Les réseaux sociaux ont-ils tué les blogs? [fr]

[en] Another one on the "are blogs dead?" meme. Nope, they're not. Surprise!

Réponse courte: non 🙂

Réponse plus longue: pas plus que les réseaux sociaux ont tué l’e-mail, et pas plus qu’internet a tué la télé (quoique…). Quand un nouveau média débarque, il force les anciens à se transformer. Mais de là à dire qu’il les tue… c’est un pas que je ne franchirai pas.

Une chose par contre est sûre: avec l’apparition de Twitter, de Facebook, et de quantité d’autres espaces qui nous permettent “d’exister en ligne”, nos activités de publication on ligne sont redistribuées sur ces différents canaux. Il y a 8 ans, lorsque je voyageais, je mettais un mot sur mon blog pour dire que j’étais bien arrivée. Aujourd’hui, j’utilise Twitter ou Facebook pour cela.

L’émission nouvo m’a interviewée il y a quelque temps pour “La fin des blogs?“, ce qui m’a donné un peu l’occasion de développer mon point de vue en vidéo (vous devez aller sur le site de nouvo pour la regarder, impossible de faire un embed, dommage). Cette discussion a aussi alimenté mon article Paid vs. Free, sur le coût du contenu et les différentes façons (bonnes et moins bonnes) de le monétiser.

Revenons-en aux blogs et à leur prétendue mort ou fin. D’abord, ça fait des années que le thème fait régulièrement surface. En tous cas quatre ou cinq ans, à vue de pif. Et les blogs sont toujours là. On aimerait bien pouvoir dire que les blogs c’est fini, parce qu’alors cela confirmerait qu’ils n’étaient qu’une mode, et non pas une des manifestations de la transformation fondamentale qu’amène internet en matière de publication et de communication — transformation d’ailleurs très menaçante pour les médias traditionnels confortablement en place (enfin, plus si confortablement, justement).

“Les blogs”, ça couvre une variété de formes d’expression dont on ne peut pas toujours aisément parler, à mon avis, en les mettant dans le même panier. Faut-il le rappeler, le blog est avant tout un format de publication. Côté contenu, on peut en faire un tas de choses (les résultats sont plus ou moins heureux). Un blog-journal n’est pas la même chose qu’un blog-roman ou un blog-réflexion ou un blog-politique ou un blog-veille-technologique ou un blog-essai ou un blog-photos ou un blog-voyage. Vous me suivez? Clairement, le skyblog, blog adolescent francophone typique des années 2004-2006, sur lequel on met photos de soi, des ses amis, de son boguet, poèmes ou autres choses glânées en ligne, est avantageusement remplacé par Facebook, qui a l’avantage de ne pas être autant sur la place publique.

En dix ans, mon blog a évolué. Mais il y a d’autres facteurs que l’apparition des réseaux sociaux qui ont joué là-dedans, que diable! On parle de dix ans, quand même! J’ai passé d’étudiante fraîchement rentrée d’une année en Inde à indépendante-experte au rayonnement international (ça sonne bien ça, je vais oublier une seconde qu’il s’agit de moi et laisser ça), transitant par deux employeurs différents en chemin. J’ai changé! C’est normal que mon blog ait changé aussi, vous ne trouvez pas?

Bon, je vais me taire, parce que je crois que c’est une question relativement peu excitante où la réponse ne fait pas grande surprise. Début 2008, j’avais d’ailleurs proposé (et animé) une table ronde là autour lors de BlogTalk 2008 à Cork, en Irlande: comment l’apparition de nouvelles technologies (Twitter en particulier) change notre façon d’utiliser les anciennes (le blog). Vous pouvez regarder la super mauvaise vidéo de l’histoire (en anglais, sous-exposé, audio pas top, début et fin coupés…) si ça vous chante.

Et là, je vais retourner écrire un autre article pour mon blog moribond :-p

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Vive le journalisme! [fr]

[en] Today's example of really sloppy local journalism.

Petite nouvelle insolite du vendredi matin: certains journalistes n’ont rien à envier à certains blogueurs concernant la piètre qualité de ce qu’ils publient.

On entend encore et toujours se lamenter sur la mort du journalisme… et qu’à côté des blogs, le journalisme, c’est sérieux, ça, c’est un vrai métier, qu’on fait face à une apocalypse de l’information avec le naufrage des médias traditionnels, etc., etc.

Alors, avant d’aller plus loin, je tiens à préciser (disclaimer!) que je sais qu’il y a des journalistes qui font très bien leur boulot, etc., etc. — que mes amis et lecteurs journalistes ne prennent pas mal ce que je vais dire.

Comme toute personne qui se fait régulièrement interviewer le sait, les citations entre guillemets que l’on trouve dans un article écrit correspondent rarement aux mots prononcés, et inévitablement, quelque part entre la conversation avec le professionnel de la presse et la publication, détails et nuances se perdent en route, quand ce n’est pas carrément certains faits. A leur décharge, les journalistes travaillent souvent dans l’urgence, et sur des sujets avec lesquels ils ne sont pas forcément familiers, donc j’ai appris à accepter qu’un certain décalage entre “les faits” (qui contiennent “ce que j’ai dit”) et “le discours” (l’article) est inévitable. Avec l’expérience, je déduis aussi que c’est le cas de tous les articles que je lis, et non pas seulement de ceux pour lesquels j’ai été interviewée.

