plus élevé chez les TDAH.

Facteurs de risque (génétique etc) mais aussi maltraitance dans l’enfance.

Adaptif ou maladaptif?

Héritabilité du TDAH très grande. On ajoute la maltraitance et le risque du développement d’un TPB augmente.

Autre étude

Activité réduite de l’amygdale chez les patients TDAH pour visages émotionnels.

Association entre problèmes de régulation des émotions et persistance du TDAH.

Conséquences pour le traitement? Stimulants très efficaces pour le TDAH. Il y a aussi des études sur les stimulants pour la régulation des émotions. Effet très grand sur le TDAH mais modéré sur le problème des émotions. Idem pour dexAMP et atomoxétine.

Est-ce qu’il y a une différence de réponse entre les adultes TDAH avec ou sans dysrégulation des émotions? non

Psychothérapie?

Etudes uniquement avec TCC ou dialectique, il n’en existe pas pour psychanlyse par ex. Effet petit chez les enfants, petit à modéré chez les adultes.

Gens contents combinaison MPH thérapie en groupe.

En résumé:

  • TDAH: DE prévalence importante
  • TDAH = risque pour troubles de l’humeur
  • dépister TDAH/TSA chez enfants/ados avec problèmes émotionnels
  • DE chez TPD et TDAH
  • TDAH + facteurs environnementaux– => borderline+
  • Stimulants premier choix aussi avec trouble bipolaire
  • médics efficaces pour TDAH et TDAH+DE
  • TCD utile pour adultes TDAH

Discussion:

  • question sur stimulants chez personne très anxieuse/dépression: on sait maintenant que si qqn souffre de dépression très grave les stimulants ne suffisent pas. On peut combiner. Dépression majeure: on commence avec les antidépresseurs (dopaminergiques de préférence); stimulants commencent à être considérés aussi comme potentiateurs (?)
  • a-t-on des études sur les microtraumatismes et événements négatifs et une trajectoire possible vers un trouble borderline? les abus émotionnels ont le plus grand impact dans la trajectoire TDAH => borderline (donc y compris les micro-traumatismes)
  • TDAH + trauma: est-on plus prédisposé à faire un PTSD quand on a un TDAH et qu’on est exposé à un événement traumatique? (étude dans ce sens). Risque de maltraitance dans l’enfance élevé chez les enfants présentant un TDAH. PTSD aussi, mais parce qu’ils sont exposés à la maltraitance. Nader Perroud: on ne sait pas à ce stade si le fait d’avoir un TDAH augmente le risque de développer un PTSD en cas d’exposition à un trauma. Par contre on sait que le TDAH favorise la maltraitance (les événements). Hyperactivité: maltraitance physique augmentée.
  • Hypothèse génétique: enfants TDAH ont souvent parents TDAH, peut-être moins bien armés pour s’occuper d’un enfant présentant des troubles comportementaux? Alexandra Philipsen est d’accord. Rend difficile d’avoir une réponse adaptive.
  • Association entre score polygénétique et traumatisme. Partage génétique entre TPB et TDAH. On sait aussi que grandir dans un environnement borderline avec des gens qui peinent à réguler leurs émotions favorise l’apparition d’un TDAH. 2-3 études seulement mais montrent ça. (Enfants de parents TPB sans TDAH.)
  • Lien entre trouble dissociatif et trouble attentionnel? Est-ce qu’on dissocie plus vite quand on a un trouble attentionnel? Réponse: la dissociation existe dans l’état de stress. Le problème attentionnel existe quand on s’ennuie. Donc différence. Pas d’études. Expérience: gens avec TDAH aiment bien le stress (quelque fois). C’est stimulant et ça focalise.
  • Erreur de misclassification entre borderlines et TDAH? prévalence garçons TDAH et filles borderline, filles TDAH qu’on aurait ratées car on les a classées borderline. Etudes en cours en Allemagne: garçons surdiagnostiqués et filles sous-diagnostiquées (idem avec TSA). En population générale il y a autant d’hommes que de femmes qui souffrent de TPB, sauf que les femmes viennent consulter et pas les hommes.

TDAH au féminin (Dora Wynchank) [fr]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, lacunaires et peut-être avec des erreurs et approximations.

Egalement rédactrice de la fondation DIVA. Conflit d’intérêt: ADHD Powerbank.

On pense évidemment qu’il y a plus de garçons que de filles TDAH… Historiquement, un trouble de garçon, peu d’études chez les filles. 1845 Heinrich Hoffmann décrit l’inattention et l’hyperactivité chez les enfants, et écrit un livre effrayant sur la question. Ses descriptions rappellent certains critères diagnostic (remuer, se sentir agité, se sentir comme avec un moteur…).

Dora Wynchank propose que la description la plus ancienne du TDAH est la peinture du XVIIe

Plus de garçons ou de filles? ça dépend où on regarde. Dans la littérature du domaine, on a des ratios qui varient de pays en pays. En clinique: 10 garçons pour 1 fille. Pourquoi cette disparité de prévalence? Est-elle réelle?

