[en] My reaction to the article about comment spam in my school blogs was published, and I'm happy about that. However, there is still no link (and there probably will never be) to my explanations on the online version of Luc-Olivier Erard's article.
Vous êtes bien nombreux à m’avoir demandé comment s’était finie l’affaire Luc-Olivier Erard. En exclusivité sur votre écran, voici la suite (et la fin) de cette aventure médiatique.
Le lendemain de ma réaction à son article, soit jeudi, M. Erard répondait au mail que je lui avais envoyé mardi soir pour m’informer qu’un droit de réponse m’était ouvert. Il se mettait à disposition pour une interview (avec moi, ou un(e) collègue si je préférais) dont nous définirions ensemble les modalités.
Le temps de finir la semaine et de discuter brièvement avec mon directeur et le responsable informatique, j’ai envoyé le mail suivant à M. Erard et à son rédacteur en chef:
M. Erard, M. Vallat,
je vous écris suite à la parution dans l’édition de mercredi de La Côte de l’article intitulé “Les élèves du bourg risquent le pire d’internet”.
Cet article mettant en cause aussi bien ma personne que le projet que j’ai mené avec mes élèves, je désire faire valoir mon droit de réponse, à titre personnel. En revanche (vu la tournure des événements) je ne souhaite pas accorder d’interview à M. Erard, comme il me l’a proposé.
La réaction relativement exhaustive que j’ai publiée sur mon site internet (et que vous avez sans doute lue — https://climbtothestars.org/la-cote-2005-02-23 ) est certainement trop longue pour un droit de réponse, comme me l’a fait remarquer M. Erard. Je propose donc la chose suivante:
1.- ajout sur la page http://www.lacote.ch/art.asp?ID=17220 d’un lien bien visible et cliquable vers ma réaction https://climbtothestars.org/la-cote-2005-02-23 , le texte du lien étant “Réaction de Stephanie Booth à cet article, et clarifications”.
2.- publication dans la prochaine édition à paraître (lundi?) de l’encadré suivant, sur la même page que l’article initial:
——————————————————————-
Droit de réponse: article inutilement alarmiste (Saint-Prex)
====================================
*Réaction de Stephanie Booth à l’article intitulé “Saint-Prex: Les élèves du bourg risquent le pire d’internet (un site pour élèves suscite l’inquiétude), signé Luc-Olivier Erard (Mercredi 23.02.05)*
L’article de M. Erard est alarmiste et véhicule une image inexacte des faits dont il est question. En un mot, on peut même parler de désinformation. J’ai réagi à titre personnel sur mon weblog afin d’apporter un certain nombre de clarifications. J’invite donc les lecteurs de /La Côte/ à prendre connaissance de cette réaction à l’adresse internet suivante (vos commentaires y seront les bienvenus): https://climbtothestars.org/la-cote-2005-02-23
Stephanie Booth
————————————————————————
Je ne me fais aucune illusion quant au fait qu’un droit de réponse n’est jamais aussi visible et frappant que l’article qui l’a suscité. Je compte néanmoins sur vous pour faire faire en sorte qu’il soit assez mis en évidence pour attirer l’attention des lecteurs qui se seraient intéressés à l’article de M. Erard.
Si vous devez apporter des modifications à ma proposition, je vous prie de m’en informer au plus vite, de façon à ce que je puisse vous confirmer qu’elles me conviennent avant la publication.
Avec mes salutations distinguées,
Stephanie Booth
J’ai voulu mettre en copie le rédacteur en chef du Quotidien La Côte, M. Vallat, mais je n’ai malheureusement pas deviné correctement son adresse e-mail.
Le lundi, je recevais un accusé de lecture automatique de la part de M. Erard. Comme je n’avais toujours pas reçu de réaction de sa part à mon courrier, j’ai appelé directement le rédacteur en chef M. Vallat. Celui-ci s’est montré tout à fait aimable, et m’a dit que M. Erard ne lui avait pas transmis mon e-mail. Je lui en ai donc envoyé une copie, et il m’a rappelé aussitôt pour me proposer de développer quelque peu ma réponse (1000 signes environ), afin que mon droit de réponse paraisse dans le courrier des lecteurs (page 2 de l’édition de vendredi, “page la plus lue selon les sondages”).
