Comment se faire connaître comme indépendant [fr]

[en] I'm often asked how I made myself known as a freelancer. I was lucky enough to have quite a bit of coverage, but when you look closely, the way I got people to find me was through my blog.

Start blogging about your passion and demonstrate your expertise on your blog. The rest will follow.

Histoire de combattre [la paralysie du blogueur](http://climbtothestars.org/archives/2007/09/08/la-paralysie-du-blogueur/) voici un petit billet « sur le vif ». Il est fréquent qu’on me demande comment j’ai fait pour [me mettre à mon compte et devenir indépendante](http://stephanie-booth.com/). (Mon site professionnel, vers lequel je viens de faire un lien, a grand besoin d’être remis à jour, mais allez quand même jeter un coup d’oeil.)

Il y a près de dix-huit mois, j’ai [raconté un peu mes débuts](http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=1001&sid=6561399&cKey=1142842064000&bcItemName=declics&broadcastId=407128&broadcastItemId=6481009&programId=108616&rubricId=6500) dans l’émission « Déclics » de la Radio Suisse Romande. Vous pouvez probablement encore écouter ce que j’ai dit à l’époque.

En fait, c’est assez simple. En l’an 2000, j’ai un peu par hasard ouvert un blog, dans lequel je parlais de tout ce qui me chantait. Je pense que si on relit maintenant ces sept années d’écriture, on doit pouvoir voir comment mes intérêts ont évolué. Une des choses — parmi d’autres — qui m’intéressait, c’était l’intersection de la technologie d’Internet et des relations humaines. Les blogs tombent en plein là-dedans.

Petit à petit, alors que j’étais plutôt récalcitrante au départ, j’ai commencé à faire ce que l’on appelait du « metablogging » : je bloguais à propos du « phénomène blog ». Par ailleurs, mon blog gagnait gentiment en popularité. J’ai aussi créé le premier annuaire de blogs suisses.

Lorsque les premiers journalistes romands ont commencé à s’intéresser aux blogs, il n’ont pas tardé à s’adresser à moi (vu ma présence en ligne assez étendue, je n’étais pas très difficile à trouver) — d’une part en tant que blogueuse, mais d’autre part et assez rapidement en tant que personne qui y connaissait quelque chose aux blogs. J’ai eu droit à un véritable cercle vertueux en ce qui concerne [ma présence dans la presse](/about/presse/). Je suis tout à fait consciente qu’il y a là-dedans une bonne part de « au bon endroit au bon moment », et que les médias ont beaucoup aidé à me faire connaître du public.

Peu après, on m’a contacté pour me demander de faire une première conférence. J’ai rapidement mis en ligne [un site Internet professionnel](http://stephanie-booth.com) dans lequel j’annonçais quel genre de services j’étais en mesure de fournir. Entre le bouche à oreille, la presse, et surtout mon blog, la quantité de mandats a doucement augmenté durant la première année, jusqu’à ce qu’elle devienne suffisante pour que j’envisage de mettre entièrement à mon compte et de quitter complètement l’enseignement.

Comme je dis souvent, tout cela s’est fait « presque malgré moi ».

Si on me demande conseil, j’en ai un : bloguer, bloguer, bloguer.

Je sais que mon cas est un peu particulier : une partie de ce que je mets à disposition de mes clients, c’est mon expertise sur les blogs. Et j’utilise mon blog pour la démontrer.

Même si votre domaine d’expertise n’est pas les blogs, vous pouvez utiliser votre blog pour mettre en avant cette expertise. C’est l’outil idéal pour cela : relativement simple à utiliser, et qui permet une documentation au jour le jour de vos expériences, découvertes, réflexions et recherches dans le domaine qui vous passionne au point que vous avez décidé d’en faire votre métier.

Peu de gens aujourd’hui soutiendront qu’on peut se passer d’avoir un site Web si l’on se lance comme indépendant. Et en général, on désire que ce site Web [soit bien référencé](http://climbtothestars.org/archives/2007/08/14/le-placement-dans-les-moteurs-de-recherche/). Les blogs sont extrêmement bien référencés dans les moteurs de recherche : la page d’accueil est mise à jour à chaque fois que vous publiez un nouvel article, chaque article a sa page propre, vous encouragez autrui à faire des liens vers votre contenu, et l’outil que vous utilisez [a été conçu pour faciliter le travail des moteurs de recherche](http://climbtothestars.org/archives/2007/07/22/wordcamp-2007-matt-cutts-whitehat-seo-tips-for-bloggers/).

En bloguant, vous augmentez de façon importante votre visibilité sur Internet, et mettez sur pied du même coup une documentation fantastique de votre domaine d’expertise et de vos compétences. Pas mal, côté marketing, non ? Et le blog étant un extraordinaire outil de réseautage en ligne, il vous aidera également à rentrer en contact avec les personnes qui ont des intérêts similaires aux vôtres : des « collègues », des partenaires, des passionnés, et bien entendu… Des futurs clients.

En pratique ? Vous [créez un un blog chez WordPress.com](http://fr.wordpress.com/signup/) ([c’est tout simple à utiliser](http://climbtothestars.org/archives/2006/07/20/bloguer-avec-wordpress-cest-facile/)), [ouvrez un compte chez Flickr](http://flickr.com/signup) ([attention à la prononciation](http://climbtothestars.org/archives/2006/09/10/flickr-ca-se-prononce-comment/)) pour héberger vos images ou photos (peu importe le domaine dans lequel vous vous lancez, il y aura des illustrations d’une façon ou d’une autre). Le compte illimité chez Flickr coûte $ 25, utiliser son propre [nom de domaine](http://gandi.net/) pour son blog $ 10, et avoir un look personnalisé pour son blog (autre que la cinquantaine de mises en page disponibles gratuitement) $ 15, mais tout cela est optionnel.