Préjugés sexistes chez les enseignants et les parents. Facile de rater une petite fille rêveuse. Ados diagnostiquées (inattentives, désorganisées…) à tort comme ayant dépression ou anxiété. Parfois… diagnostic TDAH arrive beaucoup plus tard… pourquoi beaucoup plus tard? Hormones (surprise!)

Donc: biais chez les médecins généralistes, filles plus “inattentives”, et trouble associé dépression/anxiété et trouble dysphorique prémenstruel.

Et les filles compensent/cachent: QI élevé, structure externe assez rigide qui les protège, et style d’adaptation perfectionniste => burnout.

Les petites filles ne sont peut-être pas perturbatrices, mais l’effort mental immense qu’elles doivent déployer les épuise => fatigue chronique.

Lien TDAH fatigue chronique (fibro). Confusion?

Où sont cachées ces filles TDAH? Un grand nombre restent non diag et non traitées. Implications sociétales…

Plus de garçons? peut-être… raisons génétiques, endociniennes…

Est-ce que le TDAH chez les filles “rattrape” celui des garçons avec le développement?

Chez les adultes, même proportion de TDAH, ce qui n’est pas le cas chez l’enfant.

Plus d’apparitions tardives du TDAH chez les femmes. Un objectif important, avancer l’âge du repérage. Car pour beaucoup de femmes les symptômes deviennent évidents plus tard, surtout périodes de transition. C’est pas sans conséquence…

Périménopause? “Effet protecteur féminin”: il faudrait un seuil plus élevé d’exposition génétique/environnement pour exprimer le TDAH.

La femme au cours de sa vie.

Toute petite fille: plus de symptômes inattentifs, hyperactivité/impulsivité moins sévère. Oublie, égare ses affaires, se laisse distraire, pas efficace dans ses études, ses devoirs prennent du temps, les résultats ne correspondent pas à ses efforts, son niveau de compréhension de la lecture est faible. Se concentre sur les choses qui la passionnent… TDAH masqué.

Fille inattentive

A de grandes idées mais ne termine pas ses projets. En retard. Ne tire pas les conséquences. Difficultés cognitives équivalentes aux garçons, mémoire de travail et planification, labilité émotionnelle.

Fille hyperactive

Garçon manqué, sport, occupée, moins de difficultés pour l’hyperactivité motrice mais elle parle, parle, parle. N’arrive pas à lire les codes sociaux, ne suite pas les conversations, est distraite, rejetée et isolée par l’entourage.

Adolescente

Problèmes de relations, automutilation, grossesses, IST, timidité/impulsivité considérés comme traits de personnalité plutot que symptômes. Moins de stratégies d’adaptation, moins auto-efficaces, moins d’agressivité physique que les garçons mais taux de dépression/anxiété plus élevé. Difficulté à s’adapter à de nouvelles situations => stress++ anxiété++. Risques de consommation et comportement. Ne discernent pas les conséquences de leurs actions, cerveau immature. (Bye Piaget, le développement du cerveau se termine vers 25 ans.) Aussi, capacité de se projeter dans l’avenir–

Femme TDAH

Symptômes plus faibles que les hommes. Mais les femmes ont des rôles multiples, vie chaotique, incontrôlable, il faut tout gérer.

Inattention: distraite, débordée, ne fait pas assez d’effort et de motivation (accusation) donc estime de soi–, n’arrive pas à organiser maison, bureau, vie, mettre en oeuvre les tâches associées aux principaux rôles de la vie, suivre routines et horaires, détresse psy énorme, sentiment d’être inadéquate, stress chronique. Pas toujours visible! Femmes pro ont parfois secrétaires ou conjoint qui compense.

Femme âgée

Peu de recherche. Peut se superposer à un vieillissement normale. L’âge favorise la décompensation du TDAH. Déclin cognitif normal. 3% prévalence. Plus de sous-type inattentif.

Symptômes parfois rapportés comme dépression.

Oublient, perdent les choses, cerveau gruyère ou cerveau vide, parlent trop, impulsives…

Erreurs de diagnostic: Alzheimer au lieu de TDAH! Peut avoir des conséquences vriament graves, un faux diagnostic à ce stade.

Avec diagnostic et prise en charge, peuvent s’accepter et capitaliser sur les caractéristiques positives.

Le déclin cognitif est une partie naturelle du flux sanguin, baisse du taux d’oestrogène exacerbe problèmes cognitifs.

Messages à retenir:

  • présentation du TDAH souvent différente chez les filles
  • diagnostic plus difficile
  • plus d’inattention, rêverie, dépression/anxiété
  • traiter de façon adaptée: médics, thérapies comportementales mais aussi soutiens pour défis émotionnels et sociaux, estime de soi, aménagement éducatifs à l’école
  • ados: ne pas oublier les hormones et les comportements à risque, puberté peut exacerber les symptômes, augmenter risque de comportements à risque (sexuels notamment)

Différence entre démence et TDAH chez la femme âgée

Traitement pour le TDAH! Thérapies comportementales efficaces.