Mais passons. Ce qui m’interpelle aujourd’hui, c’est l’histoire du bancomat de Thierry Weber. Je vous laisse regarder sa vidéo explicative si vous voulez (elle est franchement un peu longuette) — mais voici un résumé des faits.

Hier, Thierry va retirer des sous au bancomat de la BCV, et trouve celui-ci en maintenance… écran actif. Il filme, fait quelques commentaires amusés. Voici la vidéo (il faut pencher la tête, avertissement, gare à votre nuque!):

24 heures s’en saisit pour faire un article un peu sensationnel à la noix, contenant la perle reproduite ci-dessous:

Reste une bande de jeunes convaincue d’avoir découvert le Graal, s’imaginant déjà joyeusement retirer un million de francs.

Oui oui, vous avez bien lu. Thierry est une bande de jeunes à lui tout seul!

La panne dévoile les secrets de la BCV (ou presque) | 24 heures

Alors on note:

  • une vidéo sur le web, ça ne peut être le fait que d’une bande de sales djeunz, et non pas d’un homme de 42 ans
  • franchement, à qui donc est-ce que ça a échappé que les commentaires de Thierry sur sa vidéo n’étaient peut-être pas à prendre au premier degré?
  • côté analyse des sources, zéro pointé pour le journaliste en question: remonter de la vidéo à son créateur, dans ce cas-ci, on ne peux pas dire que c’était un travail très compliqué (surtout qu’ils ont pris la peine d’appeler Christian Jacot-Descombes… mais retrouver l’auteur d’une source publié sur le web, ça non, on sait pas!)
  • et puis… dommage, pas possible de laisser de commentaire sur l’article pour rectifier l’erreur… ah non, c’est moi qui n’ai pas de compte 24heures pour commenter… bon, j’y vais de ce pas! Ah ben si, après avoir rempli la pile de champs nécessaires à l’obtention d’un compte pour commenter… la discussion est effectivement fermée! Bel exemple d’ouverture au dialogue.

Bref, on est pas sortis de l’auberge. Ce qui risque de buzzer plus encore que la vidéo, c’est le piètre travail de reportage sur cette histoire de la part de 24 heures!

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Cessons de paranoïer au sujet de la grippe A (H1N1) [fr]

Je salue brièvement au passage la page 3 du Lausanne-Cités d’aujourd’hui, qui via l’interview du médecin et éthicien Martin Winkler, s’élève contre la paranoïa ambiante au sujet de la grippe A.

Extraits choisis:

  • Au 6 août 2009, l’OMS recensait 1500 morts sur la planète… Chaque année, la grippe classique (A H3N2) fait entre 250 000 et 500 000 morts…

  • Dans le canton de Vaud, le médecin cantonal – en charge des mesures sanitaires – a laissé entendre qu’il convenait, dès à présent, d’éviter de se serrer la main et de s’embrasser. Qu’en pensez-vous?

    Que ça me fait penser à ce qu’on disait au moment où le SIDA faisait peur à tout le monde, qu’il ne fallait pas toucher une personne séropositive. Cette recommandation est anti-scientifique. Ca accentue la panique et l’inquiétude dans une société qui n’a pas besoin de plus de méfiance sociale qu’elle n’en a déjà. C’est la grippe, bon dieu, ce n’est pas la peste, le choléra ou la variole! Ne pas s’embrasser ou se serrer la main? Personnellement, je rejette ce genre de recommandation. Médicalement et éthiquement parlant, c’est inacceptable!

  • [L]’angoisse actuelle est majorée par la situation économique. Objectivement, personne n’a envie que les grands pays industrialisés soient paralysés par une épidémie, parce que ça ne serait pas bon pour les entreprises… donc, pour les actionnaires. Il y a là une indécence insupportable. Ce n’est pas la santé des populations qui inquiète nos dirigeants, c’est celle de l’économie.

Merci de faire votre contribution à la lutte contre la paranoïa auprès de votre entourage!

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Opérations médiatiques: marre [fr]

[en] Sick and tired of being asked to do stuff for free particularly when it's a media stunt. I rant about two recent situations where I've been contacted for "unpaid work" which is obviously going to benefit "the client" more than me.

Deux opérations médiatiques auxquelles j’ai été conviée de participer me laissent songeuse — et un peu inconfortable. Laissez-moi d’abord vous en dire quelques mots, puis on verra où part ce billet (j’avoue ne pas très bien le savoir moi-même).

**La première, “Tapis rouge pour les APEMS”**, a eu lieu pour moi hier (il y a aussi un [vernissage de l’expo ce soir](http://www.lausanne.ch/UploadedASP/21155/34/F/Event.asp?DocId=21155&numEvent=4004) à Lausanne, mais vu mon état, je n’y serai pas). D’après ce que j’ai compris, il s’agit d’un événement monté par [l’agence Plates-Bandes](http://plates-bandes.ch/) pour faire mieux connaître [les APEMS](http://www.gauchebdo.ch/article.php3?id_article=433). Les APEMS sont une structure d’accueil lausannoise pour les enfants de première à quatrième primaire, avant et après l’école ainsi que durant la pause de midi. L’événement comporte deux volets: une exposition à l’hôtel de ville (un APEMS éphémère y est recréé) et la visite de personnalités de la région dans les différents APEMS durant la journée, sous forme “d’invités suprise” pour les enfants (“Devine qui vient aujourd’hui?”).