Une bonne heure plus tard, grâce au soutien via ICQ de Flippy et Frédoche (mille mercis), d’une petite rallonge de 300 caractères de la part de M. Vallat, et d’un délai de bouclage relativement souple, j’avais pondu la petite chose suivante:
De la pornographie dans une école! Voilà une occasion à ne pas manquer si l’on désire “susciter l’inquiétude”. D’autant plus si l’enseignante responsable semble avoir soigneusement caché, lors de son passage à la TV, qu’elle exposait ses élèves chaque semaine depuis le début de l’année scolaire à de la pornographie zoophile sur internet.
La réalité, bien moins scandaleuse, n’aurait mérité qu’un entrefilet déplorant l’âpreté de la lutte contre les pollueurs de commentaires. Adieu, article juteux et grands titres accrocheurs en première page!
Les commentaires qui ont choqué M. Erard se trouvent sur des sites que les élèves n’alimentent plus, très rarement visités. Ces “spams de commentaires” (cousins germains des spams d’e-mail) frappent tous les blogs. Un petit nombre d’entre eux échappent au filtre.
Devant l’impossibilité d’offrir aux élèves un internet 100% stérilisé, faut-il interdire les weblogs? L’e-mail? Internet tout court? Ou bien faut-il outiller nos élèves pour affronter le monde réel?
Internet fait peur, mais c’est un outil précieux, qui permet par exemple de réagir face à la désinformation. J’invite donc les lecteurs de ‘La Côte’ à lire en ligne l’entier de ma réaction à l’article de M. Erard: https://climbtothestars.org/la-cote-2005-02-23
Mon texte a paru comme prévu (à quelques virgules près) dans le courrier des lecteurs de vendredi. J’apprécie d’ailleurs que La Côte ait reproduit dans mon droit de réponse la saisie d’écran qui illustrait le fameux article — un rappel visuel pour les lecteurs de l’article original.
Ce mercredi, par contre, j’étais toujours sans nouvelles (malgré un rappel à ce sujet envoyé à M. Vallat le jour de la parution de mon droit de réponse) concernant ma demande qu’un lien vers ma réaction plus complète en ligne soit ajouté à la version en ligne de l’article de M. Erard.
J’ai donc appelé une nouvelle fois M. Vallat, qui m’a donné le sentiment que l’édition en ligne de son journal n’était pas une chose très présente à son esprit. Là , franchement, il m’a paru un peu moins coopératif. Certes, un rédacteur en chef a beaucoup de responsabilités, mais quand on publie du contenu en ligne, il faut assumer! D’après ce qu’il m’a expliqué, la version en ligne de La Côte est gérée entièrement par une entreprise externe, et ils n’ont aucune prise directe sur le contenu. Les articles sont ajoutés au site de façon automatisée, et changer quoi que ce soit au contenu de l’un d’eux une fois qu’il est mis en ligne relève de la mission impossible.
Face à mon insistance, il a dit qu’il regarderait avec eux “ce qu’on pouvait faire”. Comme on peut le constater, rien n’a bougé, et puisqu’il a refusé net de me tenir au courant du résultat de ses démarches (me faisant comprendre par là même que l’affaire était classée et qu’il serait plutôt malvenu que je revienne à la charge), je ne sais pas si quoi que ce soit a été entrepris ou non. Techniquement, il s’agit très certainement d’apporter une légère modification au contenu d’un champ texte dans une base de données — loin d’être la mer à boire, si vous voulez mon avis.
Bref, voilà , une fin un peu en queue de poisson. Je tiens à remercier toutes les personnes qui se sont exprimées sur cette histoire (même si parfois c’est allé franchement trop loin), en particulier Mario et les élèves de l’Institut St-Joseph au Québec. Mes collègues et moi avons été époustouflés par les qualités d’écriture de ces enfants, bien supérieures à celles de la plupart des élèves vaudois ayant quelques années de plus!
Le mot de la fin, pour ceux qui se seraient inquiétés à mon sujet: sachez que mon entourage professionnel n’a nullement mordu à l’hameçon du scandale tendu par M. Erard, et donc que je n’ai eu à souffrir aucune répercussion négative suite à cette histoire. Je remercie d’ailleurs les personnes concernées de savoir faire preuve d’un peu plus de maturité que certains journalistes!