Vive le journalisme! [fr]

[en] Today's example of really sloppy local journalism.

Petite nouvelle insolite du vendredi matin: certains journalistes n’ont rien à envier à certains blogueurs concernant la piètre qualité de ce qu’ils publient.

On entend encore et toujours se lamenter sur la mort du journalisme… et qu’à côté des blogs, le journalisme, c’est sérieux, ça, c’est un vrai métier, qu’on fait face à une apocalypse de l’information avec le naufrage des médias traditionnels, etc., etc.

Alors, avant d’aller plus loin, je tiens à préciser (disclaimer!) que je sais qu’il y a des journalistes qui font très bien leur boulot, etc., etc. — que mes amis et lecteurs journalistes ne prennent pas mal ce que je vais dire.

Comme toute personne qui se fait régulièrement interviewer le sait, les citations entre guillemets que l’on trouve dans un article écrit correspondent rarement aux mots prononcés, et inévitablement, quelque part entre la conversation avec le professionnel de la presse et la publication, détails et nuances se perdent en route, quand ce n’est pas carrément certains faits. A leur décharge, les journalistes travaillent souvent dans l’urgence, et sur des sujets avec lesquels ils ne sont pas forcément familiers, donc j’ai appris à accepter qu’un certain décalage entre “les faits” (qui contiennent “ce que j’ai dit”) et “le discours” (l’article) est inévitable. Avec l’expérience, je déduis aussi que c’est le cas de tous les articles que je lis, et non pas seulement de ceux pour lesquels j’ai été interviewée.

Mais passons. Ce qui m’interpelle aujourd’hui, c’est l’histoire du bancomat de Thierry Weber. Je vous laisse regarder sa vidéo explicative si vous voulez (elle est franchement un peu longuette) — mais voici un résumé des faits.

Hier, Thierry va retirer des sous au bancomat de la BCV, et trouve celui-ci en maintenance… écran actif. Il filme, fait quelques commentaires amusés. Voici la vidéo (il faut pencher la tête, avertissement, gare à votre nuque!):

24 heures s’en saisit pour faire un article un peu sensationnel à la noix, contenant la perle reproduite ci-dessous:

Reste une bande de jeunes convaincue d’avoir découvert le Graal, s’imaginant déjà joyeusement retirer un million de francs.

Oui oui, vous avez bien lu. Thierry est une bande de jeunes à lui tout seul!

La panne dévoile les secrets de la BCV (ou presque) | 24 heures

Alors on note:

  • une vidéo sur le web, ça ne peut être le fait que d’une bande de sales djeunz, et non pas d’un homme de 42 ans
  • franchement, à qui donc est-ce que ça a échappé que les commentaires de Thierry sur sa vidéo n’étaient peut-être pas à prendre au premier degré?
  • côté analyse des sources, zéro pointé pour le journaliste en question: remonter de la vidéo à son créateur, dans ce cas-ci, on ne peux pas dire que c’était un travail très compliqué (surtout qu’ils ont pris la peine d’appeler Christian Jacot-Descombes… mais retrouver l’auteur d’une source publié sur le web, ça non, on sait pas!)
  • et puis… dommage, pas possible de laisser de commentaire sur l’article pour rectifier l’erreur… ah non, c’est moi qui n’ai pas de compte 24heures pour commenter… bon, j’y vais de ce pas! Ah ben si, après avoir rempli la pile de champs nécessaires à l’obtention d’un compte pour commenter… la discussion est effectivement fermée! Bel exemple d’ouverture au dialogue.

Bref, on est pas sortis de l’auberge. Ce qui risque de buzzer plus encore que la vidéo, c’est le piètre travail de reportage sur cette histoire de la part de 24 heures!

BarCamp Lausanne: former des « webmasters 2.0 »? [fr]

[en] Discussing the differences between skills of the old-school webmaster and the "webmaster 2.0" (eeek!) -- basically, a profile for the one to take care of site maintenance once we've done shiny 2.0 things with WordPress and plugins. It's a different skillset, and I'm not certain it's the same kind of person.

Samedi, à l’occasion du premier BarCamp Lausanne, j’ai animé une discussion sur l’avenir du métier de webmaster. Je pense que c’est un rôle qui se voit profondément transformé par l’arrivée du tout l’attirail « 2.0 », et qui est donc effectivement en voie d’extinction tel que nous le connaissons encore aujourd’hui. Je pense cependant qu’il reste une place pour ce que j’appellerai le « webmaster 2.0 », quelque part entre les consultants, développeurs, designeurs, professionnels de la communication ou autres qui se partage le gâteau 2.0.

