Partager, partager, partager [fr]

[en] On the importance of sharing. A heartfelt thanks to Loïc and Laurent for the inspiring discussion at Silicon Valais!

Hier soir, j’étais à Silicon Valais 2016. J’étais déjà dans le Chablais Vaudois, donc le saut de puce jusqu’à Sierre en était un peu raccourci. Loïc était l’intervenant d’honneur de la journée, interviewé sur scène par Laurent. Je n’avais pas vu Loïc depuis des années (ayant raté Paris en mai), et Laurent fait partie de ces gens que je ne vois pas assez souvent même s’il habite à côté — décision facile, donc. En plus, je sais pas comment ils font, mais ils réussissent toujours à avoir du soleil, en Valais.

Soleil en Valais, au Technopôle de Sierre.

Le format de la discussion pour aborder la Silicon Valley, et les leçons apprises par Loïc au cours de sa carrière d’entrepreneur, était vraiment très bon, et bien mené. Je n’ai pas vu passer le temps. Me replonger à travers le récit de Loïc dans ces morceaux d’histoire familière, et me retrouver en contact avec l’énergie de découverte et d’émerveillement face au futur qui pénètre notre présent, ça m’a fait beaucoup de bien.

Depuis quelques années en effet, je suis passablement nostalgique de cette période entre 2004 et 2009 environ, qui représente pour moi “l’âge d’or” des blogs et des premiers réseaux sociaux. Ça bouillonnait, le monde changeait, on était en train de construire l’avenir, nous, “les gens connectés”. La discussion entre Laurent et Loïc me replonge dans cet état d’esprit.

Mais ce n’est pas pour sauter dans la machine à remonter le temps que j’écris aujourd’hui. C’est pour rapporter le conseil #1 que fait Loïc aux aspirants entrepreneurs: partager, partager, partager.

Construire en public, être ouvert.

Être généreux de son temps, de son savoir, de ses connexions.

Penser long terme, ne pas sacrifier les opportunités futures sur l’autel du gain immédiat de l’exploitation d’autrui.

Créer quelque chose qui nous parle, sans vouloir à tout prix monter le business du siècle.

Ça vous dit quelque chose, tout ça? Si vous me connaissez, j’imagine bien que oui.

Au tout début de la conférence, Loïc raconte comment il s’est assis par hasard à côté de Joi au WEF. Intrigué par ce que celui-ci faisait sur son ordinateur, il ne l’a pas lâché jusqu’à ce qu’il lui ait appris à bloguer. Bloguer, une pratique qui a changé sa vie… et la mienne.

Cette éthique du partage, cette foi dans les opportunités inimaginables (au sens propre) que peut nous apporter le fait de vivre nos vies et nos idées un peu publiquement dans les espaces numériques, c’est quelque chose que je retrouve très fortement chez les blogueurs de “la grande époque”. On a compris, dans nos tripes, le pouvoir de la réciprocité quand elle s’ancre dans la générosité désintéressée, et d’une certaine dose de vulnérabilité pour nous rapprocher les uns des autres.

Je la vois moins chez ceux qui ont trouvé leur maturité numérique à l’ère de Facebook, sous le règne des algorithmes, de l’immédiateté encore plus immédiate, de la popularité encore plus éphémère, de la concurrence effrénée d’un espace saturé de marketing, au point même que pour “réussir”, il faut traiter les personnes comme des marques. La mise en scène narcissique de soi prend le pas sur les conversations et échanges authentiques, et on se sent pris dans une course à l’audience, pour capter une lichette de notre attention déjà sursollicitée.

Bon dieu, on croirait entendre un critique réfractaire au numérique d’il y a dix ans! Je suis dure, et il n’y a certes pas que ça dans les espaces sociaux numériques de 2016, mais c’est tristement ce qui domine.

Voilà pourquoi je m’accroche à ce blog. Les relations ont besoin de temps. Les idées ont besoin d’espace. Les newsletters regagnent en popularité, c’est pas pour rien.

