TMS : pourquoi je dicte [en]

Enfin, en français, quelques détails sur les TMS (troubles musculo-squelettiques ou Repetitive Strain Injury) — la raison pour laquelle je dicte au lieu de taper.

Lisez, même si mon histoire est un peu longue ou ennuyeuse. C’est surtout une invitation à  prendre soin de vos mains avant qu’elles ne vous fassent mal.

Domptage de Dragon [en]

Je suis contente, je commence à  comprendre comment créer des macros pour mon logiciel de reconnaissance vocale.

J’ai donc mis en ligne une page concernant les commandes personnalisées que j’adapte pour Dragon NaturallySpeaking en français. Ça vous intéressera si vous avez un Dragon à  la maison…

Douleur, pensée, dictée [en]

La douleur est invisible. Quand vous dites que vous avez mal, de façon chronique, les gens ont inévitablement de la peine à  vous croire. Ça ne se voit pas. Vous arrivez à  manger, vous déplacer, et même taper à  l’ordinateur, « si vous le voulez vraiment. »

On sympathise, bien sûr. On est même consterné. C’est terrible, ce qui vous arrive. Tellement, qu’on a de la peine à  imaginer ce que c’est. Oui, on a presque un peu de peine à  y croire. On vous souhaite un bon rétablissement et l’on s’en va, une brève pensée inquiète pour ses mains sans douleur…

Je me suis rendu compte récemment que je n’arrivais plus à  penser mes mains sans douleur. Je n’arrive plus à  dissocier la douleur de mes mains. Je pense (kinesthésiquement) « mains », je pense « douleur ». Je repense à  des choses que j’avais l’habitude de faire il n’y a pas si longtemps, et elles sont devenues inconcevables.

C’est effrayant et merveilleux de voir à  quel point notre image de notre corps (du corps propre) se modifie en fonction des contingences physiques, et impacte également les souvenirs. Notre corps se vit en actions, passées, présentes, et futures. En potentialité. Ce que je peux faire. Ce que je pourrais faire.

Dans le même ordre d’idées, je me suis surprise hier en train de dicter toute seule dans ma voiture. Oui, comme si je parlais à  mon Dragon.

Dans le passé, il n’était pas inhabituel que lorsque mon esprit tournait à  vide, je me retrouve à  « penser en écrit », et même à  « taper en pensée ». J’ai toujours eu tendance à  me faire beaucoup de « films » dans la tête : ce que j’aurais pu dire, ce que je pourrais dire, ce que je vais faire. Et après une soirée passée à  discuter par clavier durant de longues heures, il n’était pas rare que cela prenne la forme d’un mouvement de doigts dans ma tête et de frappes sur un clavier imaginé.

Maintenant que je dicte, lorsque je pense à  quelque chose à  écrire, je me retrouve parfois à  le penser « en dictée ». Et des fois, ça passe à  voix haute sans que je m’en rende compte. C’est amusant. Je vais commencer à  sérieusement utiliser la fonction dictaphone de mon téléphone portable.

Possible Cause of Repetitive Strain Injury [en]

Thanks to Romain for pointing out to me this very interesting article on the possible causes of RSI:

Could it be the light action and short travel of modern keyboards and mice that cause the trouble? Dysponetic activity (inappropriate and misdirected as well as unconscious muscle bracing) is implicated in the aetiology of RSI. How much of this is due to the need to support the weight and muscle tone of one’s fingers to avoid inadvertent key presses?

As somebody suffering from the problem, I must say that I find this theory pretty convincing. The discussion is interesting too.

Mousetool clique pour vous ! [en]

Vous arrive-t-il d’en avoir assez de cliquer sur les boutons de votre souris ? Mousetool le fait à  votre place. C’est un petit utilitaire gratuit que je vous encourage vivement à  télécharger et installer maintenant, même si vous avez la chance de ne pas souffrir d’inconfort lorsque vous utilisez votre souris. Vous serez surpris !

Comment est-ce que ça marche ? Ce n’est pas magique : chaque fois que vous immobilisez votre souris après l’avoir déplacée, Mousetool clique. Dans les options, on peut ensuite facilement régler le comportement de la souris dans telle ou telle fenêtre : dans la fenêtre de l’éditeur Dragon, par exemple, je désire désactiver Mousetool. Dans un autre contexte, je désire peut-être que le clic par défaut soit un double clic. (Il faut cependant noter que les réglages par défaut sont tout à  fait viables.)