Donc, pour pas un sou, vous pouvez avoir entre les mains un outil de communication marketing très puissant. Il « suffit » de l’alimenter !

*Petite page de pub — et très franchement, je n’ai pas commencé à écrire cet article avec l’idée de finir comme ça, du tout. L’utilisation de base du blog, d’un point de vue technique, et simple. C’est une chose qui fait sa force. Les difficultés qui peuvent se présenter sont d’ordre rédactionnelles et culturelles. Il est possible et réaliste pour quelqu’un qui se met à son compte d’apprendre tout ça sur le tas. Si votre temps est compté, par contre, ou si vous désirez vous donner les moyens de tirer le maximum de profit du média conversationnel qu’est le blog, cela vous tout à fait la peine d’investir une partie de notre budget marketing dans [une formation à cet outil](http://climbtothestars.org/archives/2006/11/26/video-necessite-dune-formation-blogs/). Dans ce cas, bien sûr, vous savez [à qui vous adresser](http://stephanie-booth.com/contact/) : c’est tout à fait le genre de chose que je fais. Fin de la page de pub !*

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J'aime les portraits [fr]

[en] I'm really quite happy about the article about me in the paper today. I like these "portrait" articles. The journalist has the time to talk, and it's (until now) a very nice experience.

Je crois que le portrait d’aujourd’hui dans 24heures et la TDG est le troisième que l’on fait de moi dans la presse écrite. Le premier [dans Migros Magazine, fin 2004](http://www.migrosmagazine.ch/index.cfm?id=4156) (voir [billet](http://climbtothestars.org/archives/2005/01/07/article-dans-migros-magazine/))et le deuxième dans 24heures il y a un peu plus d’un an (malheureusement plus en ligne, mais voici [une photo de l’article papier](http://flickr.com/photos/bunny/475543789/) et [le billet de l’époque](http://climbtothestars.org/archives/2006/03/04/lecteurs-de-24-heures-bienvenue/)).

Whole Page Article

J’aime bien les portraits. En général, le/la journaliste a le temps, alors on parle, on parle, on parle. Sans vouloir passer pour outre-mesure égocentrique, je trouve intéressant de parler de moi dans ce genre de contexte — essayer de se raconter, c’est un peu, aussi, essayer de savoir qui l’on est. La quête de l’identité, celle qui durera toute une vie…

Comme toujours, il y a certaines choses dans l’article que je voudrais expliquer, développer, nuancer. (Je l’ai relu avant parution, on a corrigé certaines choses, mais parfois, à cause du format, on est obligés de laisser passer certaines choses.) Juste là, pas le courage — mais n’hésitez pas à poser des questions dans les commentaires si le coeur vous en dit, ça m’aidera peut-être à me lancer (je vous répondrai, à moins que ce ne soit personnel, bien entendu, mais essayez toujours).

**Edit:** oh, je viens de voir qu’un morceau de la vidéo était également en ligne. J’ai beaucoup aimé cette petite opération multimédia improvisée. J’espère qu’on aura l’occasion de voir la vidéo en entier lundi!

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Couverture presse: contente! [fr]

[en] Two press appearances I'm really happy about. One is a radio interview about the usefulness of blogs in a corporate environment. The other is a half-page article covering the talk I gave about the internet to parents of teenagers in Porrentruy.

Là, franchement, chapeau bas à [Jean-Olivier Pain](http://capsule.rsr.ch/site/) (RSR1) et Sébastien Fasnacht (LQJ). Je suis absolument ravie [des résultats](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208) de la [fameuse (double) capsule](http://climbtothestars.org/archives/2007/03/12/demain-capsule-de-pain/) et de la [couverture (une bonne demi-page si je vois juste!)](http://www.lqj.ch/content/index.php?option=com_content&task=view&id=3661&Itemid=196) de ma [conférence pour parents d’adolescents](http://stephanie-booth.com/conferences) à [Porrentruy](http://steph.wordpress.com/2007/03/08/je-suis-toujours-a-porrentruy/). Bon, ça fait beaucoup trop de liens, ça. Ne vous prenez pas le chou et allez voir ailleurs:

– [Blogs et entreprises I & II](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208) à écouter directement sur le blog de M. Pain.
– [Bien connaître internet pour mieux fixer des limites aux adolescents](http://www.lqj.ch/content/index.php?option=com_content&task=view&id=3661&Itemid=196) de Sébastien Fasnacht sur le site du Quotidien Jurassien.

Ça me fait très, très plaisir. Si en règle générale mes [contacts avec les journalistes](/about/presse/) sont tout à fait plaisants, il est rare que je sois carrément épatée par le résultat final, comme ici!

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Demain, Capsule de Pain [fr]

[en] On the radio early tomorrow morning. And the day after. Not live, thank goodness.

Un mot rapide pour vous dire que je serai dans [la Capsule de Pain](http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?programId=110451&bcItemName=capsule_multimedia&rubricId=3500&contentDisplay=last_five&siteSect=1000) (RSR1) demain et après-demain matin (c’est tôt, vers 7h25 il paraît — nul souci cependant, nous avons enregistré ça il y a quelque temps déjà). Sujet: blogs, entreprises…

**Addendum:** vous pouvez écouter tout ça sur [le blog de M. Pain lui-même](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208).

Aussi, pendant qu’on y est, Femina du week-end prochain. Ah, et la Tribune de Genève de jeudi passé (quelqu’un l’a?), et le Quotidien Jurassien de mercredi dernier, et de vendredi (?). Et RougeFM/RadioLac je sais plus quand. Et… je dois en oublier.

Un peu le déluge de journalistes ces temps, de nouveau. Va falloir remettre la page [Presse](/about/presse) à jour.