Il y a de la place sur Facebook, Snapchat, Instagram, Twitter et consorts pour le genre de partage dont Loïc et moi parlons: mais pour cela, il faut laisser un peu de côté ses objectifs, oublier la chasse aux likes et aux followers, et plutôt se demander ce qu’on peut faire pour les autres, s’ouvrir à partager ce qui nous fait sourire ou rêver, ce qui nous interpelle, ce sur quoi on s’interroge — même si ça “ne sert à rien”. On ne peut jamais savoir quelles portes s’ouvriront parce qu’on regarde tomber la pluie ou qu’on a rencontré un gros chien.

C’est comme dans la vie “hors ligne”. On sous-estime complètement à quel point nos opportunités professionnelles tiennent souvent à des connexions personnelles ou des échanges en apparence futiles. Quand ça arrive, on se dit que c’est un coup de chance, ou l’exception — alors que c’est plutôt la règle.

Laissons au monde une chance de venir à nous, en nous donnant d’abord un peu à lui.

Lush in Lausanne [en]

[fr] Le magasin Lush de Lausanne est ouvert, à la place de la Palud. Rendez-vous-y sans plus attendre si vous habitez dans le coin!

Lush Shop Lausanne Lush finally made it to Lausanne! In case you didn’t know already, Lush makes me happy and I’m glad I don’t have to go all the way to Geneva anymore to get my fix of ethical-fun-organic cosmetics.

The new shop opened on Saturday, and the nice Scottish guy I spoke to in the shop today told me it was absolute madness, with customers queuing all through the shop to get to the cash desk. I was (un)fortunately away this week-end, so I had to wait until today to set foot in my new favourite shop. The place they found for the shop is just right, in my opinion. Place de la Palud is pretty much dead central (well, Lausanne city centre is pretty spread out, so many places are “centre”, which is quite nice, actually).

The shop is much less cramped than the Geneva one. They have good air conditioning, which means the typical “Lush shop smell” (all the fragrances blended together, yum!) which some find overwhelming isn’t very strong. They have the fresh face masks which to my knowledge are not available in Geneva, so I bought one to try — it’s in the fridge now. The Scottish guy (I didn’t ask his name; he’s in charge (?) of the Bern shop but is going to be over here every now and again to help the new shop get started) told me they were discontinuing the Ginger fragrance, which I like a lot, so I bought a vaporiser (oh my). I also found a few ballistics which I hadn’t tried: Dream On, Still Life and Romance in a Stone. Ballistics are usually tennis-ball sized bath fizzies. They’re much better than any others you can find at Body Shop or perfume stores.

The thing I really like about Lush, as a brand, is how refreshing the article descriptions and the Lush Times are. The style is direct, no-jargon, witty (and sometimes even a bit naughty). For each product, they’ll tell you what’s in it and why, how to use it and when. In the Lush Times (a good place to start if you feel lost in all those smells and colours, just go to your nearest Lush store and grab a copy), you’ll see photographs of real people using the products. Customer letters and quotes are sprinkled throughout the publication. Lush employees also appear as human beings, cited by name here and there when anecdotes are mentioned. All this makes it feel very “bloggy” to me (see what I mean?), even though their websites (ahem) could really use some help (and not just technical).

Never been to Lush? If you are unfortunate enough not to live in beautiful Lausanne, go to the site and click on your country’s flag if you see it (otherwise, click on the flag of the country closest to yours — it’s worth the trip). You can order online (the shipping fees in Switzerland are very reasonable, 8.- CHF per shipment) too if you wish. Lush products are great to use on yourself, but they make really nice gifts too (though some of the guys might not appreciate glittery stuff like the Fairy Jasmine ballistic), and they have vouchers if you’re not certain what to choose. Be sure to read through the product descriptions and allow yourself to be tempted.

Note: I’ve linked to the UK site even if it hangs and you’re not going to use it to order stuff for Switzerland because (a) this post is in English (b) the descriptions are so much better in English than on the French version of the Swiss site. I find Lush loses a lot of its charm during translation, sadly.