Cela fait quelques années maintenant que « j’aide les gens à faire des sites » (c’est malheureusement principalement comme ça que je suis perçue — j’ai encore de la marge côté efforts en communication). Je me rends compte que si des outils magnifiques comme WordPress permettent de se libérer du webmaster pour de nombreuses tâches (c’est en effet un « argument de vente » : plus besoin de s’adresser au webmaster pour mettre à jour le contenu de votre site), ils ne sont tout de même pas autosuffisants : ils cessent des fois de fonctionner pour des raisons mystérieuses, il faut les mettre à jour, installer des plug-ins, faire des modifications mineures… Bref, ils requièrent de la maintenance.

Mon point de départ pour cette discussion lors de BarCamp était de mettre en regard les compétences du « webmaster » (j’expliquerai tout soudain les guillemets) avec celles qui seraient à mon avis nécessaires pour la maintenance de sites simples « 2.0 ». Ce rôle (je préfère parler de rôle plutôt que de « métier ») de webmaster disparaît-il, ou bien évolue-t-il ? S’il évolue, les compétences sont-elles assez similaires pour que ce rôle soit repris par la même personne, ou bien ce qu’il requiert un « background » différent ?

Donc, « webmaster » entre guillemets. Inévitablement, je vais parler ici en utilisant des clichés. Les webmasters qui me lisent ne se reconnaîtront probablement pas, et je le sais. Ce que je décris, c’est un des rôles un peu stéréotypés qui intervient dans l’écologie du site Web. Ce rôle (tel qu’il m’intéresse pour cette discussion) se retrouve dans des petites structures (petites entreprises, associations). Il y ait des professionnels qui portent le titre de « webmaster » dans des entreprises plus grandes ou avec plus de moyens, et qui font un travail qui n’a rien à voir avec ce que je décris ici. Le « webmaster » auquel je pense n’est souvent pas un professionnel de la branche, et ne fait probablement pas ça à temps plein. C’est quelqu’un que l’on paye à l’heure ou sous forme de forfait pour l’année, et dont on utilise les services de façon plus ou moins régulière.

Sandrine a eu la gentillesse de spontanément filmer le début de ma présentation, disponible en vidéo chez Google. Il y en a pour treize minutes, je vous laisse regarder si le coeur vous en dit.

Malheureusement, cela s’arrête lorsque la conversation démarre (le morceau le plus intéressant, à mon avis !) — j’imagine que des impératifs techniques sont entrés en ligne de compte…

Pour simplifier, même si je n’aime pas les étiquettes, j’ai proposé que l’on parle de « webmaster 1.0 » et de « webmaster 2.0 ».

Webmaster 1.0

  • FTP
  • mise à jour de contenu
  • HTML/DreamWeaver
  • scripts Perl/PHP
  • images (redimensionner, insérer dans HTML)
  • design (un peu)
  • mailing-lists/newsletter

Webmaster 2.0

  • mises à jour (versions) des « CMS 2.0 »: WordPress, Drupal, MediaWiki, PhpBB…
  • choisir et changer des thèmes/skins
  • compréhension de base du fonctionnement d’un CMS (applications Web PHP/MySQL, quelques notions de base de données, utilisation de PhpMyAdmin…)
  • (X)HTML/CSS, standards Web
  • installer des plug-ins

En fait, le rôle du webmaster 2.0 correspond un peu à celui d’un apprenti sysadmin. Cela reste un rôle technique, la gestion de la communauté étant à mon avis du ressort des personnes qui vont créer le contenu.

Ma motivation principale à tenter de définir ce rôle est en fait économique : bien sûr, un développeur ou un consultant un peu branché technique (comme moi) est tout à fait capable de remplir ce rôle de webmaster 2.0. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les compétences d’un développeur ou d’un consultant pour faire ce genre de travail. Cela signifie qu’il ne devrait pas être nécessaire pour le client de payer du travail de maintenance relativement simple (même s’il requiert des compétences techniques qui dépassent celles de l’utilisateur lambda) à des tarifs de consulting ou de développement. Et personnellement, ce n’est pas (plus !) le genre de tâche que j’ai envie de faire pour gagner ma vie.

Mon expérience est que malheureusement, les personnes en place à jouer le rôle de webmaster 1.0 peinent souvent à acquérir par elles-mêmes les compétences nécessaires pour assurer la maintenance des sites « 2.0 » plus complexes techniquement. Si le webmaster 1.0 est souvent autodidacte, les compétences « 2.0 » sont à mon avis plus difficile à acquérir par soi-même — à moins d’être justement tellement immergé dans ces technologies que l’on est déjà un développeur.

