Back to Blogging, et après? [fr]

[en] What happens after "Back to Blogging"?

Jour 10. Ça a passé vite. Dix jours que j’ai lancé le deuxième “Back to Blogging”. On est au bout, bravo à tous les gagnants! (Et c’est chacun de vous qui décide ce qu’il fallait faire pour gagner…)

La machine est lancée, et après, qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on continue à bloguer tous les jours? Est-ce qu’on baisse la pression? Si vous avez fait le premier “Back to Blogging”, comment ça s’est passé pour vous? Pour m’a part, ça m’avait bien reboostée, mais ensuite je suis partie offline trop longtemps. Cette fois, c’est un peu différent: je pars quelques jours à la montagne dimanche — et une semaine après mon retour, deux semaines sur l’eau. Mouais, en fait, je vais pas être par là tant que ça. On verra.

Deux réflexions pour vous laisser aujourd’hui:

  • bloguer, c’est aussi simplement savoir écrire; j’oublie à quel point écrire cela ne va pas de soi; argumenter, en particulier
  • vous êtes plusieurs à m’avoir fait remarquer que mes articles de blog partagés dans facebook sont systématiquement illustrés du logo Orange; je vous rassure, je ne suis pas payée pour faire de la pub (il paraît que je pourrais même m’attirer des ennuis si les mauvaises personnes voient ça!) — et dès que j’ai appuyé sur “publier”, je vais aller tenter de remédier à ce sponsoring involontaire (merci Fleur pour le lien)

Je pourrais aussi vous dire que j’adore Prezi et Skitch, que je suis en train de me concocter une bibliothèque d’exemples à utiliser dans mes cours et présentations (il était temps), et que plein de choses bouillonnent dans ma tête côté enseignement, online et off. A suivre!

2ème Back to Blogging Challenge, day 10. Bloguent aussi: Nathalie Hamidi (@nathaliehamidi), Evren Kiefer (@evrenk), Claude Vedovini (@cvedovini), Luca Palli (@lpalli), Fleur Marty (@flaoua), Xavier Borderie (@xibe), Rémy Bigot (@remybigot), Jean-François Genoud (@jfgpro), Sally O’Brien (@swissingaround), Marie-Aude Koiransky (@mezgarne), Anne Pastori Zumbach (@anna_zap), Martin Röll (@martinroell), Gabriela Avram (@gabig58), Manuel Schmalstieg (@16kbit), Jan Van Mol (@janvanmol), Gaëtan Fragnière (@gaetanfragniere), Jean-François Jobin (@gieff), Yann Graf (@yanngraf). Hashtag:#back2blog.

Etre malade quand on enseigne [fr]

Avant d’être enseignante, j’ai travaillé dans le secteur privé. J’avais un joli salaire, je bossais 4 jours par semaine (80%), je sortais régulièrement en semaine. Arriver au boulot un peu fatigué quand on travaille dans un bureau, c’est pas top, mais au pire on n’est pas très productif. Idem lorsqu’on est malade: soit on reste à  la maison et le travail n’avance pas, soit on va quand même travailler et on fait de son mieux.

Quand on enseigne, tout ça devient très différent. Pour commencer, on travaille plus et on est payé moins (eh oui!) Je sais, on a plein de vacances, mais on en a besoin (j’vous jure!) et on choisit pas quand on les prend. Manque de pot, elles tombent toujours durant les vacances scolaires…

Ensuite, je crois qu’on n’imagine pas, si on ne l’a jamais fait, à  quel point il faut être en forme pour enseigner valablement. On peut plus ou moins faire le zombie au bureau si on n’est pas dans son assiette, mais essayez seulement de faire le zombie devant une classe d’ados! Donc, si on est en train de couver quelque chose, pas question de se laisser aller. Il faut faire tourner le moteur à  plein régime et assurer.

On n’est vraiment pas bien? On songe à  se faire porter pâle? On hésite… Oui, on hésite, parce que d’une part il faut préparer le travail que feront les élèves pendant qu’on se bourre de PrétuvalC ou de NéoCitran, et d’autre part, on sait que les choses seront toujours plus mal faites par le remplaçant que soi-même (malgré toute la bonne volonté de ce premier). Il faut souvent reprendre une bonne partie de la matière quand on revient. L’équation commence à  prendre forme? Arrêt maladie = plus de travail. Ce n’est pas parce qu’on est malade que l’école s’arrête de tourner et que les élèves rentrent chez eux (quoique parfois, devant la pénurie de remplaçants…)

On attend donc en général que notre état soit bien avancé pour en arriver à  cette solution de dernier recours: se faire remplacer. (En plus, parfois c’est un collègue avec des heures de blanc qui s’y colle, et on sait tous à  quel point c’est désagréable…) Mais une fois qu’on est vraiment bien assez malade pour se faire remplacer — c’est-à -dire qu’on n’est plus capable de grand-chose — il faut encore préparer le remplacement! Eh oui!

C’est trop cool, prof, comme métier. Tant qu’on ne tombe pas malade.

Ca s'empile… [fr]

Au programme de mon week-end d’enseignante: beaucoup de corrections.