Franchement, PostFinance! [fr]

[en] I tried to open a Post Office account online. Filled in a bunch of forms. Now, a few days later, I finally receive a letter telling me I need to go to the office itself and fill in the forms. Great. The website could have told me that. Had I known, my account would have been open by now.

Inspirée par l’exemple d’Anne Dominique, j’ai décidé d’ouvrir un Compte Jaune.

C’était samedi. D’abord, j’ai pensé que j’allais faire simple, et faire un saut à  la poste du quartier. Mais, doute. Quelles étaient les heures d’ouverture? Après avoir perdu près de quinze minutes sur le site à  chercher l’information (je sais qu’elle y est, je me souviens l’avoir trouvée il y a quelques mois), j’ai renoncé et appelé le numéro de service. Ouverture de 9h-11h, j’étais un peu tard.

“Tant pis!” me dis-je, je vais faire ça en ligne. J’ai donc rempli des tas de formulaires pour demander l’ouverture d’un compte.

Aujourd’hui, mercredi, je reçois un courrier de la poste. Génial, c’est sans doute le contrat à  signer et renvoyer! Que non. Un tas de documentation, et une très gentille lettre qui me remercie de mon intérêt et qui m’annonce qu’il n’y a rien de plus simple que d’ouvrir un Compte Jaune. Il suffit de compléter les documents d’ouverture (lesquels? je refais trois fois le tour du contenu du courrier, rien en vue) et de les remettre à  un guichet de poste en présentant une carte d’identité.

Ben franchement, pour qu’on me dise ça, il n’y avait pas besoin de me faire remplir trois formulaires. J’aurais préféré que le site me dise tout de go qu’il fallait que j’aille au guichet. Ce serait fait, maintenant, si j’avais su. Grmph.

Un cactus pour le Centre Thermal d'Ovronnaz [fr]

Le Centre Thermal d’Ovronnaz nous a non seulement donné de fausses heures de fermeture lorsque nous les avons appelés ce soir, mais en plus nous avons poireauté bien quinze minutes à la réception pendant que les deux employés prenaient téléphone sur téléphone, sans même un “bonsoir”, pour apprendre que le centre était fermé depuis un bon moment. Récit de la mésaventure.

Mise à jour 21.10.06: Lisez la fin de l’histoire. Tout est bien qui finit bien (excuses et entrées gratuites).

Je suis en camp de ski avec mes élèves à Ovronnaz. A Ovronnaz, il y a des bains thermaux. Après une demi-journée de ski intense (la première pour moi depuis plusieurs années) je n’attendais qu’une seule chose: aller me plonger dans les eaux chaudes et bienfaisantes du centre thermal. L’idée était d’y aller après le souper avec les deux moniteurs intéressés, alors que les élèves regarderaient un film ou joueraient à des jeux de société sous l’oeil vigilant de mes collègues.

Vers la fin du repas, Stéphane (un de nos moniteurs) appelle les bains pour vérifier leurs heures d’ouverture. Magnifique: ils sont ouverts jusqu’à 21h30, avec une dernière entrée à 20h45. Il était 19h45, nous avions donc amplement le temps de boire le café, de nous y rendre tranquillement et de faire encore une bonne trempette. On se met en route une demi-heure plus tard, on se perd un peu en chemin, mais on arrive à la réception peu après 20h35 (disons, 20h36).

Il y a deux employés à la réception des bains. Ils sont au téléphone. On attend patiemment. Au bout d’une minute ou deux, on commence quand même à trouver qu’ils pourraient signifier qu’ils avaient remarqué notre existence, surtout qu’ils ne paraissaient pas pressés de terminer leurs appels. Mais non, pas un regard, pas un mot. On aurait pu être transparents.

