Accompagnement à la transformation numérique [fr]

[en] "Digital transformation", and how this expression describes what I've been doing these last 10 years so much better than "social media".

Depuis plusieurs années, je cherche une “étiquette” qui décrive plus adéquatement ce que je fais que “consultante en médias sociaux”. Et là, je crois que je tiens enfin une expression qui couvre ce que je fais depuis 10 ans avec mes clients: je fais de l’accompagnement à la transformation numérique.

Alors, il paraît que “transformation numérique” ou “transformation digitale” c’est le truc hype du moment. Mais j’avoue qu’il y a encore deux mois, cette expression n’était pas sur mon radar. C’est Jean-Marc Sandoz, alors que je lui faisais part de mes réflexions sur mon véritable domaine d’expertise et mon rejet croissant de l’étiquette “médias sociaux”, qui m’a proposé “accompagnement à la transformation numérique.” Marrant comme une rencontre fortuite sur le quai de la gare de Lausanne peut déboucher sur un grand moment d’éclaircie intellectuelle!

Gâteau au chocolat

Crédit photo: Slice of Chic (CC)

Quand on dit “consultante en médias sociaux” (en Suisse Romande tout du moins) l’interlocuteur imagine immédiatement quelque chose de cet ordre: “ah, tu fais publies des choses sur Facebook pour tes clients?” ou bien “tu fais du marketing sur les réseaux?” Je me retrouve du coup à expliquer que non, je vais pas généralement faire des choses sur Facebook (ou ailleurs) pour mes clients, que je ne fais pas du marketing même s’il m’arrive de travailler avec “les gens du marketing”, et que l’essentiel de ce que je fais c’est expliquer aux gens ce que c’est que ces médias sociaux et les aider à faire des choses pas trop inutiles avec. Et que ce qui m’intéresse ce sont les gens, comment les relations se tissent, comment l’information passe d’une personne à l’autre.

Rajoutons aussi que les médias sociaux c’est pour beaucoup de gens un truc hype et fumeux dont on ne sait pas trop à quoi ça sert (et qu’on comprend pas), et… aïe. Bref, en disant “médias sociaux” je crée une image chez l’autre que je dois ensuite m’évertuer à déconstruire pendant une bonne dizaine de minutes.

L’accompagnement à la transformation numérique, par contre, ça me parle!

“Accompagnement”, déjà, c’est bien. C’est un terme que j’ai utilisé pas mal au début de ma carrière indépendante, puis que j’ai laissé tomber parce que ça semblait un peu “mou”. Comme “conseil”, d’ailleurs. Alors je me suis retrouvée avec “consultante”, “formatrice”, “conférencière”. Des mots qui décrivent une personne. (Alors que “accompagnatrice” et même “conseillère”… moyen.) Mais avec ça j’ai perdu un bon bout de ce qui fait la spécificité de mon approche: je suis vraiment dans une logique d’accompagnement, et je me suis rendu compte récemment que c’était une dimension importante de mon travail, et qui plaisait aux clients potentiels à qui je parlais.

J’ai pensé ces derniers mois à des termes comme “passeuse” ou “médiatrice”, qui reflètent cette même idée. Je suis celle qui va vous prendre par la main pour explorer ce que vous ne connaissez pas encore (le numérique). Et cet accompagnement peut se traduire par du consulting, de la formation, des conférences, du travail sur des projets (opérationnel!) que je fais également. Avec, derrière, un objectif d’autonomisation de la personne que j’accompagne.

On me propose souvent “coaching” pour décrire ce que je fais. Et… pris au sens commun, effectivement, beaucoup de personnes diront que ce que je fais est du coaching. Mais le coaching, dans le contexte professionnel, est une approche spécifique, un cadre déontologique précis. Un coach ne va pas faire à votre place. Il ne va pas non plus vous dire quoi faire. Mon positionnement est peut-être plus proche du mentoring: j’ai de l’expérience dans un domaine, et je fais profiter mes clients de cette expérience, en leur expliquant, en leur conseillant, en étant une “référence” quand nécessaire. Mais de nouveau, dans un contexte professionnel, le mentorat met en général en relation des professionnels jeunes avec des professionnels expérimentés sur la même voie qu’eux, ou sur un parcours similaire.

Alors ce que je fais, je le dis maintenant haut et clair, je préfère l’appeler “accompagnement”.

Et la transformation numérique? Ce que le monde semble être en train de découvrir maintenant (si l’on en croit que c’est le terme en vogue en 2016), c’est ce que je prêche depuis plus d’une décennie: le numérique (internet, les blogs, les médias sociaux…) n’est pas une couche supplémentaire à rajouter à nos activités, mais un nouvel élément qui transforme celles-ci.

Ça n’a pas toujours été très clair pour moi que cette question de la transformation (versus l’ajout) était cruciale — probablement parce que je l’avais comprise instinctivement très tôt, durant mes premières années de vie en ligne. La lecture du Cluetrain Manifesto m’a donné un vocabulaire pour en parler. Je dis souvent, par exemple, qu’internet a changé la façon dont les organisations communiquent avec les personnes, que celles-ci soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’organisation. A ce jour, j’ai une vision de moi bâton de pèlerin à la main, portant la bonne parole du Cluetrain où je vais — comme d’ailleurs mon ami et collègue Euan Semple.

Au fil des années, à force de me heurter aux tentatives d’utilisation des outils sociaux dans le vent qui s’arrêtaient à leur expression visible, sans comprendre les changements profonds qui doivent les accompagner pour qu’ils puissent manifester leur potentiel, j’ai réalisé à quel point c’était cette dimension-là qui était cruciale, et qui posait problème. On partait de “on fait un blog?” et toute la stratégie de l’entreprise venait avec, si on tirait un peu.

