Retour de vacances [fr]

[en] I've written a lot about my holidays in English. Time for my French readers to get a share!

Voilà, j’ai promis quelque chose en français, me voici donc. J’ai filé à la montagne pour une petite semaine au vert, sans internet, avec pas mal de marche et beaucoup de photos de fleurs.

J’ai un chalet (copropriété familiale, il appartenait à mes grands-parents, je me retrouve donc avec une tranche) à Gryon, tout près de la gare, et que je ne fréquente de loin pas assez.

Une de mes excuses c’est que c’est compliqué d’y monter, surtout maintenant que je n’ai plus de voiture, avec le chat, etc — mais expérience faite, ce n’est pas si terrible. Ça coûte une dizaine de francs aller simple. La même chose que pour aller à Genève.

Je mets le chat dans sa cage, et le charge sur les roulettes de mon caddie à commissions. Il y a un bac à litière et du sable déjà là-haut, et si je m’organise un peu, je monte des draps que j’y laisse, histoire de ne pas avoir besoin de descendre à chaque fois les draps communs pour les laver après utilisation. Un taxi direction la gare depuis chez moi, hop, 90 minutes de train, et j’y suis.

Gryon, c’est un coin superbe. Ça faisait une année que je n’y étais pas montée (et même quelques mois). Surtout, c’est un coin que je n’ai jamais vraiment fréquenté en été (du moins depuis mon enfance). Je garde des bons souvenirs de marche en montagne avec mes parents et des amis, quand j’étais enfant. Oui, c’était parfois pénible, marcher des heures et des heures, mais je crois que j’aimais assez ça — du moins retrospectivement.

Cinq jours sans accès internet, vous vous rendez compte? Ça faisait des années que je n’avais pas fait ça. J’avoue n’y avoir pas trop pensé, avant. J’ai toujours eu assez confiance qu’il me serait sans trop de difficulté possible de me passer de “connexion” durant un moment. En fait, je n’avais même pas tellement prévu si j’allais profiter ou non des possibilités offertes par mon téléphone mobile (e-mail, Twitter, chat/skype).

Après une première journée où j’ai manqué consulter mon e-mail durant les moments où j’étais seule, j’ai assez vite “déconnecté” sans souffrance. Oui, je me demandais parfois ce que j’avais dans mon inbox, tout comme je me reprenais parfois à penser au travail — mais simplement dans la mesure où quand on travaille non-stop et sous pas mal de stress durant des mois (voire des années), eh bien, il faut quelques jours pour décrocher complètement.

Marcher m’a fait le plus grand bien. Marcher, regarder les montagnes. Prendre des photos — un plaisir redécouvert, après quelques années ou la photo est devenue pour moi de plus en plus orientée “objectif-publication” (aux conférences surtout — prendre beaucoup de photos, les mettre en ligne à mesure, taguer, etc.)

J’ai envoyé quelques photos avec TwitPic, histoire de faire saliver un peu mes amis, mais pas de façon compulsive. Comme l’a bien dit Xavier, quelque chose qui me ressemble assez peu: pas de tags, pas de notes, juste une photo et un petit titre.

J’ai décidé que je voulais marcher plus, venir au chalet plus. Et j’ai bloqué des dates de retour à la montagne avant de redescendre en plaine. C’est beaucoup plus facile de bloquer des vacances quand on est reposé et en train justement d’en profier, que lorsque l’on est pris dans la spirale infernale du stress-travail.

Pour prendre de la distance, c’est important de se recentrer. Et me retrouver 5 jours à la montagne, avec une copine, à faire des activités tout sauf intellectuelles (marcher, dormir, manger, bûcheronner dans le jardin, papoter un peu et lire/écrire avant que le sommeille ne m’assome, avant 10h du soir), c’est ce qu’il me faut. Pas de soucis, pas de prises de tête, pas de possibilité de faire quoi que ce soit. Repos forcé de l’esprit. De temps en temps, rebooter la machine.

