Au temps du coronavirus [fr]

[en] The last three weeks in Vaud, coronavirus-style.

J’ai beaucoup de mal à penser à autre chose qu’à la crise actuelle. Normal, j’imagine. Comme tout le monde je suppose, je suis un peu sous le choc, quand même. On est mardi matin, 17 mars. Hier, fermeture de tous les commerces “non vitaux”, état de nécessité prononcé pour le canton. Vendredi, fermeture des stations de ski, des écoles, restrictions de distance dans les restaurants. Lundi passé seulement (il y a une éternité), l’Etat exhorte les personnes à risque de s’isoler au max. De mon côté, je vais chez le psy, à la physio, chez le véto, et j’ai une séance de comité pour Elles Entr’Aide. A ce moment-là, c’est clair, on ne se fait plus la bise, on ne se serre plus la main. Alors qu’une semaine avant, quand le Conseil Fédéral rajoute dans les mesures de protection de la population d’éviter les poignées de main, l’ambiance générale était à trouver tout ça excessif et je me demandais comment faire pour ne pas serrer la main aux gens.

C’était il y a deux semaines!

Alors effectivement, à ce moment-là, la situation locale ne paraissait pas dramatique. Le premier cas avait été détecté dans le canton le jeudi d’avant (le 27), le lendemain on apprenait l’annulation de toutes les manifestations de plus de 1000 personnes. Personnellement, c’est ça qui m’a fait l’effet d’un électrochoc, et qui m’a fait passer de “euh mais bon c’est un peu comme une grippe en plus grave” à “branle-bas de combat”. Et l’annonce “pas de poignées de main” le 3 (un gros truc quand même ici, culturellement) a fini de me faire prendre conscience qu’on n’allait pas y échapper. Y échapper? A tout ce qu’on a vu jusqu’à présent, et aux mesures encore plus sévères qui nous attendent dans les jours et semaines qui viennent.

Entre lundi et mardi (le 2 et le 3) les annulations ont commencé à pleuvoir: les cours de judo, décision difficile prise en urgence pour le lundi soir, chapeau à mon prof, sa femme, et l’équipe “de crise” qui a eu le courage d’agir rapidement alors que le public n’était pas forcément sur cette longueur d’onde; les répétitions de chant pour le concert prévu en 2021 en l’honneur de mon ancien chef de choeur décédé, qui devaient commencer mercredi; une réunion “conférence-réseautage” prévue jeudi soir. Samedi, une copine est venue chez moi; dimanche, je suis allée au hammam avec une autre.

Le 28, j’avais déjà acheté quelques boîtes de conserve supplémentaires. Je fonctionne “aux stocks” en temps normal, donc mes armoires et mon congel sont plus ou moins toujours pleins, ce qui fait que je n’ai eu qu’à compléter un peu. Mardi 3 j’ai rajouté une couche et acheté du savon liquide pour les mains (il n’en restait plus des masses en rayon). Samedi 7 j’ai fait des commandes de réserve pour les chats, vérifié que j’avais de l’avance dans mes médicaments et les leurs. Comme ça je serais tranquille.

Le premier décès dans le canton c’était le jeudi 5, une semaine tout juste après l’annonce du premier cas. Donc après-demain, cela fera trois semaines depuis le premier cas et 2 semaines depuis le premier décès.

Je sais, je n’arrête pas de calculer les jours et les semaines, parce que le temps a pris une tout autre texture que d’habitude et je m’y perds.

Hier à midi je suis allée faire des courses pour un proche et sa famille. Les rayons à Denner et à la Migros étaient encore bien vides. Certes pas par manque de vivres, mais parce que tout remettre dans les rayons, ça nécessite des bras et ça prend du temps. Tout ça en effectif réduit vu que les personnes à risques doivent rester chez elles. Le rayon des légumes était bien fourni, par contre, je pense que c’est celui qu’ils ont restocké en priorité.