Voici l’essentiel de l’invitation que j’ai reçue par e-mail il y a quelques mois:

> “Devine qui vient aujourd’hui” invitent 20 personnalités de la région à venir
passer un moment (soit le petit déjeuner, soit le repas de midi, soit le
temps de jouer ou les quatre heures), avec les enfants, dans un des 20 APEMS
de Lausanne. Cette action sera fortement médiatisée.

> Votre nom est ressorti dans les invités souhaités par les enfants ou les
professionnels des APEMS et nous aurions grand plaisir à vous associer à
cette journée.

Hier midi, je suis donc allée dîner à l’APEMS de Pierrefleur. C’était une expérience assez perplexante. J’avoue que je ne savais pas trop ce que je faisais là (les indications que j’avais reçues disaient simplement qu’il suffisait que je m’y rende, l’idée étant que je passe un moment là-bas avec les enfants) — et pour tout dire, le personnel de l’APEMS ne semblait pas avoir reçu beaucoup plus d’informations que moi à ce sujet.

Dans un premier temps, j’ai eu une conversation tout à fait sympathique avec la responsable de l’APEMS (après avoir été chaleureusement accueillie). Nous avons parlé de nos parcours respectifs, du fonctionnement de l’APEMS, de [ce que je faisais professionnellement](http://stephanie-booth.com “Le site n’est plus trop à jour, mais c’est un début.”).

Au fur et à mesure que les enfants arrivaient et que le temps passait, mes doutes quant au choix de ma petite personne comme “invitée surprise” pour ces enfants grandissaient. Ils n’ont jamais entendu parler de moi, et c’est bien normal. Je ne travaille pas avec leur tranche d’âge (ils ne chattent pas, ne bloguent pas, vont peut-être sur Internet, mais franchement, ce que j’ai à leur raconter à ce sujet ne les intéresse sans doute guère). Les trois garçons de quatrième année avec qui j’ai partagé une table de repas ont parlé entre eux des jeux vidéos et films qu’ils appréciaient (“Le silence des agneaux”, à neuf ans, avec bénédiction parentale?!). J’avoue que cette partie de l’expérience avait pour moi un désagréable goût de flash-back, me renvoyant à quelques traumatismes scolaires de cette époque (mais bon, ça, c’est mes histoires, hein).

D’une opération annoncée comme “fortement médiatisée”, on est passé à “la presse a été prévenue, peut-être qu’ils viendront” et finalement à “ben non, sont pas venus”.

Je ne suis pas certaine de saisir les tenants et aboutissants de cette opération médiatique, mais j’avoue qu’elle me laisse avec la relativement désagréable impression d’être allée faire acte de présence (et un peu tapisserie) dans une APEMS afin que mon nom puisse figurer sur une liste transmise aux médias pour un coup de pub, accompagnée d’autres noms plus ou moins connus de la région.

Déformation professionnelle oblige: m’est avis qu’un bon site web, bien référencé et vivant, présentant les APEMS et leurs activités (il existe peut-être mais j’ai été [incapable de le trouver](http://www.google.com/search?q=apems+lausanne)) serait déjà un bon moyen de rendre cette structure d’accueil plus visible. (Là, je parie, ça va faire le coup classique, comme d’habitude: cet article va se retrouver sur la première page de Google pour le mot-clé “APEMS” d’ici peu.)

Voilà donc pour ma première “opération médiatique”.

**La seconde, c’est “Le Temps des femmes”.** Le journal [Le Temps](http://letemps.ch/) fête ses 10 ans en début d’année prochaine, et s’offre (et offre à ses lecteurs) un numéro spécial entièrement rédigé par des femmes influentes dans divers domaines en Suisse Romande. Idée fort sympathique, même si je doute que ce genre d’opération fait vraiment avancer la cause des femmes (je ne peux m’empêcher de penser qu’on donne ainsi un jour de congé aux hommes en offrant aux femmes le “privilège” de venir travailler). Il me semble que c’est tout bénéfice pour le journal — rien dans l’invitation n’indique que les bénéfices de ce numéro spécial seront reversés à une organisation faisant avancer la cause des femmes, par exemple (et on pourrait encore bien sûr débattre de l’utilité d’une telle action).

Mais là n’est pas vraiment la question. Mon malaise est ailleurs. Voyez-vous, le ton de l’e-mail (et de l’invitation Word à imprimer et renvoyer par fax!) est assez clair: je suis *invitée* à participer à cette journée de rédaction du numéro spécial, ainsi qu’au débat qui aura lieu le lendemain, et on espère que la proposition m’aura “séduite”. Après un rapide e-mail pour plus d’informations, je comprends que ce qu’on me propose de faire, c’est le “making-of” de la journée, en la bloguant. Du live-blogging d’événement, en somme.

Vous voyez où je veux en venir? Je me demande si Le Temps réalise qu’en m’invitant ainsi, ils sont en train de me demander de venir travailler pour eux une journée? Car oui, c’est du travail. Mettre au service d’une entreprise (ou de tout autre organisme) mon expertise dans le domaine des blogs, c’est ce que je fais pour gagner ma croûte. Bloguer, ce n’est pas juste “écrire dans un outil de blog” — je caresse l’espoir qu’un jour le monde comprenne que c’est [une compétence spécialisée qui s’apprend](http://climbtothestars.org/archives/2006/11/26/video-necessite-dune-formation-blogs/).