Etre au milieu des montagnes, en pleine nature, ça aide à prendre un peu de distance par rapport à ses soucis et à sa vie. Les montagnes sont là depuis de millénaires, immuables. Leur présence me donne le tournis. On voit sur elles la trace de leur naissance, les plis rocheux un jour liquide. Et puis dessus, quelques petits chalets. L’homme est un invité sur cette terre. A Lausanne, le lac me fait un peu le même effet. Mais en moins radical.

J’aime la montagne.

Une source importante de mon stress est ma tendance à aborder tout problème comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. Je prends les petites choses beaucoup trop à coeur, je m’y épuise.

Depuis mon retour, je m’exerce à “m’en foutre”. Pas dans le sens d’être indifférente, mais de me détacher un peu, de me laisser moins affecter. A ne pas prendre les choses tellement à coeur, justement.

J’ai ralenti, et je dédramatise. Le ralentissement est particulièrement perceptible. Je mets le temps qu’il faut pour faire les choses, plutôt qu’essayer de les faire aussi vite que possible, d’être la plus productive possible. Ça n’a rien à voir avec utiliser ou non une méthode telle que GTD, mais vraiment avec sur quel “canal” je branche mon cerveau.

Et là, je sens que c’est pour de vrai. Quand je me réveille, je ne me sens pas sous pression de démarrer au plus vite, d’abattre ceci ceci cela durant la journée, ce qui va habituellement de pair avec une furieuse envie de ne rien faire, de procrastiner, ou de replonger dans les bras de Morphée pour une heure ou deux.

Je me recentre sur moi. Je prends le temps de me lever. Se lever c’est pénible, j’ai souvent l’impression qu’il me faudrait plus de sommeil, mais en fait (et c’est mon couchsurfeur de l’autre soir qui m’a sorti ça, sans ce rendre compte que cette phrase me suivrait durant des jours), “après on se sent mieux”. Se lever c’est pas drôle, mais en fait, une fois qu’on a fini de se réveiller, on se sent mieux. J’expérimente ça très consciemment depuis deux jours, et c’est vrai. Plutôt de focaliser sur la pénibilité du réveil, je garde à l’esprit que c’est un passage difficile pour me sentir mieux plus tard.

Au chalet, j’ai découvert le plaisir de me “réveiller” dans le jardin. Non pas que je dormais dehors — je parle de la phase où on “émerge”, où l’on ne dort plus, mais où tout ne fonctionne pas encore. Chez moi, cette phase un peu vaseuse se faisait souvent en ligne. Il y a un moment j’ai découvert que passer ces 10-15 minutes sous la douche plutôt que dans son e-mail était nettement plus agréable. Mais ça n’est pas rentré assez profond pour que je change mes habitudes.

Là, au chalet, une fois réveillée, j’allais sur le balcon regarder les montagnes, puis je sortais avec le chat, qui, peu à l’aise dans ce territoire qui n’est pas le sien, rechignait à aller prendre l’air tout seul.

D’une certaine façon, je dirais que ces petites vacances à la montagne m’ont aidée à mieux me reconnecter à ma vie.

Voilà, chers lecteurs francophones. Vous voyez comme c’est. Je vous néglige pendant des semaines voire des mois, puis je vous assome d’une tartine qui n’en finit pas.

On va s’arrêter là. Mais n’oubliez pas de jeter un oeil aux photos des vacances!

Réflexions freelance [en]

[fr] Musings on my work as a freelancer. I'm thinking about concentrating my communication/promotion efforts on a limited number of things (my problem with being a "generalist internet expert" is that I do lots of different things, could do even more, but feel a bit stretched and unfocused at times). So, here goes:

  • coaching/training: from "learning to use this computer" and "getting the printer to work" (grandma or your uncle) to "learning all about social media/tools" and "publishing my stuff online". A one-on-one setting, and a general focus on "learning to understand and use the internet (and computers) better".
  • creating simple websites: I'm asked to do this a lot, and after years of struggling with clients to try to get them to "do things right" (easy to win them over, but it doesn't change the amount of budget available), I've switched over to a Trojan Horse technique. Give them what they want (a brochure-like website), but based on WordPress (my CMS of choice right now), which means they can learn to update the content, add a blog, etc. etc. Using WordPress as CMS is my Trojan Horse for getting clients further into social media.
  • speaking, in particular in schools: I gave a few talks at the ISL a month ago and they were very well received. A little promotional material would probably get me way more similar speaking engagements.

