Pour Script.
On décide que ça vaut la peine d’aimer, qu’on ne va pas renoncer, qu’on ne laissera pas son coeur se recouvrir d’une croûte noirâtre. On se dit que ce n’est pas parce qu’on risque de se faire mal qu’on restera cloîtré chez soi.
Et puis de longues années passent. On se rend compte qu’on a le coeur recouvert d’une croûte noirâtre, un peu craquelée, mais là quand même. On se regarde à nouveau et on se rend compte que malgré toutes ces belles décisions, on a peur d’aimer. On en est même incapable.
Alors un jour, on réalise que pour pouvoir aimer l’autre, il faut s’aimer soi. C’est bête à dire et ça a tellement été dit qu’on ne l’écoute plus. Tant que l’on aura besoin de l’autre pour nous donner cet amour qui nous manque pour se sentir être, on risquera toujours de ne tenir à cet autre que pour cet amour qu’il donne, et non pas pour ce qu’il est. Et s’il voulait juste être aimé pour ce qu’il est…? Bouclons la boucle: l’autre pourrait tout aussi bien être nous.
Ce n’est pas facile d’apprendre à s’aimer. D’abord il faut apprendre à aimer, et aussi à se sentir aimé. C’est peut-être ça le plus dur. Sentir qu’on est aimé. Pas aimé comme on imagine qu’on voudrait être aimé, mais aimé vraiment. C’est très différent. Ce n’est peut-être pas aussi grand, mais c’est réel.
S’aimer, ça peut commencer par ces tous petits actes que l’on fait pour prendre soin de soi. Ne pas attendre qu’un autre soit là pour le faire, prendre sa vie entre ses propres mains. Ces petits détails inutiles mais qui font le tissu de la vie.
Et à mesure qu’on est capable de se donner soi-même de cet amour sans lequel la vie est sèche et dure, le coeur dégèle, la croûte noire s’effrite, et vivre devient moins effrayant. La solitude est peut-être toujours là , mais elle n’est plus un péril mortel.
Parce que moi, je serai toujours là pour m’aimer.