En m’invitant à venir couvrir leur événement online, Le Temps s’assure les services d’une blogueuse qui sait vraiment ce qu’elle fait (en d’autres mots, on appelle ça une “professionnelle”). Mettez aux commandes de la couverture live une personne qui sait écrire mais qui ne connaît pas aussi bien le média “blog”, et vous n’aurez pas quelque chose d’aussi bon. Ça ne viendrait à l’idée de personne de penser que “journaliste” est un métier ou une compétence qui s’improvise, alors que sans cesse, on imagine que “blogueur” est un boulot à la portée de n’importe qui. Oui, ça l’est — d’un point de vue technique. Tout comme n’importe qui peut utiliser Word ou PageMaker pour publier un journal. Comme partout, il y a des gens qui sont capables d’apprendre “sur le tas” et qui d’amateurs autodidactes, deviennent des pros. Mais ça n’est pas donné à tout le monde — et ça prend du temps. Des blogueurs francophones qui font ça depuis bientôt huit ans, vous en connaissez beaucoup?

**Je m’emporte, hein. Ben voilà, on vire au coup de gueule.** J’avoue que ces temps-ci j’en ai un peu ma claque. Ma claque qu’on sous-value mes compétences et ce qu’elles peuvent apporter, ma claque d’avoir de la peine à me “vendre” et de trouver si difficile le côté “business” de mon activité professionnelle, et ma claque aussi de ces tentatives répétées de venir me faire travailler gratuitement, sous prétexte qu’on a pas de budget (ce qui peut être vrai, mais c’est pas à moi de me serrer la ceinture à cause de ça), sous prétexte (et c’est pire) que “ça m’apportera de la visibilité” et donc que j’y gagne. Oui, messieurs-dames, la plupart de mes activités professionnelles sont “visibles”, et c’est pour cette raison que je peux me permettre de ne pas facturer le double afin de financer mon budget marketing/pub. (Je sais, je suis en train de râler, mais qu’est-ce que ça fait du bien, de temps en temps!)

Donc, bref, me voilà une nième fois devant le même problème: comment expliquer à quelqu’un qui me contacte pour une participation bénévole (que ce soit une stratégie un peu puante pour obtenir les gens à bon marché ou le résultat d’un manque de conscience honnête et peut-être pardonnable n’y change pas grand chose) que oui, volontiers, mais il faudra ramener les pépettes? Parce que je l’avoue, c’est pas une position très agréable: “ah oui, sympa votre invitation et votre projet, je participe volontiers mais faudra me payer!” Ça me rappelle furieusement cette grosse entreprise européenne qui a invité mon amie [Suw Charman](http://www.suw.org.uk/) à donner une conférence chez eux… et qui ne s’attendait pas à la payer! Elle [en parle brièvement](http://www.viddler.com/explore/SuwC/videos/5/1371.666/) dans notre podcast [Fresh Lime Soda](http://freshlimesoda.net).

Oui, j’ai conscience qu’en bloguant cette histoire Le Temps risque de lire ce billet et de laisser un commentaire qui me sauvera la vie, genre “oh mais bien sûr qu’on va vous payer, combien coûte une journée de votre temps?” — et je me rends compte que si je me sens assez libre de m’exprimer ainsi sur ma petite tribune ouverte (ce blog), les relations “clients-fournisseurs” restent très codifiées et je me verrais mal déverser ce lot d’explications dans un mail. Ce ne serait pas vraiment approprié. Je m’en tiendrai probablement à un “je viens volontiers passer une journée dans vos locaux à couvrir la journée en bloguant, cependant ceci fait partie des prestations que je facture. Qu’aviez-vous prévu de ce côté-là?” assez convenu et un peu plus léché. (Oui, ça m’emmerde vraiment que ces négociations pécuniaires soient si compliquées — je suis en plein dedans ces jours avec au moins deux autres clients.)

Bon, ben voilà, comme on dit. Essayons de finir sur une note constructive: si vous contactez un blogueur (ou une blogueuse) pour participer à un événement, ou bloguer pour vous, par exemple, gardez à l’esprit qu’il s’agit peut-être d’un service pour lequel il (ou elle) s’attend à être payé(e). Et de grâce, approchez les choses ainsi. Si vous n’êtes pas familier avec le milieu (et même si vous l’êtes un peu) il est possible que vous sous-estimiez complètement (a) le travail nécessaire à acquérir les compétences auxquelles vous faites appel et (b) ce que vous allez en retirer comme valeur en fin de compte.

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MySpace supprime les profils de 29'000 "délinquants sexuels" [en]

Il y a quelques jours, on a attiré mon attention sur [cet article de la BBC](http://news.bbc.co.uk/2/hi/technology/6914870.stm), qui rapporte que le site [MySpace](http://myspace.com) (une sorte de super-[Skyblog](http://skyblog.com) d’origine américaine) a supprimé de son site les profils de 29’000 “délinquants sexuels” (“sex offenders”).

J’ai écrit deux billets à ce sujet en anglais, qui ont reçu pas mal de couverture dans la blogosphère anglophone. J’ai aussi été interviewée par la radio BBC World suite à mon message leur signalant ma réaction.