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Chassons les fautes [fr]

[en] Typos and other stuff. Encouraging readers to hunt them down in the photos I took.

Comme promis hier soir aux participants du [dernier Bloggy Friday](http://climbtothestars.org/archives/2006/10/30/bloggy-friday-pas-oublie/), une petite chasse aux fautes. Trois images pour vous, au moins trois fautes. Cliquez sur les images pour les voir “en grand” et laissez vos trouvailles dans les commentaires. (Merci de me lire dire si mes super liens ne fonctionnent pas.)

Chasse aux fautes Chasse aux fautes Chasse aux fautes

Ceci dit, si l’envie vous prend d’exposer également les coquilles que vous trouvez à droite et à gauche, utilisez le tag [chasse aux fautes](http://technorati.com/tag/chasseauxfautes), comme ça tout le monde en profite. De même, si vous avez des photos de fautes qui mériteraient d’être bloguées, n’hésitez pas à me les envoyer. L’anonymat du photographe sera préservé, sauf demande expresse de sa part… 😉

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De l'inutilité des blogs [fr]

[en] A local editor/journalist wrote an article in which he basically says blogs are useless noise. My reactions to some of the (IMHO) unfair attacks he makes towards blogs.

Dans son article [Bloghorrée saisonnière](http://www.commentaires.com/articles-290.html “Lire l’article de Philippe Barraud.”), [Philippe Barraud](http://www.commentaires.com/editeur.html “Présentation de notre éditeur.”) lance un certain nombre d’attaques à  mon sens injustifiées contre les blogs. Impossible de rester de marbre, je sors mon clavier et réagis. Je n’ai pas la prétention de convaincre M. Barraud de quoi que ce soit, mais le processus produira peut-être un billet intéressant pour mes lecteurs.

Ce n’est en tout cas pas un journal intime, puisque par définition il n’est pas intime, mais mis à  la disposition de la planète entière. Enfin, théoriquement. Pauvre planète, qui devrait subir chaque jour les états d’âme ou les soucis intestinaux de 50 millions de blogueurs!

L’auteur ne fait ici pas bien mieux que la presse romande dont il critique plus haut la lenteur et les grosses ficelles. Si un blog n’est pas intime, c’est uniquement parce qu’il est exposé sur internet? Ça ne pourrait pas être (grands dieux non!) parce que les blogueurs ne parlent justement pas de leurs états d’ame ou soucis intestinaux?

[MEL](http://www.michel-edouard-leclerc.com/content/xml/fr_home.xml “Le blog du patron de Leclerc”), [LLM](http://loiclemeur.com/france/ “Le blog de Loïc, qu’on ne présente plus.”), [Giussani](http://giussani.typepad.com/ “Bruno Giussani.”), [Scoble](http://scobleizer.wordpress.com “Robert Scoble, blogueur officiel de Microsoft.”), ils nous parlent de leurs troubles digestifs? [Raph](http://www.bonpourtonpoil.ch/ “Le blog bon pour ton poil. Humour caustique, régulièrement.”), [Eolas](http://maitre.eolas.free.fr/ “Journal d’un avocat.”), [Marc-O](http://marc-o.net/ “Le blog de Marc-Olivier Peyer.”), ou encore [Random Acts of Reality](http://randomreality.blogware.com/ “Journal d’un ambulancier londonien.”), ce n’est rien d’autre que des états d’âme?

Certes, je mentionne ici des blogs “populaires”, avec des lecteurs, et tout. Alors deux choses:

– il y a des blogs moins lus, moins connus, qui parlent d’autre chose que leur nombril;
– ce n’est pas parce qu’il sont moins lus qu’ils ont nécessairement moins d’influence: comme le disent Robert Scoble et Shel Israel dans [Naked Conversations](http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/047174719X “Un livre sur les blogs et le business qu’il faut lire absolument.”), [si mon blog politique n’a que trois lecteurs](http://redcouch.typepad.com/weblog/2006/02/doc_searls_and_.html “Le livre a été écrit en ligne, voir le passage initial ici.”), et que ce sont les dirigeants des Etats-Unis, de la Russie, et de la Chine, ai-je vraiment besoin d’autre chose?

On ne va pas le nier, la plus grande partie de la blogosphère francophone, c’est [Skyblog](http://skyblog.com/ “Etats d’âme à  la pelle.”). Mais là , on regarde les nombres, pas l’influence. Si j’ai bien compris Philippe Barraud, la blogosphère “personnelle”, celle qui me tient à  coeur parce qu’elle me permet de rester en contact avec mes amis par-delà  les océans, ça ne l’intéresse pas. C’est son droit. On va donc se concentrer sur les blogs “qui comptent”, comme on dit. Ce n’est pas sur Skyblog qu’on va les trouver. Il faut aller explorer le monde, un peu.

La supercherie, c’est qu’on tend à  nous faire croire que tout cela est lu, que chacun peut prendre la parole, que le débat démocratique renaît, […]. D’abord, et c’est un obstacle colossal, personne ne saura que votre blog existe.

Pardon? Ne savez-vous pas que pour peu qu’on utilise une plateforme de blogs pas trop “underground”, chaque billet alerte [Technorati](http://technorati.com “Un moteur de recherche consacré aux blogs.”) de la mise à  jour. Le blog est listé sur leur site, et si on utilise [des tags et des catégories](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/11/tags-and-categories-are-not-the-same/ “En anglais: explication de la différence entre tags et catégories.”), il se retrouve également sur les pages de tags. Les gens peuvent trouver le blog, et Google peut trouver le blog. Après, si il a des choses à  dire qui sont intéressantes pour d’autres personnes (pas forcément le monde entier!) le blogueur va gentiment se faire une place dans la niche où se trouve son public.

Là , franchement, erreur factuelle. Dès sa mise en existence, un blog est publicisé.