Bien sûr, tout cela demande de l’utilisateur quelques menus aménagements dans sa façon d’utiliser la souris. Sachant qu’un déplacement se termine toujours par un clic, on prendra soin de poser la souris sur un endroit neutre de l’écran lorsqu’on arrête de l’utiliser. On fera également attention d’éviter de bouger la souris physique sur son bureau par mégarde… Mais en contrepartie, nos doigts nous remercieront de leur épargner plusieurs centaines de clics par jour !

Soit dit en passant, j’étais très surprise de ne pas trouver le mot « déconfort » dans le dictionnaire. Helvétisme, anglicisme, ou bien néologisme stephanien ? Dans le doute, je me rabats sur « inconfort. » Dolores nous éclairera peut-être un jour sur le sujet…

Nerves, Judo and Spring in Autumn [en]

So the neurologist says my nerves are fine. That is good news. In the space of a day, the weather has gone from beautiful sunny autumn to grey drizzly November. That, on the other hand, is depressing.

The neurologist gave me two weeks of sick leave from work. That should allow enough time for my special equipment to arrive. I’m going back to judo—no hard training of course, but it will do me good to move a little.

I’m starting to understand why I have been doing so much judo for all these years. When doing judo, I am myself—body, mind and emotions—in a way that I am not usually capable of. I now see much more clearly why I tend to be in low spirits when I don’t train.

I’m slowly starting to thaw. It is at the same time less frightening and more frightening. It is exciting. It makes me wonder what my future is going to be made of.

Mes nerfs sont en forme [en]

Mes nerfs vont bien. Pas de souci de ce côté-là , dit le neurologue. Soulagement.

Le neurologue est d’ailleurs tout à  fait sympathique. Son cabinet se trouve près de la sortie d’autoroute à  Morges, dans un quartier plein de gros immeubles, des « tours » comme on dit par ici. Entre dix et quinze étages à  vue d’oeil, relativement récentes, plantées par-ci par-là  sur une petite colline décorée d’arbres, de parcs et de promenades.

J’ai l’impression que « habiter dans une tour » a toujours eu pour moi une connotation un peu négative. C’est le genre d’endroit où l’on ne veut pas habiter. Pourtant, en me baladant dans ce petit quartier désert à  deux heures de l’après-midi, j’imaginais les enfants qui couvriraient la colline de leurs jeux une fois l’école finie, les adolescents qui s’assiéraient en grappes pour parler-draguer-flirter, les mères de jeunes enfants qui babilleraient en regardant leurs bambins trébucher dans le parc et faire leurs premières tentatives de socialisation. Une communauté dans laquelle il pourrait faire bon vivre une fois parent.

J’ai été très marquée lors de mon dernier voyage en Inde par les quelques heures que j’ai passées dans un chawl. Un chawl, c’est un HLM à  l’indienne. Une seule petite pièce pour toute la famille, c’est terrible. Mais comme c’est vivant ! Par la force des choses, toutes les portes sont ouvertes, on vit aussi dans les couloirs et chez les voisins, les enfants courent partout.

Loin de moi l’idée de vouloir idéaliser ce type de logement, mais on a certainement quelque chose en apprendre. Lorsque j’étais enfant, on habitait un groupe d’immeubles Forel-Lavaux. J’ai le souvenir que mon frère et moi étions tout le temps dans la cour à  jouer avec les autres enfants du quartier. Dans une villa, il est plus facile de vivre sans ses voisins — c’en est bien là  à  la fois l’avantage et l’inconvénient.

Trying Dictation Software [en]

If, like Samuel, you are tempted to try Dragon NaturallySpeaking, you need to be aware of the following.

You did not become as proficient as you are now with your keyboard and mouse in a few weeks. It probably took you years. With proper equipment and practice, speech recognition can be more efficient than traditional ways of controlling your computer. When you start using dictation software, however, it feels a bit like learning to use your computer all over again — especially the “controlling” part. Straightforward dictation itself is pretty easy to grasp, and you quickly find that editing a text is much nicer to do when you can just say things like “insert before this or that word”, “select previous five lines”, or “move down two paragraphs”. Dictation itself is much quicker than typing. Corrections take time, therefore the better your recognition accuracy, the more efficient you will find your dictation program.

I can only encourage you to try before you really need it. It works, it’s fun, and it will certainly save you time and pain in the long run. Learning does not go without frustrations. You’ll have trouble using it in the beginning, especially when giving commands to your computer. Do not expect to install speech recognition and be as efficient with it with it as you are with your keyboard and mouse within two days, two weeks, or even two months, probably. If you are aware that you are going to have to learn a whole different way of interacting with your computer, you’ll actually be surprised at how reasonably painless it is.