– [MySpace Banning Sex Offenders: Online Predator Paranoia](http://climbtothestars.org/archives/2007/07/25/myspace-banning-sex-offenders-online-predator-paranoia/) (liens vers ce billet chez d’autres blogueurs: [cosmos Technorati](http://technorati.com/search/http%3A//climbtothestars.org/archives/2007/07/25/myspace-banning-sex-offenders-online-predator-paranoia/))
– [Parents, Teenagers, Internet, Predators, Fear…](http://climbtothestars.org/archives/2007/07/25/parents-teenagers-internet-predators-fear/) (liens vers ce billet chez d’autres blogueurs: [cosmos Technorati](http://technorati.com/search/http%3A//climbtothestars.org/archives/2007/07/25/parents-teenagers-internet-predators-fear/))
– [interview BBC World](http://www.bbc.co.uk/radio/aod/networks/wservice/aod.shtml?wservice/world_hys_wed) (je parle à la minute 34, le sujet commence à 29:30)

Ces deux billets comportent un résumé bref en français que je reproduis ici pour plus de commodité.

> MySpace exclut de son site 29’000 “sex offenders” (des gens qui ont été accusés de crimes sexuels) enregistrés. C’est problématique d’une part car suivant l’Etat dans lequel elles ont été condamnées, ces personnes enregistrées peuvent être coupables de choses aussi anodines que: relations homosexuelles, nudisme, uriner dans un lieu public, faire l’amour dans un lieu public, etc. D’autre part, je rappelle les chiffres provenant d’une récente étude sur les crimes sexuels impliquant des minteurs, qui vont à l’encontre de l’idée qu’on se fait habituellement de ce genre de cas. En agissant ainsi, possiblement poussés par la paranoïa ambiante, MySpace contribue à cette paranoïa. Je regrette que la presse joue systématiquement le jeu de la peur et ne se fasse pas l’avocate d’une attitude moins paniquée face à la question des prédateurs sexuels en ligne. (En résumé: les enfants courent plus de risques hors ligne qu’en ligne, et probablement bien plus à chaque fois qu’ils montent dans une voiture ou traversent la route…)

Stephanie Booth, MySpace Banning Sex Offenders: Online Predator Paranoia

Conseils aux parents (après mon interview à la BBC ce soir au sujet des “sex offenders” bannis de MySpace):

  • pas de panique, les prédateurs sexuels tels que nous les présentent les médias ne sont pas légion, votre enfant ne court pas des risques immodérés en étant sur internet;
  • dialoguez avec votre enfant; intéressez-vous à ce qu’il fait en ligne;
  • souvenez-vous que fournir des informations personnelles n’est pas un très grand risque; par contre, s’engager dans des relations de séduction avec des inconnus ou des amis adultes en ligne l’est.

J’ai écrit relativement peu en anglais à ce sujet jusqu’à maintenant. En français, lisez Adolescents, MySpace, internet: citations de danah boyd et Henry Jenkins, De la “prévention internet”, les billets en rapport avec mon projet de livre sur les adolescents et internet, et la documentation à l’attention des ados que j’ai rédigée pour ciao.ch.

Stephanie Booth, Parents, Teenagers, Internet, Predators, Fear…

Donc, en faisant ma tournée sur [technorati, pour voir qui a mentionné dans son blog l’article de la BBC](http://technorati.com/search/http%3A//news.bbc.co.uk/2/hi/technology/6914870.stm), je suis tombée sur [un billet en français qui se réjouissait de la nouvelle](http://etjesigne.free.fr/blog/?p=57). Mon long commentaire à ce billet devenant trop long, j’ai décidé de le faire ici, sur mon blog, et du coup, de parler un peu de cette histoire pour mes lecteurs francophones:

> Bonne nouvelle signée MySpace qui vient de supprimer 29.000 profils de délinquants sexuels américains errants sur son espace qui compte 80 millions internautes. La suppression a été effectuée grâce à son partenariat avec le bureau de vérification Sentinel Tech Holding Crop qui développe une base de données nationale de délinquants sexuels. La législation américaine facilite cette tâche car elle permet de consulter librement les fiches de ces déliquants sur le site du ministère de la justice…

M/S, MySpace a les yeux sur les délinquants sexuels

Comme je l’explique donc dans [ma réaction à l’article de la BBC](http://climbtothestars.org/archives/2007/07/25/myspace-banning-sex-offenders-online-predator-paranoia/) **ce n’est pas une si bonne nouvelle que ça**. Ce sont les états qui définissent ce qu’est un “délinquant sexuel”, et suivant où, on peut être sur une de ces listes pour avoir montré ses fesses en public. De plus, les profils supprimés seraient ceux où l’adresse e-mail fournie correspond à celle qui se trouve dans le dossier des délinquants sexuels. Vous pensez vraiment qu’un “pervers à la recherche de victimes” (et encore, voir plus bas pour ma réfutation de la forme qu’on donne au problème) serait aussi bête?