This doesn't mean I'm abandoning all the other things I do (and get paid for) or would like to do (and get paid for). It just means I'm going to concentrate my proactive efforts on those three things, which have proved to be realistic ways for me to earn money.

Going Solo Leeds is of course taking up quite a bit of my time, and I'm soon going to start actively looking for a business partner (a sales-oriented doer!) for Going Far. Stay tuned!

Ces temps, je pense pas mal à mon choix de travail/carrière. Parce qu’à part les nombreuses heures que je passe à préparer la conférence Going Solo (qui pour le moment ne rapporte pas tellement d’argent, on peut dire ça), je reste une indépendante dans le milieu parfois un peu brumeux des nouvelles technologies.

Moi qui suis quelqu’un qui frémit à chaque fois qu’on lui demande “et tu fais quoi, comme boulot?”, je me suis trouvée l’autre jour (lors du pique-nique mensuel des couchsurfeurs lausannois) avec aux lèvres une formule qui me plaît assez:

J’aide les gens à mieux comprendre et utiliser internet.

C’est vaste, oui, mais ça recouvre assez bien ce qui m’intéresse — et ce que je fais.

Mais bon. Ça fait un moment que je me sens dispersée. Je n’ai pas de message clair à donner pour faire comprendre au monde mes compétences et ce que je fais. En plus, il y a “ce que je fais déjà” et “ce que je pourrais faire”. Donc… je me dis que je devrais me concentrer (côté stratégie de communication en tous cas) sur un nombre limité de trucs. Surtout quand l’argent ne rentre pas à flots. Lesquels?

Qu’on me comprenne bien, je ne suis pas en train de songer à “arrêter” quoi que ce soit de mes activités. Je me demande simplement où concentrer mes forces. Si on fait appel à moi pour autre chose, pas de souci — je serai là.

Une chose que je me retrouve régulièrement à faire, et que j’aime beaucoup, c’est de la formation (ou du coaching) individuelle. Ça va de “apprendre à utiliser l’ordinateur et faire ses premiers pas sur internet” à “bloguer mieux” en passant par “démarrer un blog” et “maîtriser les outils sociaux”. Particuliers, indépendants, ou petites entreprises sont mes clients types pour ce genre de service.

Donc, j’aime faire ça et il y a de la demande. Il m’a fallu longtemps pour “publiciser” ce genre de service/formation, principalement parce que les tarifs que je me retrouvais à devoir fixer me semblaient vraiment chers pour des “cours d’informatique”. En attendant, il semble que je fais ça plutôt bien, j’ai un éventail très large de compétences à transmettre ou à mettre à disposition (je peux dépanner l’imprimante, installer l’anti-virus, donner des conseils stylistiques pour la rédaction d’un article, discuter d’une stratégie de publication, raconter les réseaux sociaux, les blogs, ou les CSS, bref, un produit tout-en-un), et je m’adapte à tous les niveaux (de la personne qui découvre tout juste l’informatique — et il y en a! — à l’utilisateur chevronné qui veut parfaire ses connaissances en matière de publication web, par exemple).

Pour les particuliers, disons que c’est un peu un service de luxe (je ne dis pas ça négativement), et pour les indépendants et petites entreprises, l’occasion d’acquérir des compétences avec un suivi très personnalisé (et compétent/à la pointe…).

Voilà — je me dis que je devrais probablement mettre en avant un peu plus ce type de service.

Dans le même ordre d’idées, on m’approche souvent pour “faire un site internet”. Durant longtemps, je crois que je m’y suis prise un peu maladroitement. “Non, je ne fais pas de site internet, mais je vous apprends à le faire et vous accompagne durant le processus.” Alors oui, bien sûr, je peux toujours faire ça. Mais il ne faut pas rêver — le client qui m’approche pour que je lui “fasse un site internet”, même si je le convainc de ce “faire ça bien” implique (pas un problème en général, dans ce sens-là je suis une assez bonne “vendeuse d’idées”), il n’est probablement quand même pas prêt, au fond, à faire le pas (que ce soit, bêtement, en termes de ressources et d’argent à investir).