En regardant en arrière, je me souviens que cette conscience était très présente pour moi lors que nous étions en train de concevoir la formation de Spécialiste en Médias Sociaux et Communautés en Ligne du SAWI, début 2010. La formation tout entière reposait sur un projet de diplôme, qui consistait en fait à opérer cette transformation numérique dans l’entreprise, la profession, ou un projet de l’étudiant. Les cours apportaient la “culture” du numérique, surtout stratégique, technique aussi, outillant les étudiants pour le monde dans lequel nous travaillons et vivons, mais le plus important était ce qui s’opérait dans le cadre du travail de diplôme, et c’est cela qui faisait à mon sens la valeur de cette formation.

Je me souviens de la frustration de certains, lors des rendez-vous de suivi de projet, lorsqu’à chaque module ils se retrouvaient presque à tout défaire ce qu’ils avaient fait jusque-là pour reprendre depuis le début. C’était inévitable: c’est à mon sens uniquement en tentant de mettre en application ces “nouveaux outils” ou ces “nouvelles techniques” du numérique dans une situation réelle qu’on se heurte à la nécessité de cette transformation en profondeur. Je crois qu’on peut oser parler ici de changement de paradigme. Il y a une rupture de continuité entre le monde sans numérique, et le monde avec numérique. Et tant qu’on n’a pas passé “de l’autre côté”, on n’est pas “de l’autre côté”.

En 2011, j’allais à Montréal donner une conférence: comment intégrer les médias sociaux à sa stratégie. C’est à cette occasion, si ma mémoire est bonne, que j’ai utilisé pour la première fois la métaphore du gâteau au chocolat. Le numérique, c’est le chocolat du gâteau au chocolat. On n’est pas en train de parler d’un muffin avec des “chocolate chips”, ou du glaçage sur un gâteau, mais bien d’un gâteau au chocolat: le chocolat ne peut pas être dissocié du gâteau, comme le numérique ne peut être dissocié du reste du monde.

Cette volonté de considérer le numérique (le monde en ligne, internet, le cyberespace) comme lieu d’altérité est très fort. Je me souviens la peine que j’avais, au début et au milieu des années 2000, à expliquer aux journalistes et autres curieux la continuité qu’il y avait entre ma “vraie vie” et ma “vie virtuelle” (je déteste ces termes, mais c’était clairement comme ça dans l’esprit de mes interlocuteurs). Je pense vraiment que mes années de réflexion sur ce rapport, à titre personnel, entre “en ligne” et “hors ligne” et leur intime inextricabilité ont préparé le terrain pour l’impact que le Cluetrain a eu sur moi. Tout ce que je découvrais faisait sens. Et comme ce n’était pas le cas pour la grande majorité des gens, la porte d’une activité professionnelle tournant autour de communiquer ce sens s’ouvrait pour moi.

C’est très clair avec le recul, bien sûr. Sur le moment, et jusqu’à il y a peu, je crois que je n’avais pas les mots ni même toutes les idées pour penser tout ça. Et certainement que dans dix ans, cette réflexion-ci me paraîtra bien lacunaire.

Mais nous y sommes donc: la transformation numérique. Mon domaine d’expertise professionnel, c’est ça. Comment le numérique change notre monde, et comment adapter nos activités à ce monde qui l’inclut. Les médias sociaux, au sens du “living web” du milieu des années 2000, ça en fait partie, bien sûr. Mais gérer son rapport à son smartphone, ou créer un site web, aussi. La transformation numérique ne se résume pas aux réseaux sociaux, même si ceux-ci en sont une des manifestations les plus évidentes.

En me présentant comme une spécialiste des médias sociaux, j’avais un double problème: d’une part, un malentendu d’office concernant le genre de mandats que je prenais, et d’autre part, une négation de la plus grande partie de la valeur que crois que je peux apporter, passée sous silence tant dans les services que je propose, que dans les demandes des clients, cachée sous la couche visible de mes activités manifestes: publier des articles dans un blog, apprendre à des gens à utiliser Twitter, faire un site web, mettre un client en contact avec des blogueurs, montrer sur quel bouton appuyer.

Maintenant, en disant que je fais de l’accompagnement à la transformation numérique (on notera que du coup je ne suis plus “une xyz”), ce que j’amène à mes clients est plus clair. Je les aide à se digitaliser. Je les accompagne dans un processus. Et ça peut prendre une multitude de formes, qui inclura souvent les médias sociaux, mais qui ne se réduit pas à eux.

Il y a quelques semaines, à l’occasion d’un atelier de co-création organisé par euforia, j’ai réussi pour la première fois à expliquer ce que je faisais sans dire une seule fois “médias sociaux”. En français et en anglais.

Victoire! 🙂

Refaire sa job description [fr]

Je me suis mise à mon compte en 2006 — j’avais déjà des mandats dès début 2005. A l’époque, les blogs pointaient juste le bout de leur nez sur le radar des médias romands. Twitter et Facebook n’existaient pas. On parlait à peine de web 2.0, et j’étais déjà allergique au terme et à toute la hype qui l’accompagnait. (Brigitte m’a d’ailleurs rappelé tout à l’heure que c’est à l’occasion de ma conférence sur le sujet qu’on s’est rencontrées.)

Aujourd’hui, 2013. Tout le monde sait ce qu’est Facebook et Twitter (même s’il reste encore un peu de flou autour des blogs et des wikis). On parle de médias sociaux à toutes les sauces, et quand les entreprises s’y intéressent, c’est la plupart du temps pour y faire le même marketing et la même comm’, mais sur de nouveaux canaux. On ne compte plus les consultants, experts, et agences qui affichent les médias sociaux au centre de leurs activités. Les formations sur le sujet se multiplient (celle que je co-dirige au SAWI était la seule il y a quatre ans).