Aussi, la problématique des prédateurs sexuels sur internet est dramatisée et déformée par les médias. Tout d’abord, on perd de vue que la grande majorité des crimes sexuels sur mineurs impliquent la famille ou des amis proches de la famille (et non des inconnus ou “connaissances” provenant d’internet). Les cas faisant intervenir internet sont une minorité, et sont plus de l’ordre “relation de séduction d’ados” que “duperie et enlèvement d’enfants”. On peut légitimement se demander si une telle action de la part de MySpace est vraiment utile (il s’agit en fait plus de sauvegarder leur image), et si on n’est pas en train de se donner bonne conscience tout en évitant de faire de la prévention utile, mais quelque peu plus complexe (puisqu’il s’agit d’aller plonger dans la façon dont les adolescents vivent l’éveil de leur sexualité et de leurs premières relations amoureuses). Voir à ce sujet [De la “prévention internet”](http://climbtothestars.org/archives/2007/06/17/de-la-prevention-internet/), billet qui, au milieu de mes grands questionnements, aborde cette question.

Mon ami [Kevin Anderson](http://strange.corante.com), journaliste américain vivant à Londres, a écrit un excellent billet au sujet de toute cette histoire suite à un interview assez frustrant qu’il a donné à la BBC: [‘Think of the children’. Yes, but also think about the journalism](http://strange.corante.com/archives/2007/07/26/think_of_the_children_yes_but_also_think_about_the_journalism.php). Entre autres, il en appelle à la presse, qui couvre systématiquement ce genre d’événement selon l’angle “mon Dieu, ça grouille de pédophiles sur internet, enfin on fait quelque chose, mais est-ce suffisant?”

> I am taking an issue with the format and the journalistic assumptions made. Yes, there is a problem here, but it’s not the one that is being shouted in the headlines. The facts don’t support the sensationalist story of a predator lurking behind every MySpace profile or blog post. As Steph points out in her posts, the threat to youth isn’t in them having blogs or being on social networks. The problem is one of emotionally vulnerable teens being preyed upon by opportunistic adults. It’s more complicated and less emotive than saying: Keep the paedos off of MySpace.

Kevin Anderson, ‘Think of the children’. Yes, but also think about the journalism

Après mon interview à la BBC il y a deux jours, j’ai envoyé à quelques (3-4) journalistes romands de ma connaissance un e-mail contenant un appel à une couverture plus “réaliste” que “sensationnelle” de cette histoire. Voici à quelques variations près le message que j’ai envoyé:

> Vous avez peut-être entendu parler du fait que MySpace a “viré” de son
site 29’000 personnes se trouvant sur les listes de délinquants
sexuels tenues par les Etats aux USA. J’ai écrit une assez longue
réaction à ce sujet (en anglais) et me suis également faite
interviewer par la BBC.

> En deux mots:

> – la définition de “sex offender” est problématique (dans certains
états, on peut finir sur ces listes pour avoir montré ses fesses ou eu
des relations homosexuelles)
– une telle action de la part de MySpace (pour sauver leur image,
principalement) est problématique d’une part car elle renforce la peur
(peu justifiée) ambiante autour des prédateurs sexuels en ligne, et
d’autre part car c’est une mesure peu utile car elle est déconnectée
de la réalité des “problèmes/agressions à caractère sexuel” que
rencontrent les ados en ligne.

> [liens vers mes deux articles]

> Je ne sais pas si c’est votre rayon ou non et si ça vous intéresse,
mais si vous connaissez quelqu’un qui serait susceptible de couvrir
cette histoire sous cet angle (un angle qui manque cruellement dans
les médias “traditionnels”) n’hésitez pas à leur dire de prendre
contact avec moi (+41 78 625 44 74).

Deux réponses intéressées à ce jour (une personne en vacances qui a retransmis le mail, et un quotidien local pour qui ce n’est peut-être pas évident de couvrir un tel sujet international). Je réitère donc ici mon appel: y’a-t-il une publication romande qui veuille relever le défi?

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D'où vient cette idée de livre? [en]

[fr] An attempt to start book-writing. How I came to the field of teenagers and online culture, and what questions the book will try to address.

L’obstacle majeur pour l’accomplissement d’une tâche est souvent simplement de se mettre au travail. Il en va de même pour l’écriture. Il m’a fallu près d’un an pour commencer à écrire mon mémoire, et un peu plus d’un mois pour en achever la rédaction lorsque je m’y suis finalement mise. J’ai appris et compris, à cette occasion, qu’écrire n’importe quoi c’est déjà commencer. En particulier, raconter comment on est bloqué et ce dont on voudrait parler si on parvenait seulement à écrire, c’est déjà un excellent pas en avant.

Au milieu du mois d’octobre passé, j’ai réalisé que j’avais la matière nécessaire pour écrire ce fameux livre dont j’avais toujours dit que je l’écrirais un jour, mais que je n’avais aucune idée de quoi il parlerait et que dans tous les cas, je n’étais pas prête à me lancer dans une opération de cette envergure. Depuis, j’ai fait un plan, j’y ai beaucoup pensé, j’en ai beaucoup parlé, j’ai pris la décision ferme de l’écrire, et je l’ai annoncé [sur mon blog](http://climbtothestars.org/categories/livre/). Mais je n’ai pas écrit une seule ligne.

