Récit de rêve [fr]

Un rêve de cette nuit qui vient de me revenir subitement.

[en] A dream I had last night. It just came back to me.

Passant devant Mémoire Vive, je glisse et tombe, me faisant mal aux doigts. Je passe ensuite par le marché, je souffre, et en examinant mon annulaire gauche je vois qu’il y a un gros morceau de verre bleu dans la blessure. Je l’enlève, et vois qu’à  l’intérieur de mon doigt il y a encore plein d’autres morceaux de verre coloré, comme des perles pour collier vertes et bleues.

Je décide qu’il faut que j’aille au CHUV me faire opérer. Je pleure tellement j’ai mal. J’appelle l’école, en retard, pour dire qu’il faut me remplacer. Je passe voir la secrétaire, je n’arrive pas à  penser clairement, je cherche mes bagues et mes clés de voiture pour pouvoir partir. Elle me dit que si je peux conduire, je ne dois pas avoir si mal que ça. Elle ne me prend pas au sérieux, semble penser que je suis en train de me défiler, que je joue les douillettes. Je lui explique que j’avais la voiture avant l’accident. Je l’ai laissée au parking du Valentin et je veux simplement trouver mes clés.

Je suis en Inde, au Kérala. Je laisse mes bagages chez quelqu’un, sans y faire vraiment attention, et je pars pour Kochin. J’y retrouve Madhav. Mon doigt me fait toujours horriblement souffrir, et je me rends compte que je suis au mauvais endroit. Je devrais être au CHUV! J’envisage d’aller me faire opérer à  Pune. Misère, j’ai laissé mes bagages à  Allepey, à  1h30 de train, et dans l’autre direction! Je dis à  Madhav que je ferais peut-être mieux de rentrer en Suisse… mais je dois de toute façon aller récupérer mes bagages, et je ne sais pas trop où ils sont. Comment diable ai-je pu être aussi insouciante avec mes affaires? Je me sens complètement paniquée, dépassée, angoissée. Jamais je ne serai de retour à  l’école à  temps.

Nostalgie de quartier [fr]

La Place de la Barre par une après-midi ensoleillée de printemps, et des souvenirs qui reviennent.

Alors que je monte en voiture l’Avenue de l’Université, par cette belle journée ensoleillée qui sent doucement le printemps, voilà  que je me retrouve propulsée huit ans en arrière, à  la même époque de l’année.

Ma dernière année de chimie. Une année de judo intensif, de remise en question, de boulversement émotionnel. Une époque où je me retrouvais souvent au Sherlock’s de la Place de la Barre (c’était avant la faillite) et où j’ai recommencé à  écrire. Ma vieille BMW parcourait souvent les routes du coin, entre le dojo, l’université, et le domicile parental qui m’hébergeait encore.

Je suis sur la placette qui surmonte le tunnel, avec vue sur la place. Il y a l’école derrière et le bruit des enfants dans la cour; la terrace du bistrot déborde de son territoire d’alors.

Sur ce même banc où j’écris ces lignes, un an plus tard (en février pour être précise), je lisais La phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty en cinq jours. Je m’y suis peut-être assise encore l’année suivante, je ne sais plus trop bien, puis est venu mon dernier printemps difficile en Suisse avant de partir pour l’Inde, le retour en Suisse, Orange, et maintenant, la fin d’Orange…

C’est une odeur dans l’air — je ne peux pas vous en dire plus.