[en] A busy week-end ahead: lots of tests to correct and prepare.

Qui a dit que les enseignants se la coulaient douce? Au programme du week-end:

  • corriger les tests de verbes
  • corriger les corrections des deux derniers tests de verbes
  • corriger les corrections des deux derniers tests d’anglais
  • corriger le test significatif de maths
  • corriger l’exercice-contrôle d’orthographe sur le pluriel des noms
  • corriger et évaluer à  l’aide d’une grille à  20 points les rédactions d’une classe
  • corriger les résumés faits par l’autre classe
  • préparer le corrigé des exercices supplémentaires de grammaire
  • préparer le test de grammaire
  • préparer l’interrogation de vocabulaire anglais
  • préparer les cours…

Et dire qu’il y en a qui se demandent pourquoi on a tellement de vacances!

(P.S. Si seulement ils pouvaient faire moins de fautes dans leurs tests! Dire qu’il y en a également qui pensent que les enseignants préparent exprès des tests pour que leurs élèves y fassent plein de fautes…)

Cours de maths-base [fr]

Avec la suppression des “sections” en VSB, l’enseignant en maths se retrouve à  devoir gérer jusqu’à  la fin de la scolarité obligatoire des classes passablement hétérogènes quant à  leur facilité dans cette branche. Un commentaire sur mon expérience.

[en] In canton Vaud, the school organisation has changed a lot during these last years, resulting in more heterogenous classes. I talk about my experience teaching maths in classes where you have "maths-specialists" and "language-specialists" (who are often less at ease with maths) in the same classes.

Mon premier “challenge” d’enseignante, lors de mes remplacements, cela a été les cours de “maths-base” — à  savoir les cours de maths donnés à  la classe entière, sans faire intervenir les différents choix d’options spécifiques qu’ont fait les élèves. En effet, on trouve maintenant dans une même classe de VSB aussi bien des latinistes, des scientifiques, que des élèves ayant choisi comme option spécifique l’italien (“langues modernes”) ou l’économie.

Ces élèves suivent en commun les cours d’allemand, d’anglais, de français, de maths, d’histoire (etc.) et se séparent pour suivre les quatre (cinq) heures de cours hebdomadaires consacrées à  leur option spécifique: l’italien, le latin, l’économie, ou des maths supplémentaires. Les cours “maths-option” couvrent des domaines qui ne sont pas abordés par le cours maths-base. Ainsi, les élèves de maths-option ne se trouvent pas favorisés lors de ceux-ci.

Mais, il y a un mais. Nous ne sommes pas tous égaux devant les maths. Si je crois fermement que chacun est capable de comprendre et maitriser les mathématiques enseignés au collège (si on fait preuve de patience et de compétence pédagogique, et qu’il y a assez de temps à  disposition — ce qui n’est en général pas le cas), il me parait cependant évident que certaines personnes comprennent plus vite que d’autres. Au risque de tomber dans le cliché (mais en étant consciente que ceci est une généralisation, à  manier donc avec des pincettes), il y a fort à  parier que l’on trouve chez les élèves ayant choisi les maths en option spécifique une forte proportion de personnes ayant de la “facilité”, comme on dit, et dans les options plus littéraires, un plus grand nombre d’élèves ayant besoin d’un peu plus de soutien pour appréhender les mathématiques.

Lorsque l’école secondaire était divisée en sections bien distinctes, on attendait clairement plus des scientifiques durant les cours de maths, quel que soit le sujet abordé, que des modernes (pour rester dans les gros clichés). Les latines étaient considérées comme des littéraires, certes, mais puisque c’étaient des latines (traditionnellement la section pour les “meilleurs” élèves, à  tort ou à  raison), certains enseignants avaient tout de même des exigences un peu plus élevées que pour des élèves en section moderne.

On va tenter de s’arrêter là  avec les clichés, espérant tout de même que mon argumentation aura été claire: certains comprennent plus vite les maths que d’autres. (Et ne nous limitons pas aux maths, les problèmes que je soulève ici se retrouvent dans l’enseignement des langues et probablement d’autres branches encore.)

Prenez donc une classe de 7VSB. A force d’exercices et de persuasion, on leur présente l’addition et la multiplication des fractions. Quelques élèves auront compris dès la première explication ou le premier exercices. D’autres auront besoin encore de longues heures d’explications bien plus détaillées, accompagnées de force schémas et analogies, mettant à  l’épreuve la créativité de l’enseignant et dans bien des cas, sa patience. (Et très personellement, c’est là  un des aspects de l’enseignement que je trouve le plus stimulant.)

Reste la question: que faire avec ceux qui ont compris, qui ont fini en cinq minutes l’exercice que vous avez donné à  faire, et qui s’ennuient durant les explications que vous donnez à  ceux qui ont encore du chemin devant eux? Si vous leur faites prendre de l’avance dans les exercices à  faire pour les occuper, cela ne fait que repousser le problème. Leur donner à  faire des exercices supplémentaires, que ne feront pas les autres élèves? Cela me paraît la moins mauvaise solution. Elle demande bien entendu préparation, organisation, et travail supplémentaire de la part de l’enseignant.