Si on fait une commande sur Le Shop, elle n’arrivera pas avant le 1er avril (hier c’était le 31 mars, dimanche soir le 27). Les gens ont peur, c’est normal, mais de grâce, ne cédez pas à la panique. Si vous avez de quoi tenir 2 semaines, vous êtes OK. Si vous êtes “à risque” (plus de 65 ans ou maladie chronique”, de grâce, faites-vous livrer ou demandez à vos proches ou voisins de faire vos courses. Il y a sur Facebook des groupes d’entraide qui voient le jour, et j’y vois plein de personnes proposer leur aide pour ce genre de chose. (Lausanne, Morges, Riviera, Yverdon… cherchez “entraide” et le nom de votre ville/région sur Facebook.)

Je ne suis pas trop inquiète pour moi. Je suis non seulement hors du temps mais hors du monde, en arrêt de travail encore, alors qu’avant mon opération j’étais déjà en recherche d’emploi. Proprement dans les limbes, mais ça rend le confinement facile. Alors bon, je tournicote un peu, cherchant comment je peux être utile autrement qu’en ne sortant pas (déjà utile), en “faisant campagne” autour de moi pour que les gens prennent les mesures au sérieux et se protègent (beaucoup sur Facebook), en me demandant où mes compétences en transformation numérique pourraient servir, parce que faut se le dire, cette crise va donner un gros coup d’accélérateur à la numérisation. (Si vous avez besoin d’aide pour vous mettre à Skype ou aux achats en ligne, faites-moi signe.)

Je suis un peu inquiète pour mes proches à risque, mais ils semblent être sages. Bien plus inquiète pour nous en tant que collectivité, pour les professionnels de la santé et tout ceux qui voient leurs conditions de travail chamboulées, mes anciens collègues indépendants qui voient venir la grande galère financière (j’espère vraiment que l’Etat va mettre en place quelque chose pour eux). Inquiète aussi pour les personnes déjà isolées et qui en souffrent, qui vont se voir encore plus isolées avec le confinement actuel. Je me demande à quoi ressemblera notre monde post-crise, avec le coût économique et humain que nous allons payer, la récession inévitable, mais peut-être aussi des transformations positives.

Il y a bien des années, alors que je m’étais retrouvée en consultation aux urgences psychiatriques, on m’avait dit “alors vous êtes en crise, mais la crise c’est une chance, car c’est l’opportunité de réel changement”. Je crois que c’est également vrai à l’échelle de la société.

Prenez soin de vous et de vos proches. Soyez sages. Et pour les “colibris” parmi vous, ici on est réellement dans une situation où “chacun doit faire sa part”. C’est le moment de mettre en pratique.

Des cours sur les chats et leur comportement [fr]

[en] An inventory of the (now numerous) courses I have followed on feline behavior. The next one is on ageing cats, in two weeks.

Note: ne ratez pas le cours le chat âgé, le 12 juillet 19-22h à Semsales, près de Châtel-St-Denis! 60.- le cours; je fais le trajet en voiture depuis Lausanne et peux prendre du monde.

Si vous aimez les chats, si cet animal vous intéresse, que vous désirez mieux comprendre votre félin, améliorer votre relation avec lui, voire résoudre des problèmes de comportement: je ne peux que vous encourager à vous intéresser à une série de cours que j’ai suivis avec grand intérêt.

Bien sûr, j’avais l’intention de faire ici des comptes-rendus à mesure, mais vous savez comme c’est. Alors je vais vous faire un petit inventaire synthétique et aussi vous signaler le prochain cours, sur le chat âgé, qui a lieu le 12 juillet 2018. Il reste encore de la place. Les cours sont donnés par le vétérinaire comportementaliste que j’avais consulté à l’époque pour les problèmes de marquage de Tounsi.

Mon amie Claire, une blogueuse bien plus rigoureuse que moi, a écrit toute une série d’articles suite à ces cours que nous avons suivis ensemble. Je vais donc sans autre forme de procès vous aiguiller sur ses articles.