J’ai fini par comprendre qu’il fallait s’y prendre autrement. Etre un peu pragmatique. Donner aux gens ce qu’ils veulent, même si on croit qu’il est dans leur meilleur intérêt de faire directement autrement. C’est la technique du Cheval de Troie (un bon cheval, dans ce cas): oui, donner ce qui est demandé initialement, mais sous une forme qui permet ensuite d’aller facilement dans la bonne direction.

Une petite digression/parenthèse à ce sujet. C’est une stratégie qui fait un peu usage de manipulation — mais assez légère, explicite, et dans l’intérêt du client. Elle est de cet ordre: c’est la différence entre demander “pouvez-vous SVP signer cette décharge qui nous autorise à mettre des photos de vous prises à cette fête sur internet” et dire “on va prendre des photos et les mettre sur internet, si cela vous pose un problème, merci de nous contacter au plus vite.” Vous voyez l’idée? C’est comme une de mes amies/collègues, qui répondait, quand on lui demandait comment convaincre un employeur de nous laisser bloguer, en tant qu’employé: “ne demandez pas; faites-le, faites-le intelligemment, et quand il commence à y avoir des retours positifs, votre employeur verra de lui-même que ce n’est pas dramatique, d’avoir un employé qui blogue.” (Ce n’est pas une tactique garantie à 100% sûre, mais elle a son mérite — on dit souvent “non” à la nouveauté un peu par principe ou par peur du changement, c’est une réaction normale.)

Donc, quelle est l’idée? Pour une somme relativement modeste (contrairement à d’autres solutions — avant de m’approcher, un de mes clients avait reçu une offre à 2500.- CHF pour un site statique de 5 pages, sans qu’il y ait d’exigeances particulières côté design!) je crée sous WordPress.com le site que désire le client, avec un design “standard” quelque peu personnalisé (logo, image d’en-tête), et le contenu que m’aura fourni le client.

Et c’est là que ça devient intéressant — et pour le client, et pour moi. Le client a son site, et bonus:

  • il peut le mettre à jour lui-même facilement (une fois qu’il a appris, ou bien s’il est débrouille)
  • le jour où il décide de se lancer dans l’aventure “blog”, c’est tout prêt pour
  • s’il veut ajouter des pages, c’est facile et il peut le faire lui-même
  • s’il désire par la suite se payer un design “sur mesure”, il n’y a pas besoin de toucher au contenu (Corinne fait de très beaux thèmes WordPress, par exemple)
  • s’il veut étendre les fonctionnalités du site, tout le contenu peut être migré sur une installation WordPress “serveur”, où l’on peut installer des plugins ou faire tout ce qu’on veut.

Donc, site mis en place à bon marché, et très évolutif.

En ce qui me concerne, si le client s’en tient là (je lui donne les codes d’accès, voilà) je m’y retrouve déjà: mettre en place un site avec du contenu qu’on me fournit est typiquement une prestation pour laquelle je suis payée plus pour mon expertise et mon expérience que pour le temps que j’y passe.

Si le client désire aller plus loin, par exemple être formé à l’utilisation de l’outil (s’il ne s’y retrouve pas par lui-même tout de suite), être coaché pour améliorer le contenu ou en rajouter, découvrir d’autres outils de communication en ligne… Eh bien, vous l’aurez deviné, je me retrouve dans la situation formation/coaching décrite plus haut.

Et si le client désire aller encore plus loin, j’envisage même d’offrir des formules “accès libre” (Martin nous expliquait lors de Going Solo qu’il faisait ça avec certains clients), où le client paie une certaine somme par mois (à négocier) en échange d’un accès “illimité” à mes services. J’ai mis des guillemets, parce que soyons réalistes, il faut tout de même mettre un cadre (je ne deviens pas l’esclave de mon client!) mais cela lui donne la possibilité de faire appel à moi pour séances, coaching, dépannage, e-mails, téléphone, mises à jour tant qu’il a besoin. La base de discussion pour le tarif d’un tel service sera la valeur qu’il a pour le client.

