La subtilité du placement du @reply dans Twitter [fr]

[en] Remember that when you start your tweet by somebody's Twitter name, those of your followers who do not follow that person will not see the tweet. In some cases, you might want to reshuffle your sentence to make sure the Twitter name is not at the beginning of the tweet.

Allez, un petit article techno-pinailleur comme on les aime.

En 2009, Twitter décide que vous n’avez pas à voir dans votre flux de tweets les messages publics adressés (via @reply) aux gens que vous ne suivez pas.

Traduction: si j’adresse un message comme celui ci-dessous à @andreborschberg, et que vous ne le suivez pas, vous ne verrez pas mon message dans votre flux de tweets.

[blackbirdpie url=”http://twitter.com/stephtara/status/75144715531595776″]

Cela signifie que vous ne voyez pas tous les tweets des gens que vous suivez. Ce n’est qu’en vous rendant sur leur page utilisateur (voici la mienne) que vous pourrez voir l’intégralité de leur activité sur Twitter.

Twitter défend enttre autres ce choix en prétendant que les gens ne désirent pas voir des “conversations partielles”. D’autres, comme moi, aimaient justement beaucoup ces conversations partielles. Mais bref, c’est comme ça, il faut le savoir.

Quelles sont les conséquences?

Si vous êtes en train de vous adresser à une personne, pas trop de souci. Mettez son nom d’utilisateur (“@” inclus) en tête de tweet, et vos followers mutuels le verront. Tant pis pour les autres, c’est ainsi que Twitter veut que soient les choses.

Attention, par contre, si vous n’êtes pas en train d’adresser le tweet à quelqu’un, mais simplement en train d’y mentionner son nom, comme sujet d’une phrase, par exemple.

Si je tweete “@andreborschberg vient d’envoyer son premier tweet” c’est un peu dommage — car je suis en train d’essayer d’annoncer la chose aux gens qui me suivent et qui ne suivent pas encore André. Twitter interprète mon message comme étant adressé à ce dernier.

Comment faire, donc? Je vois deux solutions:

  • peu élégante: mettre un point avant le @ (vous avez sûrement déjà vu ça), ce qui donne “.@andreborschberg vient d’envoyer son premier tweet”
  • élégante: tourner sa phrase autrement, par exemple “vous avez vu, @andreborschberg vient d’envoyer son premier tweet!”

Pensez-y la prochaine fois que vous commencez un tweet par “@…” — désirez-vous cacher ce tweet aux personnes qui ne suivent pas la personne au début de votre message, ou non?

Anonymat et blog intime [fr]

[en] My reaction to a new French-speaking blogger who desires to remain anonymous because he will be dealing with private stuff on his blog.

I consider that it is not possible to blog anonymously in the long run. As you create relationships with readers, temptation to let out your real name to some of them will be great, and at some point somebody may let your name slip. Or if that doesn't happen, somebody who knows you might come upon your blog by chance and recognize you through the contents of your writing.

Writing with a pseudonym to keep oneself from unknown stalkers is fine. But when the pseudonym is there to keep people who know you from recognizing you, the consequences to face when it does happen may be very uncomfortable

Saturnin says his "blogging rule" is to not write anything he wouldn't be willing to stand up for if he was discovered. I ask him, then, what his anonymity adds to his blogging enterprise, apart from the fact he won't be easily googled for. If being anonymous helps him write more freely then if he was signing with, say, his first name, then maybe being anonymous is a trick he's playing on himself, and he might be brought to regretting it someday.

Saturnin entre en blogosphère il y a dix jours, avec un billet dont le contenu m’interpelle. Il nous annonce un blog intime, anonyme, et il nous en donne les raisons:

La condition : l’anonymat, quoi qu’on en pense. Impossible en effet de m’attacher à exprimer mes pensées et mes sentiments les plus secrets, impossible de livrer ma vie intérieure profonde sous mon vrai nom. Je suis enseignant. J’ai des élèves et des étudiants, que je vois chaque jour. Imagine, mon lecteur, que mes étudiants lisent mon blogue quotidiennement et sachent, avant même que j’entre en classe, dans quel état j’erre. Impossible.

