Tounsi perdu et puis retrouvé [fr]

[en] The story, with the details, of Tounsi going "missing" for a bit over 24 hours. Short version: he wandered a bit out of his comfort "territory" because he followed me yesterday morning when I left, and was taken in "a bit promptly" a few hours later by a well-intentioned lady who had run into the "lost cat". He's sleeping on my bed with his mouth open right now.

Il y a 24 heures de cela, j’étais en train d’arpenter le quartier à la recherche de Tounsi. Le coeur dans les chaussettes et l’estomac dans la gorge, pour être honnête.

Tounsi is back.jpg

Hier matin, il m’a suivie alors que je quittais la maison pour aller travailler. Ce n’est pas la première fois. C’est un peu un problème: Tounsi est un chat qui suit les gens, et moi en particulier. Un peu pot-de-colle ou petit chien. L’avantage, c’est qu’il accourt dès que je l’appelle. Le désavantage, c’est que je me demande parfois jusqu’où il va me suivre.

Comme ce soir il y a quelques semaines quand j’ai dû courir pour le semer devant mon immeuble en partant à ma répétition de chant, au retour de laquelle je l’ai trouvé en haut de mon chemin, presque sur la Vallombreuse… Sueur froide, pour le coup.

J’ai donc décidé de partir de chez moi à travers le quartier résidentiel derrière mon immeuble, histoire qu’il ne se retrouve pas direct sur la grande route s’il me suit un peu trop loin. Je le sème, pas très loin de l’arrière de mon immeuble, le nez dans le feuillage du bord du chemin, et je pars l’esprit tranquille: même si Tounsi ne semble pas avoir l’orientation aussi sûre que Safran (je suis gentille), il retrouvera sans trop de souci le bon côté de l’immeuble.

Une journée de travail un peu “course” plus tard, Safran m’attend devant l’immeuble, mais Tounsi est introuvable. Tours de quartier, appels de plus en plus forts, rien à faire. Corinne, que je revois pour la première fois après son départ nomade pour l’Asie il y a deux ans, suit tout en direct, m’accompagne dans mes recherches, et m’offre un précieux soutien moral.

Vers minuit, après plusieurs kilomètres à pied, je pose les plaques pour la nuit et dors d’un sommeil agité jusqu’à 7h du matin. (J’espère que vous appréciez la précision de mon reportage!)

Tounsi n’étant pas là à mon réveil, mon inquiétude monte d’un cran. Re-tour du quartier, je pousse même jusqu’à Mont-Goulin où j’ai pris le bus la veille. Rien. Annonce sur animal-perdu.ch, première vague d’affiches dans les entrées des immeubles aux abords immédiats du mien (et du mien bien sûr!), annonce à la SVPA, téléphone aux abattoirs (oui, c’est là qu’il faut appeler… ouf, rien), e-mail à SOS chats (la puce électronique de Tounsi est à son nom, s’il est trouvé c’est eux qui seront alertés et non pas moi), coup de fil à mon vétérinaire et l’autre des environs, autres annonces online, et départ pour une nouvelle expédition de pose d’affiches, en élargissant le périmètre.

Un premier coup de fil après la pose d’affiches initiale m’informait qu’on avait vu Tounsi dans la semaine — je rajoute du coup la date sur les nouvelles affiches. Je constate qu’environ une heure après la pose, certains concierges bien consciencieux et probablement peu amis des bêtes ont déjà ôté mon affiche (collée avec du scotch de carrossier facile à enlever et qui ne laisse pas de traces).

Alors qu’on commence à avoir fait le tour du pâté d’immeubles (y compris l’école enfantine), un coup de fil: une dame dit avoir observé hier matin un chat ressemblant à Tounsi depuis son balcon. Il miaulait beaucoup et se roulait par terre devant les garages comme une chatte en chaleur (shhh, ne lui dites pas). Elle l’a ensuite vu entrer dans une entrée d’immeuble d’en face, puis repéré sur le balcon d’une dame qu’elle connaissait.