Within a couple of hours, I was capable of dictating an e-mail with a reasonable number of corrections. A few days later, I was chatting by voice with enough ease that the people I was talking with were not immediately aware that I was dictating. Today, 10 days after installing the programme, I’m comfortable dictating, but still pretty clumsy and slow giving commands or doing HTML other than “open p” and “insert link”. But it’s getting better.

I don’t want to paint the picture black, but I don’t want to paint it too pink either. It is not overwhelmingly difficult. But it is not that easy either. It’s worth the effort, and you get well paid for your efforts, but it does require perseverance on your part. I was honestly expecting it to be more difficult, because I had been warned so much not to expect it to be straightforward.

Dicter avec le Dragon [en]

Je suis vannée. Je ne sais pas trop s’il faut mettre ça sur le compte du passage à  l’heure d’été, ou bien si c’est simplement la faute au stress et à  l’inquiétude ambiante. Un meeting un peu léthargique de quatre à  six n’a certainement aidé en rien. Mais bon, trêve de futilités : cela fait un moment que je veux vous raconter un peu plus précisément comment cela se passe quand on parle à  son ordinateur — comme par exemple maintenant pour écrire ceci.

Pour commencer, on dicte. Avec les signes de ponctuation, et en essayant de dire des assez gros bouts de phrase d’une traite, parce que le Dragon aime bien avoir un peu de contexte pour tenter de deviner ce qu’on dit. Si par malchance le Dragon a compris quelque chose de travers, on utilise la formule magique « corriger ça » pour faire apparaître d’autres possibilités. Ça marche un peu comme le correcteur orthographique dans Word, mais c’est plus sympa.

À l’énonciation de la formule magique précitée, une boîte de dialogue apparaît au milieu de l’écran : elle comporte en général une dizaine de suggestions pour la portion de phrase que l’on vient de dire. Le Dragon utilise un modèle phonétique et un modèle statistique pour générer ses suggestions.

Le modèle phonétique essaie d’accorder les sons que l’on produit avec la « signature vocale » des mots se trouvant dans le vocabulaire.

Prenant ensuite le relais, le modèle statistique sert à  choisir entre les diverses possibilités en fonction de la fréquence d’utilisation des mots, et en fonction de la fréquence avec laquelle des mots donnés se retrouvent proches les uns des autres (c’est la fameuse histoire du « contexte »).

Ces deux modèles prennent bien sûr en compte les particularités de l’utilisateur en question, et s’adaptent sans cesse à  son style.

Tout ça pour vous dire que lorsque l’on dit « corriger ça », une boîte pleine d’autres possibilités pour ce que l’on vient de dire apparaît à  l’écran. Très souvent, la phrase que l’on a réellement dite se trouve parmi ces suggestions. Il suffit alors de dire « prendre 4 », par exemple, pour choisir la quatrième suggestion. Le Dragon sauvegarde précieusement les informations concernant cette erreur pour faire mieux la prochaine fois.

Bien sûr, il arrive que la phrase que l’on a dite ne figure pas parmi les propositions. On peut alors sélectionner la proposition qui s’en rapproche le plus et l’éditer — tout ça sans les mains, bien sûr. Je vous passe les règles avancées, mais avec un peu de pratique il est relativement aisé de se déplacer de quelques caractères ou mots à  gauche et à  droite, de les effacer, de les redicter ou les épeler. Bien sûr, il est à  tout moment possible de rejouer ce que l’on vient de dire.

La suite au prochain épisode, si ça vous intéresse ! Mon lit m’appelle à  grand cris…

Troubles musculo-squelettiques [en]

Troubles musculo-squelettiques : c’est ainsi que l’on appelle en français les Repetitive Strain Injuries (RSI). On est en plus heureux d’apprendre ceci :

La nouvelle maladie qui fait actuellement rage se nomme TMS « Troubles Musculo-Squelettiques. » Il s’agit d’affections douloureuses – non reconnues en Suisse comme maladie professionnelle – touchant les articulations, les tendons, les muscles, les nerfs et la circulation. Elles touchent particulièrement le dos et les membres supérieures. J’observe donc avec une certaine inquiétude que ces troubles dont souffrent les patients pourraient être liés à  de mauvaises conditions de travail. […] Comme Conseiller d’Etat responsable de la santé publique, j’ai par ailleurs donné mandat à  l’Institut Universitaire Romand de Santé au Travail de mener une étude prospective auprès des médecins du canton afin de recueillir les données de patients qui se plaignent de problème de santé lié au travail.

Thomas Burgener (je souligne)

Soit dit en passant, je ne félicite pas le webmaster de cette page pour le Javascript qui la ferme automatiquement lorsque l’on appuie sur une touche quelconque. Je lui décerne donc un cactus pour l’accessibilité !