  1. Le premier cours qu’on avait suivi, Entre chat et moi, était le seul donné par une autre comportementaliste. J’avais trouvé extrêmement intéressant. D’où vient le chat, côté évolution? Comment vit-il? Comment fonctionne-t-il? En gros, qu’est-ce qu’un chat? (les notes de Claire). [note: j’ai commencé à mettre ici certains des points qui m’avaient frappé, mais ce sera pour un article séparé…]
  2. Le deuxième cours portait sur les jeux, activités, et occupations du chat. C’est suite à ce cours que j’avais écrit Le chat, animal si pratique, mais qui s’ennuie “à dormir” dans nos maisons, et fait une longue vidéo live sur Facebook. Comment occuper son chat, conçu pour passer une dizaine d’heures par jour à chasser, et enfermé la plupart du temps dans une cage dorée où la nourriture est servie sur gamelle? J’en étais ressortie avec plein d’idées pratiques pour améliorer le quotidien des mes chats, même s’ils sortaient déjà, ce qui enrichit déjà largement leur environnement. Lire les comptes-rendus de Claire: partie 1 (nourriture), partie 2 (jeux et activités), partie 3 (espace).
  3. Nous avons ensuite fait un petit détour par la nutrition (générale et thérapeutique). C’était fascinant aussi! La nourriture est vite un sujet de débat “religieux” parmi les propriétaires de chats, donc c’était bien d’avoir quelques notions de base, des outils, et un peu de science à laquelle se raccrocher pour garder son esprit critique. Ce que j’ai apprécié particulièrement lors de ce cours est qu’il n’avait pas pour but de débattre si cru, croquettes, humides, ou rations maison étaient “le mieux”, mais de clarifier quels sont les besoins nutritionnels du chat et nous aider à déterminer si tel ou tel régime est équilibré. La preuve, tant Claire que moi avons trouvé ce cours intéressant: elle donne de la nourriture crue à ses chats et moi des croquettes! Voici d’ailleurs deux articles qu’elle a écrits suite à ce cours: l’alimentation du chat, introduction et les conséquences d’un déséquilibre alimentaire.
  4. Le cours sur le développement du comportement du chat, même s’il se focalise pas mal sur le chaton, était aussi utile pour comprendre comment un chat devient un chat, et ainsi mieux rentrer dans sa “logique de chat”. Comme tout le monde, j’adore les chatons, mais je fais aussi campagne pour que les gens adoptent les adultes qui se morfondent dans les refuges plutôt que de simplement craquer pour un “chaton cromignon”, et donc je n’ai pas de grande expérience (ou intérêt) côté reproduction, mise à part m’être occupée de trois orphelins il y a déjà pas mal d’années de ça. Ce cours a abordé en particulier les questions d’inné et d’acquis, le mode d’apprentissage du chat, sa socialisation (à l’espèce féline et aux autres espèces). Claire a écrit Comment se développe le comportement du chat et Le développement du chaton, partie 1 et partie 2.
  5. Nombre de problèmes comportementaux sont dûs au stress et à l’anxiété, donc c’était utile de suivre un cours sur le sujet. Comme les humains ne sont pas stressés par les mêmes choses que les chats ou les chiens, on évalue souvent mal ce qui est source de stress pour notre animal. Avoir les clés, c’est précieux. D’une part pour que notre animal se sente bien, d’autre part pour réduire certains comportements non-désirés qui sont dûs à des stress évitables.
  6. Septième cours suivi (!): la communication féline. Un inventaire très utile des différents signaux émis par le chat (sonores, visuels, olfactifs, posturaux, etc) et leur interprétation. C’est plutôt complexe, mais vraiment intéressant. Depuis, je vois les soucis que la cécité de Quintus pose dans ses (rares) interactions avec Erica, quand ils se croisent dehors. J’ai aussi découvert les différentes fractions de phéromones, l’importance d’observer des choses comme la position des oreilles ou le diamètre des pupilles vu que les odeurs et les phéromones ne nous sont pas accessibles, et on a aussi parlé de l’impact de la “socialisation forcée” chez les chats obligés à cohabiter. Claire a écrit La communication féline pour débutants suite à ce cours.
  7. Dernier cours en date, la douleur chez le chat et le chien. Là aussi, sujet hyper important vu que le chat masque sa douleur et ne s’en plaint pas, et donc que celle-ci va se manifester à travers son comportement, qu’il s’agira d’interpréter correctement. Vous imaginez que c’est un sujet qui me tenait particulièrement à coeur, avec Quintus et toute son arthrose. Mieux comprendre les éléments physiologiques de la douleur m’a permis de comprendre un peu mieux comment agissent les différents médicaments qu’on a pour agir dessus. Comme toujours, Claire a été bien plus organisée que moi et elle a publié Qu’est-ce que la douleur chez le chat? Comment la repérer? Comment la soulager?