Dans les questions:

  • hommes TDAH avec femme non-TDAH s’en sortent mieux que le contraire (sujet de la compensation par le conjoint)
  • jusqu’en 1993, études USA sans femmes pour la pharmaco, donc attention aux sous-populations non représentées dans la littérature
  • jeunes filles “TSA léger” mais qui s’avèrent surtout TDAH, car surtout problèmes de lecture de codes sociaux visibles. Une fois le TDAH pris en charge, l’équipe de Dora Wynchank constate que beaucoup d’autres troubles “disparaissent” (borderline, TSA etc…)
  • ressemblances TSA/TDAH: masking qui épuise, jeunes filles socialisées à “to pass”
  • va-t-on finir avec un DSM rose et un bleu? doctorante qui a regardé la DIVA 5 pour évaluer si les critères sont pertinents pour les hommes et les femmes. En début de travail, mais pour le moment les deux s’y retrouvent, les femmes sont reconnues. Mais l’impact hormonal n’est pas assez pris en compte.

Traitements personnalisés du TDAH (Diane Purper-Ouakil) [en]

Symposium TDAH, mes petites notes comme je peux, peut-être avec des erreurs et approximations, ça allait vite!

Bon traitement, au bon moment, pour la bonne personne, pour un objectif pertinent… (médecine de précision).

Thème important, mais il faut

  • bon niveau de preuve
  • validation interne et externe
  • démontrer vrai impact
  • sur une population suffisamment représentative

Evidence scientifique: réponses variables aux différents psychostimulants. Doses fixes versus doses flexibles. Dose flexible: meilleure réponse avec doses croissantes MPH/AMP. Fixe: pas de bénéfice au-delà de 30mg.

Temps pour atteindre la bonne dose: très variable, de 0 à 6 mois pour les enfants de moins de 10 ans, par ex. Est-ce que ça change selon le sexe, le type de formulation?

Etude sur la posologie.

Posologie relativement plus faible chez l’ado que l’enfant. Pour que la tolérance soit meilleure et “moins besoin” => on voit en clinique qu’on se retrouve à baisser des doses à l’adolescence.

Tolérance: diminution de l’efficacité du traitement. Aiguë et tardive.

Différents mécanismes évoqués et stratégies. Phénomène (tolérance) pas assez bien connu encore.

Autre étude, essai clinique de non-infériorité du neurofeedback par rapport au MPH. (MPH efficacité plus importante.) Pas non plus de différence sur les deux protocoles de neurofeedback (exemple d’essai de personnalisation dans l’étude).

Autre exemple qui tente d’intégrer cette personnalisation: étude sur la prévention de l’utilisation problématique d’internet chez les ados. Deux profils, un “impulsif” (un peu TDAH), l’autre plus “compulsif” (FOMO). Interventions spécifiques par profil.

Un groupe avec intervention matchée sur le profil, comparé à l’autre groupe qui a l’intervention randomisée.

La bonne personne? Est-ce qu’on a bien un TDAH? Hétérogénéité du diag (tous les TDAH n’ont pas la même présentation et peut-être les mêmes “causes”). Etc.

Méta-étude 2024 (Cortese, S. et al). Belle étude mais est-ce utilisable en pratique? Risque de biais élevé, peu de validation externe, pas prêt pour application clinique.

Prédicteurs cliniques vs. cognitifs? Cliniques > cognitifs. Prédicteur principal, sévérité des symptômes TDAH.

Pas utilisable dans la pratique clinique.

Rôle des comorbidités sur le traitement? Comorbidités retarde début traitement.

Objectifs du traitement? symptômes, oui, et fonctionnement. Mais qu’est-ce qui est pertinent pour la personne concernée, pour l’entourage? Est-ce que ça marche? Et le contexte, pas besoin du même contrôle de symptômes pour les loisirs ou le travail!

Biais très nets dans l’auto-évaluation des symptômes, connu. Sous-estimation.

Comprendre les écarts, ce qui est important pour la personne, aller sur des objectifs un peu plus larges.

Timing? Personnes qui ont des symptômes stables à l’âge adulte, mais aussi qui ont des symptômes fluctuants. L’engagement thérapeutique: arrêts précoces surtout chez ados et jeunes adultes. Mais ensuite réengagement thérapeutique par la suite.

Du coup transition critique.

Cycle menstruel? Besoin de données et d’études! Posologie sans doute à adapter en période prémenstruelle. Suivi très individualisé!

Pas juste l’individu mais aussi les paramètres sociaux. Stigmatisation. Par les pairs, internalisé.