Il y a quelques années déjà s’est amorcée une réflexion qui est à mon avis en train d’aboutir cet été: dans ce marché qui a tant évolué depuis mes débuts, comment me positionner en tant que professionnelle? Quelle est ma place? Où est l’intersection entre ce que je veux/peux faire, les gens avec qui je veux travailler, et le truc qui fait toujours un peu mal, l’argent?

Après m’être retrouvée étiquetée de façon un peu limitante “Madame Blogs” (ça date), je commence à me sentir un peu à l’étroit avec ces “médias sociaux” (appellation dont je n’étais pas fan non plus quand ça a fait surface).

D’une part, vu le climat “marketing” actuel autour des médias sociaux, ça rend les choses un peu pénibles parfois pour la fille du Cluetrain que je suis. D’autre part, ça bouche tout un pan d’activités que je cherche à développer, autour de l’utilisation des outils numériques pour améliorer sa productivité et rendre son travail moins stressant. Trop souvent, l’email, le smartphone, et même un simple moteur de recherche sont perçus comme des obstacles à ce que l’on cherche à faire, alors que, bien maîtrisés, ils peuvent être des alliés précieux.

En tant qu’indépendant, on est responsable de sa job description. C’est à nous de la faire évoluer (ou non) en fonction de notre propre évolution ou de celle du marché. Ce n’est pas toujours aisé, surtout quand on navigue dans des eaux (numériques! haha!) où il n’existe pas de nom simple et un peu englobant permettant au moins de cerner un tant soit peu le domaine de notre expertise. Je ne suis pas “développeuse”, ni “informaticienne”, ni vraiment “coach”. Je ne donne pas des cours de “bureautique” (enfin oui, mais ce n’est pas limité à ça) et “médias sociaux” est à la fois trop large et également limitant.

En fait, je coince sur deux trucs: mon “domaine” et mon “profil”.

Ce que j’appelle mon profil, c’est relativement simple: en plus des mandats où j’ai un rôle clair de consultante ou de formatrice, j’ai aussi (et je cherche à développer) des mandats où je fais une sorte d’hybride formation-coaching-conseil que je ne sais jamais trop comment appeler.

Mon domaine d’expertise “technique” c’est plus épineux, je trouve:

  • les médias sociaux (sans le pan marketing) à usage plutôt individuel qu’institutionnel
  • la bureautique et les logiciels genre Lightroom, iMovie…
  • le web et les moteurs de recherche
  • WordPress comme outil de blog ou de CMS, y compris dans les aspects techniques (+ suffisamment de HTML/CSS/PHP/MySQL pour aider quelqu’un qui débute à s’y lancer/retrouver)
  • des outils pas principalement sociaux comme Evernote, Prezi, Google Docs, Dropbox
  • la gestion des comptes, des mots de passe, des backups, des documents
  • l’e-mail
  • … (je dois en oublier, et je zappe exprès les “soft skills” et les tas de “petits trucs” genre les raccourcis clavier et autres bons conseils)

Je travaille depuis quelques temps avec Fabienne Bogádi (coworkeuse à l’eclau et rédactrice/traductrice extraordinaire) à compléter mon nouveau site professionnel (le design, c’est la non moins extraordinaire Corinne Stoppelli qui s’en est chargée). Et ça commence à prendre forme. Et j’essaie d’intégrer ces nouveaux développements de ma job description, par exemple dans cette page. Mais c’est pas tout simple 🙂

Idées de génie (et clients potentiels) bienvenus!

Working Too Much or Not Enough? [en]

[fr] J'ai souvent du mal à savoir si je travaille trop ou pas assez. Mon entourage me donne les deux retours.

I’m very bad at evaluating how much I work. Not in the sense that I don’t know how many hours I’ve spent in the office or on a given project (I know how to look at the clock and add up, even if I don’t usually bill for my time) — but more as in I don’t really know if I’m slacking or “working hard”.

There are days where I feel that I have been working hard for weeks or months. But then there are others where I look at my lifestyle and find it pretty relaxed, overall.

People around me also have differing opinions: sometimes I get the feedback that I should take my work more seriously (“work harder!”) and sometimes — more often, I have to admit — I get amazement or admiration for the amount of things I’m doing.

I guess this ambivalence in my auto-evaluation reflects an ambivalence in my attitude towards work. Part of me has a heavy workaholic streak (I can get “lost” in work easily, and tend to be a little obsessive and perfectionist, which results in difficulty stopping once I get started) but another part of me strongly resists working a lot and wants to have free time and a leisurely pace of life (that was already the case when I was in school: good enough grades, but never really liked studying too hard).

And in the end, what is working “enough”? I think there are cultural standards here, and that “working hard” in the US (for example) is not exactly the same thing as “working hard” here in Europe.

Thoughts?

Invest in Social Media Training [en]

For all of you in companies around the world who are wondering what place to give social media — you’ve heard about it, you know there’s quite a bit of hype, but that you should be “doing it” — here’s a piece of free advice: invest in training your staff and providing them with the “social media” skillset.

The trend I see these days is companies and organizations hiring social media consultants, strategists, and community managers. They want somebody to “do their social media stuff”, and often this person is external to the company.

Take a few steps back and think about computing. Nobody today would even dream of hiring somebody into the company to deal with the “computer stuff”. Instead, employees simply know how to do things on a computer. Some more than others, I’ll grant you that, but “working on the computer” is usually so much part of the job description for any office position that it’s not even specified in the job description anymore.

A few years from now, it’ll be the same thing with social media. Knowledge workers will know how to write a blog post (or even open a blog and manage it to some extent), use a wiki, create an event on Facebook and use their network to promote it, set up a Twitter account and put a video on YouTube — just as your average knowledge worker today knows how to create a Word document, send an e-mail, search for something on the web.

You can wait until people naturally learn how to do these things, or the younger, more social-media-literate generation invades the workplace — but you can also speed things up by actively providing your employees with opportunities to acquire these skills.