Saturnin fait référence dans son billet à ma théorie des deux anonymats, et je sens justement dans son dernier billet, intitulé le droit à l’anonymat, un mélange un peu flou entre les deux.

Là où je rejoins entièrement Saturnin, c’est sur le fait que l’anonymat n’est pas mauvais en soi. Edicter une règle du style “Tu ne blogueras point anonymement” est inévitablement réducteur et ne tiens pas comptes des motivations du blogueur qui cherche à protéger son identité. Dans le passage reproduit ci-dessus, Saturnin nous dit clairement pourquoi la solution de l’anonymat s’est imposée à lui. Il désire parler de choses privées, intimes même, et ne désire pas être reconnu par un partie de son entourage (ses élèves en particulier — comme je le comprends).

Ma mise en garde contre l’anonymat qui cherche à préserver une intimité, c’est-à -dire à cacher ses écrits de personnes que l’on connaît, provient du fait que celui-ci peut s’écrouler. Sur le web, deux phénomènes peuvent précipiter cet écroulement (ou cet éclatement, suivant comment les choses se vivent).

  1. Le blog crée des conversations (comme celle-ci!) puis des liens entre le blogueur et ses lecteurs. Ces liens peuvent être forts, surtout dans le cas d’écrits intimes qui risquent de toucher profondément les lecteurs. Des correspondances par e-mail sont à prévoir. A un moment donné, le blogueur va peut-être donner sa véritable identité à quelqu’un dont il se sent proche. Des fuites sont alors possibles.

    J’ai vécu cela lorsque j’ai commencé à chatter en 1998. Mon identité véritable était un secret d’état. Assez rapidement cependant, je me suis fait des amis proches via le chat. On a échangé des mails. Vient un moment où l’on désire dire qui l’on est et ne plus se cacher derrière un pseudonyme. On résiste beaucoup la première fois, moins les suivantes. Un jour, par pure maladresse et sans aucune mauvaise intention, sans réaliser que c’était un problème pour moi, une fille avec qui je correspondais lâche mon nom complet en public, dans le chat. Bingo.

  2. Lorsque l’on écrit sur le web, les écrits ont tendance à s’accumuler. Il peut arriver, un jour, par hasard (et cela arrive!) que quelqu’un de notre entourage tombe sur nos écrits. Là , c’est le contenu de nos écrits qui nous trahit. Un billet ne trahira personne. Dix-huit mois de récit de vie, de cogitations, et d’états d’âme, oui.

Conclusion: l’anonymat sur le web n’est pas une chose sur laquelle on peut véritablement compter à long terme. Se pose alors la question de ce qui arriverait (les conséquences) s’il devenait connu publiquement que nos écrits précédemment anonymes nous appartiennent.

Quand je m’adresse à un public d’adolescents, clairement, il s’agit de prévenir des délits punissables par la loi ou des indiscrétions graves qui pourraient leur faire du tort. Beaucoup d’adolescents se sentent véritablement protégés par leur “anonymat” sur le web, qui est au fond très fragile.

Saturnin n’est plus un adolescent, par contre 😉 et ne va donc pas se croire “tout permis” parce qu’il ne signe pas de son nom. Même caché, il veut écrire de façon responsable:

Ma règle, c’est de fausser les noms et de ne rien publier que je ne pourrais assumer si j’étais découvert.

C’est fort bien. Assumer n’a ici pas une consonnance juridique, mais personnelle. Si Saturnin parle de sa vie sentimentale sur son blog, et que par un concours de circonstances encore inconnu, son nom devient public, alors il devra assumer face à son entourage ce dont il a parlé. Entourage qui inclut ses élèves.

Ma question à Saturnin: si ton anonymat “responsable et lucide”, comme j’ai envie de l’appeler, te fait choisir de n’écrire que des choses que tu es prêt à assumer face au monde, connu et inconnu, ton anonymat t’apporte-t-il réellement autre chose que la certitude qu’on n’aterrira pas sur ton blog lorsque l’on jette ton nom en pâture à Google? S’il te permet de te livrer plus qu’un simple “anonymat-discrétion” ou qu’une signature de ton simple prénom, n’est-il pas en train de te jouer un tour?