Etre lu, ou pas. Voilà  la question. Comme je dis plus haut, ce ne sont pas les nombres qui comptent, c’est qui lit un blog qui est important. Certaines personnes chez Microsoft ne pensent pas que ce que fait [Robert Scoble](http://scobleizer.wordpress.com) est important pour la boîte, parce qu’il n’a que (!) 20’000 lecteurs quotidiens. Pour un blog, c’est énorme, mais pour une grosse entreprise habituée aux chiffres marketing, c’est un pet de lapin. Robert dit très justement que ces personnes n’ont pas saisi qu’internet est un réseau, et à  quelle vitesse les informations peuvent s’y propager. Même si l’on n’a que cinq lecteurs, on peut théoriquement voir une idée géniale publiée sur son blog faire le tour de la blogosphère en quelques heures. Bien sûr, avec plus de lecteurs, on facilite le phénomène, mais ce n’est pas requis — de loin pas.

Quant à  prendre la parole… Allez réagir à  quelque chose qu’a écrit [DSK sur son blog](http://www.blogdsk.net/). Vous l’avez, la parole. Il suffit d’avoir quelque chose à  dire.

[…] ce mode de communication s’autodétruit, par son abondance même: qui a donc le temps d’aller explorer des millions de blogs, voire seulement une dizaine par jour?

Ça, c’est un problème général: la surcharge d’information. Solution? Il faut trier. J’y arrive tout de suite.

[…] pour un blog intelligent ou talentueux qui vous apporte quelque chose, il y en a 100’000 d’insignifiants.

Oui, il y a du bruit dans la blogosphère. Mais ce qui est du bruit pour moi n’est pas forcément du bruit pour vous. Des goûts et des couleurs, comme on dit. Allez, on dégaine son [aggrégateur RSS/atom](http://climbtothestars.org/archives/2003/10/26/rss-feeddemon/ “Une petite explication si nécessaire, même si elle date un peu.”) et on s’abonne aux blogs qui nous intéressent. Même [Commentaires.com](http://www.commentaires.com/), qui n’est pas un blog, attention, surtout pas (puisque les blogs c’est inutile) a [son fil RSS](http://www.commentaires.com/rss.php “Lien direct vers le fil RSS. Je ne sais pas encore s’il marche, attention.”). Comment? Vous n’utilisez pas d’aggrégateur? On file direction [BlogLines](http://bloglines.com/), [iFeedYou](http://ifeedyou.com “Made in Switzerland”) ou [Gregarius](http://gregarius.net/ “Made in Switzerland aussi, à  installer sur son serveur.”).

Ce ne sont pas des blogs précis, mais des thèmes qui vous intéressent? Direction [PubSub](http://pubsub.com) ou [Technorati](http://technorati.com), on crée un compte, on crée des [watchlists](http://technorati.com/help/faq.html#watchlists “C’est quoi une watchlist? En anglais.”) auxquelles on s’abonne… Vous voulez la [Romandie](http://technorati.com/search/romandie “Des billets mentionnant la Romandie.”)? [Des recettes de cuisine](http://technorati.com/blogs/recettes “Des blogs dont le thème contient des recettes.”)?

Robert Scoble [garde ainsi un oeil sur plusieurs centaines de blogs](http://bloglines.com/public/scobleizer “Ses abonnements RSS.”) (7-800 aux dernières nouvelles). Est-il besoin de tout lire? Certes non. Mais surveiller une grand nombre de blogs, surtout quand c’est utile pour son métier? Bien sûr que c’est possible.

Ça prend du temps bien sûr. Si l’on pense que c’est du temps perdu, il vaut mieux s’abstenir — car il le sera effectivement.

Ce qui montre que tout travail d’écriture exige une discipline rigoureuse; et qu’à  l’inverse, l’écriture paresseuse du blog ne débouche neuf fois sur dix que sur des textes médiocres, bâclés et non indispensables.

Je sens ici un peu de snobisme d’écrivain. Faut-il être indispensable pour mériter l’honneur d’être rendu accessible au public? J’espère bien que mon blog n’est pas indispensable — mais j’espère aussi que de temps en temps il peut être utile à  quelqu’un.

Ai-je le droit de vivre si je ne suis pas indispensable?

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Revue de presse pas si expresse [fr]

[en] Updated my press page. Complaint about the sorry state of some journal online archives and sites. La Liberté seems to get it right, though. All this smattered with early Sunday afternoon ramblings.

Tout d’abord, un grand bonjour aux lectrices et lecteurs de Femina qui passeraient par ici pour la première fois. Je vais être d’une originalité déconcertante en disant que j’espère que mon blog vous plaira. Si le technologie vous rebute et que vous préférez les photos, j’ai aussi [un certain nombre d’albums en ligne](http://flickr.com/photos/bunny/sets/).

N’hésitez pas à [laisser un commentaire pour me dire bonjour](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/19/revue-de-presse-pas-si-expresse/#respond “C’est par ici!”) — je vous promets, même si c’est la première fois ça ne fait pas mal.

Passons aux choses plus graves. J’ai mis à jour [la page presse](/about/presse) du mieux que j’ai pu. Je commence à me retrouver citée dans les journaux sans le savoir. C’est d’ailleurs [la deuxième fois](http://climbtothestars.org/archives/2006/01/22/revue-de-presse/ “Voyez la première.”) que [Raph](http://bonpourtonpoil.ch/ “Flippy pour les intimes.”) me l’apprend — “(12:39) ah ben c’est ça, [la popularité](http://climbtothestars.org/archives/2006/01/16/etre-madame-blogs/ “Quelques réflexions autour de ma croissante visibilité médiatique.”), machin”. Et dans le même ordre d’idées, Stéphane Le Solliec m’informait que mon nom figure dans [le dernier Joël de Rosnay](http://www.pronetariat.com/ “Avec un accent, quelle horreur!”)… Bref.