And yes, shameless plug: if you’re looking for somebody to train your staff, this is clearly something I do (I’m working on preparing proper marketing material for my services these days, so in a few weeks I’ll hopefully have shiny handouts/PDFs describing all the things I do).

Se protéger sans s'aliéner ses clients [fr]

Cela fait plusieurs semaines (ou peut-être même mois) que cette thématique me préoccupe: comment, en tant qu’indépendante, puis-je me protéger (financièrement) sans pour autant que cela soit rebutant pour mes clients?

Je m’explique.

Une bonne part de mes mandats sont ponctuels et consistent à passer du temps avec un client (cours/formations WordPress en particulier). La plupart de mes clients sont des particuliers, des indépendants, ou de toutes petites entreprises, voire des startups.

Ce dont je souffre? Les annulations de dernière minute.

Je bloque une demi-journée de travail avec un client, souvent plusieurs semaines à l’avance. Je refuse d’autres engagements pour cette demi-journée, j’organise mon agenda autour. Niveau finances, même si je sais qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, je tiens compte du revenu lié à ce mandat dans mon budget.

Quand le client annule, c’est pour ma pomme (et récemment, cela m’est arrivé deux fois en une semaine, le soir d’avant).

Lorsqu’il s’agit de mandats pour des entreprises (souvent pour des montants plus importants), mon système est simple: je facture un acompte de 50% non remboursable lorsque l’on se met d’accord sur le mandat.

Entre indépendants, par exemple avec mon graphiste de voisin à l’eclau, on échange volontiers nos “histoires de clients” et les difficultés auxquelles on fait malheureusement face. Et j’ai réalisé qu’il y a une problématique spécifique aux cours.

Pour un graphiste, ou une personne qui comme moi fait des sites web, ou n’importe qui qui livre un produit au client, le risque est d’avoir fait le travail, livré le produit, et de se retrouver avec une facture que le client ne règle pas. C’est embêtant, mais il est incontestable que le travail a été fait et que c’est au client de payer (il le fait ou non, c’est une autre histoire).

Pour un formateur, ou un conférencier, c’est différent: lorsque le client annule, on n’a pas encore effectué de “travail”. Je ne pense pas que le client dans cette situation soit conscient d’à quel point il lèse l’indépendant — et difficile de venir après coup avec une facture pour “frais d’annulation”. Le manque à gagner, pourtant, est bien là. Dans les cas que je mentionne il y a quelques semaines, j’ai dû refuser un rendez-vous à une cliente alors qu’elle en aurait eu besoin parce que mon agenda était plein — et quand l’agenda se vide à la dernière minute, il est en général trop tard pour le remplir en catastrophe. Le temps réservé est bel et bien perdu.

Dans ces circonstances, comment se protéger? Comment faire passer le message qu’une fois le rendez-vous pris, c’est un engagement ferme, et que ce n’est pas comme chez le médecin, où la liste d’attente garantit presque certainement qu’un rendez-vous annulé pourra être “utilisé” par un autre patient (et encore… nombre de médecins ou professions similaires facturent les rendez-vous annulés moins de 24h à l’avance).

Toutes les solutions auxquelles je peux penser me paraissent rebutantes pour le client. Je me vois difficilement demander un acompte de 50% ou un paiement d’avance à quelqu’un qui vient prendre deux heures de “cours de blog”. Quand on vient prendre un cours, on s’attend à payer si le cours est donné, et à ne pas payer s’il n’a pas lieu. Un des “arguments de vente” de ma façon de procéder, c’est que c’est simple et rapide: le client vient, on passe une demi-journée ensemble, il repart avec un site web qu’il sait mettre à jour. Si je commence à rajouter des choses comme des acomptes, j’ai l’impression que c’est contre-productif.

J’ai songé à n’introduire les acomptes qu’après une annulation, partant de l’idée qu’un client qui annule ou repousse un rendez-vous une fois est plus susceptible de le faire à nouveau. Mais je ne veux pas rentrer dans une logique de “punition”. Du coup, peut-être expliquer (à l’aide d’un document genre “conditions du mandat”) que normalement je demande un acompte pour tout mandat, que pour certains mandats je laisse tomber l’acompte, mais qu’en contrepartie le client s’engage à ne pas annuler ni déplacer une fois le rendez-vous pris?

Faire signer un bon de commande stipulant qu’en cas d’annulation par le client une fois le rendez-vous pris, la somme est due?

Vous voyez que tout cela n’est pas très sympa. En même temps, on n’est pas là pour être sympa — c’est du business.

Le problème est encore pire avec les particuliers à qui je donne des cours à l’heure, à 100 ou 120.- — je devrais peut-être proposer des abonnements? Ça ne protège même pas des annulations, zut.

Ne vous méprenez pas: je comprends. Je souffre moi-même d’une bonne dose de désorganisation (je me soigne) qui fait que cela m’arrive (ne dites pas à mes clients!!) d’oublier des rendez-vous, Dieu merci c’est rare, de déplacer, d’annuler… Et même, des fois, cela m’arrange qu’un client annule, point de vue emploi du temps (point de vue finances, jamais). On est humains.

Mais il demeure que je ne trouve pas normal qu’un client puisse se retirer d’un engagement pris “juste comme ça”.

Si vous avez déjà planché sur le problème et que vous avez des solutions à proposer, je suis preneuse! Très preneuse!

What Do We Call Ourselves? [en]

[fr] Un article de plus dans la longue série "Stephanie se demande comment appeler ce qu'elle fait". Si "social media expert" a été usé jusqu'à la corde, que reste-t-il à une "spécialiste généraliste" des nouveaux médias comme moi?