Google et les noms [fr]

Citer le nom de quelqu’un sur un blog n’est pas un acte anodin. Sommes-nous préparés à  la responsabilité qui va avec le pouvoir de la parole publique? Quelques exemples de situations… embarrassantes.

[en] Mentioning the name of somebody in one's blog can have embarrassing consequences. People with less web presence than the blogger might find their official site behind a blog post that mentions them in passing when they google their name. How do you know if people will be happy to get your google juice or not? Bloggers are always happy with google juice... but what about the non-blogging crowd?

As people with the power to express themselves in public, bloggers have responsabilities they might not be well-prepared for. Here are a few embarrassing experiences I made: for exemple, unintentionally google-bombing people I had no hard feelings against, or not giving google juice when it would have been appreciated.

Tagging adds to the difficulty for the blogger, as tags are often chosen for private reasons, but as they are links that are indexed, they have an impact on the online presence of other people when they are of the firstname+name form.

Depuis quelque temps, je médite sur la responsabilité du blogueur qui nomme dans son blog d’autres personnes que lui, particulièrement si celui-ci a passablement de “google juice”, comme on dit en anglais. En effet, si je nomme une personne dans mon blog, il y a de fortes chances que mon article se retrouve en position assez proéminente lorsque l’on recherche le nom de cette personne.

Si vous cherchez mon nom dans Google, la grande majorité des liens sur les deux ou trois premières pages m’appartiennent — je suis responsable de la présence de mon nom dans ces pages. C’est le cas, bien entendu, parce que je suis quelqu’un qui a une très forte présence en ligne et une vie sociale “internautique” importante. (Je rassure les lecteurs qui ne me connaîtraient pas assez… ma vie sociale “non-internautique” se porte également très bien!)

Ce “pouvoir” que me donne mon blog peut être utile lorsque quelqu’un désire obtenir plus de visibilité sur le net (hop! un petit lien, ça donne un coup de pouce au référencement d’un site qui se lance, par exemple), mais c’est surtout une petite bombe qui peut se déclencher de façon involontaire si je ne fais pas particulièrement attention. Par exemple, je suis allée mercredi à  un concert que j’ai apprécié. J’évite de mettre le nom de l’artiste dans le titre de mon billet, de peur qu’il n’arrive ce qui arrive à  l’école d’arts martiaux dans laquelle je m’entraîne: en cherchant le nom de l’école dans Google, mon article est placé avant le site officiel de l’école. C’est un peu embarrassant!

Il y a encore bien pire: reprenons le cas de l’artiste de mercredi, dont j’écoute les chansons régulièrement depuis quelque temps. J’ai un compte LastFM, qui établit des statistiques sur les morceaux que j’écoute avec iTunes. Je publie sur la première page de Climb to the Stars la liste des derniers morceaux écoutés; cette liste renvoie aux pages consacrées aux morceaux en question sur LastFM (par exemple: We Will Rock You (Queen). On peut y lire combien de personnes ont écouté le morceau, et encore bien d’autres choses fort sympathiques. Si on cherche le nom de l’artiste (LB) dans Google, on voit que la page LastFM qui lui est consacrée (et qui existe par ma faute, si on veut) sort droit derrière son site officiel. Limite embarrassant, également!

Donc, je ne mets pas son nom complet dans ce billet. Premièrement, cet article ne lui est pas consacré en tant qu’artiste, ce qui m’embarrasserait triplement s’il finissait bien placé dans Google pour une recherche sur son nom. Deuxièmement, mon Cheese Sandwich Blog est bien plus récent que Climb to the Stars, moins bien référencé, et avec un peu de chance il le restera, puisqu’il est consacré à  mon petit quotidien plutôt qu’à  des questions d’importance nationale comme celle que vous êtes en train de lire maintenant. Une mention “en passant” du nom de LB dans le corps d’un article ne porte pas à  conséquence sur mon “petit blog”, mais qu’en serait-il dans celui-ci? Je ne veux pas prendre le risque.