Si vous avez lu [dans La Liberté](http://www1.laliberte.ch/journal/jo_archives.cfm?vDest=chronoArtikel&id=235421 “Lire l’article”) que j’ai dit que la Suisse avait un net retard dans l’utilisation des blogs en politique… disons que je n’ai pas été aussi catégorique. J’ai plutôt dit quelque chose comme “euh… oui… ben [je disais il y a quelque temps qu’on était un peu à la traîne](http://www.lematin.ch/nwmatinhome/nwmatinheadactu/actu_suisse/blogs__les_romands.html “C’était dans Le Matin.”), mais là il me semble depuis quelques semaines qu’il y a vraiment des choses qui sont en train de démarrer, enfin ça bouge, donc on a un peu de retard, c’est clair, mais il me semble que c’est en train de changer…” Bref, moins catégorique. Et comme j’ai précisé à la journaliste, je ne suis vraiment pas une grande spécialiste du blog politique. Parce que moi et la politique… ça fait plus qu’un.

On notera en passant que [sur le site de La Liberté](http://www.laliberte.ch/), on peut faire des fouilles assez efficaces dans les

(http://www1.laliberte.ch/journal/jo_archives.cfm) (une fois qu’on a trouvé le minuscule lien dans la colonne de gauche). En utilisant la recherche par date, je trouve sans problème [toute la liste des articles “Régions” du 17.02.2006](http://www1.laliberte.ch/journal/jo_archives.cfm?vDest=chronoHeadlines&ausgabe=2006-02-17&ressort=Regions), par exemple. En mettant mon nom dans les mots-clés, on trouve deux articles — mais pas celui-ci, bizarrement? Donc, bravo La Liberté, c’est bien mieux que [d’autres que nous ne nommerons pas ici](http://climbtothestars.org/archives/2006/01/01/quotidiens-romands/ “Catastrophe: archives en ligne de trois quotidiens romands.”)!

On notera également en passant (je vois bien que je suis incapable de publier quoi que ce soit “d’express”) que la romandie compte maintenant enfin une star blogueuse: [Marie-Thérèse](http://porchet.romandie.com/ “Le blog de Marie-Thérèse Porchet.”). J’ai voulu [ouvrir un blog chez Romandie.com](http://blogs.romandie.com/inscription.php “Formulaire d’inscription.”), pour voir, mais alors là … Un gros cactus, allez — vous avez vraiment envie de donner votre **adresse postale** quand vous ouvrez un blog, vous? Allez plutôt chez [WordPress.com](http://wordpress.com). Même si pour le moment c’est en anglais, il y a plein de blogs en français là -bas, c’est joli, il n’y a pas de pub, on vous demande juste une adresse e-mail pour vous inscrire, et c’est une super plate-forme. [Laissez l’adresse en commentaire](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/19/revue-de-presse-pas-si-expresse/#respond “Pour les commentaires, c’est par ici.”) si jamais vous décidez de vous lancer à l’instant, et j’irai jeter un oeil!

Je termine ce billet avec un autre gros cactus, pour Femina. Eh oui. (Rien à voir avec l’article, qui est très gentil et flatteur.) En allant chercher la version en ligne de l’article en question pour [ma collection](/about/presse/), j’ai vu que [le site de Femina avait été refait](http://www.femina.ch/ “Attention, intro Flash! Avec son!”). Peut-être il y a longtemps, je n’y vais pas souvent. Bon. Alors. D’abord, intro Flash avec son, non. On ne me donne même pas le choix d’y échapper. Et si j’étais en train d’écouter la radio pendant que je surfe, déjà ? Ou ma chanson préférée? Me flanquer du son dans les haut-parleurs de mon iBook sans me demander, c’est vraiment malpoli.

Ensuite, recherche d’articles. D’abord, [c’est tout en je-sais-pas-quoi-j’veux-pas-l’savoir](http://epaper.femina.ch/), et puis il faut s’inscrire avant de pouvoir voir quoi que ce soit. Au revoir, moi j’essaie même pas. C’est quoi le problème avec un bon vieux répertoire d’archives en HTML ([valide, si possible](http://pompage.net/ “Pour faire l’éducation standards web des webmasters qui en auraient besoin.”))? Je crois vraiment qu’il faut arrêter d’essayer à tout prix de rendre l’accès à l’information difficile…

Bonne fin de dimanche!

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Break Impressions [en]

[fr] C'est la pause!

1. The whole place is teeming with journalists.
2. Sitting in front of Robert was not a good idea if I wanted to spend a quiet break at my place.

Maslow Reloaded

Update: 9 people in the backchannel after the break! We’re growing! Join us in #lift06 on chat.freenode.net (IRC)

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Etre Madame Blogs [fr]

[en] You may or may not know that I've become the person journalists contact around here when they have an article to write about blogs. Not always, but often. Media fame is neat, but can be tiring when it becomes routine, and you're filled with self-doubts on the part you're playing in giving the public a biased vision of what blogs and blogging are. A bit of history, some thoughts, and a little rant. If you don't read French, you're lucky -- you can come back later when I have more constructive things to say.

Je me souviens du tout premier téléphone que j’ai reçu de la part d’un journaliste. J’allais sur mes 19 ans, j’étais cheftaine scoute, et il s’agissait d’une sombre histoire concernant le terrain que nous désirions occuper durant notre camp d’été. J’ai bredouillé quelques réponses à  des questions dont je ne comprenais pas vraiment l’objet, sans même saisir que j’allais être citée dans un article.