This morning I read 6 Reasons You Shouldn’t Brand Yourself as a Social Media Expert. It echoes with a piece I wrote earlier this year: To Be or Not to Be a New Media Strategist, in which I (a) explain that I have finally understood that the core of my work is strategy and (b) wonder what to call myself.

I pride myself in being one of these “early generation” people, not a “me too”. This year the blog you’re reading will celebrate its 9th birthday, which means that although I’m not the oldest dinosaur out there, I was already blogging when many who are now considered respected old-timers wrote their first post. I’ve been earning money in the field of what we now call social media since early 2005 — and this is Europe, little Switzerland, not the US of Silicon Valley. And without wanting to blame all my failures on being too innovative, I like to think that at least some of them have to do with trying to do things too soon, before the market was ready for them.

The facts above are not just to toot my own horn (a little, I’ll admit) but to drive in the point that I have a very different profile from people who discovered social media, noted that it was (or was going to be) hot, and decided to jump in and make money out of it. Not that there’s anything wrong with that… I think. I’m somebody who has always been driven more by my interest in things than by “earning money” — my somewhat mediocre business skills (monetizing, marketing, sales). What “title” can I find to differentiate myself from all the other people who are now in the field?

When I was reading Dan’s article, I kept thinking “yes, but what if I really am a social media expert?” I’m not a “had a blog for 18 months” or “I know what Twitter is” kind of expert. And I’m also not somebody who sticks to one kind of activity or domain of expertise (e.g. “teenagers and the net” or “blogging for internal communications”).

A few days ago I came upon this diagram by Budd Caddell, which has had me thinking:

Venn diagram for happiness as a freelancer.

I’m aware that part of my ongoing struggle to define myself for others has to do with my internal struggle to figure out what it is exactly that I do, want to do, can get paid to do. I know what I have been paid to do during the last three years. I have more insight into what I don’t like doing and others want me to do, and am learning to say no. “What I do well” is a bigger problem, because part of me keeps thinking that I suck at more or less everything I do, and though I know it’s not true, it makes self-assessment tricky.

I also think I have a bit of a “generalist” profile: I’m good at a lot of things, but probably, for each thing that I do, you can find somebody who is a bigger “expert” — but who will have a more limited field of expertise. I view myself as a kind of “generalist specialist”, or “generalist expert” in my field.

Many years ago, I wrote a rant in French about so-called “blogging specialists”. (For the sake of the discussion here, let’s consider that specialist = expert.) At the time, I was concerned about the need of the press to be able to quote “specialists”, and they were labeling bloggers “specialists” left, right, and centre, me included. At the time, I felt anything like a specialist, and resented the misattribution.

I guess the same thing bugs me today. People labeling themselves “experts” when, in all honesty, they’re not that much of an expert (see reason #1 in Dan’s article). It’s easy to be somebody else’s expert when you know more than them: au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. I see it a lot. It annoys me for two reasons: first, there is sometimes a certain amount of dishonesty or deception (conscious or not) involved; second, if everybody is an expert (reason #6), how do you distinguish between the experts? How do I label myself to make it clear that I am not the same breed as the buzzing crowd of “me too” web2.0 or social media “experts”?

Dan offers a solution in his article, but I’m only half-convinced:

The pioneers of new media are still successful today, but they don’t even brand themselves as “social media experts.”  Think about experts such as David Meerman Scott, Paul Gillan, Chris Brogan, Charlene Li, Steve Rubel, and Robert Scoble.  David is an author who has successfully blended social media with PR and marketing before everyone else.  Chris Brogan focuses more on social media’s impact on community building and he’s been blogging religiously before the medium became mainstream.  Don’t try and brand yourself as one of them because you’ll fail trying.

I guess this works if you really have an area of specialisation in social media, but that’s just not the type of personality I am. I see it in other areas too, take judo, for example: most judo practitioners have one “special”, a move that stands out — I have at least 3 that could be my “special”; how about studies? I spent my career switching between arts and science.

So when it comes to my work, what am I good at? I’m good at a lot of things:

But in none of these areas am I “the most extraordinary person out there”. My strength is that I do all these things, and pretty well too — but there is nothing I can put forward to say “I’m the ultimate expert on X”.

How do I market myself? What do I call myself, if I can’t call myself a social media expert?

Update: Prompted by the same blog post, and written as I was writing this one, do read Suw’s excellent article about the necessity of keeping the E-word around: Hi, my name is Suw and I’m a social media expert.

Je ne facture pas à l'heure [fr]

[en] My decision is now clear: I don't bill by the hour. Some of the stuff I do has time limits (e.g. if you want to see me to kick off a consulting relationship, or explore possibilities of work together, well, it's going to cost you this much and we should plan to spend half a day together for it) -- but what I clearly don't do (anymore) is clock my time. There's a ton of reasons for this which the French blog post explains, and if you want some insight on my thinking about this, I recommend you read my notes from Martin Roell's 2007 workshop on consulting, and listen to the Going Solo panel about rates and invoicing.

Cela fait des mois (voire plus) que je tergiverse sur la question: est-ce que j’accepte ou non de facturer mes prestations à l’heure? Je l’ai fait (rarement) par le passé, mais je n’ai jamais aimé ça.

La réponse est donc maintenant ferme: je ne facture pas à l’heure.

Je vais m’expliquer, parce que ce n’est pas simple. J’ai en effet beau expliquer comment je fonctionne à mes clients, je me retrouve encore et toujours dans la situation où l’on me demande de “faire quelque chose” et de “facturer mes heures”. Je ne suis pas de la main-d’oeuvre.

Et aussi, le fait que je ne “facture pas mes heures” ne signifie pas qu’aucune de mes prestations n’est délimitée par le temps (la formation ou le consulting sont des bons exemples). Mais même dans ces cas, ce n’est pas pour mon temps que mon client me paie, mais pour mon expertise.