Dans deux semaines, je me réjouis vraiment d’aller suivre le cours sur le chat âgé. Quintus a 17 ans, âgé depuis un moment, et il présente plein de problématiques de vieux chats: douleur et maladie, handicap (cécité et difficultés de mobilité), activité réduite, un peu de désorientation… Je suis déjà relativement bien équipée pour m’occuper de lui, mais je me réjouis de compléter les lacunes dans mon “éducation féline”! Cet automne, j’ai prévu de suivre le cours sur l’intelligence des chats, chiens, et autres animaux. Et je me tâte même pour aller faire un petit tour chez le chien, animal que je connais moins bien que le chat mais qu’il m’intéresse aussi de comprendre.

Faites-moi signe si vous vous inscrivez au cours du 12 juillet!

C'est le moment de voter! [fr]

[en] Two UDC "initiatives" on the voters' menu: one to remove abortion from basic health insurance, and another one to "stop massive immigration". Vote no to both, of course.

Je suis toujours à la montagne, et j’ai profité d’un petit crochet en plaine hier soir pour ramener mon matériel de vote. Le 9 février approche!

Enveloppe de vote.

Deux initiatives UDC au menu:

Consignes de vote pour scrutin du 9 février 2014.

Les consignes de vote sont assez claires, et l’unanimité des différents partis (non-UDC, s’entend) pourrait nous encourager à céder à la tentation de négliger notre devoir civique. Personnellement, j’avoue que la dernière initiative UDC “contre les familles” (et son succès avant votation) m’a pas mal secouée de ma torpeur.

Comité d'initiative contre le financement de l'avortement par l'assurance maladie de baseSortir l’avortement de l’assurance de base. J’avoue que la page “arguments du comité d’initiative” me donne juste envie de vomir. Je résume les raisons pour lesquelles on va massivement voter contre cette initiative rétrograde:

  • obliger les femmes ayant fait le choix d’une IVG à la payer elles-mêmes ne diminue pas le nombre d’IVG, mais simplement le nombre d’IVG en milieu hospitalier (bref, le retour aux dangereuses méthodes de grand-mère)
  • les grossesses non désirées sont l’affaire des femmes et des hommes (mais oui, faut être deux, vous savez?), donc la solution de “l’assurance privée” pour les femmes désirant être couvertes pour une éventuelle IVG (parce qu’on planifie ça… ouais, d’ici 2-3 ans je me ferais bien avorter), c’est juste… j’ai pas les mots.

On a besoin que l’avortement soit couvert par l’assurance de base pour s’assurer que toute femme qui a besoin d’avoir recours à cette intervention puisse le faire dans de bonnes conditions. On voit bien aux arguments des partisans de l’initiative qu’on est en fait dans une lancée anti-avortement. Si cette initiative passe, soyez assurés qu’il y en aura d’autres derrière. Ne vous laissez pas avoir par son caractère faussement bénin: “on veut ‘juste’ pas que ce soit couvert par l’assurance de base”.

Immigration de masse

Quant à la soi-disant immigration de masse… un petit coup d’oeil aux arguments du comité d’initiative suffit pour voir qu’on fait porter le chapeau aux “étrangers” pour tous les maux: le transports publics bondés, le chômage, les loyers, bref, si le monde va mal, c’est à cause des étrangers. Je ne vous ferai pas l’insulte d’argumenter contre cet étalage de xénophobie primaire. Affaire classée.

Update: et bien sûr il faut voter OUI au FAIF!

Update 2: à lire aussi, l’article de ClaireNon à une initiative rétrograde

J'aime mes paniers de légumes (lejardinpotager.ch) [fr]

[en] I get a veggie basket of local products every week.

Chaque jeudi je reçois un panier de légumes bios de la région. C’est grâce à la coopérative Le Jardin Potager. Je suis fan.

3rd and last basket of veggies for the summer

Tout à démarré en août de l’an dernier. C’est la faute à Pierre Crevoisier, qui demandait si qui que ce soit était intéressé à reprendre les paniers de coopérateurs en vacances. J’ai sauté sur l’occasion et le test était concluant. Ce printemps, je suis devenue coopératrice à mon tour.