Plusieurs années passent. Je suis en Inde. Je suis en train de marcher vers l’arrêt des taxis lorsqu’un homme à  scooter s’arrête à  ma hauteur et propose de me prendre en stop. J’accepte. Nous échangeons quelques banalités sur les raisons de ma présence en Inde. [Il est journaliste](http://climbtothestars.org/archives/2001/08/18/journaliste/). Il désire m’interviewer. Contre toute attente, l’interview se fait, et [l’article paraît](http://climbtothestars.org/img/article.jpg).

On est en Inde, le pays des [aventures extraordinaires](http://climbtothestars.org/logbook/ “Les aventures extraordinaires de Stephanie au pays des Indiens.”). Je rentre donc en Suisse avec l’article sous le bras, des tirages des photos, et une promesse morte-née de rôle dans un film hindi qui perdra son financement lors des événements du 11 septembre 2001. Je n’en reviens pas, je n’y crois qu’à  moitié, mais en Inde, tout peut arriver : il y a eu un article à  mon sujet dans le Pune Times.

Entre 2002 et 2004, je compte cinq interviews, dont quatre sur les blogs. C’est très excitant, je me sens tout à  fait honorée d’être digne de l’attention de ces Messieurs-Dames journalistes. C’est même assez incroyable de penser que ma petite activité sur Internet a une répercussion dans « le vrai monde ». Je passe à  la radio pour la première fois de ma vie, et je découpe quelques articles dans lesquels apparaissent mon nom.

Début 2005. Là , tout s’accélère : dès la publication de « [Née pour bloguer](http://www.migrosmagazine.ch/index.cfm?id=4156) » dans Migros Magazine, les interviews s’enchaînent. Le 20 février, je suis l’invitée du plateau de Mise au Point à  la Télévision Suisse Romande : 10 minutes de direct. Pour un baptême-télé, c’est énorme. [Ça continue](/about/presse/).

Pourquoi diable est-ce que je vous raconte tout ça ? Il y a deux raisons. La première, c’est qu’il y a depuis quelque temps des petites voix (dans mon entourage et ailleurs) qui chuchotent que je prends un peu trop de place dans la presse romande, et qu’il y a en Romandie des tas d’autres personnes aussi (voire plus) compétentes que moi en matière de blogs. La deuxième, c’est que je commence à  me sentir passablement blasée face à  toute cette attention médiatique, même si je l’apprécie, et que donner des interviews et voir mon nom dans la presse a perdu l’attrait de la nouveauté.

Je ressens ces temps le besoin de me situer un peu par rapport à  l’attention que portent les médias, et au statut de « Madame Blogs » qui semble être devenu le mien. je me pose beaucoup de questions. Est-ce que je fais du tort « aux blogs » en étant un peu l’interlocutrice privilégiée des médias sur le sujet ? Est-ce un peu de ce ma faute si maintenant, un blog est en Romandie un « journal intime d’adolescent plein de photos », à  l’exclusion de toute autre chose ? Est-ce que je sais vraiment de quoi je parle ? Devrais-je refuser des interviews ? Est-ce que je pourrais faire encore plus pour envoyer les journalistes qui me contactent vers d’autres blogueurs compétents que je connais ? Est-ce que je fais preuve de complaisance envers la presse ? Est-ce que la célébrité me monte à  la tête et m’aveugle…?

Pour commencer, disons-le haut et fort, je ne m’imagine nullement être l’autorité ultime en matière de blogs. Certes, j’ai des tas de choses à  dire sur le sujet, je connais la blogosphère (non ! une petite partie de la blogosphère !) de l’intérieur et depuis belle lurette, et je porte sur elle un regard doublement double : technique et humain, francophone et anglophone. Je sais bien qu’il y a des tas d’aspects des blogs et de l’Internet social qui m’échappent. Je ne peux pas tout suivre !

Mon métier principal n’a rien à  voir avec Internet et les blogs : il consiste à  enseigner l’anglais et le français à  des adolescents. Internet bouge vite, la blogosphère aussi, et de plus en plus de personnes travaillent dans le domaine. Il est normal que je paraisse « larguée » sur certains points : je suis une généraliste du blog, avec, un peu à  mon corps défendant au départ, une petite spécialisation dans les affaires adolescentes. Les généralistes en savent toujours moins que les spécialistes, c’est bien connu.

Plus j’y réfléchis, plus je me dis que ma principale qualité d’interviewée, avant ma « connaissance de la blogosphère », c’est peut-être simplement mon talent de vulgarisation. Je sais généralement expliquer les choses de façon à  ce que les gens comprennent. Je n’éprouve aucune difficulté à  mettre mes idées en mots. Je m’exprime plutôt bien, que ce soit par oral ou par écrit. Une journaliste avec laquelle j’avais sympathisé m’a dit une fois : « Tu te demandes pourquoi on t’appelle autant ? Mais c’est parce que tu nous mâches le travail ! »

Donc, voilà . Les journalistes romands ont leur « spécialiste-généraliste du blog » qui est plutôt bavarde (un ami journaliste m’a raconté son interview-cauchemar : un interviewé qui répondait à  ses questions par un grognement à  mi-chemin entre le oui et le non), qui leur facilite la tâche… et qui en plus est photogénique. Moi, je réponds aux interviews, qui se suivent et commencent à  se ressembler, je me creuse la tête (je vous promets !) pour leur proposer d’autres noms lorsqu’ils en cherchent ou lorsque leurs questions nouvelles dans des domaines qui me paraissent mieux maîtrisés par d’autres.

Souvent, je suis un peu empruntée : qui est la bonne personne à  interviewer sur tel ou tel aspect des blogs ? Je ne sais pas toujours… De loin pas. Je songe parfois à  mettre sur pied une liste de blogueurs romands avec leurs compétences. Mais par où commencer ? Qui inclure, qui exclure ? Je ne connais pas tout le monde ! Si je cite Untel mais que j’oublie Teltel, on va m’en vouloir, surtout si les personnes concernées gagnent leur vie (ou une partie) avec les blogs… C’est bête, mais je commence à  avoir peur du poids de mes mots.