L’expérience me rend prudente. Il y a quelques mois, on m’a demandé de retirer un nom de mon blog. La personne en question avait fait des photos de moi pour l’article dans Migros Magazine, et m’avait gentiment autorisé à  les mettre en ligne sur Flickr. Comme je considère qu’il faut citer ses sources et l’annoncer lorsqu’on utilise le travail de quelqu’un d’autres, j’avais consciencieusement mis son nom dans mon article et également dans les tags des photos en question. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que ces photos, qui ne sont pas forcément représentatives de son travail, et qu’elle m’a laissé à  bien plaire mettre dans mon album photos en ligne, se retrouveraient en première position lorsque l’on cherchait son nom dans Google. Ma présence en ligne étant plus forte que la sienne, j’ai littéralement fait mainmise sur son nom sans m’en rendre compte. Bien entendu, j’ai immédiatement fait de mon mieux pour réparer les choses quand elle me l’a demandé (à  juste titre!), et si j’en crois ce que je vois dans Google, les choses sont maintenant rentrées dans l’ordre. Néanmoins, expérience embarrassante (j’ai déjà  utilisé ce mot aujourd’hui?)

La généralisation des folksnomies pour catégoriser et classer l’information, à  l’aide de “tags” ou “étiquettes”, ajoute encore des occasions de commettre des impairs malgré soi. Sur Flickr, par exemple, il est souvent d’usage d’accoler un tag nom+prénom lorsqu’une photo représente quelqu’un. Mais lorsque je mets en ligne une série de photos passablement floues prises après le concert dont j’ai parlé, est-ce que je vais mettre le nom et le prénom de chaque personne sur chacune des photos? Du coup, j’ai commencé à  être un peu plus parcimonieuse dans ma distribution de tags: nom+prénom pour un petit nombre de photos, et un prénom ou un diminutif pour les autres. Le problème avec les tags, c’est que je les utilise surtout pour pouvoir m’y retrouver dans les 4000+ photos que j’ai mises en ligne. Mais en même temps, les tags sont également des liens, et sont également indexés par Google. Ma façon d’organiser mes photos va avoir un impact sur la présence en ligne d’autres personnes. Potentiellement embarrassant quand il s’agit de noms de personnes!

Comment peut-on deviner si une personne donnée préfère que son nom soit mis en avant sur le web, ou pas? Dans le doute, mieux vaut s’abstenir — c’est le message que je tente de faire passer aux ados lors de mes conférences. Ces conférences, en passant, c’est très bien pour moi: à  force de répéter les choses aux gens, je suis forcée d’y réfléchir, et des fois je me rends compte que ma position à  certains sujets est en mouvement…

Cependant… s’abstenir n’est pas une solution sans risques. Plus récemment, alors que je préparais un site dans lequel on parlait du parcours de quelques personnes, j’ai justement évité de mettre en ligne des pages vides (ou presque) ayant pour titre le nom de quelqu’un lorsque je n’avais rien de précis à  y mettre. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que l’absence de page signifiait également l’absence du nom dans ce qui ressemble à  la “table des matières” du site et créait un déséquilibre dans la présence en ligne des différents acteurs — ce qui m’a été reproché (à  juste titre également).

A moins que la personne nommée ne soit un blogueur, je dirais que mettre un nom dans un billet est une chose délicate. Plus ou moins délicate, selon que le nom est dans le corps du billet, sur du texte lié, dans le titre du billet, ou pire, dans le titre de la page. Plus ou moins délicat également selon la visibilité du blog dans lequel c’est fait.

Les gens vont-ils nous en vouloir d’avoir cité leur nom? Vont-ils nous en vouloir de ne pas l’avoir fait, ou pas assez? Il n’est pas toujours possible de vérifier auparavant avec la personne en question. De plus, même si on vérifie, la personne est-elle pleinement des conséquences de l’une ou l’autre route? Une vérification sérieuse ne pourra manquer de s’accompagner d’une explication du fonctionnement du référencement, ce qui risque de crisper certains… à  tort.