Colloque francophone TDAH 2024 Genève [en]

Me voici de retour au CICG après des années d’absence, pour suivre des conférences sur une thématique très différente de ce qui m’occupait alors (à la grande époque des conférences Lift). Je prévois de prendre quelques notes (en vrac et n’engagement que moi, comme d’hab) et surtout, de rencontrer des gens. C’est très étonnant pour moi de me retrouver dans ce lieu avec autant de femmes, je dois dire!

8e colloque international en langue française sur le TDAH

Francophonie: différents pays, différentes problématiques?

France (Manuel Bouvard + ??)

(Pardon la France, soucis d’audio donc notes très minimales. Ensuite j’ai découvert les headsets.)

Quid de la formation des professionnels? Société Française du TDAH.

Frank W. Paulus (Allemagne).

Tous les 5 ans, il faut reprendre les guidelines. Premiers résultats d’une grande étude (ESCA) à l’automne. DIGA (Digitale Gesundheitsanwendungen) en développement. Sujets: (auto-)stigmatisation, liens TDAH et développement de l’identité, tenir compte du fait que les diagnostics psy ne doivent pas être considérés comme des entités “naturelles”, donc il faut plus se concentrer sur la manière dont la capacité d’action individuelle peut être améliorée. (Frank Paulus a posé la question au prof. Banachewski).

Formation? filière de formation pour les psychothérapeutes. Réforme en vigueur. Avant: psychologie puis formation de 5 ans. En vue: psychothérapie dès l’uni.

Traitements: données provenant de la caisse maladie. 25% TDAH pur. 36% traités uniquement pharmaco (pas au niveau des recommandations). 6% seulement traitement multimodal. 6% uniquement thérapie (TCC). La moitié (!) n’ont reçu aucun traitement!

Sensibilisation et diagnostics accrus, en particulier à l’école et dans les médias.

Annick Vincent (Québec).

CADDRA, CADDAC. Consensus d’experts pour diag et prise en charge. Beaucoup de ressources accessibles.

Pharmaco: MPH + amphétamines et non-stimulants. Recommandation = cibler le traitement. Quels sont les objectifs? Selon l’évidence scientifique, que peut-on proposer dans cette situation? Equiper la personne => meilleure prise en charge.

Défis: briser les tabous, augmenter l’accessibilité (listes d’attente!!)

Solutions? Collaboration, piste de services claire, hiérarchie des interventions (très en silos actuellement), outiller la personne, programme universel en amont du diagnostic (accès à certaines mesures avant).

Ce qui bouge: les psychologues peuvent maintenant diagnostiquer, médecins de famille aussi. Infirmières praticiennes en santé mentale qui peuvent initier et gérer la médication. Pharmaciens peuvent ajuster la médication et la prolonger!

Coup de coeur “ressources”.

Encore deux autres que j’ai pas pu capturer (Fondation Philippe Laprise et un autre). Ça fourmille de ressources!

Laurent Victoor (Belgique)

Que dire? Rien de vraiment nouveau sous le soleil… pas grand-chose qui bouge? Quoique… Les médias, ça a beaucoup bougé. Quand on parle du TDAH, on parle toujours aussi du TDAH. “Etude” sortie en janvier, d’une mutualité chrétienne qui “tire la sonnette d’alarme”. Tape sur les pros en disant qu’ils suivent mal les patients et font pas leur travail. Chiffres qui sortent de nulle part dans l’article… Vrais chiffres: consommation de stimulants en Belgique similaire à il y a dix ans (versus augmentation 20% dans l’article!). Plein de fausses informations. On sait aujourd’hui que le diagnostic et le traitement du TDAH n’augmente pas le risque d’abus de substances, diminue même (?) quand le traitement est poursuivi pendant longtemps.

Mais: réactions!! Articles, émissions… “Rilatine” en Belgique… Ça a mal commencé mais finalement les choses se sont retournées.

Problème: pénurie de médicaments, ça devient très inquiétant. Arrêt de commercialisation de certains médicaments (Strattera).

Enjeux:

  • exploiter le changement d’orientation de la presse et de la perception des choses
  • faire face aux pénuries de médecins (pas qu’en psychiatrie) et de médicaments (Laurent Victoor a 2.5 ans de liste d’attente par ex)
  • manque de politique globale TDAH (3 régions, deux langues, ministres qui tirent pas à la même corde)
  • …sinon, la Belgique n’a toujours pas de gouvernement…

Naoufel Gaddour (Tunisie)

Comme la Belgique? Différent, les politiciens se battent pour être celui qui sauvera la Tunisie. Groupes de parents d’enfants qui s’organisent. Implication de plus en plus importante des “coaches de vie”. Aussi échanges de pseudo-infos neurobiologiques, fake meds mais… pas que. On trafique aussi les livres occultes d’Annick Vincent sur le TDAH!

Big: pénurie de médics. MPH libération immédiate ou prolongée. Parents qui activent même leur réseau à l’étranger pour tenter de se fournir! Beaucoup aiment la Ritaline car effet initial plus puissant et journée scolaire courte de 5h (Concerta apprécié pendant le Ramadan…). Multiples switches déroutants.

