Ces temps, je pense pas mal à mon choix de travail/carrière. Parce qu’à part les nombreuses heures que je passe à préparer la conférence Going Solo (qui pour le moment ne rapporte pas tellement d’argent, on peut dire ça), je reste une indépendante dans le milieu parfois un peu brumeux des nouvelles technologies.
Moi qui suis quelqu’un qui frémit à chaque fois qu’on lui demande “et tu fais quoi, comme boulot?”, je me suis trouvée l’autre jour (lors du pique-nique mensuel des couchsurfeurs lausannois) avec aux lèvres une formule qui me plaît assez:
J’aide les gens à mieux comprendre et utiliser internet.
C’est vaste, oui, mais ça recouvre assez bien ce qui m’intéresse — et ce que je fais.
Mais bon. Ça fait un moment que je me sens dispersée. Je n’ai pas de message clair à donner pour faire comprendre au monde mes compétences et ce que je fais. En plus, il y a “ce que je fais déjà” et “ce que je pourrais faire”. Donc… je me dis que je devrais me concentrer (côté stratégie de communication en tous cas) sur un nombre limité de trucs. Surtout quand l’argent ne rentre pas à flots. Lesquels?
Qu’on me comprenne bien, je ne suis pas en train de songer à “arrêter” quoi que ce soit de mes activités. Je me demande simplement où concentrer mes forces. Si on fait appel à moi pour autre chose, pas de souci — je serai là.
Une chose que je me retrouve régulièrement à faire, et que j’aime beaucoup, c’est de la formation (ou du coaching) individuelle. Ça va de “apprendre à utiliser l’ordinateur et faire ses premiers pas sur internet” à “bloguer mieux” en passant par “démarrer un blog” et “maîtriser les outils sociaux”. Particuliers, indépendants, ou petites entreprises sont mes clients types pour ce genre de service.
Donc, j’aime faire ça et il y a de la demande. Il m’a fallu longtemps pour “publiciser” ce genre de service/formation, principalement parce que les tarifs que je me retrouvais à devoir fixer me semblaient vraiment chers pour des “cours d’informatique”. En attendant, il semble que je fais ça plutôt bien, j’ai un éventail très large de compétences à transmettre ou à mettre à disposition (je peux dépanner l’imprimante, installer l’anti-virus, donner des conseils stylistiques pour la rédaction d’un article, discuter d’une stratégie de publication, raconter les réseaux sociaux, les blogs, ou les CSS, bref, un produit tout-en-un), et je m’adapte à tous les niveaux (de la personne qui découvre tout juste l’informatique — et il y en a! — à l’utilisateur chevronné qui veut parfaire ses connaissances en matière de publication web, par exemple).
Pour les particuliers, disons que c’est un peu un service de luxe (je ne dis pas ça négativement), et pour les indépendants et petites entreprises, l’occasion d’acquérir des compétences avec un suivi très personnalisé (et compétent/à la pointe…).
Voilà — je me dis que je devrais probablement mettre en avant un peu plus ce type de service.
Dans le même ordre d’idées, on m’approche souvent pour “faire un site internet”. Durant longtemps, je crois que je m’y suis prise un peu maladroitement. “Non, je ne fais pas de site internet, mais je vous apprends à le faire et vous accompagne durant le processus.” Alors oui, bien sûr, je peux toujours faire ça. Mais il ne faut pas rêver — le client qui m’approche pour que je lui “fasse un site internet”, même si je le convainc de ce “faire ça bien” implique (pas un problème en général, dans ce sens-là je suis une assez bonne “vendeuse d’idées”), il n’est probablement quand même pas prêt, au fond, à faire le pas (que ce soit, bêtement, en termes de ressources et d’argent à investir).
J’ai fini par comprendre qu’il fallait s’y prendre autrement. Etre un peu pragmatique. Donner aux gens ce qu’ils veulent, même si on croit qu’il est dans leur meilleur intérêt de faire directement autrement. C’est la technique du Cheval de Troie (un bon cheval, dans ce cas): oui, donner ce qui est demandé initialement, mais sous une forme qui permet ensuite d’aller facilement dans la bonne direction.
Une petite digression/parenthèse à ce sujet. C’est une stratégie qui fait un peu usage de manipulation — mais assez légère, explicite, et dans l’intérêt du client. Elle est de cet ordre: c’est la différence entre demander “pouvez-vous SVP signer cette décharge qui nous autorise à mettre des photos de vous prises à cette fête sur internet” et dire “on va prendre des photos et les mettre sur internet, si cela vous pose un problème, merci de nous contacter au plus vite.” Vous voyez l’idée? C’est comme une de mes amies/collègues, qui répondait, quand on lui demandait comment convaincre un employeur de nous laisser bloguer, en tant qu’employé: “ne demandez pas; faites-le, faites-le intelligemment, et quand il commence à y avoir des retours positifs, votre employeur verra de lui-même que ce n’est pas dramatique, d’avoir un employé qui blogue.” (Ce n’est pas une tactique garantie à 100% sûre, mais elle a son mérite — on dit souvent “non” à la nouveauté un peu par principe ou par peur du changement, c’est une réaction normale.)