Cinq minutes plus tard, je commence gentiment à piaffer un peu. C’est quand même pas croyable! Enfin, l’apprenti semble mettre fin à son appel. Je me penche un peu sur le comptoir, j’ouvre la bouche… mais il a à peine raccroché qu’il prend déjà l’appel suivant. Je reste là , bouche bée et outrée. Je tente d’interrompre sa collègue avec un “excusez-moi” qui tombe à plat lorsqu’elle ne bronche même pas.

Là , je m’énerve franchement. Intérieurement, il va sans dire. J’ai quand même envisagé de grimper sur le comptoir de la réception et de hurler “on existe, ou quoi?” mais je me suis retenue. Stéphane, Valérie et moi échangeons quelques commentaires incrédules concernant la situation dans laquelle nous nous trouvons. En désespoir de cause, je suggère à Stéphane de rappeler la réception. Peut-être sera-ce plus efficace que notre présence physique sous leur nez?

21h47. 20h47.

L’apprenti termine un nième appel. J’ai fait des trous dans le comptoir avec mes ongles et j’ai probablement l’air prête à lui arracher la tête. Il pose son téléphone et me dit enfin bonjour. Avec un calme admirable, je lui dis que nous désirons trois entrées pour les bains. Devant son air un peu perplexe, je précise qu’on nous a dit que la dernière entrée aux bains était à 20h45, mais que cela fait dix bonnes minutes que nous attendons ici même. Il a l’air embêté. Il m’explique qu’il n’a pas accès au guichet de vente des tickets qui est à présent fermé à clé. Mais… mais! On nous a dit qu’on pouvait entrer aux bains jusqu’à 20h45!

Et là , le verdict tombe: “Oh, putain…” (Donc, voilà , je vais continuer à tenter d’extirper les grossiertés du language de mes élèves, cela pourrait leur servir dans leur future vie professionnelle…) “…mais ça ferme à 20h15! Et il faut sortir des bains à 20h45, parce qu’après ils nettoient les bassins…”

Stéphane: “Bon, appelez-moi le gérant.” (Je peux vous dire que là , il avait pas l’air commode, Stéphane…) Je vous épargne la suite du dialogue. En gros, nos deux réceptionnistes (la collègue de l’apprenti avait entre-temps fini son téléphone et se penchait également sur notre cas) étaient seuls, et il n’y avait plus grand chose à faire. Nous avons vérifié et contre-vérifié que le numéro que Stéphane avait appelé était bien celui de la réception devant laquelle nous nous trouvions. Les réceptionnistes sont incrédules lorsque nous affirmons qu’eux ou un de leurs collègues nous a donné cette fausse information (visiblement un de leurs collègues, un homme, nous insistons). Nous repartons avec des excuses bien embarrassées et la carte de visite du Chef de Réception.

Je suis furieuse — les autres également, j’imagine. Déjà , qu’on nous donne une information aussi fausse concernant les heures d’ouverture. J’ai bien cuisiné Stéphane, et il est formel: il a même répété les heures qu’il avait comprises à la personne au téléphone qui lui les a confirmées. Ensuite, qu’on nous fasse poireauter près d’un quart d’heure à la réception, sans même nous dire “bonjour”!

Le moindre des choses aurait été de poser son téléphone (“Un p’tit instant Monsieur… Oui bonjour, qu’est-ce que je peux faire pour vous? — Ah, je suis à vous dès que j’ai fini mon appel.” ou bien “Je suis à vous dans un moment!”) Depuis quand ignore-t-on une personne qui se tient en face de vous parce qu’on est au téléphone? Et bien pire, depuis quand enchaîne-t-on avec un second appel sans même s’interrompre une seconde pour faire signe à la personne qui attend à la réception? Si les employés ne sont pas là pour répondre aux requêtes des clients qui se présentent à la réception, il ne faut pas qu’ils s’y trouvent.

En bref: deux bourdes monumentales pour le service clientèle du Centre Thermal d’Ovronnaz. On espère qu’ils auront au moins la délicatesse de nous offrir trois entrées gratuites lorsque nous nous y rendrons demain.

Billet ante-daté pour cause de mauvais réseau wifi.