Exode des médecins vers les pays occidentaux (1325 quittent le pays en 2023 pour 800-1000 formés par année). Très préoccupant.

Aménagements scolaires. TDAH fait partie des besoins spécifiques pour lesquels il y a des aménagements prévus. Mais le gros débat, ministère a décidé que les enfants avec besoins spécifiques n’avaient pas besoin de refaire leur année. Programmes d’aide parentale (entre l’enfant roi et les mesures radicales). Programme EQUIPE à Tunis.

Ceux qui restent font du bon travail, études, collaborations. Dysrégulation émotionnelle (en vue d’ailleurs, intégration dans les critères diag). Recherches autour d’applications mobiles.

Michel Bader (Suisse)

TDAH chez les Helvètes, 24% de la population CH en Suisse Romande. Manque de collaboration avec nos compatriotes alémaniques.

Est-ce que le TDAH ça vient des USA? Etude (Index de Conners) qui nous montre que ça existe aussi ici. Grand changement: l’arrivée des adultes et de l’âge avancé sur la scène. Coûts considérables en terme de souffrance personnelle et d’impact sur la société.

Politique de l’autruche de nos autorités. Manque de prise de conscience. Parcours d’obstacles pour les familles. Associations de parents comme l’ASPEDAH font du bon job.

Approche multimodale.

Pharmaco: on est privilégiés, large palette de molécules et formulations, pas trop de pénurie. Les prescriptions de stimulants ont augmenté de 16% ces six derniers mois par rapport à 2023 (?). Surtout chez les adultes. Etude Helsana 2013-2019. Seul groupe d’âge avec augmentation des femmes = jeunes adultes.

Reste les étiquettes “pschostimulants = stupéfiants”. Alors que dans la rue on trouve toutes les drogues qu’on veut en l’espace de 5 minutes.

Genève, merci Nader Perroud, centre TDAH adultes, ça démarre aussi à Lausanne.

Désert moins prononcé qu’ailleurs mais vraiment manque de personnel important, listes d’attentes, point à suivre.

Ecole: progrès côté sensibilisation, mais sentiment qu’on manque de formations suffisantes par rapport aux caractéristiques fines du TDAH. On a des aménagements (recommandations nationales), restent des résistances suivant enseignants/directions. Stigmatisation du TDAH (armée).

Adolescence et jeunes adultes, “maillons faibles”, transition très délicate.

Ecrans et réseaux sociaux, touche les jeunes et les ados. Nouvelles approches (cf. Paulus, Vincent): Alexa! Mais attention à la déshumanisation.

Croire en soi et penser différemment est fondamental, cf. Simone Biles. Force créative et artistique. Pas que des côtés négatifs!

Anthony Rostain (USA)

Pendant la pandémie, changements dans la progression de problèmes comme se souvenir, se concentrer, prendre des décisions. Incidence du TDAH a passé de 0.19 à 0.57% des patients, mais la prescription de médicaments est restée stable.

Augmentation la plus marquée des prescriptions pour la tranche d’âge 22-44 ans, parmi les femmes également. Prescription par infirmières praticiennes en augmentation. Pas assez de médecins qui diagnostiquent mais ces infirmières prennent le relais. La majorité des personnes sous traitement sont sous stimulants. Stable depuis 2013. Mais % de femmes nouvellement diagnostiquées a augmenté fortement.

Explications:

  • faux auto-diagnostics (vision des médias)
  • cas auto-reconnus
  • augmentation des demandes de traitement chez patients précédemment diagnostiqués
  • exacerbation des symptômes liés au stress chez les patients avec des symptômes légers
  • covid long? (déterminants neurobiologiques)
  • médias numériques en augmentation?
  • nouveaux praticiens bien informés
  • meilleure sensibilisation des praticiens
  • télésanté (startups) e.g. Cerebral ADHD Launch et crash (cf. podcast Scripts!)

Pénurie de stimulants. Beaucoup de pharmacies signalent des pénuries. La disponibilité ne suit pas la demande. Rostain a 3-4 appels par jour de patients qui n’arrivent pas à trouver leurs médics.

Augmentation de la demande, chaine d’approvisionnement, problèmes de fabrication, etc.

Nouvelles technologies en cours de développement pour l’évaluation du TDAH.

APSARD: préparation de guidelines pour professionels.

Escapade au Tessin [en]

J’ai aimé Bellinzone, et j’ai aimé aussi le reste de mon week-end prolongé au Tessin. J’ai réalisé encore une fois que dès que je suis quelque part, j’ai envie d’y rester, de revenir, d’explorer plus. Ma tête se remplit avec un milliard de projets pour là où je suis en cet instant. C’est un peu frustrant… mais c’est comme ça qu’elle marche, ma tête.