Le “petit” panier me coûte 19.80 CHF par semaine. Pas énorme:

  • c’est bio et local (vous avez vu le prix du bio à la Migros?)
  • ça couvre mes besoins de légumes pour la semaine, plus ou moins (parfois j’ai trop et je donne, parfois il me manque ceci ou cela et j’achète)

Il y a des points de distribution un peu partout. Le mien est juste de l’autre côté de la route.

J’aime le fait qu’on ne choisit pas le contenu de son panier. Je passe mon temps à choisir ce que j’achète, comment je le cuisine, ce que je mange — j’aime bien pouvoir déléguer une partie de ces décisions. Le contenu du panier de la semaine suivante est annoncé sur le site. Il y a une liste des légumes avec fiches description et recettes (histoire de savoir quoi faire avec les panais, les radis noirs, les scorsonères, l’aïl d’ours, les orties et autres topinambours). J’ai découvert des tas de nouveaux légumes.

Si vous avez envie de tester, profitez de l’été et des coopérateurs en vacances pour reprendre un, deux, trois ou quatre paniers. J’ai la liste et je vous forwarde l’e-mail sur demande!

La seule chose qui manque? Un groupe facebook, ou au moins une page. Un groupe serait mieux, parce qu’on pourrait y échanger recettes et tuyaux pour les légumes du panier de semaine en semaine. Je connais deux autres coopérateurs, pas tout à fait assez pour démarrer un groupe, mais si on est plus, je lance l’affaire!

20.09.2013: le groupe est lancé!

Bol d'Or Mirabaud 2013 avec le Farrniente [fr]

[en] YouTube video and Storify of my three days sailing on the lake with the Farrniente for the Bol d'Or.

C’était mon troisième Bol d’Or, le week-end dernier. Genève-Bouveret-Genève à la voile. Ça va pas forcément vite (29h de course pour le Farrniente) mais ça donne un peu le même sentiment de satisfaction qu’une longue randonnée en montagne: tout ce chemin parcouru sans source d’énergie extérieure!

J’ai posté quelques photos et séquences vidéo en cours de route, jusqu’à ce que mon iPhone rende l’âme (malgré le chargeur de secours que j’ai vidé aussi). Grâce à Storify, voici donc le Bol d’Or 2013 du Farrniente presque comme si vous y étiez. J’ai pris pas mal de photos que je dois encore trier (avec celles des éditions 2009 et 2012!) et en attendant de faire mieux, j’ai collé bout à bout les séquences vidéo pour en faire le film d’une quinzaine de minutes que vous pouvez voir ici:

Moins pénible peut-être que la vidéo, le Storify mentionné plus haut (et il paraît que les liens vers les vidéos dans Facebook marchent quand même, même si on n’a pas de compte Facebook!):

[View the story “Bol d’Or Mirabaud 2013 sur le Farrniente” on Storify]

J’ai profité de l’engouement provoqué par la possibilité de suivre le Farrniente live durant la course pour créer une page Facebook pour le bateau. Click click!

De la "prévention internet" [en]

[fr] Thursday evening, I went to listen to a conference given by a local high-ranking police officer who has specialised in tracking down pedophiles on the internet. His presentation was titled "Dangers of the Internet", and I was expecting to hear warnings about excessive pornography consumption and predators lurking in chatrooms.

That's exactly what I heard.

Before going, I had intended to blog viciously about the conference. I changed my mind. I changed my mind because first of all, I spoke up a few times during the conference to ask for numbers, give information I had gathered from other sources, or simply state my discomfort with some of the "official" messages targeted at kids to "keep them safe".

Then, after the talk, I went to have a chat with the speaker. I realised that we agreed on quite a few things, actually. Our angle is different when presenting, of course, and more importantly, his job is to hunt down pedophiles, not talk about the internet and teenagers to the public (which, in a way, is mine).

To cut a long story short, I had a few interesting conversations during that evening, which left me more motivated than ever to get on with my book project on the subject of teenagers and the internet. Problems are complex, solutions aren't simple. And around here, there is little money available to run awareness operations correctly.