Donc, nous voilà avec deux axes: coaching/formation (très large, “mieux comprendre et utiliser internet, tant du point de vue technique que stratégique”) et fabrication de sites web “simples” (sans fonctionnalités nécessitant du développement particulier).

Il y en a un troisième: les conférences. Que ce soit dans les écoles ou bien ailleurs, c’est quelque chose que je fais depuis le début de ma carrière d’indépendante et pour lequel il y a une demande régulière. Je me dis que du côté des écoles en particulier, je peux être sans difficulté un peu plus proactive à vendre mes services. Un petit explicatif A4 bien présenté que je pourrais faire circuler m’amènerait sans doute plus de mandats de ce genre (jusqu’ici, je n’ai jamais fait aucune promotion pour ça, mis à part annoncer sur mon site que je le faisais).

J’ai donné il y a un mois environ une série de conférences à l’ISL — même si ça faisait depuis février que je n’avais pas parlé sur le sujet, tout est allé comme sur des roulettes et elles ont été extrêmement bien reçues. Je note que ce ne sont plus les blogs qui préoccupent les autorités scolaires (en tous cas en milieu international), mais bien Facebook — un changement de nom, mais la problématique reste largement la même. Je vais devoir me rebaptiser “experte Facebook” pour attirer leur attention 😉

Si vous m’avez lue jusqu’au bout, merci. C’était un article un peu “au fil de mes pensées”, mais ça fait un moment que je rumine ça et je crois que j’avais besoin de le mettre par écrit.

En parallèle, bien entendu, je continue ma vie d’entrepreneur avec Going Solo Leeds (12 Septembre) et les événements à suivre, organisés par Going Far (entreprise en cours de fabrication légale… enfin un de ces jours). Je vais bientôt me mettre à la recherche d’un (ou une!) partenaire business, dans le genre “qui fait les choses et est orienté vente” — toute une aventure dont je vous tiendrai au courant.

Pas Superwoman! [fr]

[en] I'm postponing the blogging seminar (similar to the surprisingly successful one I gave at LIFT08) I was planning to do at the end of this month. I can't both promote Going Solo and this seminar correctly at the same time -- there aren't enough hours in the day and I'm not Superwoman. If you're interested in such a seminar, get in touch -- and when I have enough interested people I'll set a date. In English or French!

Contrairement à l’image que certains me renvoient, je ne suis pas Superwoman. Et souvent, j’ai les yeux plus gros que le ventre.

Tout comme j’ai mis le projet “livre” un peu sur la touche pour me consacrer à des activités plus directement lucratives (vous savez que ce n’est que l’appât du gain qui me motive), je me rends compte que je n’arrive pas à faire la promotion de Going Solo (les inscriptions sont ouvertes, profitez du tarif spécial de cette semaine de lancement) et faire également la promotion du cours d’initiation aux blogs que je comptais organiser le 26 de ce mois.

Vous noterez donc l’usage subtil de l’imparfait dans la phrase précédente, qui vous indique que je reporte ce cours. Comme je l’ai déjà écrit ou du moins dit, les personnes qui vont s’intéresser à ce cours ne sont probablement pas des lecteurs de ce blog. Cela demande donc que je fasse de la pub plus “active” que ce dont j’ai l’habitude — et en ce moment, j’avoue que promouvoir Going Solo me prend toute mon énergie (je passe les négociations avec les partenaires, un nouvel afflux de demandes de conférences, voyages prévus et conférences à l’étranger, sans compter que je n’ai encore quasi rien blogué au sujet de Going Solo en français, bref).

Donc, plutôt que de faire les choses mal, que de persévérer à vouloir maintenir une date parce que je l’ai fixée, je préfère carrément la faire sauter (parce que, regardons les choses en face, avec le peu de pub que je vais pouvoir faire, le cours ne sera pas assez plein, et je vais devoir faire sauter de toute façon).