Qui donc pourraient être ces « webmasters 2.0 » qui manquent à mon avis cruellement dans le paysage romand ? Peut-être serait-il intéressant de mettre sur pied une formation continue pour « webmasters 1.0 » ? Le problème avec ça à mon avis, ce que beaucoup de webmasters le sont à titre bénévole ou presque. Est-ce qu’il y a des CFC qui pourraient inclure ce genre de compétences à leur programme ? Pour le moment, la solution qui me paraît le plus immédiatement réaliste est de considérer ce rôle comme une étape de l’évolution professionnelle de quelqu’un. À ce moment-là, cela pourrait être un travail idéal pour des personnes en cours de formation.

Quentin Gouédard, à la tête de l’hébergeur unblog.fr, a suggéré lors de la discussion que ce genre de service pourrait être intégrée à une offre d’hébergement. C’est une idée que je trouve très intéressante.

J’aimerais revenir sur un pont qui a occupé pas mal notre discussion : il y un certain nombre de tâches de maintenance, qui même si elles sont techniques, sont encore relativement simples, et qui ne nécessitent à mon sens pas de faire intervenir des développeurs. Je pense qu’à l’avenir, on va avoir de plus en plus besoin — par intermittence probablement — de personnes ayant cet éventail de compétences, sans pour autant qu’ils aient une spécialisation plus poussée. Je pense aussi que (durant les quelques années à venir en tout cas) ces personnes devront avoir une présence locale. Le contact humain direct reste important, surtout pour des associations ou entreprises dont le métier premier n’est pas le Web.

J’ai conscience que ma réflexion n’est pas encore tout à fait aboutie. J’envisage en ce moment de former deux ou trois étudiants à qui je pourrais confier la maintenance (ou tout du moins une partie de celle-ci) des sites que je mets en place avec mes clients, pour un tarif raisonnable. Je ne peux en effet pas proposer à mes clients des solutions pour leur présence en ligne, si je n’ai rien à leur offrir côté maintenance. La maintenance ne m’intéresse personnellement pas en tant que tel, mais j’avoue ne pas avoir connaissance dans la région d’individus ou d’entreprises dont les compétences sont satisfaisantes et qui ne facturent pas des tarifs de développement (sauf ceux dont on a parlé, Samuel, et c’est justement la solution « étudiante »).

Avec un peu de chance, mes informations sont incomplètes, et quelqu’un va laisser un mot dans les commentaires en proposant ses services 🙂

Y a-t-il un webmaster (2.0) dans la salle ?

Ils parlent de cette discussion sur leur blog:

Notes From San Francisco [en]

So, roughly half-way through my five-week trip to San Francisco, what’s going on? I haven’t been blogging much lately, that’s for sure.

For once, I took some photographs from the plane. Unfortunately my camera batteries ran out just as we were coming down on San Francisco, and my spare ones were in the luggage compartment above my head. Oh, well.

Flying to San Francisco 31

I got some first-level questioning at immigration coming in. No, not the sort where they take you to a separate room, become much less friendly, and have boxes of rubber gloves on the counter. This is how it went:

  • …And what is the duration of your stay?
  • Five weeks.
  • …And what do you do in… over in Switzerland?
  • I’m a freelance… internet consultant. OMG that sounds bad. …I’m actually here to work on a book project. Yeah I know I should never volunteer information.
  • What’s the book about?
  • Er… teenagers and the internet.
  • And…?
  • Er… Well, the situation with teenagers and the internet, and what we’re doing about it in Switzerland.
  • And what are you doing about it?
  • Well, not enough!
  • And? Come on, tell me more about it.
  • Er… OK. OMGOMG Well, see, teenagers are really comfortable with computers and the internet, and so they’re chatting, blogging, etc. — they’re digital natives, see? — and parents, well, they’re clueless or terrified about the internet, and they don’t always understand what’s going on in their kids lives online, so basically, we have teenagers who are spending a lot of time online and sometimes getting into trouble and parents don’t know or don’t care about what they’re doing there, so we have this… chasm between generations and…
  • Thank you. You can go.

The pick-up from the airport was wonderfully orchestrated and much appreciated. Being driven into town by somebody friendly rather than having to use unfamiliar public transportation really makes a difference. Thanks to all those involved (yes, it took that many people!)

Waiting on the Sidewalk

Then, through some freak breakdown of all modern forms of communication (partially documented on Twitter), I ended up waiting outside on the sidewalk for almost an hour while my kind host Tara waited for me inside her appartment. We worked it out finally, and I was introduced to my (nice and spacious) room before going to hang out at Citizen Space. A nice dinner out with Chris, Tara and Jimmy to end the day, and I happily collapsed in my bed at a respectable local hour. You will have taken note that I did not collapse at 4pm feeling like a zombie, thanks to having taken melatonin on the plane. (It doesn’t seem to work that well for Suw, but it works perfectly on me, and I’m never traveling between continents without it again.)