Jeudi soir, je suis allée assister à une conférence sur les dangers d’internet, donnée par Arnold Poot, Inspecteur principal adjoint à la police cantonale vaudoise, spécialisé dans la traque au matériel pédophile sur internet. J’y suis allée prête à me retrouver devant le “discours attendu” au sujet des prédateurs sexuels sur internet. Je n’ai pas été déçue. Pour être brutalement honnête, j’avais aussi la ferme intention de bloguer tout ça, de prendre des notes, et de montrer méchamment du doigt les insuffisances d’une telle approche.

J’ai changé d’avis. Pas sur le fond, non. Je pense toujours qu’on exagère grandement le problème des prédateurs sexuels sur internet, et qu’à force de placer des miroirs déformants entre la réalité et nos discours, on finit par ne plus s’y retrouver. Par contre, je n’ai plus envie de démonter point par point la présentation qui nous a été faite.

Ceci n’est donc pas le billet que j’avais l’intention d’écrire. Attendez-vous donc à quelques ruminations personnelles et questionnements pas toujours faciles dans le long billet que vous avez commencé à lire.

Qu’est-ce qui a amené ce changement d’état d’esprit? C’est simple: une conversation. Au lieu de fulminer dans mon coin et de cracher du venin ensuite sur mon blog (mon projet initial — pas très reluisant, je l’admets), je suis à intervenue à quelques reprises durant la présentation pour apporter des informations qui m’amènent à avoir un autre regard sur certaines choses dites, et même pour exprimer mon désaccord face à une certaine conception de la prévention internet (“ne pas donner son nom ni d’informations personnelles”).

Il y a des semaines que je désire écrire un billet (toujours pas fait, donc) en français qui rend compte de la table ronde sur la victimisation des mineurs à laquelle a participé mon amie danah boyd, chercheuse travaillant sur la façon dont les jeunes construisent leur identité dans les espaces numériques. A cette table ronde, trois autres chercheurs actifs dans le domaine des crimes commis à l’encontre de mineurs. Je rentrerai dans les détails plus tard, mais si vous comprenez un peu d’anglais, je vous encourage vivement à lire ce que dit le Dr. David Finkelhor, directeur du Crimes against Children Research Center, en pages 3 à 6 de la retranscription PDF de cette discussion. (Le reste est fascinant aussi, je n’ai d’ailleurs pas fini de lire les 34 pages de la retranscription, mais l’essentiel pour comprendre ma prise de position ici se trouve dans ces trois-quatre pages.)

Mais ce n’est pas tout. Après la conférence, je suis allée discuter avec l’intervenant. Pour m’excuser de lui être ainsi rentré dans le cadre durant sa présentation, d’une part, mais aussi pour partager mon malaise face à certains messages véhiculés de façon générale autour de la question des pédophiles sur internet. Et j’ai été surprise.

Parce qu’en fin de compte, on était d’accord sur de nombreux points. Parce que son discours, comme il le dit, c’est celui “d’un flic qui arrête des pédophiles” — et pas autre chose. Son métier, c’est d’être policier, j’ai réalisé. Il nous a fait une présentation sur les dangers d’internet tels qu’ils apparaissent dans son quotidien de professionnel — ce qui n’est pas forcément la même chose que “rendre compte de la situation sur internet dans sa globalité” ou même “faire de la prévention”.

J’ai discuté longuement avec lui, puis avec deux enseignantes (dont une avait assisté à ma rapide présentation de l’internet social à la HEP en début d’année scolaire) qui font de la prévention internet dans les classes du primaire. Discussions intéressantes et sympathiques, mais où encore une fois, je n’ai pu que constater à quel point nous manquons de moyens (en fin de compte, cela reviendra toujours à une question d’argent) pour faire de la prévention “correctement”.

Je voudrais pouvoir former des gens à faire le genre d’intervention que je fais dans les écoles — et pas juste en leur donnant un survol de la situation durant 45 minutes. Mais qui, comment, avec quel argent? De plus, je réalise de plus en plus que pour faire de la prévention intelligente, d’une part il faut avoir identifié le problème (les dangers) correctement — ce qui est à mon avis souvent pas le cas lorsqu’il s’agit d’internet — et d’autre part, on retombe inévitablement sur des problèmes éducatifs de base (la relation parents-enfants, le dialogue) qui renvoient à un contexte de société encore plus général.