Sur le concept, par contre, je persiste et signe. Mon workshop à LIFT (exactement la même chose, mais en anglais) a suscité un nombre tout à fait satisfaisant d’inscriptions et de participants (pas forcément les mêmes) — d’autant plus pour une conférence branchée “technologie” comme LIFT — et la formule a parfaitement fonctionné. Retours très positifs de la part des participants (même ceux qui n’avaient pas amené leur ordinateur, un comble!) et une invitation à donner ce genre de séminaire à la Réunion (j’y réfléchis sérieusement, ça peut être sympa d’allier le profitable à l’agréable).

Voici comment on va procéder (j’ai mis à jour la page des séminaires pour refléter ça): les personnes intéressées me le font savoir. Je garde une liste de ces personnes. Quand il y en a assez pour organiser un cours (disons, 6), j’organise. Et pour ceux qui auraient des besoins urgents de cours de blog, on peut toujours s’arranger.

Sur ce, la Pas-Superwoman va aller s’occuper de sa pile d’e-mails, et se nourrir. A plus, et n’oubliez pas de promouvoir Going Solo autour de vous. Si, si — ça me rend grandement service!

Une journée pour bosser sur nos sites "pro": Website Pro Day [fr]

Si vous êtes un peu comme moi (consultant/indépendant dans le domaine du web) vous avez probablement quelque part un site professionnel qui erre, l’âme en peine, attendant depuis une année qu’on veuille bien s’occuper de lui.

Eh oui, comme on dit, c’est les cordonniers les plus mal chaussés, et les professionnels de la communication web qui ont les sites-vitrine les moins à jour. Pas pour rien qu’on recommande le blog, c’est beaucoup plus facile à entretenir, comme format.

Donc, mon pauvre site professionnel a bien de la peine, depuis un moment déjà. Il n’est vraiment plus à jour. Je fais des tas de choses qui ne sont pas annoncées sur le site, et franchement, ce qui y est aurait besoin d’un bon coup de peinture pour le remettre au goût du jour. Me “vendre” n’a jamais été mon point fort, et ça commence à se voir.

Sans compter également que, côté “vitrine professionnelle”, les nombreuses années d’écriture sur Climb to the Stars ont tout de même généré quelques bons articles qui méritent d’être mis un peu en évidence, alors qu’ils sont enterrés dans les archives et une arborescence de catégories à faire pâlir un bibliothécaire.

Vu également que mes activités professionnelles se développent à l’étranger, une version en anglais de ce site ne serait pas du luxe.

En résumé, y’a du boulot.

La bonne nouvelle, c’est que je ne suis pas la seule. Une remarque d’Ollie sur le piètre état de son propre site pro m’a donné une idée. M’inspirant de la journée “finissons et publions nos brouillons d’articles!” mise sur pied par Chris Messina, si nous organisions une journée pour bosser sur nos sites pros? Quand on travaille seul ou presque, structurer son temps est une des grandes difficultés. Se retrouver à plusieurs dans un but spécifique nous paraît une bonne idée pour faire avancer les choses.

Donc, le mercredi 28 novembre à Lausanne, Ollie et moi nous serrerons les coudes pour offrir un sérieux lifting à nos sites respectifs. Si vous êtes dans une situation similaire à la nôtre, c’est avec plaisir que nous vous invitons à vous joindre à nous! L’invitation est sur Facebook (si vous êtes un indépendant du web, vous y êtes certainement déjà!):

Facebook | Website Pro Day à Lausanne

Cette journée de travail (d’étude, enfin) sera consacrée à la remise en forme de sites professionnels trop négligés d’indépendants du web.

On passe tellement de temps à se soucier des sites de nos clients que les nôtres en pâtissent! Il est temps de prendre le taureau par les cornes et de consacrer une journée à polir notre propre présence online.

Concrètement: on se retrouve dans un lieu adéquat (wifi, calme, vivres) et on bosse chacun sur son site, avec son laptop et son matériel. A plusieurs, c’est plus motivant!

Attention: ceci n’est pas un atelier où on débarque pour se faire “coacher” ou pour apprendre quelque chose. C’est chacun pour soi, chacun son truc (même si entre collegues, un peu de feedback ou de dépannage peut aider). On est entre pairs, quoi.