Espoir! On la rejoint, en entrant dans l’immeuble les voisins nous confirment qu’un chat a bien été recueilli hier, on sonne à la porte. Pas de réponse, mais “miaou, miaou”. Est-ce Tounsi ou pas? Je ne reconnais pas encore sa voix, difficile à dire.

Je suis à la fois excitée et dépitée. On redescend. Il y a un mot dans l’entrée de l’immeuble qui confirme qu’elle a recueilli un chat correspondant au signalement de Tounsi, mais qu’elle ne sera pas de retour avant 19h. Pas de numéro de contact sur l’affiche. Impossible de la joindre!

On patauge un peu dans les options limitées à notre disposition. Dehors, on me dit de regarder le balcon. C’est le balcon du quatrième. Tounsi fait de l’équilibrisme sur le rebord, regarde en bas, miaule miaule. Soulagement et stress en même temps — il peut être un peu pataud, et l’idée de le laisser là jusqu’à 19h maintenant qu’il m’a repérée me fait froid dans le dos.

Il essaie de passer la partition qui sépare son balcon de celui d’à côté, ce qui me donne une idée. On monte chez la voisine, je vais sur son balcon, j’appelle Tounsi, le saisis en contournant la partition pour le prendre dans mes bras (pas très dignement le pauvre, mais au-dessus de 4 étages de vide, on laisse de côté sa dignité).

Tounsi n’aime pas qu’on le porte s’il n’est pas dans un lieu familier. Il se débat, alors je sors de l’appart avec lui un peu comme une voleuse, et on entreprend de rentrer à la maison, à pied. Après avoir tenté dans un premier temps de partir dans la “fausse” direction (une idée fixe datant de la veille, peut-être?) on repart dans la bonne direction. Ce n’est pas très loin, trois immeubles dans une zone assez dense.

Enorme soulagement, mais ce n’est pas fini. Je réponds encore 3-4 fois au téléphone (mes affiches ont du succès!) — y compris à “l’autre” vétérinaire à qui l’on avait annoncé que Tounsi avait été recueilli par cette dame. Il faut ôter les affiches, rappeler la SVPA, enlever les annonces, et prévenir Twitter-Facebook du retour du félin prodigue.

Alors que je suis en train d’ôter mes affiches, je reçois un coup de fil de l’amie de la dame qui avait recueilli Tounsi. Après un peu de confusion (“non il s’agit du même chat, oui je l’ai déjà récupéré, non il n’est plus dans l’appart, je suis passée par le balcon de la voisine, sisi c’est bien mon chat que vous avez recueilli et c’est bon, je l’ai récupéré”) j’en apprends un peu plus.

Elles ont trouvé Tounsi dans le couloir au 4ème en milieu de matinée et l’ont immédiatement pris à l’intérieur, de crainte que ce soit un “chat d’intérieur” qui se serait faufilé hors d’un appartement. Annonces à Prilly-Centre, appelé la police, prévenu leur vétérinaire…

Bonnes réactions une fois qu’elles avaient le chat, et bonnes intentions, mais peut-être conclusion (et action) un peu hâtive: Tounsi traînait autour de leur immeuble depuis à peine 2h (allons, poussons à 4 si jamais c’était plutôt vers midi) qu’il était déjà un “chat trouvé”! Bon, c’est vrai qu’il peut être un peu “collant” (et perpétuellement affamé) s’il est un peu désécurisé…

Il y a fort à parier que s’il avait simplement été laissé en paix (et remis dehors), il aurait fini par retrouver le chemin de la maison, ou alors que je l’aurais trouvé lors de mon tour du quartier, s’il avait préféré rester faire le chat désespéré et perdu à 150m de chez lui toute la journée. Ça me rappelle un peu le chat de 2007

J’en connais un qui ne va pas sortir de sitôt sans son collier! (Oui, il l’avait perdu la veille.)

Tounsi all set to go out