Voici à  mon sens démontrée une nouvelle fois l’utilité d’une forte présence en ligne. Vous pouvez mettre mon nom où vous voulez, ça ne me dérange pas, car je sais que sur Google, c’est moi qui possède mon nom.

Ce que démontre également ce genre de situation, c’est la responsabilité qui va avec ce que j’appelle la “parole publique”. La parole publique est un pouvoir, et avant internet, ce pouvoir était en principe limité aux personnes dont c’était le métier (journalistes, politiciens, écrivains). Avec internet, ce pouvoir se démocratise, et c’est une bonne chose. Mais nous sommes peu préparés à  la responsabilité qui va avec. Avec la façon dont fonctionnent les moteurs de recherche comme Google, on ne peut plus écrire sans avoir présent à  l’esprit les conséquences que cela pourrait avoir pour le référencement d’autres sites.

Incident diplomatique [fr]

On m’a demandé récemment de retirer un nom de quelques billets, ce que j’ai bien entendu fait. Prétexte à  une petite réflexion sur la façon de contrôler son image sur internet.

[en] I was asked to remove a name from some of my posts. First of all, this led me to realize that even though I name names pretty happily when the people in question are "online people" and happy about the exposure, I wouldn't dream of mentioning my friends' or collegues' names in my blog.

In this case, the person was a journalist, and I unwittingly treated her as an "online person" (because her name appears in print, and online, and it's a "normal thing" that it does), when in fact, her sensitivity about online presence is more that of an "offline person".

A pretty clumsy side-effect of my mentioning her was that my site came up first in Google results for her name -- which was clearly not my intention, but which was embarrassing to her. You should read Anil Dash's Privacy Through Identity Control if you're interested in the topic.

Il y a quelque temps, mon blog a vécu son premier véritable incident diplomatique. Oh, rien de bien grave (et tout est rentré dans l’ordre sans que cela ne coûte trop à  quiconque), mais tout ça m’a donné à  réfléchir.

J’ai l’habitude de fréquenter des gens “en ligne” qui (avouons-le) sont généralement très contents de voir apparaître leur nom sur le toile, ou pousser des liens vers leur site. Du coup, quand je peux nommer quelqu’un, je nomme la personne. Et je lie. J’aime bien citer mes sources et les personnes impliquées, voyez-vous.

Par contre, j’ai bien conscience que mes fréquentations “hors ligne” ne verraient pas forcément d’un très bon oeil que je mentionne leur nom dans mon blog. Il ne me viendrait d’ailleurs pas à  l’idée de donner le nom complet d’une de mes amies, ou de mes collègues.

En somme, il y a les gens qui ont déjà  une présence en ligne, dont je vais volontiers citer le nom lorsqu’il est question d’eux dans ce blog, et les personnes hors ligne, que je traite avec plus de discrétion.

L’incident diplomatique en question? Une personne à  qui j’ai eu affaire lors de mes divers interviews m’a demandé de bien vouloir retirer son nom des billets où je la mentionnais. En effet, mon site apparaissait en premier dans Google lorsque l’on faisait une recherche sur son nom, et ce n’était pas forcément l’image qu’elle désirait donner d’elle. (Je précise que mon billet ne contenait rien de négatif, bien au contraire; ce n’est pas difficile pour qui le désire de retrouver de qui il s’agit, mais je vous prierais de bien vouloir respecter le désir de discrétion de cette personne.)

Il est vrai que vu la visibilité dont jouit ce site, il n’est pas difficile de le faire sortir parmi les premiers resultats pour un terme que je mentionne. Alors quand je mentionne le nom de quelqu’un, c’est un peu comme si je débarquais avec mon gros rouleau compresseur qui oblitère toute autre présence en ligne sur son passage.