Si vous voulez être des nôtres, envoyez-moi un petit mot!

Si vous avez un lieu à proposer sur Lausanne, faites signe aussi.

J’ai choisi le perroquet plein de couleurs pour illustrer l’invitation, parce que c’est l’occasion de nous mettre en avant sous notre meilleur jour!

Si l’idée vous interpelle mais que vous n’êtes pas sur Lausanne… pas de souci! Organisez un événement similaire dans votre ville 🙂

Etre malade quand on enseigne [fr]

Avant d’être enseignante, j’ai travaillé dans le secteur privé. J’avais un joli salaire, je bossais 4 jours par semaine (80%), je sortais régulièrement en semaine. Arriver au boulot un peu fatigué quand on travaille dans un bureau, c’est pas top, mais au pire on n’est pas très productif. Idem lorsqu’on est malade: soit on reste à  la maison et le travail n’avance pas, soit on va quand même travailler et on fait de son mieux.

Quand on enseigne, tout ça devient très différent. Pour commencer, on travaille plus et on est payé moins (eh oui!) Je sais, on a plein de vacances, mais on en a besoin (j’vous jure!) et on choisit pas quand on les prend. Manque de pot, elles tombent toujours durant les vacances scolaires…

Ensuite, je crois qu’on n’imagine pas, si on ne l’a jamais fait, à  quel point il faut être en forme pour enseigner valablement. On peut plus ou moins faire le zombie au bureau si on n’est pas dans son assiette, mais essayez seulement de faire le zombie devant une classe d’ados! Donc, si on est en train de couver quelque chose, pas question de se laisser aller. Il faut faire tourner le moteur à  plein régime et assurer.

On n’est vraiment pas bien? On songe à  se faire porter pâle? On hésite… Oui, on hésite, parce que d’une part il faut préparer le travail que feront les élèves pendant qu’on se bourre de PrétuvalC ou de NéoCitran, et d’autre part, on sait que les choses seront toujours plus mal faites par le remplaçant que soi-même (malgré toute la bonne volonté de ce premier). Il faut souvent reprendre une bonne partie de la matière quand on revient. L’équation commence à  prendre forme? Arrêt maladie = plus de travail. Ce n’est pas parce qu’on est malade que l’école s’arrête de tourner et que les élèves rentrent chez eux (quoique parfois, devant la pénurie de remplaçants…)

On attend donc en général que notre état soit bien avancé pour en arriver à  cette solution de dernier recours: se faire remplacer. (En plus, parfois c’est un collègue avec des heures de blanc qui s’y colle, et on sait tous à  quel point c’est désagréable…) Mais une fois qu’on est vraiment bien assez malade pour se faire remplacer — c’est-à -dire qu’on n’est plus capable de grand-chose — il faut encore préparer le remplacement! Eh oui!

C’est trop cool, prof, comme métier. Tant qu’on ne tombe pas malade.

Cours de maths-base [fr]

Avec la suppression des “sections” en VSB, l’enseignant en maths se retrouve à  devoir gérer jusqu’à  la fin de la scolarité obligatoire des classes passablement hétérogènes quant à  leur facilité dans cette branche. Un commentaire sur mon expérience.

[en] In canton Vaud, the school organisation has changed a lot during these last years, resulting in more heterogenous classes. I talk about my experience teaching maths in classes where you have "maths-specialists" and "language-specialists" (who are often less at ease with maths) in the same classes.

Mon premier “challenge” d’enseignante, lors de mes remplacements, cela a été les cours de “maths-base” — à  savoir les cours de maths donnés à  la classe entière, sans faire intervenir les différents choix d’options spécifiques qu’ont fait les élèves. En effet, on trouve maintenant dans une même classe de VSB aussi bien des latinistes, des scientifiques, que des élèves ayant choisi comme option spécifique l’italien (“langues modernes”) ou l’économie.