Alors en plus du millier de photos (encore à trier évidemment) que j’ai prises durant ces trois-quatre jours, quelques notes sur ce que j’ai vu, testé, expérimenté, et fait.

Un peu sur un coup de tête, je me suis dit que ce serait sympa de rallier Locarno à vélo depuis Bellinzone. A la gare de Bellinzone, j’ai pu louer un vélo à la journée, avec un panier assez gros pour y mettre mon bagage (je n’avais pas prévu le vélo, donc je n’avais pas fait particulièrement attention à voyager léger, mais c’est allé). J’ai pris un vélo pas électrique, pour avoir le panier, et aussi, c’est plutôt plat. 38.-, avec dépôt du vélo à Locarno.

Franchement, je n’imaginais pas que ce serait aussi facile, et je garde en tête de tester à d’autres occasions la combinaison train + vélo de location. Pour un VAE il m’en aurait coûté plutôt 70.-, je crois, et 10 pour le déposer ailleurs qu’au lieu de location. Je ne suis pas sûre que c’est possible dans toutes les gares.

Avant d’enfourcher mon vélo sans moteur, j’ai passé la matinée à aller voir les forteresses de Bellinzone. Je n’ai pas eu le temps d’aller partout, et je n’ai pas payé pour visiter non plus. Ce serait à refaire, en prévoyant une journée entière pour bien prendre le temps sur chaque site et aller à l’intérieur.

J’ai réalisé que ce n’était pas tant la somme d’argent à payer qui me retenait mais le fait de devoir gérer la logistique de payer. (Et aussi, quand même, d’avoir le temps de “profiter” si on a payé une entrée.) Mais si l’argent avait été magiquement prélevé sur mon compte en banque en passant la porte, j’aurais peut-être été.

Arrivée à Locarno avec 20km de vélo dans les pattes, j’étais quand même contente de prendre ma douche! J’avais pris un chambre pas très chère et un peu à la der dans un hôtel sur la Piazza Grande. Petite chambre spartiate et propre, je n’avais pas besoin de plus, mais qui sentait la cendre froide… ça c’était bof. C’était dans une belle vieille maison, avec salle de bain et WC séparés, mis en pratique, la chambre et les deux salles d’eau donnaient sur une sorte de grand hall semi-ouvert aménagé en coin “canapé-salon”. C’était presque comme si j’avais une suite (pas tout à fait privative), avec les WC d’un côté, la salle de bains de l’autre, aussi grande que la chambre. Pas si mal en fait, et l’accueil au check-in était sympa. Heureusement la chambre donnait sur une ruelle à côté de la place, donc je n’ai pas été gênée par la terrasse du bistrot dessous. A noter le simple vitrage et le chauffage d’appoint, possible qu’il ne fasse pas très chaud quand il fait froid dehors, ce qui était loin d’être le cas en ce week-end estival de mi-avril!

J’ai clairement moins flashé sur Locarno que sur Bellinzone, mais j’ai réalisé le jour de mon départ que j’avais complètement passé à côté de la vieille ville, donc il va falloir lui redonner sa chance.

Le samedi, je suis allée faire une petite randonnée dans le Valle Verzasca, le truc classique, montée en bus jusqu’à Sonogno et descente à pieds jusqu’à Lavertezzo. C’est vraiment très beau. Sonogno est le dernier village au fond de la vallée, à plus d’une heur de la plaine, et à partir de là, on voit des panneaux de randonnées de 6h, 8h, 10h… Et même visiblement un tour de 4 jours de cabane en cabane. Bref, ça donne vraiment l’impression que la montagne ne fait là que commencer, et qu’il y a un monde à explorer!

La descente le long de la rivière est facile et variée, j’ai eu la surprise d’y croiser des genêts, pas du tout le genre de végétation dont j’ai l’habitude en montagne.

Après des mois d’inactivité physique pour cause de diverses maladies et blessures, j’étais assez satisfaite du fonctionnement de mes jambes ce jour-là.

Le lendemain, j’ai pris le bateau pour aller visiter les Isole di Brissago et leur jardin botanique. J’ai commencé par me faire rembarrer alors que j’essayais de monter dans un bateau italien avec mon AG, mais une fois dans le bon bateau, j’ai pu profiter d’un petit zig-zag entre les ports du Lac Majeur avant d’arriver sur l’île.

J’ai adoré, vraiment. Il faudrait revenir une fois quand plus de choses sont en fleurs, mais c’était déjà bien beau.

Je suis restée scotchée devant l’étang abritant tortues et grenouilles en rut.

Là aussi, c’est bien de prévoir la journée pour pouvoir prendre son temps.

Il y a des plages et divers coin pique-nique si on ne veut pas manger au restau de l’île (j’ai réservé sitôt arrivée et j’ai bien fait, sinon je serais restée sur ma faim, littéralement).

La surprise de cette journée lacustre, c’était Ascona.