Je me suis sentie un peu bête. J’avais voulu lui faire plaisir (voire éventuellement ensuite lui rendre service, en mettant un lien vers sa page ‘carte de visite en ligne’), et en fait, j’ai obtenu l’effet contraire. Quand j’y repense à  froid, je me rends compte que j’ai traité cette personne comme un personne “en ligne”, parce qu’elle appartenait au milieu du journalisme. En fait, j’aurais dû la traiter comme un personne “hors ligne” et rester discrète sur son identité. C’est vrai que ça ne va pas de soit, son nom apparaissant bien sûr dans les articles de presse qui se retrouvent en ligne.

Cette histoire, à  mon avis, met bien en avant l’importance pour un professionnel (et finalement, toute personne) d’avoir un site à  son nom, dans lequel il met en avant les aspects de sa personne et de son travail qu’il désire. Il sera alors assez naturel que l’on fasse des liens vers ce site-là  lorsque l’on parle de la personne, ce qui garantit qu’il sortira en bonne place dans les moteurs de recherche lorsque l’on cherchera son nom. Ainsi, chacun peut contrôler (toujours dans une certaine mesure) la couleur de sa présence en ligne. Le blog est bien entendu un format idéal et pratique pour ce genre de chose, surtout si l’on désire donner à  sa clientèle des “nouvelles du front”. Un simple site composé de quelques pages statiques peut cependant aussi suffire.

A lire à  ce sujet, un article de Anil Dash datant de 2002 (déjà  plus de trois ans!): Privacy Through Identity Control.

Bloguer anonymement [fr]

On peut vouloir l’anonymat sur son weblog pour deux raisons: (a) de peur que notre entourage ne découvre notre weblog, et (b) afin d’éviter d’être contacté nominalement par les inconnus.

[en] Two reasons, in my opinion, explain why people might want to blog anonymously: (a) to prevent people they know from reading what they write on their blog; (b) to prevent unknown people who read the blog from tracking them down. In both cases, there is a desire to create some kind of barrier between online and offline. In the first case, the aim is to prevent offline from penetrating online. In the second one, it is to prevent online from penetrating offline.

I think people who "go anonymous" for the first reason are those who are at risk of losing their jobs, falling out with family and friends, or at best, spend a few embarrassing moments if they are "outed". I personally think it's a pretty risky thing to do. On the other hand, I think the second reason can make sense, and even be a sensible choice in some cases -- for example, in the case of a lawyer who would not want to be contacted for professional reasons by people who know him through his weblog.

Lors de la première séance du “projet weblogs” avec les élèves (plus de détails prochainement, et un weblog séparé pour traiter de tout ça), nous avons discuté du fait que nous ne les laissons pas publier de manière “anonyme”. Bien sûr, leur nom de famille n’est pas révélé, mais leur véritable prénom l’est.

J’ai mis en avant ce que je considère depuis longtemps être les dangers du pseudonymat sur le web (je ne vais pas m’étaler, je l’ai fait bien assez déjà ): on risque de se permettre d’écrire des choses que l’on serait bien embarrasé d’assumer devant son employeur, ses grands-parents, ses copains ou la voisine du dessus.

En lisant Eolas, j’ai eu une soudaine illumination. En effet, je vois maintenant deux grandes familles de raisons pour lesquelles on pourrait vouloir ne pas révéler son identité sur son weblog:

  1. on ne désire pas que les gens qui nous connaissent puissent avoir accès à  ce que l’on écrit en ligne (on cache ce qu’on écrit)
  2. on ne désire pas que des inconnus puissent accéder à  son identité (on se cache).

La première est bien entendu celle qui peut nous valoir un jour ou l’autre de nous brouiller avec famille et amis, de perdre notre emploi, ou de subir encore d’autres conséquences désagreables.

La seconde raison est celle qu’invoque Eolas. Il est avocat, et ne désire certainement pas être contacté par le biais de son weblog pour des raisons professionnelles ou paraprofessionnelles. Je n’ai pas l’impression en le lisant, cependant, (qu’il me corrige si je me trompe, mais dans tous les cas, c’est un cas de figure que l’on pourrait imaginer) qu’il se retrouverait embarrassé d’une façon ou d’une autre si son entourage apprenait l’existence de ce weblog. Il serait même tout à  fait possible que les personnes qu’il connaît soient parfaitement au courant de ses écrits en ligne, sans que cela pose problème.