Ces élèves suivent en commun les cours d’allemand, d’anglais, de français, de maths, d’histoire (etc.) et se séparent pour suivre les quatre (cinq) heures de cours hebdomadaires consacrées à  leur option spécifique: l’italien, le latin, l’économie, ou des maths supplémentaires. Les cours “maths-option” couvrent des domaines qui ne sont pas abordés par le cours maths-base. Ainsi, les élèves de maths-option ne se trouvent pas favorisés lors de ceux-ci.

Mais, il y a un mais. Nous ne sommes pas tous égaux devant les maths. Si je crois fermement que chacun est capable de comprendre et maitriser les mathématiques enseignés au collège (si on fait preuve de patience et de compétence pédagogique, et qu’il y a assez de temps à  disposition — ce qui n’est en général pas le cas), il me parait cependant évident que certaines personnes comprennent plus vite que d’autres. Au risque de tomber dans le cliché (mais en étant consciente que ceci est une généralisation, à  manier donc avec des pincettes), il y a fort à  parier que l’on trouve chez les élèves ayant choisi les maths en option spécifique une forte proportion de personnes ayant de la “facilité”, comme on dit, et dans les options plus littéraires, un plus grand nombre d’élèves ayant besoin d’un peu plus de soutien pour appréhender les mathématiques.

Lorsque l’école secondaire était divisée en sections bien distinctes, on attendait clairement plus des scientifiques durant les cours de maths, quel que soit le sujet abordé, que des modernes (pour rester dans les gros clichés). Les latines étaient considérées comme des littéraires, certes, mais puisque c’étaient des latines (traditionnellement la section pour les “meilleurs” élèves, à  tort ou à  raison), certains enseignants avaient tout de même des exigences un peu plus élevées que pour des élèves en section moderne.

On va tenter de s’arrêter là  avec les clichés, espérant tout de même que mon argumentation aura été claire: certains comprennent plus vite les maths que d’autres. (Et ne nous limitons pas aux maths, les problèmes que je soulève ici se retrouvent dans l’enseignement des langues et probablement d’autres branches encore.)

Prenez donc une classe de 7VSB. A force d’exercices et de persuasion, on leur présente l’addition et la multiplication des fractions. Quelques élèves auront compris dès la première explication ou le premier exercices. D’autres auront besoin encore de longues heures d’explications bien plus détaillées, accompagnées de force schémas et analogies, mettant à  l’épreuve la créativité de l’enseignant et dans bien des cas, sa patience. (Et très personellement, c’est là  un des aspects de l’enseignement que je trouve le plus stimulant.)

Reste la question: que faire avec ceux qui ont compris, qui ont fini en cinq minutes l’exercice que vous avez donné à  faire, et qui s’ennuient durant les explications que vous donnez à  ceux qui ont encore du chemin devant eux? Si vous leur faites prendre de l’avance dans les exercices à  faire pour les occuper, cela ne fait que repousser le problème. Leur donner à  faire des exercices supplémentaires, que ne feront pas les autres élèves? Cela me paraît la moins mauvaise solution. Elle demande bien entendu préparation, organisation, et travail supplémentaire de la part de l’enseignant.

Agenda [en]

Silencieuse parce que vie sociale bien remplie. N’oubliez pas de venir à  la Lemanic Bloggers Night vendredi à  Vevey!

Je mène une vie de bâton de chaise, je brûle la chandelle par les deux bouts, ce que vous voulez, m’enfin ça explique le relativement peu de billets durant la dernière semaine. Je me lève lundi matin, et tout d’un coup on est dimanche soir — vous voyez?

Disons que tout ça est bien positif. Soirées cinéma, DVD, karaoké, visite des français (_F_ et Merriadoc) ce week-end, qui m’a permis de faire connaissance de Sori, reprise du judo, démarches pour trouver un poste d’enseignante à  la rentrée, et programme chargé au travail qui ne me laisse que peu de temps pour respirer. Ma vie va bien.

Tout ça pour rappeler aux weblogueurs et weblogueuses de la région lémanique que l’on se retrouve vendredi soir à  Vevey pour la troisième Lemanic Bloggers Night. Venez nombreux, même (et surtout!) si vous ne connaissez personne!