Je l’ai fait de nouveau. Je voulais poster quelque chose ici, et pour faire bien, vous savez, écrire un peu sérieusement, j’ai commencé à réfléchir, je me suis perdue dans un terrier de lapin, et je n’ai pas écrit l’article, parce que mes idées ne me satisfaisaient pas.
A ma décharge, j’ai envoyé une newsletter de liens, ce que je n’avais pas fait depuis longtemps.
C’est ceci dont je voulais vous parler:
Ça parle d’empathie, de compassion, et c’est l que je me suis perdue, car ces mots sont utilisés pour dire tout et son contraire (si si quasi) par plein de personnes différentes. La compassion de l’un est l’empathie de l’autre, et vice-versa. Bref.
Vous savez, il y a quelque temps, je parlais des gens aimant les animaux qui se permettaient d’être détestable et hyper jugeants avec les humains. Et en écoutant le début de cette conférence, je crois que j’ai trouvé la clé pour comprendre ce qui se passe.
L’empathie, au sens de “sentir/souffrir AVEC”, ne nous rend pas meilleurs. Quand on souffre, parce qu’on s’identifie à la souffrance de l’autre (ce qui correspond assez bien à ce profil “d’ami des animaux” vindicatif qui me dépasse), on réagit en être qui souffre. On attaque, on juge, on blesse, on veut faire mal.
La compassion, au contraire, implique une certaine distance. Comprendre, être à l’écoute, mais sans voir s’effondrer la frontière entre soi-même et l’autre.
L’excès d’empathie (dans ce sens, hein), nous associe à ceux qui nous ressemblent au détriment de ceux qui nous sont plus distants. C’est comme ça qu’on se retrouve à tuer des médecins pratiquant les avortements aux Etats-Unis, à justifier la haine de l’autre par le fait qu’il y a “d’abord une victime”. La perspective et la vision grand angle sont absentes. Une politique basée sur l’empathie “à vif” est catastrophique.
Même s’il s’agit “juste” de prendre soin des animaux, il faut réussir à trouver cette posture qui reconnaît la souffrance mais ne se laisse pas envahir par elle au point de ne plus voir que la victime, et de faire sienne sa détresse.
Un autre exemple très pertinent que donne le chercheur est celui du thérapeute. Si je vais chez mon thérapeute et que je suis angoissée, déprimée, en souffrance, je ne veux surtout pas que celui-ci, par empathie, sente en lui mon angoisse, ma dépression, ma souffrance. Il serait bien en peine de faire ainsi son travail. Au contraire, j’ai besoin de sa part d’écoute, de compassion, de compréhension, et de sérénité pour qu’il puisse m’accompagner.
Bref, je vous invite à écouter cette vidéo, au moins les dix premières minutes, si l’anglais n’est pas votre zone de confort.
Similar Posts:
- Animaux, humains [fr] (2017)
- Ce que je peux [fr] (2022)
- La chance d’être là [fr] (2018)
- Love and Writing Project [fr] (2002)
- Marre de l’indignation [fr] (2018)
- Fantôme! [fr] (2005)
- Lecture d’été: Ma belle-mère s’appelle Rex [fr] (2018)
- Du judo à la vie [fr] (2015)
- Du "droit" de gagner sa vie [fr] (2010)
- Un partage n’est pas forcément une invitation au débat [fr] (2019)