Je trouve d’autant plus difficile de déterminer quelle est « l’attitude juste » à  avoir face aux médias que je suis bien consciente d’avoir des intérêts personnels en jeu. D’une part, les blogs me permettent également de [gagner une partie de ma vie](http://stephanie-booth.com/ “Mon site ‘pro’, entre conseil et conférences.”) (enfin, j’essaye). D’autre part (pour des raisons bassement psychologiques que vous pouvez vous amuser à  interpréter si ça vous chante), je trouve du plaisir à  être sous l’oeil du public, tant que cela reste à  doses raisonnables, bien sûr : j’ai adoré passer à  la télé, j’aime parler en public, être prise en photo, voir mon nom écrit ailleurs que sur un écran… Vous voyez le topo. À quel moment ces intérêts personnels risquent-ils de prendre le pas sur mon ambition d’être une informatrice fiable et consciente de ses limites ? Mon rôle d’interprète de la blogosphère, pour les personnes qui m’interviewent, peut-il être corrompu par ma recherche d’attention ou des considérations pécuniaires, malgré la lucidité que j’essaie d’avoir à  leur sujet ? Au cas où vous en douteriez, je suis quelqu’un qui se pose beaucoup (trop) de questions.

Pour tenter de clore ce trop long billet, je reviens sur la situation concrète qui m’a incitée à  le rédiger : l’effet de nouveauté des interviews est passé. Ça me met un peu mal à  l’aise de dire ça, mais c’est devenu un peu la routine. Bien sûr, je réponds encore volontiers aux questions des journalistes, et ça me fait toujours plaisir que l’on s’adresse à  moi. Cependant (et là , je vous volontiers que ce sont les motivations pécuniaires qui me poussent), les interviews, cela prend du temps. Or les interviews (une amie à  moi était fort surprise de l’apprendre l’autre jour) ne sont pas rémunérées, et le temps est une denrée précieuse qui me manque toujours, même si je n’ai pas mon pareil pour le gaspiller. (Je vous épargne le triste récit de ma situation financière.)

Donc, je disais que je prenais volontiers de mon temps pour accorder des interviews. Mais. S’il vous plaît, Mesdames et Messieurs les journalistes, faites vos devoirs avant de m’interviewer. Allez visiter quelques blogs. Mettez les pieds sur le mien, c’est la moindre des choses. Allez jeter un coup d’oeil aux [articles de vos collègues](/about/presse/), afin de ne pas me faire répéter ce que j’ai déjà  dit trois fois. Il se trouve que j’ai écrit un article (bien modeste) sur les blogs, intitulé [Les blogs : au-delà  du phénomène de mode](http://ditwww.epfl.ch/publications-spip/article.php3?id_article=918). Allez au moins y jeter un coup d’oeil, cela vous donnera une petite idée de ce que je pense des blogs, en plus de quelques points de départ pour vous faire une idée par vous-même. Et, s’il vous plaît, évitez de me dire : « Donc, [un blog, c’est un journal intime d’adolescent](http://flickr.com/photos/bunny/61386068/ “Non, ce n’est vraiment pas que ça…”), c’est bien juste…? »

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Archives en ligne de trois quotidiens romands: quel désastre [fr]

Etude du désastre que sont les archives en ligne sur les sites de 24 Heures, Le Temps, et Le Matin. Moteurs de recherche cassés, archives payantes, mauvaise indexation par Google en l’absence de liens externes… Il est temps que nos quotidiens se réveillent et découvrent comment utiliser le web de façon plus profitable, et compatible avec leur mission d’information!

[en] An overview of the sorry state of online archives for three local Swiss newspapers: Le Temps, 24 Heures, and Le Matin. Time to wake up and use the web correctly!

Une des caractéristiques merveilleuses du blog, c’est la façon dont sont organisées les archives. Un vieil article peut être assez facilement retrouvé si l’on se souvient à  peu près quand il a été écrit, dans quelle catégorie il avait été classé, ou encore de quoi il parlait (en utilisant le moteur de recherche du blog).

On s’attendrait à  ce que les sites de quotidiens comme [24 Heures](http://24heures.ch/), [Le Matin](http://lematin.ch/) ou encore [Le Temps](http://letemps.ch/) en prennent de la graine. Que nenni ! Alors que les vieux journaux servent principalement à  protéger la moquette lors du rempotage annuel de notre plante verte préférée (quand on ne les trouve pas autour de la caisse du chat ou roulés en boule au fond de vieilles baskets détrempées), les archives en ligne de nos quotidiens sont mises à  disposition du grand public chez [Swissdox](http://www.archipresse.ch/index.fr.html) pour la modeste somme de [SFr 3.80 par article pour une consultation occasionnelle](http://www.archipresse.ch/dok/agb.fr.html).

Un petit exemple : dans la base de données [Swissdox](http://www.archipresse.ch/index.fr.html), cherchez « Stephanie Booth » sans restriction de date. Voici donc une ribambelle d’articles offerts à  votre consultation, pour autant que vous soyez munis d’une carte de crédit. Et s’il y avait une autre solution ? Certains de ces articles sont encore en ligne, accessibles gratuitement à  qui sait les trouver. Partez de [ma page presse](/about/presse/) et explorez un petit peu. Les articles du Matin, par exemple, sont encore en ligne. Sympathique ! Celui du Temps également. Pour 24 Heures, par contre, il faudra repasser : à  peine quelques jours après la sortie d’un article, celui-ci est retiré du site Web.