On m’avait dit que c’était joli, mais alors là! Un vrai coup de coeur. Les quais, les platanes énormes, les maisons colorées, les petites ruelles, les glycines partout… Je me dis que la prochaine fois, je prends une chambre là plutôt qu’à Locarno (c’est 20 minutes de bus jusqu’à Locarno). Ou a Tenero, de l’autre côté de Locarno, dont j’ai passé le bord du lac en arrivant à vélo, et qui semblait vraiment très joli.

Il a fallu manger, bien évidemment. J’ai testé le Grottino Ticinese, sans réservation – j’ai eu de la chance, on m’a trouvé une petite place, mais il aurait fallu réserver. L’accueil et le service étaient super sympa, le cadre super sympa, polenta très bonne mais un peu déçue par le rôti de veau. Mais je reviendrai.

Ensuite, j’ai quand même pris une pizza (10% de rabais) au restau de l’hôtel où je logeais: pizza et soupe OK, mais service désincarné et robotique. En passant, le buffet de petit déjeuner de l’hôtel ne valait vraiment pas le coup, autant s’acheter un truc à la coop d’à côté (ce que je ferai si j’y reloge une fois, ce qui est possible, car bien situé et si tout ce qu’on veut c’est dormir et laisser ses bagages ça fait très bien l’affaire).

Ma première soirée à Bellinzone, j’avais mangé à la Croce Federale sur recommandation d’un collègue: très bon risotto aux asperges et service sympa!

Pour mon lunch sur l’île de Brissago, j’avais donc réservé une table dès mon arrivée. Le serveur était vraiment très sympa, m’avait donné une super table sur la terrasse face à l’eau.

Cadre vraiment chouette. Par contre le fritto misto que j’ai commandé ne cassait rien (clairement j’aime la truite saumonée, mais les deux autres poissons blancs m’ont laissée de marbre). Frites un peu bof, thé froid maison qui ne m’a pas fait danser les papilles. La prochaine fois je prends un burger. Franchement top pour l’emplacement et le service. Mais pour un truc gastronomique il faudra repasser. C’est dommage parce que vu le cadre il y aurait de quoi!

Je suis donc rentrée du Tessin avec la ferme intention d’y revenir. Quand, comment, avec qui, pour y faire quoi précisément? A déterminer.

J’aime Bellinzone [fr]

Bellinzone et moi, on ne se connaît que depuis quelques heures, mais je l’aime déjà. J’aime ses rues larges et plates, le pan de montagne tellement raide qui rejoint ce plat, les couleurs des bâtiments d’âges divers mais toujours soignés et harmonieusement coordonnés, les magasins et les terrasses, les arbres et les palmiers qui font penser aux vacances, l’odeur des plantes le soir.

J’aime l’excellent repas pris dans le restaurant recommandé par mon collègue, le parfum de l’homme de la table d’à côté qui parlait un allemand compréhensible, à me donner l’illusion qu’un jour je pourrai enfin suivre des conversations dans cette langue qui me donne tant de fil à retordre au quotidien. J’aime les petits cours d’eau qui ne semblent presque pas avoir leur place dans une ville, le sentier rouge et blanc sur lequel j’ai posé mes souliers de marche pour digérer le tiramisu maison auquel je n’ai pas résisté. J’aime ses chats et ses châteaux. L’atmosphère calme d’un jeudi en début de soirée. J’aime l’allure de cette ville qui ressemble à ce que doit être une ville, cette ville où malgré mes quatre heures de sommeil et ma longue journée de travail je me sens détendue et sereine.

J’aime Bellinzone, même si j’ai toujours envie de dire “Barcelone” quand j’ouvre la bouche pour prononcer son nom. Un moment d’hésitation, à chaque fois. Mais c’est dire combien cette ville ne faisait pas partie de mon monde jusqu’à ce que j’y mette les pieds tout à l’heure en sortant du train. Je n’avais aucune idée à quoi m’attendre. Rien.

Je réalise que j’ai très peu d’imaginaire des lieux où je ne suis pas allée. C’est peut-être pour ça que j’ai relativement peu d’envies de voyager, d’aller dans des endroits que je ne connais pas. C’est pas que ça me rebute, mais plutôt que je suis incapable de me projeter, puisque dans mon esprit il n’y a aucun contenu rattaché à un nom.

Une fois sur place, toutefois, tout bascule. Je veux y revenir, alors que je suis à peine arrivée. Je veux y rester plus longtemps, une myriade de petits projets prennent forme dans ma tête, comme des bulles de savon dans un bain moussant en train de couler. Je pourrai remplir une vie avec Bellinzone, je me dis.

C’est marrant, parce qu’il y a peu de temps, j’expliquais à quel point je trouvais difficile de dire si “j’aimais” une ville. Est-ce que j’aime Paris? Londres? Genève? Vevey? Quand la ville est grande, déjà, on n’a pu en voir qu’une infime partie, et du fait la question est mal posée.

Et là, subitement, à peine quelques heures après mon arrivée dans une ville inconnue, je le sens: j’aime cette ville.