Que faire? Allez toquer chez Mme Lyon? Peut-être. Mais honnêtement, je n’aime pas “démarcher les gens à froid”, et je n’ai pas l’énergie pour ça. (Peut-être que je devrais le faire plus, mais pour le moment, c’est comme ça que je fonctionne.) Il y a assez de travail à faire avec les gens motivés, à moitié convaincus, ou au moins curieux, qui me contactent d’eux-mêmes. Oui, on critiquera peut-être, mais j’attends qu’on vienne me chercher. Ça changera peut-être un jour, mais je n’en suis honnêtement pas certaine.

Donc, que faire? Du coup, je retrouve un bon coup de pêche (pas que je l’avais perdue) pour mon projet de livre. Je crois que le public le plus important à toucher, c’est les parents, en l’occurrence. Et les gens “en charge de la prévention”. Peut-être qu’un livre serait utile.

J’ai fait plusieurs lectures ces derniers temps qui m’ont marquée. Tout d’abord, “Blink” et “The Tipping Point” de Malcolm Gladwell. Le premier s’intéresse à l’intuition, d’un point de vue scientifique. J’y ai retrouvé, exposées de façon bien plus précises, fouillées et argumentées, de nombreuses idées que j’avais fini par me faire, au cours des années, sur la question. Le deuxième examine ce qui fait “basculer” certains phénomènes: qu’est-ce qui fait qu’une idée ou une tendance à du succès? Il y parle de la propagation des idées, des différents types de personnalité qui y jouent un rôle clé, et donne aussi quelques exemples d’application des ces principes à… des problématiques de prévention.

Ensuite, livre dans lequel je suis plongée en ce moment: “The Culture of Fear” (Barry Glassner) — une critique sans complaisance de la façon dont la peur est promue par les médias et les gouvernements pour, entre autres, encourager à la consommation. C’est américain, oui. manchettes-peur Mais on est en plein dedans ici aussi: les chiens dangereux, le loup, l’ours maintenant, les étrangers bien sûr, les jeunes, la technologie… et les pédophiles tapis dans les chats sur internet, prêts à se jeter sur nos enfants sans défense. Ce n’est pas pour rien que le premier obstacle au bonheur est la télévision, où l’on nous rappelle sans cesse et si bien de quoi avoir peur et à quel point notre monde va mal.

Mes réflexions ces temps ont pour toile de fond ces lectures. Il y a aussi, dans la catégorie “billets jamais écrits”, “The Cluetrain Manifesto”. Achetez ce livre. Lisez-le. Ou si vous ne voulez pas l’acheter, lisez-le gratuitement sur le site. Ne vous arrêtez pas aux 95 thèses traduites en français que vous pouvez trouver sur internet. Le livre est bien moins obscur et va bien plus loin.

Bref, preuve en est ce billet destructuré, écrit petit bout par petit bout dans les transports publics de la région lausannoise, ça bouillonne dans mon cerveau. Et je me dis que la meilleure chose à faire, juste là maintenant, c’est de formaliser tout ça, par écrit. J’en parle, j’en parle, mais je réalise que je blogue très peu à ce sujet, parce qu’il y a trop à dire et que je ne sais pas très bien par où commencer. Quand j’ai décidé de partir cinq semaines aux Etats-Unis, je me suis dit que si rien ne se présentait côté “travail payé” (ce qui est le cas pour le moment, même si ça peut tout à fait changer une fois que je serai là-bas) ce serait une excellente occasion de me plonger sérieusement dans la rédaction de mon livre. Et là, je me sens plus motivée que jamais à le faire — même si au fond, je n’ai aucune idée comment on fait pour écrire un livre.

Three-Bedroom Flat to Sublet (Lausanne) [en]

[fr] Un ami cherche à sous-louer son appartement meublé à Lausanne, dès mars 2007, jusqu'à une année (flexible). C'est un trois-pièces avec vue, à environ 10 minutes du centre en bus.

Si vous voulez des informations supplémentaires, contactez-moi et je vous donnerai les détails.

Update: flat has found a taker, not available anymore.

A friend of mine is looking for somebody to sublet his furnished flat to, starting March 2007, for upto a year (some flexibility there). It’s a very nice three-bedroom flat with a view, about 10 minutes by bus to the centre of Lausanne.

