Des fois quand on n’écrit pas, c’est qu’on a trop à écrire. C’est mon cas juste maintenant. Il faut bien commencer quelque part, alors je vais rebondir sur une intéressante discussion téléphonique que j’ai eue il y a peu avec un ami au sujet de la présence en ligne et du “personal branding”.
Je dois vous avouer que je n’ai jamais aimé ce terme. “Branding”, ça nous renvoie à la marque, au marketing. Et je ne me vois pas comme une marque: je suis une personne. (“Je ne suis pas un numéro!…”)
“Branding” ou “marketing”, ça nous renvoie aussi à quelque chose de construit. Sur quoi vais-je communiquer? Comment est-ce que je veux être perçu? Quel est mon message? A moins d’être un naturel du marketing ou d’aimer ça, c’est pas marrant à faire. C’est du travail. (Et ne nous voilons pas la face, la plupart des gens qui ne travaillent pas déjà dans le marketing ou la vente n’aiment pas particulièrement ça.)
Quand je parle avec mon entourage de présence en ligne, ce que j’entends le plus souvent c’est “ça prend un de ces temps!” Et c’est vrai. Mais ça prend à mon avis d’autant plus de temps qu’on construit activement sa présence en ligne. Ou d’énergie. Parce que généralement, quand on dit “ça prend du temps”, ce qu’on veut surtout dire c’est “faut y mettre de l’énergie et c’est barbant”. Quand on a du plaisir, on ne voit pas passer les heures.
Si on approche sa présence personnelle en ligne non pas comme un exercice en communication, mais avant tout comme “être soi” dans un espace social, ça change la donne. Certes, ça peut rester du “travail” comme l’est aller à une soirée networking, mais c’est du travail d’être plutôt que de faire.
Cette façon de voir les choses ne signifie pas pour autant qu’on abandonne tout filtre, toute stratégie.
En tant que personne, on présente naturellement des visages un peu différents selon les contextes dans lesquels on se trouve. Ça reste valable en ligne, avec la difficulté ajoutée que dans les espaces numériques, les contextes s’effondrent les uns sur les autres. Cela nous amène soit à présenter une facette de nous très standardisée et un peu lisse, soit à faire le choix “d’assumer” un peu plus publiquement certaines parts de nous. La deuxième option est celle qui rapporte le plus de fruits, et il y a beaucoup à en dire (futurs billets en gestation).
En tant que professionnel, on a probablement (au moins) quelques connaissances en communication ou en marketing. Les exploiter n’est pas nécessairement antithétique avec une présence en ligne authentique. Mais il faut le faire à bon escient. Si l’ensemble de notre présence devient une “opération marketing”, la personne que l’on est disparaît derrière. Et notre personnalité est la meilleure clé que l’on ait pour entrer en relation avec autrui. Ce serait donc dommage de l’oblitérer…
Ceci nous amène à la raison d’être d’une présence personnelle en ligne: faire vivre notre réseau. Ce qu’il y a derrière tout ça, c’est en effet le réseau: les gens qu’on connaît, les gens qui nous connaissent, qu’on peut toucher, ce qu’on fait pour eux, ce qu’ils font pour nous, qui ils connaissent à leur tour. L’enjeu, c’est cette toile de personnes au milieu de laquelle on se trouve.
Notre réseau, c’est notre filet de sécurité. Oui, oui, nos compétences aussi, mais comme on le dit depuis un moment, c’est qui on connaît qui est crucial. On peut avoir les meilleures compétences de la terre, si on vit dans une bulle, ça ne nous amènera nulle part.
Avoir une présence personnelle en ligne, c’est pour moi tout simplement une extension de notre être social. En tant qu’être humain, on est un animal social, et ça se manifeste dans notre vie hors ligne et notre vie en ligne (tiens, il y a des choses à dire aussi sur cette distinction “hors ligne/en ligne”).
Ça vous parle? Si vous avez une présence personnelle en ligne, comment la vivez-vous? Et si vous n’en avez pas, qu’est-ce qui vous retient?
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