Voilà le terme clé: mon expertise. C’est pour cela qu’on me paie: pour avoir accès à un ensemble de savoirs, de compétences, et d’expérience hautement spécialisés dans le domaine des nouveaux médias. Cet accès se fait la plupart du temps par le biais de conférences, formations, relations de consulting, productions (e.g. écrites) ou autres réalisations (e.g. mise en place et gestion d’un système d’accréditation blogueurs pour une conférence, ou d’un site internet).

Alors bien sûr, le temps que je vais consacrer à un mandat entre en ligne de compte pour déterminer son prix. Mais le temps n’est de loin pas la seule variable! La valeur apportée au client en est une autre, bien plus importante à mon sens. L’importance et la spécialisation de l’expertise à laquelle il fait appel, également. Le pouvoir d’achat du client (oui, c’est un peu le souk: je ne facture pas la même chose à Oracle, à la PME du coin, à un indépendant ou une association).

Je sais que c’est une façon de procéder qui est très difficile à comprendre pour la plupart des gens. Notre société entière est construite sur le salaire horaire, cette idée que le temps du travailleur a un prix, variable selon ses compétences, et qu’en louant ses services, c’est son temps qu’on met à disposition.

J’aime beaucoup l’anecdote suivante pour illustrer que temps consacré n’est pas égal à valeur apportée. A la demande d’Henry Ford, Charles Steinmertz vient examiner un générateur qui fonctionne mal. Il l’examine, l’écoute, fait plein de calculs, demande une échelle sur laquelle il grimpe pour faire une marque à la craie à un endroit précis du générateur. Il suggère ensuite une opération relativement simple qui résout entièrement le problème. Steinmertz envoie ensuite une facture de $10’000 à Ford, qui demande le détail:

  • faire une marque à la craie sur le générateur: $1
  • savoir où faire la marque à la craie: $9’999

Le plus précieux que l’on a à offrir, souvent, est ce qui ne se voit pas. Si je suis capable de faire une installation WordPress sur mon serveur en cinq minutes, c’est parce que je l’ai fait auparavant une centaine de fois, et que j’ai des milliers et des milliers d’heures de pratique à l’ordinateur qui me donnent l’aisance pour le faire. Vous paraîtrait-il normal que je facture 5 minutes de mon temps pour une telle prestation, quand j’économise peut-être ainsi à mon client une journée entière de travail?

Si j’étais employée dans une entreprise, et que mon travail consistait à faire des installations WordPress à longueur de journée, le bénéfice de mon expertise irait principalement à mon employeur — dont je suis un peu l’esclave-horaire. En tant qu’indépendante, ça change la donne.

L’exemple que je viens de donner est un exemple concret, parce que ça rend l’illustration plus claire. Mais ce phénomène est encore amplifié quand on entre dans le domaine du conseil, du consulting, de la formation.

Des tas d’indépendants facturent à l’heure. Et beaucoup d’entre eux, à mon avis, devraient y réfléchir à deux fois. Un argument simple est que le nombre d’heures facturables dans la semaine est limité. Quand mon expertise augmente ou que je travaille plus vite, si je facture à l’heure, c’est mon client qui en bénéficie (parce que je fais plus de travail en moins de temps). Mais ne devrait-ce pas être moi?

Ou alors… j’augmente mon tarif horaire, quite a friser l’absurde: qui oserait demander passé 1000 francs de l’heure? Et pourtant…

Le temps que je passe à faire quelque chose, au fond, cela ne regarde que moi. Je ne suis pas à la solde de mon client: il désire que j’accomplisse quelque chose pour lui, et il veut savoir à peu près combien cela va lui coûter. Le temps que ça prend… c’est mon affaire, parce que c’est à moi d’organiser mes journées et mes semaines. A moi aussi peut-être de dire au client quand ce sera prêt. Mais le temps effectif que je passe dessus… pardonnez-moi, mais ce n’est pas ses oignons.

C’est en 2007, en assistant à un workshop animé par Martin Roell, que j’ai réellement saisi les limites et les inconvénients de la facturation au temps. Cela change le rapport au client, par exemple: si on facture au temps, cela incite le client à nous contrôler ou à s’assurer que l’on utilise ce temps de façon efficace. Le temps, c’est pratique: tout le monde sait ce que c’est une heure. Les entreprises sont formattées pour évaluer tout travail fait ou à faire en fonction du temps qu’il prend (l’usine, les gars?) — mais en fin de compte, quand une entreprise mandate un consultant externe, la seule chose vraiment importante c’est “combien cela va-t-il coûter?” et “quand est-ce que cela sera fait?”

Si je reviens à ce que je fais, on peut imaginer en regardant certain de mes services que je facture à l’heure ou au temps. Deux heures de coaching, une demi-journée de consulting, oui, cela a un prix. Mais si on veut aller au fond des choses, c’est le prix qu’on paie pour ce que je prétends apporter durant ce temps que nous avons à disposition pour parler ensemble. Je ne sais pas très bien comment exprimer ça: c’est une prestation, qui comme toute prestation est délimitée, et dont une des limites est le temps passé en face-à-face avec moi. Et en conséquence, si on dépasse de 5, 10, ou même 30 minutes (suivant le “paquet” pour lequel a payé le client), ce n’est pas du tout un problème pour moi.

Un exemple où j’ai très vite renoncé à facturer “au temps”: les conférences. Que je parle 45 ou 90 minutes, franchement, ne change rien pour moi. C’est à peu près le même tracas, le même stress, la même préparation. Et je pense honnêtement qu’il n’y a pas grande différence de valeur entre ce qu’on retire à m’avoir sur un podium pendant 45 minutes ou le double (bon, c’est un peu mieux le double, on a plus de temps pour bavarder).