Je l’aime aussi parce que c’est le début de trois jours de vacances dont j’ai bien besoin. Parce que le risotto aux asperges était délicieux. Parce que j’ai pu, sur un coup de tête, décider de louer un vélo pour pédaler jusqu’à Locarno, demain, au lieu de prendre le train. Parce que les rues n’étaient pas trop pleines et pas trop désertes. Peut-être qu’à un autre moment ça n’aurait pas été le cas. Il y a une certaine contingence à ce qui fait aimer un lieu. Il fait chaud et beau et c’est presque l’été aujourd’hui. J’aurais pu être ailleurs pour profiter de ça.

J’ai aimé pouvoir grimper, grimper, en faisant un petit crochet en rentrant de mon repas, petit crochet d’une bonne heure au final, pour voir jusqu’où je pouvais aller sur ce pan de montagne auquel s’accrochent des maisons modernes de riches mais aussi des vieux bâtiments qui sont là sans rien demander à personne. J’ai aimé pouvoir transpirer et m’essouffler correctement pour la première fois depuis des mois, des mois de maladie, de blessures, d’absence de sport. J’ai aimé la douche que j’ai prise en rentrant dans ma chambre d’hôtel.

Tout ça me fait aimer Bellinzone. J’y reviendrai.

SOS mites alimentaires: vive les bocaux! [en]

Depuis plus de 20 ans que je vis dans un immeuble où les mites alimentaires circulent régulièrement dans la ventilation passive entre les cuisines, et ayant eu droit à une ou deux invasions mémorables par ma faute, j’ai “un peu d’expérience” en la matière. Cet article rassemble donc mes conseils à ce sujet.

La clé c’est de mettre tous les aliments susceptibles d’intéresser les mites dans des bocaux ou des boîtes hermétiques. Je sais, c’est très enquiquinant, j’ai longtemps résisté à l’idée, mais à chaque fois que j’y ai dérogé, je l’ai regretté. Même les emballages neufs ne sont souvent pas hermétiques (le riz et les pâtes dans les emballages carton par exemple). Et… les mites peuvent aussi entrer dans notre cuisine via les aliments contenus dans ces emballages (surtout si c’est bio, vrac, etc…). Il ne faut pas sous-estimer non plus à quel point elles peuvent aussi rentrer dans des emballages plastiques qui nous semblent hermétiques.

Valeur sûre: bocaux KORKEN chez IKEA ou similaires chez Landi. Prendre différentes tailles, des gros aux petits. Pour ranger les emballages neufs j’aime ce type de boîte IKEA 365+, à prendre aussi en différentes tailles.

De quels aliments on parle? Tout ce qui contient des céréales ou des fruits secs: biscuits, pâtes, farine, riz, lentilles, épices, noisettes moulues… En gros, tous ces machins secs qui se conservent longtemps. On en a aussi vu dans le café, le chocolat, les croquettes pour chat, et même le sucre (elles étaient peut-être perdues). Bref, moi je trouve plus simple de considérer que ça concerne tout ce qui n’est pas dans une boîte de conserve.

Pour moi, tout jeter est inutile, c’est surtout du gaspillage. Par contre, tout sortir placard par placard, inspecter, mettre en boîte ou bocal, donner un coup au meuble, oui. On trouve des fois des asticots qui se baladent sur les étagères (contrôler aussi la face du dessous!) et des mites planquées un peu partout. Elles peuvent pondre aussi dans le bois des meubles… Difficile donc de s’en débarrasser complètement, d’où l’intérêt de les priver entièrement d’accès à toute source de nourriture possible, en isolant les aliments. Il vaut mieux dépenser son argent à investir dans des bocaux et boîtes qu’à refaire tout son stock.

Les pièges à mites (à phéromones) sont d’une efficacité limitée. Alors certes, ça peut peut-être aider à évaluer la gravité d’une infestation, mais ça peut aussi attirer les mites d’ailleurs, si l’infestation principale est chez un voisin, par exemple. Personnellement cela fait bien dix ans que j’ai arrêté d’en mettre. Une autre chose à laquelle je fais attention: ne pas ouvrir la fenêtre de la cuisine de nuit en été, encore moins avec la lumière allumée. Elles rentrent!

Ma dernière infestation en date, cet été je crois, c’était un emballage de risotto bio encore fermé. J’étais devenue une peu insouciante avec les années, et j’avais aussi des emballages de pâtes en carton fermés que je n’avais pas mis en boîte. Ils ont été touchés. Heureusement, comme tout le reste de mes réserves était en bocaux ou en boîte, les dégâts ont été minimes et le nettoyage a été réglé en une heure. Mais on ne m’y reprendra plus.

En résumé: il faut isoler la nourriture, mettre en bocaux ou en boîtes hermétiques, même si l’emballage d’origine semble bien fermé. Tout le reste est secondaire, donc mettons notre énergie là où ça servira le plus!