Oh, c’est clair : début d’une vie professionnelle indépendante, les [mains qui font mal](/tms/), quarante-six mille autres projets… Plein de bonnes raisons objectives, mais surtout, il faut bien l’avouer, une bonne vieille trouille de me jeter à l’eau. Maintenant, [le Dragon est installé sur mon Mac](http://climbtothestars.org/archives/2007/03/31/nouveau-dragon), je suis en Angleterre pendant deux semaines, et il n’y a donc aucune raison objective de ne pas commencer.

Donc, je commence. Et je commence par vous expliquer ce qui m’a mené à écrire ce livre, dans l’espoir que cela éclairera — et me permettra de clarifier — la problématique que je désire aborder et le traitement que j’en ferai.

Début 2004, suite à mon apparition à l’émission télévisée Mise au Point, on m’a demandé pour la première fois de venir faire une conférence dans une école. Il s’agissait de parler à une classe d’élèves et de leur expliquer ce qu’étaient les blogs, à quoi ils pouvaient servir et surtout, de les rendre attentifs au fait qu’il y a des limites à ce que l’on peut publier sur Internet. L’école en question s’était en effet retrouvée confrontée à quelques débordements de ce côté-là et à l’incompréhension des élèves (leurs protestations vigoureuses, même) lorsqu’il lui avait fallu intervenir.

Durant les mois qui précédaient, jeune enseignante, j’avais en effet découvert les élans blogueurs de mes élèves, et par extension, ceux de toute une population adolescente que j’avais largement ignorée jusque-là. J’avais commencé à m’y intéresser et j’avais déjà tiré quelques conclusions concernant les causes des incidents dont les médias se régalaient, et qui impliquaient des publications d’adolescents sur des blogs. Quelques problèmes de cette nature auxquels j’avais été directement confrontée avec mes élèves de l’époque m’avaient aussi donné une expérience personnelle de la situation.

Ma première [conférence en milieu scolaire](http://stephanie-booth.com/conferences/) a été extrêmement bien reçue. On m’a demandé d’en faire une deuxième, puis une troisième. D’autres établissements scolaires m’ont contactée. J’ai commencé à parler non seulement aux élèves, mais également aux enseignants et aux parents. Et les conférences, ça va dans les deux sens. Je viens pour donner quelque chose, mais en retour, il y a toujours des conversations, de nouvelles personnes à rencontrer, des histoires à entendre, bref, des choses à apprendre pour moi.

En parallèle, [les médias ont commencé à faire appel à moi](http://climbtothestars.org/about/presse) régulièrement pour toutes sortes de sujets touchant aux blogs, mais principalement (au début en tout cas) dès qu’il s’agissait de blogs et d’adolescents. Prof et blogueuse assez en vue, c’était visiblement un mélange détonnant.

Au fil de mes contacts avec le monde des gens qui connaissent mal les blogs, j’ai pris conscience que beaucoup de choses qui pour moi relevaient du sens commun n’allaient en fait pas du tout de soi. J’ai réalisé que j’avais des choses à dire, et même des tas de choses à dire, et que ces choses étaient utiles à autrui. En fait, j’ai pris conscience que nous étions face à un problème à grande échelle, touchant une génération d’adolescents et de parents, ainsi que les éducateurs, et que j’étais en train d’y proposer des solutions. Les solutions que je proposais étaient bien modestes : il s’agissait simplement d’informer chacun selon ses besoins et préoccupations, de leur communiquer ce que je savais et j’avais compris de cette culture numérique, celle des blogs, du chat, de l’Internet vivant, et de l’impact que cette culture était en train d’avoir sur notre société.

Voilà donc de quoi je veux parler dans ce livre. Quel est ce problème exactement ? Que peut-on dire de ses causes ? Quelles sont les conséquences que nous voyons aujourd’hui ? Que peut-on faire, que doit-on faire pour y remédier ? Je vais essayer de répondre à ces questions dans les grandes lignes lors de mon prochain billet.

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Couverture presse: contente! [fr]

[en] Two press appearances I'm really happy about. One is a radio interview about the usefulness of blogs in a corporate environment. The other is a half-page article covering the talk I gave about the internet to parents of teenagers in Porrentruy.

Là, franchement, chapeau bas à [Jean-Olivier Pain](http://capsule.rsr.ch/site/) (RSR1) et Sébastien Fasnacht (LQJ). Je suis absolument ravie [des résultats](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208) de la [fameuse (double) capsule](http://climbtothestars.org/archives/2007/03/12/demain-capsule-de-pain/) et de la [couverture (une bonne demi-page si je vois juste!)](http://www.lqj.ch/content/index.php?option=com_content&task=view&id=3661&Itemid=196) de ma [conférence pour parents d’adolescents](http://stephanie-booth.com/conferences) à [Porrentruy](http://steph.wordpress.com/2007/03/08/je-suis-toujours-a-porrentruy/). Bon, ça fait beaucoup trop de liens, ça. Ne vous prenez pas le chou et allez voir ailleurs:

– [Blogs et entreprises I & II](http://capsule.rsr.ch/site/?p=208) à écouter directement sur le blog de M. Pain.
– [Bien connaître internet pour mieux fixer des limites aux adolescents](http://www.lqj.ch/content/index.php?option=com_content&task=view&id=3661&Itemid=196) de Sébastien Fasnacht sur le site du Quotidien Jurassien.

Ça me fait très, très plaisir. Si en règle générale mes [contacts avec les journalistes](/about/presse/) sont tout à fait plaisants, il est rare que je sois carrément épatée par le résultat final, comme ici!