The four next days went by in a blur of Supernova madness: too many people, too many sessions, food with ups and downs, parties with cupcakes and others at the top of skyscapers. I took lots of photographs and even a video sequence that got some attention.

Supernova First Day 33

During the next week, I started settling down. Met and hung out with old friends, made new ones, unpacked my suitcases, went walking around in town, saw Dykes on Bikes, the Gay Pride Parade, and the iPhone launch, photographed skyscrapers in the night, ordered a new camera, got my MacBook (partly) repaired, and even dropped in at Google to take notes of Suw’s talk there.

All this, actually, is documented in my Twitter stream — maybe I should add a whole lot of links? — be sure to keep an eye on it if you’re interested in a more day-by-day account of what I’m doing here.

Overall, things have been good. A small bout of homesickness a few days ago, but I’m feeling better now. I need to start focusing on the things I want to get done (blogging, writing, book, writing, fixing things for clients…) — holiday over now!

Downtown San Francisco By Night 9

I’ve been thinking about my “work career” a little, too. I’m very happy doing what I’m doing, but I’m not going to be doing “Blog 101” for ever — I can feel my interests shifting somewhat already. I’ve been interested in the “social tools at large” department for a long time, but unfortunately it seems to translated to “blogging” in most of the work I do, so I’d like to expand my horizons in that direction a little. I’ve had a couple of talks with people in startups recently, and I realize it’s a kind of environment I wouldn’t mind working in — at least part-time. We’ll see what happens.

I’m also realizing that there is more potential than I first thought around the two main things I care about these days: teenagers online and internet language issues. Hence, the book, and also a talk on the subject of languages on the internet which I’ll be giving at Google this coming Tuesday.

Also in the “work” department, two other things have been on my mind. First, the idea of opening up a coworking space in or around Lausanne (Ollie is having the same kind of thought — we’re talking). Second, trying to find a solution so that I don’t have to do maintenance on my clients’ WordPress installations once all is rolling, or spend hours swimming in HTML, CSS and WordPress theme PHP template tags. Not that I don’t know how to do it or don’t enjoy it once in a while, but it’s really not the kind of work I want to spend my time doing. So, I’ve been starting to ask around for names of people who might do this kind of thing (for a reasonable fee), and even thinking of recruiting some students in Lausanne that I could coach/train so that they can do most of the work, and call me up only for major problems. So, see, I’ve been thinking.

Some people have been asking me if I was planning to move here. Indeed, 5 weeks in the city looks suspiciously like a scouting operation. Actually, traveling has an interesting side-effect for me: I tend to come back home thinking “gee, Lausanne is such a great place to live! I’m never moving!” Sure, I have some underlying personal issues which contribute to making me overly attached to my hometown, and I know that someday I might end up living elsewhere. But really, for the moment, I don’t think I’d want that.

And even though I’m told San Francisco is very “European” compared to the rest of the US (which I have yet to see) I can’t help seeing how “horribly American” it is. Don’t get me wrong, I really like this city and am enjoying my time here. I know that what I say can give wrong impressions (for example, people — especially Indians — read the story of my year living in India and think that I hated the country; it’s not true, I really loved it, and can’t wait to go back). But I walk around San Francisco and see all the signs with rules and regulations and “stupid” warnings (like, God, the pineapple chunks I buy at Whole Foods haven’t been pasteurized and may contain harmful germs! or, don’t use the hairdryer in the bath tub!), the AT&T Park and other manifestations of what to me is “consumerism gone mad”, I hear about health care and “you’re expected to sue” horror stories, visa lotteries for non-renewal, the education system…

So, yes, I’m focusing on the negative. And Switzerland, even though it’s a wonderful country ;-), has its negatives too. Like many natives all over the world, I’ve developed a selective blindness to what is “wrong” in the land I come from, considering much of it “normal” as I have been brought up with it. I know that. But too much of what I see here makes my skin crawl. I’m really enjoying spending some weeks here, I love my friends, the food and the sunshine, but I don’t think I’d be happy living here.

Misty Skyscrapers in Downtown San Francisco 10

Well, this was one of these longer-than-expected posts, and it’s occupied most of my morning. My tasks for this afternoon are (in this order):

  • one WordPress install for a client
  • spending a little more time trying to see if there is hope for the aggravating Google Groups problem I bumped into, and if not, setting up a Yahoo! Group instead
  • writing a post for bub.blicio.us or working on my book — whichever I most feel like.