Si j’avais un tarif horaire pour les conférences, ce serait intenable! Ce tarif horaire serait élevé (suivant le client, il m’arrive de facturer plus de 1000 francs pour une conférence) — et si on dépasse, je fais quoi? Je rajoute 250.- à la facture parce qu’on a fait 10 minutes de plus? Ce serait ridicule. Donc, la conférence, c’est un tarif forfaitaire. Et tout comme on se met d’accord sur le sujet dont je vais parler, on se met aussi d’accord sur une durée indicative (ou rigide).

Je vous ai donné ces examples pour tenter de montrer que même ces prestations qui semblent être facturées au temps ne le sont en fait pas.

La conséquence majeure de mon refus de facturer au temps est que je ne prends pas des mandats “peanuts” où l’on chronomètre son temps passé à faire quelque chose (support, développement, CSS) pour ensuite faire une jolie facture avec le total des heures utilisées. Deux-trois raisons pour cela:

  • ce sont souvent des mandats “à la demande”, et donc qui requièrent une certaine disponibilité (ce serait-ce que pour recevoir le coup de fil ou le mail auquel on répond “je ne suis pas disponible avant le tant”) — qui me paie pour être disponible?
  • 5 minutes passées sur un mandat “peanuts”, c’est facilement 30 minutes de productivité perdue pour l’autre chose que j’étais en train de faire. Pour m’y retrouver, qu’est-ce que je fais? Je multiplie par 6 mon “tarif horaire”?
  • la quantité d’administratif que cela implique (tenir compte de ses heures, les noter, totaliser) va facilement annuler l’argent gagné en temps perdu (à nouveau, à moins d’avoir un salaire horaire “ridiculement élevé”)

Une autre chose que je ne fais pas est la formation en différé (répondre par e-mail à des questions d’un client, noter les heures, facturer). Par rapport au temps investi, je trouve moins efficace, plus ennuyeux, et ça revient pas moins cher au client.

Que l’on soit clair: cela ne veut pas dire que je n’offre pas de service de support ou de formation par intermittence à distance. Mais un tel mandat devrait reposer sur un forfait mensuel, par exemple. On me paie tant par mois, et je suis à votre disposition pour “dépannages” ponctuels, quand vous en avez besoin (avec une clause ou deux pour éviter les abus).

Après, le tout est de se mettre d’accord sur une somme où aussi bien moi que le client nous nous y retrouvons… Parce qu’un tarif, au fond, c’est ça: une somme assez importante pour ce que ça vaille la peine pour moi de faire le travail, et assez modeste pour que le client soit content de s’en séparer pour avoir ce que je vais lui offrir.

Office vs. Errand Days [en]

[fr] Ma solution pour rester un peu en contrôle de mon agenda: bloquer des journées entières de travail au bureau sans rendez-vous, et concentrer tout ce qui implique sorties, courses, cours, meetings, rencontres sur d'autres journées. Etre ferme, avec soi-même tout d'abord.

These last weeks have been pretty hectic. Large amounts of stress (work and personal), slipping deadlines, contemplation of possible big changes ahead… I had the feeling that I was spending each of my days running around and not having the time to do any of all the hyper-urgent things I needed to deal with.

Now things are much calmer. I caught up with my deadlines (boy, were they running away fast!) and am much more relaxed. So, of course, it’s easy to figure out solutions that make things better and talk about them when things are better but… who knows, maybe these solutions did actually help me 😉

Actually, “this solution”: concentrate meetings and errands on given days. Book whole days in the office. Be firm with yourself. I actually put huge “booked!” meetings in my calendar. And I don’t make exceptions. Because when you start making exceptions, even with very good reasons, it’s the beginning of the end — and before long your whole week is just riddled with appointments and meetings, like a piece of old Emmental cheese.

To Be or Not to Be a New Media Strategist [en]

For years now (since I became self-employed, and maybe even before) I’ve been struggling to define myself and what I do. There are two main components to this problem, as I see it:

  • working in a fast-moving, cutting-edge field, where I’m creating my job and job description as I go along, and boldly going where none have gone before (haha)
  • inside that field, having a bit of a “generalist specialist” profile, which means that I do tons of different things which don’t always seem to go together (talk about teenager/education issues online; give strategic advice to startups; install blogs and teach people how to use them; etc)

Now, along my freelancing career, I’ve called myself a bunch of things (non-exhaustive list following):

  • blogging consultant
  • social sofware consultant
  • social media consultant
  • web consultant and commentator
  • 2.0 consultant

More recently, I more or less dropped the whole title thing, going for taglines like “I help you understand the internet better” and even giving up almost entirely before Lift09 and having “Online Person” written on my badge.

So, again: part of the problem is me (and my issues with defining myself) and another is the field in which I am. High tech and social media is a bubbly field. An expression is hot one day and cold the other. Hot in some circles, passé in others.

Take “blogging consultant”: when I started out, there were hardly any blogging consultants around. A year or so later, everybody and his dog who knew how to set up WordPress suddenly started calling themselves that. I remember talking to a friend some years ago: his company had hired a “blogging consultant” and we were both appalled at the kind of advice he was giving and things he was doing.

So at some point, to distance myself from such people (newcomers clearly more intent in blinding their clients with buzzwords), I stopped calling myself a “blogging consultant”.

Basically, it’s been more or less the same problem for all the titles I’ve tried to wear (like clothes).

Now, back to my own issue: the trouble I have explaining and defining what I do. I had a breakthrough conversation with Florian Egger at the Lift09 party (despite the dreadfully loud music during what was supposed to be a “networking lounge” time slot).

Here’s the image I like to use to explain this breakthrough: what I do could be represented by a tree. There are many branches and leaves, and a trunk. Until then, when I was asked what I did, I would talk about the leaves and the branches, but I never managed to pinpoint what the trunk was. It left an impression that what I was doing was ill-defined, scattered.