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Que d'anglais [en]

[fr] Just an explanation to my French readers about the amount of English here recently. Has to do with a post-LIFT'07 effect and the hard time I have coming back to "where we are with blogs and stuff in Switzerland". (Answer: frustratingly behind. Yeah, I'm grumpy and certainly a little unfair.)

Oui, je sais, je néglige à nouveau mes lecteurs francophones et j’écris des tartines en anglais. Je reviens de la [conférence LIFT’07](http://liftconference.com) (l’année dernière, [LIFT’06](http://climbtothestars.org/archives/2006/02/) avait quelque peu changé ma vie), des rencontres plein les yeux et des idées qui résonnent encore dans les oreilles.

La langue que j’utilise ici dépend de l’humeur, du contenu du billet, du public imaginé. Là, j’avoue, je suis un peu coincée en anglophonie. Un peu difficile, après un [workshop magistral donné par Stowe Boyd](http://climbtothestars.org/archives/2007/02/07/stowe-boyd-building-social-applications/) et [toute une série d’intervenants fascinants](http://lift07infrench.wordpress.com/ “Comptes-rendus en français.”) de remettre les deux pieds en terre vaudoise, où les journalistes tentant de se mettre au blog [essaient d’épingler les blogueurs pour une tournure malheureuse](http://vaud2007.ch/index.php/2007/02/09/101-improfessionalisme) (ah oui, c’est Stephanie sans accent si jamais, puisque vous tenez à la précision), les [cours d’initiation aux blogs](http://formationblogs.wordpress.com/) sont annulés de façon répétée par manque d’inscriptions alors que la demande est là, pourtant (appels, interviews, cartes de visite, demandes… et j’en passe), les gens veulent des blogs mais quand même pas trop “blog” (mais parlez en “je”, bon sang, ça veut pas dire que vous devez “raconter vos vies”), où [internet fait peur](http://flickr.com/photos/julianbleecker/385705252/) et où les journaux, en passe d’épuiser le filon, [tentent de faire les gros titres avec la fin des blogs](http://letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=199713).

Donc, vous me pardonnerez, mais juste là, je retourne explorer [Facebook](http://facebook.com), garder un oeil sur l’évolution des [blogs d’Intel](http://softwareblogs.intel.com/) qui ont profité de mes services plus tôt cette année, parler boutique avec [Headshift](http://headshift.com/), lire [Stowe](http://stoweboyd.com/message/), [Bruno Giussani](http://www.lunchoverip.com/) et [David Galipeau](http://galipeau.blogspot.com/), rester en contact avec [ma tribu de LIFT](http://flow.liftconference.com/), commencer à travailler à mon futur livre sur les ados et internet (surtout: sur quel blog l’écrire), mettre mon nez un peu dans ce que fait [Derek Powazek](http://powazek.com/) avec [JPG Magazine](http://jpgmag.com/), guetter les dates de [reboot](http://reboot.dk) et planifier ma [prochaine expédition à San Francisco](http://climbtothestars.org/archives/2007/01/26/back-to-san-francisco/)…

Un peu grinche, [la Mère Denis](http://www.pascalrossini.com/wordpress/?p=97), et probablement un peu injuste aussi, du coup. C’était le coup de gueule du jeudi après-midi. Vous en faites pas, amis romands — je vous aime quand même.


Merci à noneck pour la photo.

Pour me faire pardonner, allez, quelques [photos-souvenirs](http://flickr.com/photos/tags/lift07) ([de moi](http://flickr.com/photos/bunny/sets/72157594537203311/) et [d’autrui](http://flickr.com/photos/bunny/favorites/)) de LIFT’07.

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20 secondes [fr]

[en] More bad editor stuff.

20 Secondes

Je ne vous en dis pas plus, mais personnellement, je pense que 20 secondes ce n’est pas assez pour faire les en-têtes.

Comme le dit Raph, faut aussi s’occuper de la concurrence.

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Me suis fait podcaster! [fr]

[en] I was videocasted last week. The interview (in French of course) is online now.

[C’est sur Culture Pod, la podcasting attitude](http://www.culturepod.ch/fr/2006/04/27/stephanie-booth-madame-blog-suisse-romande/) et j’ai passé sur le grill vendredi dernier, si ma mémoire est bonne.

Je viens de regarder la vidéo, et c’est assez sympa! J’approuve tout à fait des choix de montage. Quelques prises de conscience un peu horrifiées après visionnement, tout de même:

– j’ai failli à la règle numéro un lorsqu’on est filmé: porter des lunettes anti-reflet, ou ne pas porter de lunettes
– qu’est-ce que j’ai l’air sérieuse, bon Dieu!
– je réfléchis avant de parler…
– j’ai l’air un peu plouc par moments, quand même.

Les sujets abordés (si ma mémoire est toujours bonne):

– comment j’en suis venue à ouvrir un blog
– blog, site web, médias
– ma “célébrité médiatique”, création de [SwissBlogs](http://swissblogs.com/)
– moi, et [les sous du blog](http://stephanie-booth.com)

Je vais peut-être ajouter ici quelques liens vers des épisodes dont j’ai parlé, ou des billets en rapport.

(Oui, je sais, ce blog est un peu ego-ego ces temps. Avec un peu de chance ça va pas durer.)

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