La situation ne serait-elle donc pas si dramatique que ça ? Un petit coup de moteur de recherche, et hop ! l’article tant désiré pourrait se retrouver sur nos écrans ? Essayons. Recherchons [mon nom sur le site du Matin](http://google.com/search?q=site:lematin.ch+stephanie+booth) et [sur celui du Temps](http://google.com/search?q=site:letemps.ch+stephanie+booth). C’est pas trop mal ! On pourrait donc en conclure que notre ami Google est capable de nous extraire des deux sites mentionnés ci-dessus n’importe quel article qui aurait échappé à  notre marque-pages.

Minute, papillon ! Ne nous excitons pas ! Il ne faudrait pas oublier que les articles mentionnant ma modeste personne sont offerts en pâture aux moteurs de recherche dès la minute ou un blogueur (souvent moi, je dois l’avouer) fait un lien vers l’article. Les articles sur les blogs intéressent les blogueurs, c’est naturel, et ils bénéficient donc d’une visibilité artificielle dans les moteurs de recherche, pour des articles de quotidiens. Qu’en serait-il donc d’un article n’intéressant pas particulièrement les blogueurs, et qui n’aurait donc pas la chance d’avoir été indexé par Google ?

Regardons tout d’abord si les moteurs de recherche propres aux sites de ces quotidiens peuvent nous aider. Pour tester un moteur de recherche, rien de plus facile : on essaye tout d’abord avec des mots clés dont on sait qu’ils sont censés fournir un résultat (« Stephanie Booth », au hasard). Histoire d’être certaine de ne pas introduire des paramètres superflus avec mon navigateur [Firefox](http://www.mozilla-europe.org/fr/ “A télécharger et utiliser si ce n’est pas déjà  le cas.”) pour Mac, j’ai même été jusqu’à  utiliser Internet Explorer sous Windows XP pour cette expérience. Résultat des courses :

24 heures : moteur de recherche visiblement cassé ; en plus de nous gratifier d’un pop-up à  chaque requête, il s’avère incapable de nous retourner même un article pour le mot-clé « Lausanne ».
Le Matin : moteur de recherche également cassé (je pourrais également commenter longuement l’aspect visuel du site, mais ce n’est pas le sujet du jour) ; la recherche dans la base de données Swissdox, par contre, fonctionne.
Le Temps : le moteur de recherche fonctionne, mais lorsque l’on clique sur l’article, on nous annonce que l’accès à  celui-ci est payant ; oui, il s’agit bien [du même article](http://www.letemps.ch/dossiers/dossiersarticle.asp?ID=153596) que celui auquel nous venons d’accéder gratuitement, en passant par Google ou par ma page presse.

Moralité : si Google ne peut rien pour vous, et il ne vous reste qu’à  faire un saut à  la [BCU](http://www.unil.ch/bcu/page18404.html), chercher l’article sur microfilms, et commander des photocopies au tarif relativement modeste que vous pourrez ensuite scanner pour les envoyer par e-mail à  votre grand-mère ou votre petit ami vivant aux États-Unis.

Une chose me chicane concernant le site du Matin. Visiblement, tous les articles ayant été un jour en ligne le sont pas encore. S’ils ont été indexés par un moteur de recherche, on y accède facilement. Pourquoi diable rendre impossible leur accès via le site ? Qu’est-ce que l’éditeur y gagne ? On peut ne pas être d’accord avec la politique de 24 Heures, qui consiste purement et simplement à  ne pas garder en ligne des anciens articles, ou avec celle du Temps, qui part du principe que si l’on est trop bête pour utiliser Google, on n’a qu’à  payer pour voir les articles, mais il y a une logique derrière cette façon de faire. Les concepteurs du site comptaient-ils sur le moteur de recherche interne ? (Soit dit en passant, la présence de moteurs de recherche cassés sur des sites d’une importance régionale pareille en dit long quant au budget consacré à  ces sites, ou à  la compétence des personnes qui s’en occupent.)

Donc, Mesdames et Messieurs qui prenez des décisions concernant les sites Internet de nos quotidiens, je vous demande, en tant que blogueuse et sujet occasionnel de vos articles, de vous donner la peine de faire bien ce que vous faites déjà  à  moitié.

Laissez en ligne et libre d’accès les anciens articles. Souvenez-vous que s’il s’agissait de papier, ils n’auraient même pas la valeur de l’encre avec laquelle ils ont été imprimés. Demander SFr 3.80, plus encore que le prix du journal, pour pouvoir accéder à  un ancien article en ligne, c’est pour le moins excessif.

En 1998, [Jakob Nielsen s’inquiétait de la quantité de liens cassés](http://www.useit.com/alertbox/980614.html) sur le Web, et rappelait à  ses lecteurs cet article de Tim Berners-Lee, l’inventeur du Web : [Les URLs sympas ne changent pas](http://www.la-grange.net/w3c/Style/URI). Ôter du Web un article qu’on y a mis ou le rendre inaccessible, c’est faire un magistral bras d’honneur à  tous ceux qui se sont donné la peine d’en parler en ligne, que ce soit pour le faire lire, le commenter, voire le critiquer. Est-ce ainsi qu’un quotidien veut traiter ses lecteurs, et ceux qui cherchent à  attirer l’attention sur les articles qu’il publie ?

Ensuite, permettez aux visiteurs de votre site (qui sont souvent des lecteurs ayant payé la version papier de l’article) de s’y retrouver facilement dans vos archives. Une organisation chronologique, des catégories, un moteur de recherche qui fonctionne… Est-ce trop demander ? Des milliers de blogs, mis en place et gérés par des amateurs ne déboursant pas un centime, le font très bien, et depuis plusieurs années. Les journaux ne sont-ils pas censés être les professionnels de l’information ?

Presse traditionnelle, il est temps de te réveiller et d’utiliser le Web correctement.

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