Si l’on choisit l’anonymat (ou le pseudonymat) pour son weblog, c’est qu’on est à  la recherche d’une certaine étanchéité entre sa vie d’auteur de weblog, et sa vie “tout court”. Dans le premier cas de figure, on cherche à  empêcher les gens faisant partie de notre vie hors-ligne de pénétrer dans la sphère du weblog; dans le deuxième cas, on cherche à  empêcher la sphère du weblog de déborder dans notre vie “tout court”.

Si je décourage fortement tout weblogueur de choisir l’anonymat pour la première raison évoquée ci-dessus (je pense, par exemple, que le “journal intime sur internet” que personne ne connaît est un leurre à  long terme), je suis nettement moins catégorique si les motivations sont de l’ordre de la seconde raison, et je pense que dans certains cas (celui d’Eolas par exemple), elle est même un choix raisonnable. Néanmoins, il faut garder à  l’esprit que l’anonymat ne dure que tant qu’il dure: que quelqu’un découvre l’identité d’Eolas et la mentionne ailleurs sur le web, et sa “couverture” s’en retrouvera affaiblie.

Weblogs à  l'école [fr]

Les weblogs à  l’école. Vous êtes parent, enseignant? Vous en connaissez des exemples? Partagez-les ici!

[en] A call to information and opinions on weblogging in schools. In particular, would you post photographs of the weblog owners on the blog, or their full name?

Cette année scolaire (ouille, le rentrée approche) va être pour moi l’occasion de travailler avec des élèves sur un projet de weblogs (un weblog par élève ou petit groupe, a priori).

Avez-vous fait une expérience semblable? Avez-vous des liens sur le sujet? Est-ce que votre école publie sur le web les photos des élèves qui y écrivent et leur nom? Qu’en pensez-vous?

Que vous soyez enseignants ou parents (ou même, autre!), votre avis sur la question m’interesse. Il y a Mario, il y a les élèves de St.-Joseph, il y a SchoolBlogs… mais encore?

Rencontre régulière de blogueurs romands [fr]

Je propose une rencontre romande de weblogueurs, tous les 1er mercredis du mois, à  Lausanne. Prochaine rencontre le 1er septembre, venez nombreux!

[en] I suggest a regular meet-up for bloggers in the French-speaking part of Switzerland (and others, if they are around), the first Wednesday of each month in Lausanne. Next meet-up on September 1st!

Bon, ça fait un moment que ça me démange, la dernière LBN a eu lieu il y a bien longtemps, et suite à  un petit sondage avec quelques autres blogueurs “romands ou habitant la romandie“, je me lance.

Sur le modèle de Paris Carnet ou des rencontres YULBlog, je propose qu’on se retrouve:

  • Le premier mercredivendredi de chaque mois, dès 19h (20h?)
  • A Café Romand à  la Place St-François à  Lausanne (c’est bien central — oui, on en a débattu hier soir, et les autres n’étaient pas lausannois!)

Ouvert à  tous, bien entendu, blogueurs résidants ou de passage, sans contraintes de régularité, etc. Faudra juste qu’on organise de vagues “pré-inscriptions” sur une page wiki ou dans les commentaires pour que je puisse réserver.

Reste à  trouver un nom. Jérôme nous a avoué ne s’être jamais senti vraiment concerné par les Lemanic Bloggers Night. J’ouvre donc ici un concours pour trouver un nom sympa, potable, explicite mais néanmoins rigolo pour ces rencontres. A celui ou celle dont on retiendra la proposition, on offrira gracieusement bières et croûtes au fromage (ou autre) lors de la prochaine rencontre (plus toute la gloire qui va avec).

La prochaine rencontre ne sera donc pas demain (ça fait un peu court!) mais le 1er3 septembre. Vous pouvez déjà  vous pré-inscrire dans les commentaires, en attendant qu’on se décide sur une page de wiki…