Donc, quelle est l’idée? Pour une somme relativement modeste (contrairement à d’autres solutions — avant de m’approcher, un de mes clients avait reçu une offre à 2500.- CHF pour un site statique de 5 pages, sans qu’il y ait d’exigeances particulières côté design!) je crée sous WordPress.com le site que désire le client, avec un design “standard” quelque peu personnalisé (logo, image d’en-tête), et le contenu que m’aura fourni le client.
Et c’est là que ça devient intéressant — et pour le client, et pour moi. Le client a son site, et bonus:
- il peut le mettre à jour lui-même facilement (une fois qu’il a appris, ou bien s’il est débrouille)
- le jour où il décide de se lancer dans l’aventure “blog”, c’est tout prêt pour
- s’il veut ajouter des pages, c’est facile et il peut le faire lui-même
- s’il désire par la suite se payer un design “sur mesure”, il n’y a pas besoin de toucher au contenu (Corinne fait de très beaux thèmes WordPress, par exemple)
- s’il veut étendre les fonctionnalités du site, tout le contenu peut être migré sur une installation WordPress “serveur”, où l’on peut installer des plugins ou faire tout ce qu’on veut.
Donc, site mis en place à bon marché, et très évolutif.
En ce qui me concerne, si le client s’en tient là (je lui donne les codes d’accès, voilà) je m’y retrouve déjà: mettre en place un site avec du contenu qu’on me fournit est typiquement une prestation pour laquelle je suis payée plus pour mon expertise et mon expérience que pour le temps que j’y passe.
Si le client désire aller plus loin, par exemple être formé à l’utilisation de l’outil (s’il ne s’y retrouve pas par lui-même tout de suite), être coaché pour améliorer le contenu ou en rajouter, découvrir d’autres outils de communication en ligne… Eh bien, vous l’aurez deviné, je me retrouve dans la situation formation/coaching décrite plus haut.
Et si le client désire aller encore plus loin, j’envisage même d’offrir des formules “accès libre” (Martin nous expliquait lors de Going Solo qu’il faisait ça avec certains clients), où le client paie une certaine somme par mois (à négocier) en échange d’un accès “illimité” à mes services. J’ai mis des guillemets, parce que soyons réalistes, il faut tout de même mettre un cadre (je ne deviens pas l’esclave de mon client!) mais cela lui donne la possibilité de faire appel à moi pour séances, coaching, dépannage, e-mails, téléphone, mises à jour tant qu’il a besoin. La base de discussion pour le tarif d’un tel service sera la valeur qu’il a pour le client.
Donc, nous voilà avec deux axes: coaching/formation (très large, “mieux comprendre et utiliser internet, tant du point de vue technique que stratégique”) et fabrication de sites web “simples” (sans fonctionnalités nécessitant du développement particulier).
Il y en a un troisième: les conférences. Que ce soit dans les écoles ou bien ailleurs, c’est quelque chose que je fais depuis le début de ma carrière d’indépendante et pour lequel il y a une demande régulière. Je me dis que du côté des écoles en particulier, je peux être sans difficulté un peu plus proactive à vendre mes services. Un petit explicatif A4 bien présenté que je pourrais faire circuler m’amènerait sans doute plus de mandats de ce genre (jusqu’ici, je n’ai jamais fait aucune promotion pour ça, mis à part annoncer sur mon site que je le faisais).
J’ai donné il y a un mois environ une série de conférences à l’ISL — même si ça faisait depuis février que je n’avais pas parlé sur le sujet, tout est allé comme sur des roulettes et elles ont été extrêmement bien reçues. Je note que ce ne sont plus les blogs qui préoccupent les autorités scolaires (en tous cas en milieu international), mais bien Facebook — un changement de nom, mais la problématique reste largement la même. Je vais devoir me rebaptiser “experte Facebook” pour attirer leur attention 😉
Si vous m’avez lue jusqu’au bout, merci. C’était un article un peu “au fil de mes pensées”, mais ça fait un moment que je rumine ça et je crois que j’avais besoin de le mettre par écrit.
En parallèle, bien entendu, je continue ma vie d’entrepreneur avec Going Solo Leeds (12 Septembre) et les événements à suivre, organisés par Going Far (entreprise en cours de fabrication légale… enfin un de ces jours). Je vais bientôt me mettre à la recherche d’un (ou une!) partenaire business, dans le genre “qui fait les choses et est orienté vente” — toute une aventure dont je vous tiendrai au courant.