Je n’ai pas tellement l’inspiration poétique gaie. C’est en général au plus profond du creux de mes vagues vénusiennes que j’écris de vers. Ceci n’est donc bien sûr pas vraiment représentatif de qui je suis – et certainement pas de qui je suis maintenant.
Avril 1998
Moral gris.
Comme le temps?
Comme l’argent?
Gris souris.
*
Solitude qui me fait mal sous la peau.
Solitude qui fait un croûte sur mon coeur.
Solitude qui me fait pleurer tard dans le noir.
*
Il y a tout au fond de moi
Un loup qui veut me dévorer
J’ai tenté de fermer les yeux
Et il en a bien profité.
*
Je suis déjà vide et j’ai tant de chemin à faire
Incapable de me nourrir j’avance tant bien que mal
J’entrevois le bout – ou est-ce le fond
Encore, encore tenir debout la tête haute
Montrer à tous mes belles façades
Les belles peintures dont je m’orne le corps
Pour tenter d’oublier que dedans je pourris
Que dedans je suis creuse
Que je vais m’effondrer
IUCAA (inde), 14 août 2001
Il y a du doute
Il y a du vide
Comme un grand trou
Derrière mon âme
Un recoin sombre
Où vit une ombre
A-t-elle une forme?
A-t-elle un nom?
L’ombre, le trou
Ne sont en fait
Que la nausée
Du temps qui passe
*
Il est rentré, pourtant.
La peur au ventre
Ne sachant trop bien quoi attendre
Il marche les lieux familiers
Un sourire l’éclaire mais ses beaux yeux s’embrument
Dans son coeur la chaleur
Mais aussi le grand froid
Le froid du souvenir qui a perdu son âme
Du lieu tant aimé maintenant déserté
Oui! car se sont bien les gens,
Les personnes les visages leurs souffles et leurs bras
Amis chers ou passants en l’absence desquels
La ville n’est plus qu’une pauvre coquille
Dans laquelle on voudrait retrouver la chaleur
De la vie vécue mais perdue à jamais.