I have now understood that the trunk of what I do is new media-related strategic consulting, thanks to Florian who made me go through example after example of what I did, concluding each one with “well, that’s strategy too, if you think of it” — and I’d go “no, it’s not strategy… oh, actually, yes, I see what you mean… it is!”

So, that would make me a New Media Strategist. It sounds nice. And it fits. You know, like when you finally find a pair of trousers that seems to have been stitched for you?

And clearly, being able to say “I do strategic consulting” sounds way better than “well, I know a helluvalot of a stuff about the internet, and all this so-called web2.0 stuff, and I’m really good at explaining it and helping people and companies figure out what the hell they’re going to do with it, and how they can use it, and why it’s interesting for them, and I can give talks, do training, help set blogs up, promote stuff online, coach people on more or less anything social-media related, oh, and give advice, of course, people keep coming to me for advice, you know, and a whole lot of other things…”

See what I mean?

I also realised that until then, the services that I had advertised were my “side-services” — my branches. In a way, I’ve always tried to do the strategic/advisory stuff undercover. Not very satisfying!

So now, the question this post is leading to: is “New Media Strategist” already old and loaded? What does it sound like? Is “everybody” calling themselves that nowadays? (I hope I don’t come across as pretentious because I consider I have a tad more expertise on the subject than newcomers in the field who have been blogging for 18 months and tweeting for 6…)

One could argue that titles don’t mean much, specially in today’s hypernetworked world, where connections are the most important thing in life (aside from drinking water… and even that could be subject to debate). Reputation, that’s what counts.

I disagree. I may be well-known and respected amongst my peers, but given the nature of my job, my clients are usually outside (even very far outside) the social media bubble. A title of some sort gives people a starting-point to figure you out.

“Social Media Consultant”, in my opinion, is dead from overuse and abuse. “New Media Strategist” seems better to me (because I “came up” with it during that discussion — of course I’d probably heard or seen it somewhere before, but it didn’t sound like something that is being thrown all over the place on Twitter et al these days). Or “Social Media Strategist”? What about “Social Media” itself… does that sound too much like an empty buzzword today (just like “Web 2.0”, which I never liked and honestly, was a media/marketing buzzword from the start). And then, for me, is the added issue of translating things in French. “New Media Strategist” doesn’t translate well — neither does “Social Media”, actually.

Lots of questions, as you can see.

Do you have trouble defining what you do? What do you put on your business card? What do you do? I’d love to exchange stories. And, of course, hear what you think about “New Media Strategist” — as a title in general, and to describe me… if you know me, of course. 🙂

Lancement du blog de voyage ebookers.ch [fr]

J’en ai déjà parlé ici, mais aujourd’hui est le grand jour du lever de rideau: le blog de voyage d’ebookers.ch est ouvert au public. Je reproduis ici un extrait de l’article de bienvenue que j’y ai écrit:

Depuis fin 2007, ebookers Suisse a un blog de voyage en allemand. Début 2009, nous avons le grand plaisir de vous annoncer le lancement d’un blog de voyage en français, qui sera animé par une équipe d’auteurs dynamiques.

Vous y trouverez des articles sur l’actualité de diverses destinations, des tuyaux pour voyageurs, des exclusivités ebookers, des reportages, ainsi que des critiques de publications (sur internet ou ailleurs) touchant au monde du voyage.

[…]

Le blog de voyage est éditorialement assez indépendant d’ebookers: ce sont la plupart du temps les auteurs qui proposent des sujets, au gré de leurs envies, de leurs intérêts, et de leurs expériences. Bien entendu, nous prenons soin d’inclure dans notre sélection les destinations les plus prisées, et de vous communiquer les informations importantes et promotions ebookers.ch.

Blog de voyage ebookers.ch

C’est un projet qui me plaît beaucoup, j’avoue. Nous avons une grande liberté rédactionnelle: il s’agit de parler de tout ce qui touche au voyage (destinations, tuyaux pratiques, littérature). Nous publions bien sûr aussi des articles touchant plus directement à l’offre ebookers, clairement marqués comme tels dans une catégorie séparée.

Mon rôle là-dedans? Rédactrice en chef du blog. Cela veut dire que je gère une équipe de blogueurs-auteurs (Michelle Carrupt, Marco Castroni, Raphaël Chabloz, Nathalie Hamidi, Mirko Humbert, Stéphanie Klebetsanis, Mélissa Monaco), que je supervise et valide le contenu, assure la liaison avec le client quand c’est nécessaire, m’occupe des commentaires&

Ce que je trouve intéressant avec ce mandat, c’est que pour une fois, ce n’est pas moi qui en suis l’instigatrice. C’est l’entreprise Blogwerk, qui s’occupe déjà du blog en allemand d’ebookers, qui a été mandatée par l’agence de voyage en ligne pour mettre sur pied un blog similaire en français. La formule existait donc déjà, mais c’était le premier mandat de Blogwerk en francophonie.

Pour l’avoir croisé à diverses reprises à des conférences, je connais Peter Hogenkamp, le patron de Blogwerk. Il m’a approchée au sujet de ce blog, nous avons discuté un peu, et le résultat& vous l’avez sous les yeux.

On a déjà publié une série d’articles. Je ne peux pas les mentionner tous ici, mais vous y trouverez des idées pour échapper au brouillard (bains thermaux ou Jura), des informations sur l’année de la BD à Bruxelles, une incitation à partir à Ténérife en famille ou à tester les nouveaux trains grande vitesse en Italie, une idée de bon plan (shopping à Londres pour profiter de la chute de la livre sterling) et même, dans le genre exotique, une promenade dans les jardins de Suzhou en Chine, et une petite envie d’Inde&

On espère que commentaires, liens, et feedback suivront. Je suis pour ma part très intéressée de savoir ce que vous pensez (a) de ce type de publication en général et (b) de notre travail sur ce blog de voyage en particulier.

Bonne lecture!