If you’d like any extra info, get in touch with me (e-mail, phone, twitter, IM… you choose) and I’ll give you the details.

Vidéo: le blog de Josef Zisyadis et moi [fr]

[en] In this video, I give the story of how I was contacted by a local politician who hired me to help get him and his team blogging. A few words too about blogging and politics, here in Switzerland.

J’ai parlé du lancement du blog de mon client Josef Zisyadis, mais comme je le sais bien (et je me tue à le répéter), les gens ne lisent pas trop sur le web. Le lien vers cette petite séquence vidéo où j’explique comment j’ai été contactée pour ce mandat, et aussi quel sens cela a pour un politicien de bloguer, aura donc possiblement échappé à la plupart des gens qui transitent par ici. (Sans rapport, mais quand même, Google Analytics, installé récemment, m’indique que 99% des visiteurs de ce site ne reviennent jamais. J’ai du boulot côté fidélisation de la clientèle, on dirait.)

Donc, voici la vidéo, brut de chez brut (zéro préparation, zéro montage si ce n’est un générique). Un grand grand merci à Thierry qui a gentiment accepté de fournir le matériel, de filmer, et même, devant mon angoisse de l’objectif noir, d’improviser quelques questions, transformant la petite séquence en interview. Les deux premières minutes ont été projetées sur grand écran (ouille, mon fond de teint!) lors de la conférence de presse de mercredi.

Et en passant, comme je suis là, voici un petit tour de la couverture blogosphérique du lancement de ce fameux blog (si j’ai oublié quelqu’un, faites signe):

Lancement du blog de Josef Zisyadis [fr]

[en] The site (blog, of course!) of my first political client, Josef Zisyadis is now live. Interested to see where it will go!

Il y a quelques mois, un ami commun a proposé à l’équipe de Josef Zisyadis de faire appel à mes services pour la mise en place d’un blog. En effet, Josef Zisyadis et son équipe désiraient utiliser efficacement internet dans le cadre de sa campagne pour les élections.

On s’est rencontrés, on a parlé, on m’a proposé un mandat (payé), je l’ai accepté. On a organisé quelques demi-journées de formation “De l’importance d’une formation blogs, en vidéo.”, de réflexion stratégique, de bataillage avec WordPress et divers serveurs. J’ai trouvé Josef Zisyadis et les membres de son équipe tout à fait réceptifs à ce nouveau média et je pense qu’ils sauront en tirer parti.

Donc, aujourd’hui — enfin, cette nuit — nous avons rendu le blog/nouveau site public. Comme vous pouvez le voir, cela fait déjà un petit moment qu’il est alimenté de billets et de contenus divers. Vous noterez également qu’il contient le contenu plus “classique” d’un site internet (question que me posent souvent mes clients: “mais si je fais un blog… je peux aussi avoir un vrai site?”): une page de contact, une biographie, une page Presse/Caricatures, etc. Aussi, pour les amateurs, une collection de textes divers, poésies et recettes de cuisine

La navigation dans le site n’est malheureusement pas tout à fait aussi bonne qu’on l’aurait souhaité (et même, qu’on ne l’avait prévu): une incompabilité d’humeur de dernière minute entre le serveur hébergeant le site et K2, le thème WordPress (entendre “le look”) que nous avons utilisé comme base pour le design du blog. On va tenter d’y remédier, mais pour le moment, ce n’est malheureusement pas aussi bien que cela pourrait l’être, mais au moins on en est conscients 😉

Comme je ne pouvais pas être présente à la conférence de presse donnée aujourd’hui, j’ai préparé une petite séquence vidéo. J’ai demandé à Thierry aka James s’il pouvait me filmer — et il a fait même plus, vu qu’il m’a “fait parler” à coup de questions. Résultat: une interview d’environ sept minutes, où je parle de mon implication dans le projet Z-blogue et de l’utilité des blogs en politique, de façon générale. Donc, merci Thierry, et filez écouter (y’a pas grand-chose à voir) la vidéo si vous voulez en savoir un peu plus!

Difficultés à comprendre le fisc vaudois? [fr]

[en] This is part of a printout from my tax declaration, or whatever you call that in English.

Déclaration d'impôts

Maintenant, vous savez pourquoi!