Je pendule [fr]

Depuis une dizaine de jours, je pendule. Lausanne-Fribourg le matin, retour le soir. Certains d’entre vous le savez, d’autres ont deviné, d’autres encore tombent de leur chaise (mais non, mais non).

C’est très étrange après toutes ces années d’irrégularité d’avoir un horaire et une routine stables. Certaines personnes arrivent mieux que d’autres à se mettre leurs propres contraintes, et en ce qui me concerne, ça a toujours été un exercice difficile. En 2009, 2010, avant la mort de Bagha, j’y étais parvenue. 7h30 debout, 9h à l’eclau. Je crois même que je m’y suis tenue durant mon « année sans chat ». A l’arrivée de Tounsi et Safran, qui avaient d’autres horaires et d’autres idées concernant nos activités du matin (et le matin commençait tôt), ça a dégringolé, et je n’ai jamais vraiment réussi à remonter dans le train.

Jusqu’à maintenant.

Littéralement.

Je cherche encore comment m’organiser au mieux. Déjeuner dans le train? Peu concluant. Y dormir? Dommage, je trouve. Lire, laisser vagabonder mon esprit… Et hier soir, alors que le sommeil tardait à venir: bloguer!

A demain, peut-être.

 

De la lecture des blogs [fr]

[en] I'm not a regular blog reader. I check a small handful of blogs religiously, and that's (with one or two exceptions) because they belong to close friends. I go on blog-reading binges, either person-centred ("well, I wonder what such-and-such has written about lately, or how she is doing") or topic-centred (digging deeper into an issue, or trying to solve a problem I'm facing).

Do you find it paradoxical for a blogger to not have a "blog subscriber" profile?

Ça m’embarrasse parfois un peu qu’à cause de ma réputation en tant que blogueuse, on parte du principe que je suis une lectrice de blogs assidue.

Bien sûr, je lis des blogs. Mais pas comme certains.

Je n’ai pas une liste de blogs que je lis religieusement. J’ai un lecteur RSS (j’aime Google Reader, et encore mieux, feedly) mais depuis six à huit mois, j’avoue que je l’ai à peine ouvert.

Il y a une poignée de blogs appartenant à des amis proches que je lis régulièrement. Ce sera peut-être vexant pour certains, mais les blogs que je lis, je les lis plus parce que j’ai une relation personnelle avec leur auteur, que parce que leur contenu me faisait revenir (quelques exceptions notables: Kathy Sierra, Zeldman, Tom Reynolds).

Pourtant, je lis des blogs. Mais comment?

De temps en temps je fais une crise de lecture. Il y en a deux sortes:

  • les thématiques
  • les personnelles.

Les crises de lectures “personnelles” (ou centrées sur la personne) sont de l’ordre de “oh, je me demande ce que devient tel et tel, ou ce qu’il a écrit récemment, hop, un petit tour sur son blog”.

Le problème avec les blogs (enfin, je dis ça, mais c’est une de leurs qualités) c’est qu’une fois qu’on commence à lire, on n’en finit pas. On suit un lien qui nous emmène ailleurs, on plonge dans les archives, bref, parfois, une heure plus tard, je lis encore.

Ou bien du coup, je me mets à rédiger un billet sur un sujet qui m’aura interpellé.

Quant aux crises de lecture “thématiques”, je pars sur un sujet qui m’intéresse (souvent lié à un problème à résoudre ou un enjeu concret dans mon présent, mais pas forcément), et je fais du blog-hopping pour en faire le tour. Google, Technorati, articles en rapport, tout y passe.

En résumé, je n’ai pas le profil “abonné” ou “lecteur fidèle”, mais plutôt “butineuse” voire “boulimique”. Twitter a en grande partie remplacé mon lecteur RSS, même si celui-ci n’est pas mort.

Et vous, comment lisez-vous les blogs? Trouvez-vous paradoxal qu’on soit blogueur mais non lecteur régulier d’autres blogs? A plus forte raison si l’on prêche, comme c’est mon cas, que la lecture de blogs est indispensable à leur écriture? Est-ce que je nage en plein paradoxe?

Retour à  la normale [en]

Où je retrouve avec une vitesse effrayante ma routine suisse.

C’est effrayant de voir à  quel vitesse je me réinstalle dans ma vie suisse. Je n’ai été absente qu’un mois, il est vrai, et la vie que je retrouve ressemble dent pour dent à  celle d’avant mes vacances. Presque pas désorientée, l’Inde est déjà  très loin, et ça m’embête. J’ai juste gardé encore le petit mouvement de tête indien signifiant l’acquiècement, et je sais que je le perdrai bientôt.

C’est tout à  fait autre chose qu’un retour après un an d’absence, et mine de rien, c’est mon troisième retour. Je commence presque à  avoir l’habitude. Je me réinstalle en Suisse aussi aisément que je me réinstalle en Inde lorsque j’y vais — à  la seule différence que je sais toujours quand je rentrerai en Suisse, et que j’ignore quand je retournerai en Inde.

Oui, la Suisse est grise et froide. Mais ce soir, il y a du soleil sur la campagne que traverse le train qui me ramène à  Lausanne après ma première journée de travail. Elle est belle, la Suisse, quand elle veut. Mais je serais quand même bien restée là -bas un peu plus longtemps…